Sharagon, Capitale du Duché de Sharagon
Par : Lirel
Genre : Fantastique
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 2
Le Mariage (2)
Publié le 12/09/13 à 20:20:20 par Lirel
Le Duc fut réveillé par les rayons du soleil levant qui filtraient à travers la fenêtre de la chambre. Comme d'habitude il ne se sentait pas reposé d'avoir dormi et ne prit pas la peine de s'attarder dans la chambre. Des odeurs tentantes provenaient de la petite cuisine de la maison, Adeïl devait être déjà au travail, la jeune cuisinière s'efforçait de faire tout son possible chaque matin en cuisine, sachant pertinemment que Toron ne mangeait jamais rien le matin, d'autant plus qu'il n'avait pas de temps à perdre en ce Primidi, c'était le jour de revue de la Garde de Sharagon. Il ne signala pas sa présence, sinon la cuisinière aurait fait tout son possible pour tenter de lui faire avaler quelque chose. Il croisa Idian dans la salle de réception du rez-de-chaussé, ce vieux servant avait bientôt une cinquantaine d'années et semblait toujours dans une forme remarquable pour son âge, c'était un ancien Rakatas que Toron avait engagé au manoir familial sous la seconde République. Ses cheveux blancs et sa vivacité l'avaient convaincu à l'époque. Le vieux salua Lirel en s'inclinant légèrement – autant que le lui permettait son dos sans être douloureux.
Au-dehors cinq cavaliers de la Garde de Sharagon l'attendaient. Tous les matins cinq autres gardes venaient et l'accompagnaient toute la journée. Mais ceux-ci étaient à chevaux et sans doutes avaient-ils jugés judicieux d'amener Tempête avec eux. Toron avait été très clair pourtant... Nul ne devait approcher ce cheval hormis lui-même et les palefreniers, il cacha son irritation en montant en selle.
- Puissent les Étoiles nous être favorables aujourd'hui. Allons-y.
Lirel prit le devant du petit groupe de cavaliers et malgré l'affluence dans les rues les gens s'écartaient rapidement devant une troupe de gardes sharagonais, et encore plus rapidement si certains d'entre eux reconnaissaient le Duc à leur tête. Ils traversèrent la ville jusqu'au nord, puis dévièrent à l'Ouest et enfin passèrent la muraille encore en construction. C'est là, dans cette ancienne forêt ayant largement contribué à la construction de Sharagon et désormais devenue une plaine que la Garde Sharagonaise effectuait ses manœuvres du Primidi. Les six cavaliers contournèrent rapidement le gros des troupes afin de rejoindre le Général Adien qui un peu à l'écart du haut de son hongre observait la formation en rangs de ses troupes. Toron n'avait jamais apprécié le Général Adien sous la République, et il avait été le premier étonné lorsqu'il avait été le premier soldat marodian à le suivre. C'est aussi lui qui avait préconisé de faire taire l'Assemblée par la force. Mais un bain de sang ne valait pas un Palais Présidentiel. Depuis la chute de la République Adien suivait ses ordres sans broncher -depuis déjà deux ans. Il avait été rapidement promu Premier Général de la Garde. C'était un vétéran de toutes les guerres contre l'Empire Rakatas et il approchait de la quarantaine comme tous les officiers de sa génération c'était un homme qui connaissait très bien les valeurs militaires de l'ancien continent.
À leur approche le Général descendit de cheval, Lirel l'imita lorsqu'il arriva à sa hauteur.
- Bonjour Général, belle journée pour vos manœuvres n'est-ce pas ?
Le ciel était dégagé et aucun nuage ne semblait vouloir assombrir le tableau.
- Bonjour Seigneur. Belle journée, espérons que le vent ne tourne pas. Je ne veux pas vous presser, mais avez-vous réfléchi à ma proposition ?
Le Général avait en effet proposé plusieurs mois auparavant la main de sa fille aînée au Duc. Tous les Primidi la même question revenait. Afin de convaincre Lirel le Général avait fait beaucoup, il l'avait invité à la table de sa famille afin qu'il puisse la connaître alors même qu'elle ne se doutait de rien, il avait même fait venir sa fille aînée avec lui à des manœuvres lors d'un Primidi précédent. Urille était une femme aimable sans aucun doute, très belle aussi et elle avait de surcroît son âge mais le Duc avait toujours hésité à accepter la proposition, il ne ressentait pas d'amour pour elle, il y avait toujours une grande distance entre eux dus aux circonstances. Il n'avait aucune envie de se marier, mais il le faudrait bien un jour même si à son avis le plus tard serait le mieux. De l'autre côté il était conscient d'insulter son Premier Général en refusant de prendre une décision. Il n'avait de toute façon pas réellement le choix, il ne voudrait sans doute pas d'une autre femme, et il perdrait son Général s'il refusait ou continuait de le faire patienter trop longtemps.
