REFLEXION

Perdue dans les méandres du temps
Dire Straits : Brothers in Arms
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Mathieu.
Celui qu’elle aime.
Celui qui fait passer ses copains avant elle.
Celui qu’elle aime.
Celui qui l’a frappé.
Celui qu’elle aime
Celui qui l’a trompé.
Celui qu’elle aime.
Celui qui ne veut plus d’elle.
Celui qu’elle aime.
Ce salaud.

Le mec qui lui a bouffé sa vie, réduisant l’âme de Zoé à une déchirure, un trou béant par lequel tous les sentiments s’enfuient, pour ne laisser place qu’au désespoir.

Mais tout cela va prendre fin.
Elle va lui montrer qu’elle existe, qu’elle n’est pas un jouet que l’on jette à sa guise. Une personne douée d’une conscience. Et en même temps en finir avec cette vie de merde, rongée par la flamme venimeuse de l’amour de Zoé. Une feuille qui se consume trop vite.
Sa vie se résume seulement à ce bout de papier. Une lettre que Zoé écrit.
Juste pour demander pardon.
Sa vie est gâchée, mais elle a aussi gâchée celle d’autres. Des personnes aussi douées d’une conscience.
Que Zoé a jeté comme elle vient de l’être. Elle est leur Mathieu, leur bourreau des cœurs.

Alors voilà, juste un écrit.
Mais il est sincère.
Plus qu’elle ne l’a jamais été depuis le jour où elle a hurlé pour venir au monde.
Mais maintenant, c’est le moment de le quitter.

Zoé est là, face au vide. L’incommensurable vide de la mort. Qui se traduit par la route quinze mètres plus pas, un ciel orageux, une pluie torrentielle, et quelques arbres ici et là. Elle tient dans sa main une lettre.
Un souffle léger fait danser ses cheveux. Valse mortelle.

Une fois l’éternité passée, vient le moment de s’abandonner.

Elle lâche prise.
La lettre prend doucement de la hauteur, puis tombe.

C’est parti.

Elle tourne les talons et rentre chez elle, laissant la lettre voleter, soumise à la gravité.
Zoé a du travail.
Elle a fait souffrir des gens. Beaucoup. Et ça peut mener où elle en est actuellement. Alors non, elle ne va pas être lâche. Il est temps d’assumer. Ce n’est pas cette lettre, plus bas, souillée par la boue qui va réparer ses erreurs. Ça, c’est sa tâche.
Dans la vie, il y a un équilibre, entre le bien et le mal, le bonheur et le malheur.
Allons restaurer cet équilibre.

Par où va-t-elle commencer ? Il n’y a pas de temps à perdre.
La pluie redouble d’intensité autour de Zoé. Elle fouette sa peau, mais elle n’en a cure. Ce qui compte, c’est ce qui est devant.

Derrière, la lettre commence à déteindre. Personne ne la lira jamais. Et ces gouttes d’eau seront les seules larmes qui auraient coulé si elle avait sauté à cet instant.



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A tous ceux qui m'ont aimé...

Je m'excuse. Du fond du cœur.
Je suis désolée d'avoir joué avec vos sentiments, avec vous, avec vos vies parfois.
Je comprends la douleur que je vous ai fait subir, à quel point cela fait mal, surtout de la part de la personne que l'on aime.
Je comprends à quel point on ne peut y couper, uniquement parce que c'est l'autre qui vous le demande.

Je m'en vais.
Pardon.

Errare Humanum Est -- Zoé
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