Vie_a_Achever
Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 10
l'incident, Partie II
Publié le 19/08/13 à 01:14:58 par Pseudo supprimé
Pavé césar
Bruits de moteurs. Christian nous a répartis dans deux 4x4 en divisant notre groupe en deux. Ainsi, mes parents sont devant et je suis à l'arrière avec Tristan. Les parents de Marie, Seth, Christian et elle-même sont dans le second véhicule. Installé, je boucle ma ceinture. La porte du garage s'ouvre doucement, puis, lentement, démarrant sans hâte, nous quittons la propriété privée et faisons route dans le quartier résidentiel. Dehors, tout est calme. Pas de circulations, et c'est normal puisque nous ne sommes pas encore en "ville". N'allant pas tarder à quitter ce quartier hype, je commence à appréhender avec crainte l'arrivée en ville. Lille n'est plus fréquentable. Plus aucune ville ne l'est. Nous ne savons pas vraiment comment a évoluée la situation là-dehors depuis cette après-midi, mais puisque nous allons rouler de nuit, j'espère que nous ne ferons aucune rencontre malhonnête. Le soleil se couche petit à petit, et, bientôt, les ténèbres recouvreront le ciel...
Confortablement assis à sur la banquette arrière, recouverte de cuir, les poignées d'une dorure étincelante et des vitres teintées bien plus discrètes. Le 4x4 en lui-même n'est pas plus équipé que ça. Une simple carrosserie ornée d'une peinture noire, tout ce qu'il y a de plus classique. Même les pneus n'ont aucune résistance particulière. Bref, deux véhicules identiques faisant VIP de loin et même dedans, mais le sentiment de sécurité n'est qu'illusoire. Quant à savoir s'il y a l'airbag en prime... Mystère.
Des talkies walkies sont installés près du levier de vitesse de chaque voiture pour communiquer entre nous en cas de problème en tout genre. Nous nous suivons un véhicule derrière l'autre, pour déboucher sur un pont. Mon père freine et allume son talkie walkie.
"Okay voiture deux, après ce pont, c'est la civilisation... Ou plutôt, ce qu'il en reste. Quoi que vous fassiez, ne quittez pas les véhicules, c'est notre seul lieu sûr pendant le trajet. Si tout va bien on devrait arriver à Dunkerque dans la matinée. "
La réponse par onde radio ne se fait pas attendre.
"On... On a un problème... "
Des toussotements s'échappent des talkies suivies de respirations saccadés.
"Elric, notre fille, Marie, elle l'a attrapée ! Le virus, elle tombe malade ! "
"Merde... Ecoutez, c'était à prévoir. Une fois à Dunkerque, je vous promet que tout s'arrangera. On aura les moyens suffisants pour soigner tout le monde. D'ici là, laisse ta fille se reposer. "
"... Pourquoi elle ? Seulement elle ? Le virus est censé se répandre dans l'air, pourquoi tout le monde n'est pas malade ? "
"On l'est peut-être déjà tous, Benoit, on est probablement déjà tous infectés... Les symptômes se manifestent tout simplement plus rapidement chez certains que chez d'autres."
"... Bon sang, pourquoi nous, merde ? Pourquoi ? On a fait quoi ? Et pourquoi on se retrouve dans ce merdier ? Je... On se rejoint plus tard, Elric, je n'peux pas laisser Marie dans cet état sans rien faire, désolé, mais ta fuite, c'est de la folie !"
La voiture qui nous suivait change brutalement de direction pour s'engouffrer dans des petites rues.
Elric, mon père, agrippe le talkie avec frénésie en laissant la colère l'envahir.
"Putain mais qu'est-ce que vous foutez ? Tu comptes aller où merde ? "
Mon père ne freine pas pour autant malgré la déviation de Benoit.
"Je vais à l'hôpital, quelle question ! Ils ont sûrement de quoi ralentir le virus ! "
"Conneries ! Vous allez vous faire arrêter, voir pire... Reviens, Benoit, c'est ta dernière chance ! Et ne soit pas égoïste merde, vous n'êtes pas seuls dans la voiture ! Sander et Christian ont eux aussi leur mot à dire ! "
Tristan me regarde droit dans les yeux et je fais de même. C'est fou comme parfois de simples regards veulent tout dire. Là, en l'occurrence, ça voulait dire, y'a une couille dans le pâté.