- J'ai fini par faire mon choix Adien.
L'étonnement se peignit sur les traits du vétéran, depuis cinq mois il posait cette question tous les Primidis et il était si habitué désormais que le Duc lui dise qu'il lui fallait encore du temps pour y réfléchir qu'il n'y croyait pas. Mais il se ressaisit rapidement et Lirel feignit de n'avoir rien vu.
- Et quel est votre choix mon Duc ?
- J'épouserai votre fille.
Une lueur de satisfaction apparut dans les yeux du Général.
- Je ne suis pas mécontent d'avoir attendu mon Duc. Je lui annoncerai la chose dès ce soir et j'organiserai ce mariage si les Étoiles le veulent.
La coutume marodianne voulait que ce soit le père de la mariée qui organise la cérémonie du mariage. Mariage qui pour être célébré sous l'égide des étoiles devait se dérouler lors d'un soir de pleine lune et de préférence lorsque le ciel était dégagé et étoilé.
- J'en suis impatient Général, je suis certain que ce sera une cérémonie mémorable. Puis-je néanmoins vous demander une faveur ?
- Laquelle mon Seigneur ?
- Me permettre de revoir votre fille avant le mariage.
Adien ne put qu'approuver avec un petit sourire aux lèvres.
Lirel avait été tenté d'ajouter «afin de savoir ce qu'elle en pense», mais il ne souhaiter pas passer pour un idiot auprès du Général. Urille ne pourrait de toute façon pas désapprouver leur union.
- Resterez-vous pendant toutes les manœuvres de la matinée mon Seigneur ? Les hommes ont besoin de voir leur figure d'autorité, n'oubliez pas votre grand-père.
Si la première phrase avait été prononcée parfaitement à la façon dont un Premier Général s'adresse à son Duc la seconde était plus proche d'un conseil paternel.
- Je pense que je resterai toute la journée Général.
Les deux hommes remontèrent sur leurs chevaux, les cinq cent hommes de la Garde qui participait aux manœuvres de ce Primidi avaient formé leurs rangs. Un carré de vingt cinq rangs de vingt hommes avait prit place dans la plaine, il semblait à première vue si compact, avec ses piquiers et autres lanciers que personne n'aurait parié sur une charge de cavalerie face à lui. C'était un idée d'Adien que d'augmenter le nombre de piquiers et de lanciers dans la Garde. Alors que la plupart des armées des autres nations ne juraient plus que par leur cavalerie, Sharagon préférait miser aussi en partie sur l'infanterie plus spécialisée. Lirel était convaincu que c'était une bonne chose.
Le soir même, la Maison Satel de Sharagon était au complet à l'heure du repas. Toute la famille du Général Adien était assise à table, sa femme Amille, ses deux fils et enfin ses trois filles dont Urille l'aînée de tous.
Avant que les serviteurs de la famille n'apportent la nourriture, Adien prit la parole :
- Avant de débuter le repas, je souhaite annoncer une grande nouvelle pour notre famille, les Étoiles m'en soient témoins.
Il capta aussitôt l'attention de tout le monde.
- Le Duc Toron nous fait un grand honneur aujourd'hui.
Il jeta un regard vers sa fille aînée et celle-ci comprit. Ses yeux pétillèrent. En vérité elle n'avait jamais rien su de son projet de la marier au Duc, mais lorsqu'elle avait pu faire sa connaissance lors des repas elle avait demandé à son père qu'il fasse son possible pour la marier à Toron. Il avait alors répondu que ce n'était pas si simple.
Le chef de famille reprit la parole :
- Nous avons convenus d'un mariage entre nos deux maisons. Ainsi, Toron Chef de la Maison des Toringiens épousera Urille ma fille.
La mère de la jeune fille renifla, elle n'avait jamais appréciée le Duc et hormis en sa présence elle ne s'en cachait jamais, il devait depuis le temps en avoir eu vent tant elle aimait le crier sur les toits.
Urille n'osait plus faire un geste, elle hésitait entre acquiescer comme doit le faire la femme promise à un homme dans ce cas d'annonce et courir sauter dans les bras de son père pour le remercier. C'est finalement avec une voix émue par l'émotion et hésitante qu'elle bredouilla :
- Merci... Père. Je ne sais comment... vous exprimer toute ma... gratitude.
