« Bon, suis-moi bâtard.
-Minute, faut que j'emmène un truc.
-Ouais ouais, fait vite. »

Alors que l'Elfe part vous attendre vers la porte de la petite chambre, vous vous approchez de votre bureau et faites semblant de chercher quelque chose. En réalité, vous ne voulez rien emmener avec vous, c'est un mensonge, une fourbe ruse. En jetant un rapide coup d'œil vers l'étranger, vous constatez qu'il vous tourne le dos. Sans hésiter, et par pur esprit de vengeance envers cet être qui vous harcèle depuis des jours, vous arrachez le câble d'alimentation de votre pc et vous précipitez sur lui.

Ne s'y attendant pas, il n'a pas le temps de se retourner alors que le câble entre déjà en contact avec sa gorge. Tel un assassin, vous faites passer le câble devant son cou et...tirez, tirez, tirez. Vous sentez qu'il suffoque.

« Ça t'apprendra ! Sale fils de... »

Mais vous ne terminez pas votre phrase, la scène accapare toute votre attention. C'est qu'il se débat le bougre. Vous tirez de toutes vos forces en étant à demi-accroupi, mais votre victime ne se laisse pas faire. L'Elfe remue dans tous les sens, finit par se jeter en arrière et parvient ainsi à vous déstabiliser. Bien sûr, il en profite pour fuir. Vous vous relevez aussitôt et partez à sa poursuite.

Fraichement sortit de votre chambre, il fonce vers l'escalier en couinant tel un goret, mais vous le rattrapez facilement. Il pensait vous échapper, il a eu tord. Étant sur ses talons, vous lui entravez les jambe grâce à un sublime « low kick balayette rotatif » juste avant qu'il ne parvienne à descendre. L'elfe tombe en avant et se met à dégringoler dans l'escalier, sous votre regard amusé. Perché à l'étage du dessus, vous regardez l'envoyé du Père Noël agoniser sur le sol.

Mort ? Non il ne l'est pas, puisqu'il se met à ramper. Lentement, très lentement, il tente de vous échapper.

Animé par une haine féroce, vous sautez par dessus la rambarde pour atterrir directement à l'étage d'en dessous. Vous atterrissez en une magnifique galipette et vous ruez sur votre proie. Votre main se pose sur sa tête, vous lui cognez le crâne contre le sol à plusieurs reprises, puis passez à nouveau votre câble autour de son cou, tout en posant votre genoux sur son dos. En y mettant tout votre cœur, l'Elfe cesse très vite de se débattre, bien trop vite à votre goût. Vous relâchez votre étreinte, crachez sur sa dépouille, puis lui videz les poches. En fouillant dans son pantalon, vous trouvez de vieilles clefs rouillées et quatre euros trente. Il avait bien dit qu'il était garé en bas de chez vous.

Vous vous dirigez donc vers votre porte d'entrée en laissant le cadavre et l'arme du crime au pied de l'escalier. Votre main se referme sur la poignée de la porte, que vous abaissez pour sortir de chez vous. Dehors, il fait froid, la neige recouvre tout, trottoirs et jardins. A vrai dire, vous êtes frigorifié, mais comme une 2CV est garée devant votre allée, vous ne faites pas demi-tour pour aller enfiler une veste par dessus votre T-shirt. Vous préférez vous approcher du véhicule, et glisser la clef dans la portière. Comme par hasard, c'est la bonne clef et vous parvenez à ouvrir la porte de la voiture, coté conducteur. Par un autre hasard, il se trouve qu'en tant que possesseur du permis AAC, vous sachiez conduire

C'est donc pour fuir votre logis, le harcèlement et le corps de l'Elfe, que vous montez dans la Citroën. Vous vous installez face au volant, réglez le rétroviseur, avant de démarrer. Lentement, vous quittez le trottoir sur lequel l'autre enfoiré avait garé la voiture, et circulez dans les sombres rues qui s'ouvrent à vous. Partout, les fenêtres des maisons sont allumées. Les lampadaires le sont aussi, projetant leur lumière sur la carrosserie des véhicules circulant à leur pied. Comme les autres, vous roulez à allure réduite. Principalement à cause de la neige, oui, mais aussi parce que vous n'avez pas de ceinture. Le véhicule en est dépourvu. Si vous trouviez étrange qu'un Elfe puisse exister, le fait qui ait un véhicule aussi vieux l'est autant.

« Bordel...où je vais aller maintenant ? Vous dîtes-vous, en vous arrêtant à un feu rouge.»

