<h1>Noelfic</h1>

Naissance d'un fantôme


Par : GrosPorc-Malade

Genre : Action

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 15

Eva

Publié le 14/09/13 à 21:08:04 par GrosPorc-Malade

La main gauche contre mon oreille gauche, je tentais de stopper le sang comme je pouvais.
De larges filets de sang coulaient entre mes doigts maintenant rouge pourpres.
Pris de panique, Eva courrai chercher dans une pièce voisine une nappe qu'elle déchirai sommairement pour me l'enrouler autour de la tête.
Le bandage ainsi fait me prenaient m'encerclait le haut du crâne, ne laissant que le sommet de celui-ci à l'air libre et me cachait l'oeil gauche
il ne fallut pas beaucoup de temps avant que la zone bandée au niveau de mon oreille ne suinte de sang à nouveau.
Eva ne pus rien faire d'autre mis à part rajouter plusieurs épaisseur de tissu mon comprimé la plaie.

"Faut qu'on s'en aille d'ici Apho... On sait jamais, il n'était peut être pas le seul dingue de cette maudite ville... On désinfectera ça plus tard. Allez lève toi bon sang !" Disais t-elle en tirant de toutes ses forces mes épaules couchées sur le sol.

Encore sous l'emprise du manque d'oxygène dû à mon étranglement récent, je ne me levais pas. Me contentant simplement de respirer bruyamment tout en toussant fortement.

"Allez merde ! Tu vas te lever oui ?!"

Quelque chose l'énervait. Face à mon inactivité, elle tourna les talons et pris la direction de la sortie de la maison sans même se retourner.
Je me relevai péniblement. La main droite en appuie sur le mur tandis que l'autre compressait ma blessure.

"Attends... Eva !"

Elle était déjà sortie. Je la rattrapai tant bien que mal en courant, les jambes légèrement fléchies.

"Pourquoi fais tu ça ?! Pourquoi ? Ce vieillard semblait te connaître !" criais-je alors.

A mes dires, elle s'arrêta net. Se raidit, serra les poings tout en rentrant la tête entre ses épaules avant de repartir d'un bon pas.

"Vas tu m'expliquer à la fin ?! Quel est cet endroit et que se passe t-il ici ?!" dis-je en m'arrêtant, la voix remplie de désespoir. Je devais savoir.

Alors que nous traversions la ville, Eva ne dit pas un mots. C'est seulement une fois sortie d'ici, dans une plaine un peu plus loin, qu'elle accepta de parler enfin... Nous avions seulement allumé un petit feu pour nous réchauffer pour la nuit. Le soleil commençait à se coucher.

"Tu sais Apho... Ce vieillard que tu as vu... Oui je le connaissais..." Dit-elle tout en faisant chauffer sa lame dans le feu.

"C'est bien ce qui me semblais... Cela se voyait dans son regard..." Dis-je sans même la regarder dans les yeux, le regard vers le soleil couchant

Eva avait alors enlever mes multiples couches de bandage pour s'occuper de ma plaie.
Elle appliqua alors sa lame brûlante contre ce qui était les vestiges de mon oreille gauche.
La douleur me fit serrer les poings et les dents. Je frappais ardemment le sol pour tenter de ne pas crier. Ce ne fut qu'une demi-réussite dans le sens où la souffrance était telle que je ne pus m'empêcher de lâcher quelques gémissements...

"Oui je le connaissais... Il détenait mon frère... William."

"Je ne comprends pas... Qu'ai-je à voir avec tout cela ? Quel est le rapport avec moi ?

"Aucun ! Ce vieillard était dingue Apho ! DIN-GUE ! Inutile de chercher une quelconque logique dans ce qu'il a fait et ce qu'il pensait..."

"Tu n'as pas répondu à ma question... Eva ?"

Elle détournait le regard

"Il était tout ce qu'il me restait Apho... Je devais le ramener, au moins lui... Tu étais le seul moyen et..."

Je me relevai alors, sous le choc de cette annonce soudaine.

"Tu... Tu m'a vendu... Eva... Je te faisais confiance..."

"Tu ne connais rien de moi ! Cette guerre m'a tout pris ! TOUT ! J'ai seulement eu l'espoir fou de pouvoir retrouver la seul chose qui me restait dans ce monde perdu... Mais ce qui est fait est fait. Ce vieux fou à tenter de me doubler... Et il l'a payé."

"L'homme dans la pièce en bas de l'escalier... C'était..."

"Mon frère... Oui..."

Quelques larmes coulèrent le long de son visage. J'étais divisé. J'éprouvais à la fois de la haine envers elle pour cette trahison mais également de la pitié et de la tristesse. Vis-à-vis de moi, elle avait été sans pitié... Mais, comment blâmer une jeune femme dont la vie a été détruite et qui pensais pouvoir enfin trouver une raison de s'accrocher et de continuer...
J'avais également tout perdu et, si je venais à apprendre, bien que ce soit impossible, la possible survie des êtres qui m'étaient cher, je ne sais pas ce que j'aurai fait...

Accablé par la tristesse d'avoir été trahis par la seule amis sur qui je contais et par l'empathie que j'avais pour elle, je me contentai de m'asseoir à côté d'elle, passant un bras autour de son cou, posant sa tête contre le mien.

Alors que d'autres larmes continuaient de couler, elle repris sont récit.

"Tu sais... Ces maux de crâne, ces visions... C'était moi... Je t'ai drogué ce matin même lorsque je t'ai apporté ton verre d'eau... Je ne t'ai volontairement pas suivit lorsque tu partis chercher le vieillard dans la ville... Je devais t'amener à ce malade pour qu'il me ramène mon frère... Crois moi Apho... J'ai tout essayé, tout... Malgré sa folie certaine, il sait se défendre et tendre des pièges comme personnes. Toutes mes tentatives de retrouver mon frère par la force étaient soldées par des échecs... Pour une raison que j'ignore, il se prit d'une affection maladive pour toi... Suivant le moindre de tes exploits. Ce n'est que lorsqu'il appris que je t'hébergeais qu'il me contacta pour ce soit disant échange..."

Je restai silencieux. Un sentiment de dégoût m'emplissait le coeur.

"Je n'ai jamais réellement voulus te faire du mal... Jamais..." dit-elle en soupirant de tristesse

"Je sais... Je sais..." Dis-je malgré moi.

C'était étrange... Malgré mon dégoût des plus totale envers ce qu'elle m'a fait, j'éprouvais le besoins irrépressible de la protéger, de prendre soin d'elle.
Lorsque mes parents et ma soeur sont morts, je m'étais juré de les venger, coûte que coûte. Eva avais fait une terrible erreur. Celle de croire la parole d'un fou. Tout le monde peux se tromper. Dans le cas présent, la faute semblait certes impardonnable mais, j'avais le sentiments qu'au fond, j'avais besoins d'elle pour avancer.

Eva m'avais trahit. Mais je n'avais qu'elle... Je ne voulais pas la perdre.

Alors que la nuit était maintenant tombée, j'allongeai Eva, lui donnant ma veste comme oreiller.

"Si tu voulais partir Apho... Je comprendrai..." murmura t-elle avant de fermer les yeux.

"Dort. Un long voyage nous attends." me contentais-je de dire calmement

Cela la fit sourire. C'était si rare de voir cela sur son visage...

J'espère seulement avoir fait le bon choix.

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