Des grésillements s'échappent du talkie walkie. Probablement à cause du fait qu'ils s'éloignent de plus en plus. La portée est de deux kilomètres maximum, après ça... advienne que pourra. Une voix plus virile reprend le fil de la conversation.
"Poursuivez votre route, Elric. Mène ta famille et Tristan en lieu sûr, je m'occupe de veiller sur eux. Attendez nous un peu en dehors de la ville, je vous appelle dans quelques heures pour fixer le point de rendez-vous. "
C'est la voix de Christian qui a fini par clore ce début de dispute.
Et c'est ainsi que nous passèrent de neuf à quatre personnes. J'étais resté silencieux, mais je comprenais l'acte de Benoit. Un père tient à sa progéniture et ferait tout pour elle, et, avec ce monde s'écroulant petit à petit, il ne sait plus à qui se fier. Moi-même je me le demande. N'étant qu'un simple spectateur depuis le début de ce virus, je doute de plus en plus. Parce que cette situation est trop soudaine, parce que les informations filtrent de moins en moins, parce que des mesures drastiques et irréalistes viennent d'être prises en vingt-quatre heures, parce que ça pue le complot gouvernemental à plein nez, parce que je ne peux pas me fier ne serait-ce qu'à mes parents qui semblent en savoir bien plus que ce qu'ils veulent faire croire, mais aussi parce que j'ai réellement peur pour ma vie, pour celle de ma sœur toujours incarcérée, et j'ai peur parce que je ne sais pas ce que demain nous réserve.
Ni aujourd'hui d'ailleurs, qui peut prévoir ce que cette nuit nous réserve ?
"Je les appelle dans trente minutes pour savoir où ils ont sont, j'ai peur pour eux..."
Ma mère Clara s'inquiète elle aussi. On l'est tous, et pour des tas de raisons. Mais c'est Tristan qui doit être le plus paumé en ce moment. Ses parents devaient revenir d'Angleterre aujourd'hui, mais ils sont resté coincés là haut à cause des nouvelles mesures prisent par la France. Seul, avec personne à qui parler, ça doit être dur, psychologiquement...
Et c'est bien ça le pire, depuis le début de la catastrophe, presque personne n'a osé dire un mot, alors que d'habitude, qu'est ce qu'ils peuvent l'ouvrir, leur gueule...
Mon père freine brusquement alors que nous approchons d'une issue.
"La route pour quitter Lille est toute proche. Faut juste... Passer ça... "
Poubelles enflammées, carreaux cassés à l'aide de pavés, voitures vandalisées, rues saccagées, et une violence amplifiée par une foule de manifestants encagoulés en colère. Armés de barres de fer et d'armes de fortune en tout genre, ils font face à un corps de l'armée qui pour l'instant ne font usage que de leur matraque pour réprimer toute nuisance. Et bien entendu, devant, il y a nous, et les phares du 4x4 illuminent parfaitement la foule. Heureusement, nous ne sommes pas les premiers. Coincés dans une file de cinq ou six voitures, nous ne sommes pas les seuls courageux à tenter une fuite hors de la société et sa folie décadente.
Pris dans les klaxons de voiture et autres insultes pour que la foule nous laisse passer, à nouveau, j'étais spectateur. Les deux parties se faisaient face, et on pouvait voir les manifestants arborer des drapeaux portant des slogans. "L'état assassine ! " "Encore un faux virus pour provoquer la panique ! "
Bref mon impression c'est qu'on a surtout affaire à une bande de gens effrayés se cherchant un bouc-émissaire, et, prenant une fois de plus l'état dans leur ligne de mire, même si là je suis forcé de reconnaître qu'il n'est pas tout blanc dans cette affaire.
Puis, alors que tout était calme, enfin, dans un calme relatif j'en conviens, la situation devint incontrôlable. Sans savoir comment tout a commencé, des manifestants se sont rués sur les policiers, et des cocktails molotov accompagnés de grenades artisanales ont balayés les forces policières, et ensuite c'est aux pauvres voitures devant nous qu'ils sont s'en pris. Un tel déferlement de violences... Malsain.
Les deux premières voitures de notre fil indienne sont prises d'assaut alors que la troisième prend flamme. Les occupants tentent de fuir mais finissent au sol, tabassés, piétinés, au nom de la haine, et la haine appel la haine.
