Layla Wa Jeïel
Par : Warser
Genre : Action , Fantastique
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 11
Publié le 02/08/12 à 13:34:22 par Warser
Bon bah, je rajoute un PEGI 16 pour une scène érotique. Même si on sait qu'à 13 ans, les gens ont vu bien pire que ça
- Père exécuteur. Les prêtres-corbeaux de la déesse ont fait leur office.
L'homme en manteau pourpre, caractéristique de son ordre, répondit sans bouger au messager qui interrompait ses méditations.
- Bien, mon fils. De combien de légions pensent-il pouvoir disposer ?
- Quatre. Les trois Bataillons de Luxure, et la Division du Mensonge.
Un sourire apparut sur le visage du supérieur, toujours à genoux devant un petit autel austère.
- Vous pouvez disposer, mon fils. Laissez moi à mes prières.
Le serviteur s'exécuta avec empressement, sortant en silence de la pièce sombre et vide. L'exécuteur jubilait. Il disposait enfin des armes dont il avait besoin. Enfin, il avait le pouvoir d'accomplir son objectif. Servir la déesse. Apporter Sa justice sur la terre des hommes. Peu importait le moyen. Des légions de démons ou des bataillons d'anges... Quelle différence?
Purifier l'empire. Anéantir ceux qui ne se soumettent pas à la sainteté de Shay'la. Telle était la raison d'être, l'objectif, la substance, de l'ordre. Humbles esclaves de la volonté de la Vie elle même, bras armés des cieux sur terre. Rendre à l'empire sa gloire, sa puissance, sous l'œil bienveillant de la déesse. Serviteurs des cieux, et serviteurs d'Akhyat. Soldats de Shay'la, et chevaliers des hommes.
Joignant les mains en prières, l'exécuteur ferma les yeux. Des lettres lumineuses brillaient dans le noir de son esprit. Alors qu'il s'apprêtait à chanter la prière, la porte de la salle s'ouvrit à nouveau.
- Père Exécuteur. Une missive du seigneur Molas vient d'arriver.
Se levant, l'homme vêtu de rouge s'empara de la lettre que lui tendait le messager. Un sourire léger se dessina à nouveau sur ses lèvres alors que ses yeux la parcourait. Ses yeux gris et éteints s'étaient illuminées, pour un bref moment. D'un geste calme, il posa la missive sur l'autel.
- Alors, Molas résiste à la volonté de la déesse... La purification de l'empire ne s'arrêtera pas aux A'me. Notre bras frappe, par Sa grâce, tous ceux qui s'opposent aux voies des Cieux.
L'exécuteur porta une main à son coeur, les yeux clos. Son pendentif en croissant de lune brillait faiblement dans l'obscurité de la salle.
- Les brebis égarés qui par faiblesse s'éloignent des voies du ciel, seront ramenées au troupeau. Mais les brebis galeuses seront abattues, car tel est le seul moyen de les arracher des mains du Démon. Que le père Wilem soit informé de ma volonté.
Le messager vêtu de noir, son visage caché par le capuchon des Wei, s'inclina profondément, et quitta à nouveau la pièce.
Quatres divisions démoniaques à ses ordres. L'exécuteur, toujours calme et souriant, se tenait debout, tête baissée. La troisième Légion Sacrée commencerait son œuvre sainte en Eisral, remportant une victoire symbolique sur les derniers cultes rivaux. L'ordre Wei retrouverait enfin sa gloire passée, sa légitimité, le respect des seigneurs. L'empire, quant à lui, connaîtrait son age d'or dans la pureté, la foi, et le respect de la Vie.
***
La nuit était tombée sur Yona. Les quatre voyageurs arrivaient à l'orée d'un bois sombre, impénétrable, bordé de petits buissons de genévrier en fleurs.
- La forêt des pleurs émeraude... nous la traverserons au matin.
Eagal descendit de son cheval et claqua des doigts. Sortant de derrière un rocher, une longue silhouette noire se dessina peu à peu dans la nuit.
- Monsieur ?
- Tu monteras la garde cette nuit, Gwaar.
Le majordome exécuta une rapide courbette.
- Vous désirez quelque chose d'autre, monsieur ?
D'un signe de main, Eagal renvoya son serviteur, qui s'inclina à nouveau. Tsvao, qui avait mis pied à terre, descellait son cheval.
- Gwaar était avec nous ?
