<h1>Noelfic</h1>

Cours_(tres)_particuliers


Par : Pseudo supprimé

Genre : Inconnu

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 3

Premiers cours

Publié le 19/08/13 à 01:11:33 par Pseudo supprimé

:mac: Chapitre 3 : Premier cours (partie 2) :mac:



L : Bonjour. Appelle-moi Lucas. J’préfère.

J : D’accord… Lucas…

Il m’adresse un sourire candide qui me fait fondre instantanément.

Eh oui, petite précision, mais qui a son importance ! On va dire que les gars ne me laissent pas… insensible…
Je suis conscient de mon homosexualité depuis de très nombreuses années, depuis toujours presque. A 7-8 ans, je regardais fébrilement le clip de Zazie « Un point c’est toi » à la télé dans l’espoir qu’ils en diffusent la fin et que je puisse voir les deux hommes sortir du lac complètement nus et s’embrasser.
Inutile de dire que lorsque M6 coupait avant la fin ou que mon père, pressé, éteignait la télévision pour que nous ne partions pas en retard, j’étais d’une humeur exécrable durant toute la journée.
Bref, je suis gay, je l’assume plutôt bien et ne le cache pas à mes proches qui ont plutôt bien accepté ma différence. A l’exception de mon père, qui a rompu tout lien avec moi lorsque j’avais 15 ans... Il faut dire que lors d'un repas avec sa nouvelle femme, j'ai été un peu virulent suite à un propos ouvertement homophobe et que j'ai fini par lui dire que j'étais moi-même une de ces "sales tafioles" dont il parlait. Ça ne lui a pas plu bizarrement et, le week-end suivant, il n'est pas passé me prendre comme nous en avions pourtant l'habitude et je ne l'ai plus revu qu'une ou deux fois depuis...


L : Tu bossais sur quoi là ?

J : Oh des maths, mais j’y arrive pas, j’laisse tomber. Désolé, je range tout et on peut commencer.

L : Attends, montre voir ça.

Je lui prends son énoncé des mains.

L : Les nombres complexes ? Tu veux qu’on regarde ça ensemble ?

J : Ben, vous n’êtes…

L : Tutoie-moi s’il-te-plaît.

J : Ha ok, TU n’es pas étudiant en anglais ?

L : Si, si, mais j’aime bien les maths. Alors, on l'finit ce devoir-maison ?

A peine un quart d’heure plus tard et après lui avoir rappelé comment trouver l’argument d’un nombre complexe, information qu’il cherchait désespérément dans ses cours et son manuel depuis le début de l’après-midi, l’exercice était terminé et Jules arborait un immense sourire en ne cessant de répéter que, pour une fois, il aurait une bonne note en maths.

Il a ensuite sorti le sujet d’anglais sur lequel il souhaitait travailler. Un exercice type bac, assez difficile je dois le reconnaître.

Il se compose d’un texte, en anglais bien sûr, accompagné de quelques questions de compréhension directe puis de trois sujets de rédaction courte et d’une rédaction longue.

Je lui fais lire le texte pour me rendre compte de sa prononciation et m’aperçois à quel point le travail risque d’être long et fastidieux.

A chaque mot que je corrige, il fait une petite grimace, comme un gamin. Il faut dire qu’il ne fait vraiment pas son âge, 17 ou 18 ans mais je lui en donne 15 à cause de sa taille et de son visage juvénile.

L : Et tu as combien de moyenne en anglais ?

J : Euh… Pas beaucoup…

L : C'est-à-dire ?

J : Ben, j’dépasse rarement les 4-5…

Son visage rougit légèrement quand il me fait cette révélation et il n’ose plus me regarder directement.

L : Et tu fais un bac … ?

J : Bac scientifique, je te rassure. Mais l’anglais me plombe tellement ma moyenne que mes parents ont pensé qu’une aide serait utile.

Et toi, t’as donné ton avis dans l’histoire ?

L : Mais, t’es motivé pour progresser ou l’anglais, ça te passe au-dessus ?

J : Non, non, je veux m’améliorer. Je pense que je n’ai vraiment pas eu de chance avec mes profs depuis le collège… Mais je suis sûr qu’avec toi, ça sera différent…

Je souris en entendant cette remarque et espère qu'il dit vrai.

Nous répondons ensuite ensemble à quelques questions et je m’aperçois que ses notions de grammaire ne sont pas mauvaises mais qu’il manque cruellement de vocabulaire et de confiance en lui.

J : Waah, il est déjà cette heure-là ?

L : Ha oui, il va falloir que j’y aille. Au fait, tu regardes des films ou des séries en anglais ? Car ça serait sûrement une bonne manière d’entendre du véritable anglais et de progresser. En plus, avec les sous-titres en français, si tu as des doutes, tu ne perds pas le fil.

J : Ha oui, c’est vrai que je ne le fais jamais. Mais ça risque d’être difficile parce que je n’ai pas le droit de regarder la télé le soir…

Ha oui quand même… Oh la la, mon pauvre, j’te connais à peine mais je te plains déjà, t’as pas dû avoir la vie la plus excitante du monde toi…

Je quitte Jules en lui serrant à nouveau la main et croise sa mère en sortant qui me donne l’argent correspondant au temps passé avec son fils. Elle me promet de me rappeler dès qu’il aura à nouveau besoin de moi.

Je sors de la maison ne sachant que penser de cette première rencontre. Mais une chose est sûre, je suis troublé par le charme de Jules…

Commentaires

Vous devez être connecté pour poster un commentaire