Pierce_Hunter._Recits_d_un_detective.
Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 2
Pierce ~
Publié le 19/08/13 à 01:17:31 par Pseudo supprimé
A la suite des deux hommes, j'entre dans le véhicule. Personne ne parle, et je sens planer dans l'atmosphère la suspiscion et l'hésitation. Ils ne me font pas confiance. C'est normal après tout. Ils ignorent tout de moi et ne savent pas si je peux leur être utile ou non. Le plus jeune semble très nerveux. Crispé, les veines de son cou ont grossi à vu d'oeil et même depuis ma place, à l'arrière, je peux voir sa tempe palpiter.
«Ecoutez, ce n'est pas la procédure habituelle, commence le chef.
-Vous n'avez pas d'autre choix. Si vous me permettez de voir le corps...
-Non, me coupe le plus jeune en sortant discrètement une enveloppe de la boîte à gants. Nous ne pouvons pas vous donner accès à des documents confidentiels.»
Alors que la voiture démmare, il me tend l'enveloppe avec un sourire en coin. Je la saisis précautionneusement et en sors quelques photos. Seul le buste visage apparaît. Sans délai, je reconnais effectivement la prostituée dont je leur ai parlé, et je sais qu'il me sera possible de trouver son nom. Le sang qui macule son visage ne semble pas cacher de plaies, et sa gorge est intacte. Il devient alors évident que c'est au ventre qu'elle a été frappée, mais je suis surpris par la quantité de sang qui s'est écoulée à cause d'un coup dans l'abdomen. Théoriquement, seul un coup à la carotide aurait pu provoquer une hémorragie aussi violente que celle que laissent supposer les traces de sang au sol. J'en déduis qu'elle a donc été profondément ouverte, et que la blessure couvre une grande surface. Il n'y a pas non plus de signes de lutte sur son visage. En quelques secondes, j'en ai appris suffisemment pour avoir une base solide afin d'entammer mon enquête. Rapidement, le conducteur m'explique qu'il roule afin de nous éviter d'être aperçus en train de partager des documents que je ne devrais pas lire. Je sens qu'il brûle de me tester et de partager quelques détails de l'enquête, mais quelque chose l'en empêche. Je réfléchis quelques secondes avant que mes yeux ne se portent sur l'autoradio. Mon regard insistant fait comprendre aux deux agents ce que j'attend d'eux.
«Bien, merci pour ce que vous avez pu apporter à l'enquête. L'identification a enfin pu être faite grâce à vous. Nous vous ramenons ?
-Oui, merci.
-Bien, allons-y.» Sur ces mots, le chef allume la radio et augmente le volume jusqu'à ce que l'on n'entende presque plus le bruit du moteur. Alors, je me penche vers lui.
«Avez vous retrouvé une arme sur les lieux du crime ?
-Rien. Mais la plaie est atypique. Les marques laissées dans la chair sont inhabituellement nettes.
-Sur toute la longueur de la plaie ?
-Comment savez vous que...
-C'est inutile. Les marques sont toutes régulières ?
-Oui. L'arme utilisée n'est pas une arme classique... La peau a réellement été découpée sur plus de vingt centimètres.» Je frémis légèrement.
«Vous avez un début de motif, une idée de ce qui s'est passé ?
-Il est clair qu'il n'y a pas eu de lutte. Nous ne savons pas grand chose d'autre. Nous pensons seulement que le crime a sans doute un lien avec son activité.
-C'est ce qui semble le plus probable.
-Voilà votre immeuble», me dit il en arrivant. Il coupe la radio, et reprend: «quel est votre nom, déjà ?» Le changement de ton dans sa voix m'indique que je dois mentir.
«Je suis Pierce Hunter. 21 ans.» A peine je descend qu'ils démarrent de nouveau et s'éloignent vers l'horizon dont la couleur se confond avec les immeubles innombrables de la ville.