- Ma fille, le Duc a émis le souhait de te revoir avant la cérémonie qui aura lieu dans deux semaines à la pleine lune, dans vingt jours, tu seras mariée. Je suis certain que tu feras honneur à notre maison.
Un second reniflement, plus bruyant cette fois, fut émit par sa mère mais Urille poursuivit :
- Oui Père.
Adien se rassit et enfin les serviteurs de la maison commencèrent à apporter les plats. La question du mariage ne fut plus abordée pendant le repas mais la jeune fille buvait les paroles de son père qui racontait sa journée de manœuvres du Primidi en compagnie du Duc.
Au-dehors cinq cavaliers de la Garde de Sharagon l'attendaient. Tous les matins cinq autres gardes venaient et l'accompagnaient toute la journée. Mais ceux-ci étaient à chevaux et sans doutes avaient-ils jugés judicieux d'amener Tempête avec eux. Toron avait été très clair pourtant... Nul ne devait approcher ce cheval hormis lui-même et les palefreniers, il cacha son irritation en montant en selle.
- Puissent les Étoiles nous être favorables aujourd'hui. Allons-y.
Lirel prit le devant du petit groupe de cavaliers et malgré l'affluence dans les rues les gens s'écartaient rapidement devant une troupe de gardes sharagonais, et encore plus rapidement si certains d'entre eux reconnaissaient le Duc à leur tête. Ils traversèrent la ville jusqu'au nord, puis dévièrent à l'Ouest et enfin passèrent la muraille encore en construction. C'est là, dans cette ancienne forêt ayant largement contribué à la construction de Sharagon et désormais devenue une plaine que la Garde Sharagonaise effectuait ses manœuvres du Primidi. Les six cavaliers contournèrent rapidement le gros des troupes afin de rejoindre le Général Adien qui un peu à l'écart du haut de son hongre observait la formation en rangs de ses troupes. Toron n'avait jamais apprécié le Général Adien sous la République, et il avait été le premier étonné lorsqu'il avait été le premier soldat marodian à le suivre. C'est aussi lui qui avait préconisé de faire taire l'Assemblée par la force. Mais un bain de sang ne valait pas un Palais Présidentiel. Depuis la chute de la République Adien suivait ses ordres sans broncher -depuis déjà deux ans. Il avait été rapidement promu Premier Général de la Garde. C'était un vétéran de toutes les guerres contre l'Empire Rakatas et il approchait de la quarantaine comme tous les officiers de sa génération c'était un homme qui connaissait très bien les valeurs militaires de l'ancien continent.
À leur approche le Général descendit de cheval, Lirel l'imita lorsqu'il arriva à sa hauteur.
- Bonjour Général, belle journée pour vos manœuvres n'est-ce pas ?
Le ciel était dégagé et aucun nuage ne semblait vouloir assombrir le tableau.
- Bonjour Seigneur. Belle journée, espérons que le vent ne tourne pas. Je ne veux pas vous presser, mais avez-vous réfléchi à ma proposition ?
Le Général avait en effet proposé plusieurs mois auparavant la main de sa fille aînée au Duc. Tous les Primidi la même question revenait. Afin de convaincre Lirel le Général avait fait beaucoup, il l'avait invité à la table de sa famille afin qu'il puisse la connaître alors même qu'elle ne se doutait de rien, il avait même fait venir sa fille aînée avec lui à des manœuvres lors d'un Primidi précédent. Urille était une femme aimable sans aucun doute, très belle aussi et elle avait de surcroît son âge mais le Duc avait toujours hésité à accepter la proposition, il ne ressentait pas d'amour pour elle, il y avait toujours une grande distance entre eux dus aux circonstances. Il n'avait aucune envie de se marier, mais il le faudrait bien un jour même si à son avis le plus tard serait le mieux. De l'autre côté il était conscient d'insulter son Premier Général en refusant de prendre une décision. Il n'avait de toute façon pas réellement le choix, il ne voudrait sans doute pas d'une autre femme, et il perdrait son Général s'il refusait ou continuait de le faire patienter trop longtemps.
- J'ai fini par faire mon choix Adien.
L'étonnement se peignit sur les traits du vétéran, depuis cinq mois il posait cette question tous les Primidis et il était si habitué désormais que le Duc lui dise qu'il lui fallait encore du temps pour y réfléchir qu'il n'y croyait pas. Mais il se ressaisit rapidement et Lirel feignit de n'avoir rien vu.