Vous accélérez, l'air pensif, et continuez votre route sur plusieurs kilomètres. Vous quittez la ville sans vous en rendre compte, et vous dirigez vers des chemins de campagne, sans avoir de réelle destination. Durant plusieurs heures, vous ne faites aucunes pauses. La fatigue et l'ennui vous prend, vous avez donc l'idée d'allumer la vieille autoradio du véhicule. Vous tendez la main sur votre droite en jetant un rapide coup d'oeil dans votre rétroviseur intérieur. Quelque chose d'étrange attire votre attention, vous tentez de vous retourner tandis que la radio se met en route. Mais trop tard... Quelque chose s'enroule autour de votre cou et votre tête est violemment attirée vers l'arrière. Vos mains quittent le volant. Vous tapotez involontairement sur le tableau de bord, avant de les porter à votre gorge. Vous avez mal, et c'est si serré... Vous ne parvenez pas à bouger la tête, vous suffoquez. La voiture fait un écart. Vous la remettez droite sur la route en donnant un coup de genoux dans le volant, sans le faire exprès, en vous débattant. Le visage bien rouge et les yeux injectés de sang, vous essayez de desserrer ce fil, ce câble, sans espoir. La voiture, elle, n'en fait qu'à sa tête, zigzaguant à droite ou à gauche en fonction des coups de genoux que vous donnez au volant.

« ON...
-Uurg.
-ETRANGLE...
-aarg.
-PAS...
-euuuurk
-JOJEAU ! ( »

Dit une voix derrière vous, que vous entendez à peine, étant au seuil de la mort. Vous stoppez vos gestes en lâchant un ultime « uurg... ». Suite à l'arrêt de votre agitation, votre véhicule termine sa course dans un fossé, en même temps que l'étreinte de l'assassin se relâche. N'étant que quasi-mort, Vous vous étalez contre le tableau de bord en prenant une grande respiration. Vous ne cherchez pas à fuir mais appuyez votre tête contre le volant en prenant de très grandes inspirations. Un main se pose sur votre épaule, vous tournez la tête.

« Hey...sans rancune, futur Père Noël
-aah...aaah...en...aaah..culé...
-C'toi l'enculé, on ne tue pas Jojeau
-...aah...aaah...aaah...
-Et on lui vole encore moins sa superbe voiture
-...'culé.
-T'es qu'une saloperie de rageux
On va appeler un taxi »

L'elfe sort et vous ouvre la portière. Vous vous extirpez difficilement du véhicule et vous asseyez sur le bord de la route. A coté de vous, il sort un téléphone portable, et entame une conversation que vous ne suivez pas.

« Ouais bébé, tu viens nous chercher ?
Ouais ouais je sais.
Ouais moi aussi.
Okay à tout'.
J'te kiss...bye »

Vous ne cherchez pas à fuir, ça ne sert à rien, si c'est pour vous faire tuer...

«Bonne nouvelle, on vient nous chercher.
-M'en fous.
-C'est bien, au moins tu me feras pas chier avec des questions inutiles.
-Combien de temps je vais attendre ?
-Ta gueule »

La réponse vient à qui sait l'attendre. C'est après trente minutes passées dans le froid, qu'une source lumineuse apparait dans le ciel, se faisant de plus en plus grosse à mesure qu'elle descend vers vous. Un traineau tiré par des rennes et dirigé par un autre Elfe se pose sur la route, devant vous. Ça ne vous étonne même pas. L'Elfe vous fait signe de vous relever et de vous asseoir dans le traineau, ce que vous faites sans dire le moindre mot.

« C'est bon Jojeau ? Elle est attachée ?
-Tout est okay Alphonse. Tu peux y aller.
Alors c'est parti ! »

L'Elfe s'assoit derrière vous et le traineau démarre. Un étrange son de moteur se fait entendre et les rennes se mettent à courir. Lentement, l'engin quitte le sol et s'envole dans les airs, en prenant de plus en plus d'altitude. Vous n'en croyez pas vos yeux. Un traineau volant... Le pire étant quand même la voiture de Jojeau solidement attachée à l'aide d'une corde, sous celui-ci. Réellement impressionnant.

« Où est-ce qu'on va ? Demandez-vous tout en tremblant à cause du froid.
-Quelle question ! Au Pôle Nord bien sûr »


A)-On se fait un ni oui ni non ?
B)LE PERE NOEL ! CET ENFOIRÉ ! (
C)-Hey les mecs ! Vous allez rire... J'ai plus d'essence.
D)La mort venue du ciel.