"Les gosses, vérifiez vos ceintures... "
"Elric ? Qu'est-ce que tu vas faire ?!"
"Nous sauver la vie, Clara. Ces pauvres gens, on peut rien faire pour eux. C'est fini, l'Humain perd la tête. Cette ville va être une des premières à recevoir des hordes de militaires tirant à vue pour rétablir le calme, mais en attendant, il n'y a que nous et une centaine de tarés voulant notre peau. Ils nous veulent ? J'arrive ! "
Il pousse sur l'accélérateur et s'engage hors de la file, puis fonce à toute vitesse sur la foule. Je me recroqueville comme je le peux et évite de jeter un œil à la fenêtre. Les malheureux qui ne s'écartent pas du milieu de la rue finissent sous les roues du 4x4, et j'entends encore et encore ce bruit déchirant la tôle de l'engin, la froissant de plus en plus, des tas de corps bientôt inertes qui s'écrasent avec violence contre l'engin de ferraille. Puis un cocktail molotov s'écrase sur le toit du 4x4. On a simplement entendu le bruit de l'impact, sans pour autant voir les dégâts occasionnés. On aurait du vérifier...
Mon père roule à toute vitesse. Nous avons quitté Lille, c'est à présent les bois qui nous entourent. Il fait nuit noire et en regardant à travers la vitre du véhicule, j'y vois pas à deux mètres.
"Ils ne vont jamais quitter Lille... C'est la guerre civile là-bas. "
Mon père a le temps de dire une phrase, puis on entend un craquement, simple bruit sourd, comme si quelque chose avait éclaté. L'engin fait des tonneaux, et des tonneaux, pour finir à l'envers encastré dans un arbre.
Le feu, ça brûle. Et une simple arme artisanale a suffit à faire éclater le pneu arrière.
Je sens mes yeux se fermer, et je sens aussi un liquide couler le long de mon visage. Du sang ? Très probablement. Avant de rejoindre Morphée, je parviens à remarquer mes parents, la tête à l'envers délicatement posée sur des coussinets beiges.
Ca n'est plus un mystère, dans les 4x4, il y a définitivement l'airbag.
Bruits de moteurs. Christian nous a répartis dans deux 4x4 en divisant notre groupe en deux. Ainsi, mes parents sont devant et je suis à l'arrière avec Tristan. Les parents de Marie, Seth, Christian et elle-même sont dans le second véhicule. Installé, je boucle ma ceinture. La porte du garage s'ouvre doucement, puis, lentement, démarrant sans hâte, nous quittons la propriété privée et faisons route dans le quartier résidentiel. Dehors, tout est calme. Pas de circulations, et c'est normal puisque nous ne sommes pas encore en "ville". N'allant pas tarder à quitter ce quartier hype, je commence à appréhender avec crainte l'arrivée en ville. Lille n'est plus fréquentable. Plus aucune ville ne l'est. Nous ne savons pas vraiment comment a évoluée la situation là-dehors depuis cette après-midi, mais puisque nous allons rouler de nuit, j'espère que nous ne ferons aucune rencontre malhonnête. Le soleil se couche petit à petit, et, bientôt, les ténèbres recouvreront le ciel...
Confortablement assis à sur la banquette arrière, recouverte de cuir, les poignées d'une dorure étincelante et des vitres teintées bien plus discrètes. Le 4x4 en lui-même n'est pas plus équipé que ça. Une simple carrosserie ornée d'une peinture noire, tout ce qu'il y a de plus classique. Même les pneus n'ont aucune résistance particulière. Bref, deux véhicules identiques faisant VIP de loin et même dedans, mais le sentiment de sécurité n'est qu'illusoire. Quant à savoir s'il y a l'airbag en prime... Mystère.
Des talkies walkies sont installés près du levier de vitesse de chaque voiture pour communiquer entre nous en cas de problème en tout genre. Nous nous suivons un véhicule derrière l'autre, pour déboucher sur un pont. Mon père freine et allume son talkie walkie.
"Okay voiture deux, après ce pont, c'est la civilisation... Ou plutôt, ce qu'il en reste. Quoi que vous fassiez, ne quittez pas les véhicules, c'est notre seul lieu sûr pendant le trajet. Si tout va bien on devrait arriver à Dunkerque dans la matinée. "
La réponse par onde radio ne se fait pas attendre.