Tant bien que mal, je suis retourné vers la minuscule chambre dans laquelle je vis. A peine entré, je me jette dans le fauteuil, ruminant tout ce que j'ai pu apprendre des photos. Aucune trace de lutte... La victime connaissait certainement son agresseur, quoique la prostitution la poussait à devoir laisser les hommes s'approcher d'elle sans se méfier. Cependant, quelque chose en moi me dit que pour s'être si peu défendue, son assassin n'était pas un inconnu mais quelqu'un qu'elle connaissait. Pris d'un doute, je me dirige vers la fenêtre, et je nettoie la vitre juste assez pour observer les traces de sang avec plus de hauteur et de recul. Maintenant que j'en sais plus sur les circonstances du crime, cela me saute aux yeux ! Les taches de sang indiquent qu'elle n'a jamais tourné son corps durant tout le déplacement, de l'endroit ou elle a été frappée jusqu'à celui ou elle gisait morte. Déjà, je me persuade qu'elle n'a pas tourné la tête non plus, et qu'elle fixait son agresseur. Cela me conforte dans l'idée qu'elle le connaissait. Je dresse mentalement une liste de suspects potentiels. Des clients réguliers, ses proxénètes, une personne proche d'elle en dehors de son activité... Je ne dispose pas d'assez d'informations. Pour l'instant, je ne peux que me perdre en suppositions, si bien que je décide immédiatement de ne pas réfléchir à l'identité d'un coupable avant d'avoir réuni plus de faits. Il est clair qu'à supposer sans indice, des conclusions erronées sont tirées, et je ne peux pas me permettre de faire erreur, sans quoi ce ne sera plus la théorie qui se conforme aux faits, mais les faits que l'on modèle pour s'adapter à la théorie. Si cette remarque semble logique et simple, c'est en fait un piège très difficile à éviter pour de nombreux inspecteurs.
Pour autant, je ne dois pas rester les bras croisés. Sur la table que j'avais renversé quelques heures plus tôt, j'attrape une feuille vierge et dresse une liste de choses à faire pour réunir des indices. D'abord, je dois trouver l'identité exacte de la victime. Son nom et son prénom. Je dois aussi déterminer de quel réseau elle fait partie pour pouvoir me renseigner auprès des autres filles. Je vais aussi devoir rechercher méthodiquement tous les crimes similaires dans les journaux récents. Je soupire. Finalement, il faudra bien que je découvre ce que me cache encore la police. Mais d'abord, je noue un élastique autour de mon bras gauche, et je prépare ma dose.
«Ecoutez, ce n'est pas la procédure habituelle, commence le chef.
-Vous n'avez pas d'autre choix. Si vous me permettez de voir le corps...
-Non, me coupe le plus jeune en sortant discrètement une enveloppe de la boîte à gants. Nous ne pouvons pas vous donner accès à des documents confidentiels.»
Alors que la voiture démmare, il me tend l'enveloppe avec un sourire en coin. Je la saisis précautionneusement et en sors quelques photos. Seul le buste visage apparaît. Sans délai, je reconnais effectivement la prostituée dont je leur ai parlé, et je sais qu'il me sera possible de trouver son nom. Le sang qui macule son visage ne semble pas cacher de plaies, et sa gorge est intacte. Il devient alors évident que c'est au ventre qu'elle a été frappée, mais je suis surpris par la quantité de sang qui s'est écoulée à cause d'un coup dans l'abdomen. Théoriquement, seul un coup à la carotide aurait pu provoquer une hémorragie aussi violente que celle que laissent supposer les traces de sang au sol. J'en déduis qu'elle a donc été profondément ouverte, et que la blessure couvre une grande surface. Il n'y a pas non plus de signes de lutte sur son visage. En quelques secondes, j'en ai appris suffisemment pour avoir une base solide afin d'entammer mon enquête. Rapidement, le conducteur m'explique qu'il roule afin de nous éviter d'être aperçus en train de partager des documents que je ne devrais pas lire. Je sens qu'il brûle de me tester et de partager quelques détails de l'enquête, mais quelque chose l'en empêche. Je réfléchis quelques secondes avant que mes yeux ne se portent sur l'autoradio. Mon regard insistant fait comprendre aux deux agents ce que j'attend d'eux.