- Gwaar est toujours là quand j'ai besoin de lui, éluda Eagal.
Le mage retira son manteau avec un soupir de soulagement. Il n'était à présent vêtu que d'une légère robe grisâtre, une sorte de bure qui lui arrivait aux talons. Tsvao remarqua d'un coup d'œil que la jeune fille s'était déjà allongée sur le sol, la tête reposée sur une sacoche de cuir. Ses yeux, toujours ouverts, semblaient se perdre dans les étoiles qui scintillaient dans une nuit sans nuages.
- Belle nuit, lança Tsvao en s'asseyant auprès de son ami.
Eagal, qui s'était également affalé sur le sol dur, acquiesça en silence.
- J'aimerais te parler de quelque chose, Eagal.
Avec un effort non dissimulé, le mage releva la tête.
- Tu sais, poursuivit Tsvao, tu m'avais vaguement parlé du pouvoir du sanctuaire. Tu m'avais dit qu'il privait un homme de sa volonté. Et ... Si on essaie de le combattre ?
La tête du mage retomba sur le sol avec un bruit sourd, et un soupir s'échappa de ses lèvres.
- Je crains, Tsvao, que cela ne dépasse de beaucoup mon savoir. Erena m'a parlé de cet... Incident.
Le mage poursuivit d'une voix ensommeillée.
- Cela ne ressemble à rien que je connaisse. Tu explores des domaines dans lesquels je n'ai jamais posé le pied. Et honnêtement, j'aimerais pas, ajouta-t-il avec une pointe d'enjouement. Maintenant, laisse moi dormir.
Tsvao, acquiesça, alors que son ami fermait les yeux. Il regardait la lune. Palais de Shay'la, d'après les textes. A la fois demeure de la déesse et symbole de sa puissance. Elle était pleine, et brillait de tout son éclat dans un ciel sans nuages. Les étoiles qui l'entouraient, telles de petites lucioles dans la nuit, semblaient toutes se soumettre à sa beauté, la vénérant, lui faisant la cour. Ou la protégeant, tels les anges gardiens des cieux protégeaient la Reine de Vie.
Le jeune homme remarqua que la jeune fille s'était endormie, repliée sur elle même, se retournant parfois nerveusement dans son sommeil. Cauchemar, supposa Tsvao. Ou remontée soudaine et malvenue de souvenirs sombres. Parfois, l'amnésie pouvait devenir une bénédiction. Comme Tsvao aurait aimé ne plus avoir à supporter le poids de sa mémoire... Redevenir léger, se libérer de sa conscience torturée. Repartir de zéro. Une nouvelle vie. Il en aurait peut être l'occasion, un jour.
Comme autant de représailles de son inconscient, les souvenirs envahissaient son esprit. Son père maintenu à terre par une lourde botte de cuir, contraint d'implorer un homme vêtu d'une cape pourpre. un pourpre mêlé de vermillon, un pourpre de sang. Au sol, un pendentif d'or fendu en deux, sa chaine brisée.
Avec un léger soupir, le jeune homme se releva. Il n'avait pas sommeil. Et puis, s'il s'endormait maintenant, ses rêves seraient hantés par le passé.
Longeant la falaise, Tsvao marcha un moment. Il profitait de l'air nocturne, agréablement rafraîchissant. La lancinante musique des vagues, le bruissement de l'écume... Une douce musique aux oreilles de Tsvao, douce musique qui le berçait depuis sa plus tendre enfance. Ses chaussures écrasaient l'herbe sèche et un peu jaunie avec de légers crissements. Alors qu'il s'apprêtait à revenir au campement improvisé, Tsvao aperçut devant lui un petit ravin de rochers couverts de mousse littorale. Une sorte de chemin de pierre, qui descendait vers le bas de la falaise.
Tsvao le jaugea du regard. . Cela menait sans doute à une petite crique, et ça le tiendrait occupé. Avec précaution et légèreté, le jeune homme emprunta le sentier naturel, sans doute résultat de l'érosion. Il s'habituait rapidement au contact des rochers glissants. Quelques minutes plus tard, il se trouvait sur un bloc de pierre proéminent, à quelques mètres du sol. Ramassé sur lui même, il se laissa tomber et atterit souplement sur le sable.