"On... On a un problème... "
Des toussotements s'échappent des talkies suivies de respirations saccadés.
"Elric, notre fille, Marie, elle l'a attrapée ! Le virus, elle tombe malade ! "
"Merde... Ecoutez, c'était à prévoir. Une fois à Dunkerque, je vous promet que tout s'arrangera. On aura les moyens suffisants pour soigner tout le monde. D'ici là, laisse ta fille se reposer. "
"... Pourquoi elle ? Seulement elle ? Le virus est censé se répandre dans l'air, pourquoi tout le monde n'est pas malade ? "
"On l'est peut-être déjà tous, Benoit, on est probablement déjà tous infectés... Les symptômes se manifestent tout simplement plus rapidement chez certains que chez d'autres."
"... Bon sang, pourquoi nous, merde ? Pourquoi ? On a fait quoi ? Et pourquoi on se retrouve dans ce merdier ? Je... On se rejoint plus tard, Elric, je n'peux pas laisser Marie dans cet état sans rien faire, désolé, mais ta fuite, c'est de la folie !"
La voiture qui nous suivait change brutalement de direction pour s'engouffrer dans des petites rues.
Elric, mon père, agrippe le talkie avec frénésie en laissant la colère l'envahir.
"Putain mais qu'est-ce que vous foutez ? Tu comptes aller où merde ? "
Mon père ne freine pas pour autant malgré la déviation de Benoit.
"Je vais à l'hôpital, quelle question ! Ils ont sûrement de quoi ralentir le virus ! "
"Conneries ! Vous allez vous faire arrêter, voir pire... Reviens, Benoit, c'est ta dernière chance ! Et ne soit pas égoïste merde, vous n'êtes pas seuls dans la voiture ! Sander et Christian ont eux aussi leur mot à dire ! "
Tristan me regarde droit dans les yeux et je fais de même. C'est fou comme parfois de simples regards veulent tout dire. Là, en l'occurrence, ça voulait dire, y'a une couille dans le pâté.
Des grésillements s'échappent du talkie walkie. Probablement à cause du fait qu'ils s'éloignent de plus en plus. La portée est de deux kilomètres maximum, après ça... advienne que pourra. Une voix plus virile reprend le fil de la conversation.
"Poursuivez votre route, Elric. Mène ta famille et Tristan en lieu sûr, je m'occupe de veiller sur eux. Attendez nous un peu en dehors de la ville, je vous appelle dans quelques heures pour fixer le point de rendez-vous. "
C'est la voix de Christian qui a fini par clore ce début de dispute.
Et c'est ainsi que nous passèrent de neuf à quatre personnes. J'étais resté silencieux, mais je comprenais l'acte de Benoit. Un père tient à sa progéniture et ferait tout pour elle, et, avec ce monde s'écroulant petit à petit, il ne sait plus à qui se fier. Moi-même je me le demande. N'étant qu'un simple spectateur depuis le début de ce virus, je doute de plus en plus. Parce que cette situation est trop soudaine, parce que les informations filtrent de moins en moins, parce que des mesures drastiques et irréalistes viennent d'être prises en vingt-quatre heures, parce que ça pue le complot gouvernemental à plein nez, parce que je ne peux pas me fier ne serait-ce qu'à mes parents qui semblent en savoir bien plus que ce qu'ils veulent faire croire, mais aussi parce que j'ai réellement peur pour ma vie, pour celle de ma sœur toujours incarcérée, et j'ai peur parce que je ne sais pas ce que demain nous réserve.
Ni aujourd'hui d'ailleurs, qui peut prévoir ce que cette nuit nous réserve ?
"Je les appelle dans trente minutes pour savoir où ils ont sont, j'ai peur pour eux..."
Ma mère Clara s'inquiète elle aussi. On l'est tous, et pour des tas de raisons. Mais c'est Tristan qui doit être le plus paumé en ce moment. Ses parents devaient revenir d'Angleterre aujourd'hui, mais ils sont resté coincés là haut à cause des nouvelles mesures prisent par la France. Seul, avec personne à qui parler, ça doit être dur, psychologiquement...