«Bien, merci pour ce que vous avez pu apporter à l'enquête. L'identification a enfin pu être faite grâce à vous. Nous vous ramenons ?
-Oui, merci.
-Bien, allons-y.» Sur ces mots, le chef allume la radio et augmente le volume jusqu'à ce que l'on n'entende presque plus le bruit du moteur. Alors, je me penche vers lui.
«Avez vous retrouvé une arme sur les lieux du crime ?
-Rien. Mais la plaie est atypique. Les marques laissées dans la chair sont inhabituellement nettes.
-Sur toute la longueur de la plaie ?
-Comment savez vous que...
-C'est inutile. Les marques sont toutes régulières ?
-Oui. L'arme utilisée n'est pas une arme classique... La peau a réellement été découpée sur plus de vingt centimètres.» Je frémis légèrement.
«Vous avez un début de motif, une idée de ce qui s'est passé ?
-Il est clair qu'il n'y a pas eu de lutte. Nous ne savons pas grand chose d'autre. Nous pensons seulement que le crime a sans doute un lien avec son activité.
-C'est ce qui semble le plus probable.
-Voilà votre immeuble», me dit il en arrivant. Il coupe la radio, et reprend: «quel est votre nom, déjà ?» Le changement de ton dans sa voix m'indique que je dois mentir.
«Je suis Pierce Hunter. 21 ans.» A peine je descend qu'ils démarrent de nouveau et s'éloignent vers l'horizon dont la couleur se confond avec les immeubles innombrables de la ville.
Tant bien que mal, je suis retourné vers la minuscule chambre dans laquelle je vis. A peine entré, je me jette dans le fauteuil, ruminant tout ce que j'ai pu apprendre des photos. Aucune trace de lutte... La victime connaissait certainement son agresseur, quoique la prostitution la poussait à devoir laisser les hommes s'approcher d'elle sans se méfier. Cependant, quelque chose en moi me dit que pour s'être si peu défendue, son assassin n'était pas un inconnu mais quelqu'un qu'elle connaissait. Pris d'un doute, je me dirige vers la fenêtre, et je nettoie la vitre juste assez pour observer les traces de sang avec plus de hauteur et de recul. Maintenant que j'en sais plus sur les circonstances du crime, cela me saute aux yeux ! Les taches de sang indiquent qu'elle n'a jamais tourné son corps durant tout le déplacement, de l'endroit ou elle a été frappée jusqu'à celui ou elle gisait morte. Déjà, je me persuade qu'elle n'a pas tourné la tête non plus, et qu'elle fixait son agresseur. Cela me conforte dans l'idée qu'elle le connaissait. Je dresse mentalement une liste de suspects potentiels. Des clients réguliers, ses proxénètes, une personne proche d'elle en dehors de son activité... Je ne dispose pas d'assez d'informations. Pour l'instant, je ne peux que me perdre en suppositions, si bien que je décide immédiatement de ne pas réfléchir à l'identité d'un coupable avant d'avoir réuni plus de faits. Il est clair qu'à supposer sans indice, des conclusions erronées sont tirées, et je ne peux pas me permettre de faire erreur, sans quoi ce ne sera plus la théorie qui se conforme aux faits, mais les faits que l'on modèle pour s'adapter à la théorie. Si cette remarque semble logique et simple, c'est en fait un piège très difficile à éviter pour de nombreux inspecteurs.
Pour autant, je ne dois pas rester les bras croisés. Sur la table que j'avais renversé quelques heures plus tôt, j'attrape une feuille vierge et dresse une liste de choses à faire pour réunir des indices. D'abord, je dois trouver l'identité exacte de la victime. Son nom et son prénom. Je dois aussi déterminer de quel réseau elle fait partie pour pouvoir me renseigner auprès des autres filles. Je vais aussi devoir rechercher méthodiquement tous les crimes similaires dans les journaux récents. Je soupire. Finalement, il faudra bien que je découvre ce que me cache encore la police. Mais d'abord, je noue un élastique autour de mon bras gauche, et je prépare ma dose.
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