<h1>Noelfic</h1>

Metroid_Zero


Par : Pseudo supprimé

Genre : Inconnu

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 1

Assaut

Publié le 19/08/13 à 01:13:06 par Pseudo supprimé

Année 20W2 de l’Ere Galactique. Dans l’immensité inimaginable de l’espace, un vaisseau aux formes épurées fonce vers sa destination. Rien ne semble bouger autour de lui, et pourtant il parcourt la Galaxie à plus de 200000 kilomètres par seconde. L’ordinateur de l’appareil, focalisé sur sa tâche, scrute son horizon à des centaines de milliers de kilomètres, calculant les écarts qu’il devra faire pour éviter les divers corps solides qui pourraient l’endommager. A une telle vitesse, la moindre poussière a en effet le quotient de pénétration d’un rayon gamma.

A bord, rien ne donne le moindre signe de ce déplacement rapide. Face à un petit boîtier gris foncé, une fillette de 11 ans fronce les yeux sous la concentration. Au bout de quelques minutes, un sourire se dessine sur son visage, et elle se lève de son siège. Elle court dans l’espace exigu du vaisseau en criant :

« Papa, papa, viens voir !

- Allons, qu’est-ce qui t’arrive encore, Justin (NdA : prononcer «justine ») ?

- Ah, maman ! J’ai réussi à utiliser l’ordinateur que papa m’a offert !

- C’est vrai ? Je suis très fière de toi, ma chérie, mais tu ne dois pas déranger papa. Il est en train de travailler sur l’ordinateur du vaisseau. Alors retourne à ton ordinateur et entraîne-toi encore, d’accord ?

- D’accord, maman… », murmure la jeune fille, docile.

Sa mère la regarde s’en aller, puis elle se dirige vers le poste de pilotage. Elle y retrouve son mari, concentré, les mains posées à plat sur une table.

« Alors, mon chéri, qu’est-ce qui ne va pas ?

- Hein ? Ah, excuse-moi, je ne t’avais pas entendu arriver. L’ordinateur, tu comprends.

- Je sais. »

Il faut dire que le processeur qui contrôle le vaisseau est d’un tout dernier modèle. Il fonctionne par la pensée de l’utilisateur, qui n’a qu’à formuler ses ordres pour les voir s’accomplir. Cela permet d’identifier à coup sûr le pilote, mais celui-ci doit faire un effort de concentration. De plus, les informations transmises par l’appareil le sont directement par la pensée. Difficile alors de faire attention au monde extérieur…

« Je viens de croiser Justin. Tu sais, elle a déjà réussi à faire marcher son ordi…

- C’est vrai ? Remarque, ça ne m’étonne pas beaucoup. Elle est vraiment très douée pour son âge.

- En effet. Mais tu ne m’as pas encore dit pourquoi nous foncions comme ça, au milieu de nulle part, au lieu de faire un simple saut hyperspatial…

- Hem… Pour être franc, je dois te dire que j’ai repéré une unité de pirates lors du dernier saut…

- Des pirates ? Ne me dis pas qu’ils sont à nos trousses ?

- Je crois bien que si, et c’est pour ça que je fais monter la vitesse du vaisseau comme ça. Tu le sais, cet engin est le dernier modèle, et il peut accompagner une partie de l’espace environnant pendant son accélération, ce qui permet de supprimer les effets de poussée. C’est aussi ce qui nous permet de ne pas ressentir les écarts qu’il fait pour éviter les cailloux célestes… Nous pouvons ainsi atteindre 66% de la vitesse de la lumière en quelques secondes en cas d’urgence, même si cela implique une grosse dépense d’énergie…

- Évidemment, la modernité de notre appareil attire ces truands… Mais nous crois-tu capables de les semer ?

- Bien sûr, ne t’inquiète pas. Je viens de programmer un nouveau saut vers la terre. Dans quelques instants, nous serons à l’abri, et avec suffisamment d’espace entre eux et nous pour tenter le saut en toute sécurité. Mais je préfère garder un maximum de distance avec ces bandits, pour éviter que leur masse déforme les données et nous fasse réapparaître n’importe où. Et en attendant, les derniers relevés indiquent la présence des pirates à sept millions de kilomètres. Je ne vois vraiment pas comment ils pourraient nous rattraper !