Et c'est bien ça le pire, depuis le début de la catastrophe, presque personne n'a osé dire un mot, alors que d'habitude, qu'est ce qu'ils peuvent l'ouvrir, leur gueule...
Mon père freine brusquement alors que nous approchons d'une issue.
"La route pour quitter Lille est toute proche. Faut juste... Passer ça... "
Poubelles enflammées, carreaux cassés à l'aide de pavés, voitures vandalisées, rues saccagées, et une violence amplifiée par une foule de manifestants encagoulés en colère. Armés de barres de fer et d'armes de fortune en tout genre, ils font face à un corps de l'armée qui pour l'instant ne font usage que de leur matraque pour réprimer toute nuisance. Et bien entendu, devant, il y a nous, et les phares du 4x4 illuminent parfaitement la foule. Heureusement, nous ne sommes pas les premiers. Coincés dans une file de cinq ou six voitures, nous ne sommes pas les seuls courageux à tenter une fuite hors de la société et sa folie décadente.
Pris dans les klaxons de voiture et autres insultes pour que la foule nous laisse passer, à nouveau, j'étais spectateur. Les deux parties se faisaient face, et on pouvait voir les manifestants arborer des drapeaux portant des slogans. "L'état assassine ! " "Encore un faux virus pour provoquer la panique ! "
Bref mon impression c'est qu'on a surtout affaire à une bande de gens effrayés se cherchant un bouc-émissaire, et, prenant une fois de plus l'état dans leur ligne de mire, même si là je suis forcé de reconnaître qu'il n'est pas tout blanc dans cette affaire.
Puis, alors que tout était calme, enfin, dans un calme relatif j'en conviens, la situation devint incontrôlable. Sans savoir comment tout a commencé, des manifestants se sont rués sur les policiers, et des cocktails molotov accompagnés de grenades artisanales ont balayés les forces policières, et ensuite c'est aux pauvres voitures devant nous qu'ils sont s'en pris. Un tel déferlement de violences... Malsain.
Les deux premières voitures de notre fil indienne sont prises d'assaut alors que la troisième prend flamme. Les occupants tentent de fuir mais finissent au sol, tabassés, piétinés, au nom de la haine, et la haine appel la haine.
"Les gosses, vérifiez vos ceintures... "
"Elric ? Qu'est-ce que tu vas faire ?!"
"Nous sauver la vie, Clara. Ces pauvres gens, on peut rien faire pour eux. C'est fini, l'Humain perd la tête. Cette ville va être une des premières à recevoir des hordes de militaires tirant à vue pour rétablir le calme, mais en attendant, il n'y a que nous et une centaine de tarés voulant notre peau. Ils nous veulent ? J'arrive ! "
Il pousse sur l'accélérateur et s'engage hors de la file, puis fonce à toute vitesse sur la foule. Je me recroqueville comme je le peux et évite de jeter un œil à la fenêtre. Les malheureux qui ne s'écartent pas du milieu de la rue finissent sous les roues du 4x4, et j'entends encore et encore ce bruit déchirant la tôle de l'engin, la froissant de plus en plus, des tas de corps bientôt inertes qui s'écrasent avec violence contre l'engin de ferraille. Puis un cocktail molotov s'écrase sur le toit du 4x4. On a simplement entendu le bruit de l'impact, sans pour autant voir les dégâts occasionnés. On aurait du vérifier...
Mon père roule à toute vitesse. Nous avons quitté Lille, c'est à présent les bois qui nous entourent. Il fait nuit noire et en regardant à travers la vitre du véhicule, j'y vois pas à deux mètres.
"Ils ne vont jamais quitter Lille... C'est la guerre civile là-bas. "
Mon père a le temps de dire une phrase, puis on entend un craquement, simple bruit sourd, comme si quelque chose avait éclaté. L'engin fait des tonneaux, et des tonneaux, pour finir à l'envers encastré dans un arbre.
Le feu, ça brûle. Et une simple arme artisanale a suffit à faire éclater le pneu arrière.
Je sens mes yeux se fermer, et je sens aussi un liquide couler le long de mon visage. Du sang ? Très probablement. Avant de rejoindre Morphée, je parviens à remarquer mes parents, la tête à l'envers délicatement posée sur des coussinets beiges.
Ca n'est plus un mystère, dans les 4x4, il y a définitivement l'airbag.
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