- Et quel est votre choix mon Duc ?
- J'épouserai votre fille.
Une lueur de satisfaction apparut dans les yeux du Général.
- Je ne suis pas mécontent d'avoir attendu mon Duc. Je lui annoncerai la chose dès ce soir et j'organiserai ce mariage si les Étoiles le veulent.
La coutume marodianne voulait que ce soit le père de la mariée qui organise la cérémonie du mariage. Mariage qui pour être célébré sous l'égide des étoiles devait se dérouler lors d'un soir de pleine lune et de préférence lorsque le ciel était dégagé et étoilé.
- J'en suis impatient Général, je suis certain que ce sera une cérémonie mémorable. Puis-je néanmoins vous demander une faveur ?
- Laquelle mon Seigneur ?
- Me permettre de revoir votre fille avant le mariage.
Adien ne put qu'approuver avec un petit sourire aux lèvres.
Lirel avait été tenté d'ajouter «afin de savoir ce qu'elle en pense», mais il ne souhaiter pas passer pour un idiot auprès du Général. Urille ne pourrait de toute façon pas désapprouver leur union.
- Resterez-vous pendant toutes les manœuvres de la matinée mon Seigneur ? Les hommes ont besoin de voir leur figure d'autorité, n'oubliez pas votre grand-père.
Si la première phrase avait été prononcée parfaitement à la façon dont un Premier Général s'adresse à son Duc la seconde était plus proche d'un conseil paternel.
- Je pense que je resterai toute la journée Général.
Les deux hommes remontèrent sur leurs chevaux, les cinq cent hommes de la Garde qui participait aux manœuvres de ce Primidi avaient formé leurs rangs. Un carré de vingt cinq rangs de vingt hommes avait prit place dans la plaine, il semblait à première vue si compact, avec ses piquiers et autres lanciers que personne n'aurait parié sur une charge de cavalerie face à lui. C'était un idée d'Adien que d'augmenter le nombre de piquiers et de lanciers dans la Garde. Alors que la plupart des armées des autres nations ne juraient plus que par leur cavalerie, Sharagon préférait miser aussi en partie sur l'infanterie plus spécialisée. Lirel était convaincu que c'était une bonne chose.
Le soir même, la Maison Satel de Sharagon était au complet à l'heure du repas. Toute la famille du Général Adien était assise à table, sa femme Amille, ses deux fils et enfin ses trois filles dont Urille l'aînée de tous.
Avant que les serviteurs de la famille n'apportent la nourriture, Adien prit la parole :
- Avant de débuter le repas, je souhaite annoncer une grande nouvelle pour notre famille, les Étoiles m'en soient témoins.
Il capta aussitôt l'attention de tout le monde.
- Le Duc Toron nous fait un grand honneur aujourd'hui.
Il jeta un regard vers sa fille aînée et celle-ci comprit. Ses yeux pétillèrent. En vérité elle n'avait jamais rien su de son projet de la marier au Duc, mais lorsqu'elle avait pu faire sa connaissance lors des repas elle avait demandé à son père qu'il fasse son possible pour la marier à Toron. Il avait alors répondu que ce n'était pas si simple.
Le chef de famille reprit la parole :
- Nous avons convenus d'un mariage entre nos deux maisons. Ainsi, Toron Chef de la Maison des Toringiens épousera Urille ma fille.
La mère de la jeune fille renifla, elle n'avait jamais appréciée le Duc et hormis en sa présence elle ne s'en cachait jamais, il devait depuis le temps en avoir eu vent tant elle aimait le crier sur les toits.
Urille n'osait plus faire un geste, elle hésitait entre acquiescer comme doit le faire la femme promise à un homme dans ce cas d'annonce et courir sauter dans les bras de son père pour le remercier. C'est finalement avec une voix émue par l'émotion et hésitante qu'elle bredouilla :
- Merci... Père. Je ne sais comment... vous exprimer toute ma... gratitude.
- Ma fille, le Duc a émis le souhait de te revoir avant la cérémonie qui aura lieu dans deux semaines à la pleine lune, dans vingt jours, tu seras mariée. Je suis certain que tu feras honneur à notre maison.
Un second reniflement, plus bruyant cette fois, fut émit par sa mère mais Urille poursuivit :
- Oui Père.
Adien se rassit et enfin les serviteurs de la maison commencèrent à apporter les plats. La question du mariage ne fut plus abordée pendant le repas mais la jeune fille buvait les paroles de son père qui racontait sa journée de manœuvres du Primidi en compagnie du Duc.
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