- Ca me rassure… Pour la Fédération Galactique aussi. Si un vaisseau dernier cri comme le nôtre tombait aux mains des pirates, ils pourraient en exploiter le secret et réaliser une sacrée avance technologique…

- C’est vrai. Mais je préférerai encore détruire le vaisseau que leur laisser. L’enjeu est trop grand. »

Cette petite famille perdue dans l’espace est la famille Bailey. Le père, Kendibal Bailey, est un chercheur pour le compte de la Fédération Galactique, fondée il y a plus de deux siècles. La Fédération a pour but de regrouper tous les groupes humains ou extra-terrestres pacifiques dans une optique de développement culturel et technologique. Hélas, les rebelles que sont les pirates de l’espace ont vite obligé la Fédération à engager une armée galactique, et surtout un groupe de chasseurs de primes grassement payés pour accomplir des missions spéciales.

Quant au vaisseau, il s’agit du prototype Ankler Bineshia, le plus récent appareil autonome de la Fédération. Le professeur Bailey est pour beaucoup dans sa conception, et ce petit voyage en famille était prévu pour en tester les capacités. Justin et sa mère, Linoria, sont quant à elles habituées à suivre Kendibal dans ce genre de projets. Cela leur permet de rester une famille équilibrée.

Mais retrouvons Justin qui, pour l’instant, est penchée sur son nouveau «jouet » : un ordinateur de poche aux fonctions simples, à activer par la pensée. Pour une fillette aussi jeune, le faire fonctionner est une tâche demandant bien des efforts, mais la première qualité de la jeune fille est l’acharnement, et elle a été récompensée assez rapidement.

Elle est en train de créer un dessin informatique pour ses parents, lorsqu’elle ressent une secousse. Pas très forte, mais perceptible quand même. Puis elle entend ses parents affolés, qui surgissent dans sa cabine.

« Justin, viens avec nous, fais vite !

- Papa ! Maman ! Qu’est-ce qui se passe ?

- Viens, nous allons te mettre dans la capsule de secours… Dépêche-toi, ce sont les pirates !

- Mais comment ont-ils fait ?

- Un micro-saut spatial… Ils ont eu l’audace de faire un saut à si courte distance avec le risque de réapparaître sur notre vaisseau et de se faire sauter… Et ils ne vont pas tarder à entrer par le sas ! »

Comme Kendibal prononce ces paroles inquiétantes, le système d’alarme du vaisseau se déclenche, signalant une intrusion dans la paroi de l’appareil. Peu après, un bruit d’explosion retentit, et des grognements sourds retentissent au loin…

« Trop tard, ils sont là… Justin, vite, monte là-dedans, allez ! On se retrouvera, je te le promets, ma petite fille. Tu seras très courageuse, d’accord ? Tu me le promets ? Allez, va ! »

Étouffant ses sanglots, la fillette entre dans la capsule de sauvetage. Celle-ci, prévue pour les cas d’urgence, se ferme hermétiquement, et se détache de l’appareil, filant dans l’espace sans être remarquée. Au même moment, une explosion plus violente retentit, et les parents de Justin sont projetés au sol. L’une des portes de la pièce disparaît alors dans un nuage de fumée, et un groupe de créatures monstrueuses en sort. Comprenant qu’ils sont perdus, Kendibal joue sa dernière carte…

« Ma chérie… Désolé que tout doive finir ainsi…

- Ce n’est pas ta faute… Ne me fais pas attendre, pulvérise-les ! Justin est sauvée, je sais qu’elle s’en sortira. Le reste n’a plus d’importance.

- Je t’aime.

- Je t’aime aussi… »

Et, dans les bras l’un de l’autre, ignorant les monstres qui les entourent, les époux se regardent une dernière fois. Puis, sans prévenir, Kendibal déclenche la petite commande qu’il tient à la main. L’effet est immédiat : une distorsion semble parcourir tout l’appareil et en un instant, tout s’embrase. Depuis l’espace, l’explosion est visible à des milliers de kilomètres. Tout, le prototype, les pirates, leur vaisseau et les Bailey, tout disparaît en une seconde.

Dans sa capsule, Justin est secouée par le souffle de l’explosion. Le petit appareil est prévu pour les cas d’urgence, mais pas pour supporter l’explosion d’un vaisseau de taille moyenne. L’onde de choc électromagnétique fait sauter une bonne partie des appareils de bord. La chaleur dans l’habitacle devient vite insupportable, et la fillette est blessée par les éclats de verre et de métal qui jaillissent partout. Pantelante, elle s’écroule au sol et se croit en plein cauchemar. A travers les larmes et le sang qui coule sur son visage d’enfant, elle a le temps de voir la lueur réminiscente de l’explosion, puis sa vision est envahie par des points noirs qui dansent devant ses yeux, de plus en plus vite, avant de se réunir et de former un gouffre sans fond dans lequel la pauvre petite fille sombre, exsangue et seule dans l’espace indifférent au drame qui vient de se jouer…

Commentaires

Vous devez être connecté pour poster un commentaire