Il était aux pieds de Yona, derrière un amas de rocher. Ses chaussures s'enfonçaient légèrement alors qu'il s'avançait vers les pierres délavées, blanchies par le vent et le sel. Après quelques efforts d'escalade, Tsvao découvrit une modeste plage de graviers, protégée des vagues les moins puissantes par des rochers dispersés ça et là. Assise sur l'un d'entre eux, une silhouette féminine, en robe blanche.
Tsvao reconnut la couronnes de roses nivéennes, toujours belles et fraîches malgré une journée sous la chaleur étouffante du sud d'Isgaar.
- Tiens, tu as eu la même idée que moi? lança la succube sans se retourner.
Une douce mélodie, un peu triste, parvenait aux oreilles de Tsvao. Il s'approcha silencieusement d'Erena, et vit qu'elle caressait de ses long doigts fins une lyre à trois cordes. L'instrument d'ivoire blanc était orné de dorures à ses embouts.
- C'est pas un instrument des cieux, ça?
La succube lui adresse un faible sourire, dans lequel on pouvait lire une tristesse inhabituelle.
- Si. C'est même un attribut des protecteurs du palais lunaire. Ils portent l'épée de feu... Et la lyre.
Tsvao s'était assis auprès d'Erena. Dans sa robe légère, ses doigts parcourant avec douceur les fils d'or de sa lyre, un pendentif lunaire reposant négligemment sur le haut de sa poitrine, elle semblait l'incarnation d'une créature angélique plutôt que d'un démon.
- Ça fait bizarre, une succube qui joue de la lyre.
- On a tous nos secrets, Tsvao, répondit Erena avec un clin d'œil.
Tsvao se laissa porter un moment par la musique, dont la lenteur et la tristesse s'accordait parfaitement avec l'harmonieuse mélodie des flots.
- Pourquoi t'es descendue ici ?
Erena interrompit son morceau, et la lyre s'évapora lentement. Bientôt, il ne restait plus qu'un nuage de poussière argentée, qui tomba paresseusement au sol.
- J'avais besoin de fraîcheur. Et puis de solitude, un peu, ajouta-t-elle en lançant à Tsvao un regard de reproche.
- Si je te dérange...
La succube éclata de rire.
- Je te charrie ! Tu peux rester, bien sûr. Tiens, tu veux écouter autre chose?
Joignant le geste à la parole, elle claqua des doigts. Une flamme rouge crépita un moment dans sa main, laissant apparaître une courte diaule*
- C'est plus du genre de la maison, commenta-t-elle en portant l'instrument à sa bouche.
les premières notes doubles, aiguës et étrangement dissonantes juraient avec l'harmonie de la lyre, mais les oreilles de Tsvao s'habituèrent très vite à ces intonations nouvelles, vibrantes, plus sauvages et agressives. Des notes brutes et primitives qui le surprenaient, le provoquaient. Il sentit le battement de son cœur s'accélérer, emporté par le rythme diabolique.
Alors que les doigts habiles d'Erena se mouvaient avec une grâce surprenante sur l'instrument de bois, son apparence changeait. La lune argentée fondait peu à peu, prenant une vague forme d'étoile rouge. Les roses tombaient de sa tête une à une, réduites en cendres.
La musique se ralentit d'un coup. D'une étrange douceur, suave et inquiétante. Tsvao sentit une agréable chaleur l'envahir. Alors qu'il tentait de résister, par fierté, la succube lui lança un regard appuyé, et les notes redoublèrent d'intensité. Le cœur de Tsvao s'emballait, ses mains tremblaient. Au lieu de la douce ardeur qu'il avait ressenti, ce fût une fièvre torride, violente, qui le gagna et le consuma de l'intérieur. Baissant les armes, il laissa son être s'embraser.
La robe d'Erena était devenue rouge, fendue à la poitrine. Le blanc immaculé de son teint se colorait de vermeil.
La succube poursuivait impitoyablement son oeuvre, alternant dans ses notes la fougue et la douceur, la brutalité et la caresse. Des vagues d'émotions submergeaient le jeune homme, mélange de subjugation surnaturelle et d'instincts animaux.
Tsvao savoura le désir qui montait en lui. Un incontrôlable désir, d'une intensité renforcée par les accents sauvages de la musique. Sa lucidité s'effaçait lentement, remplacée par une envie insatisfaite, de plus en plus criante, intransigeante, envahissant son corps tout entier. Les yeux fixés sur la robe ouverte d'Erena, il la dévorait du regard.
Sans s'arrêter de jouer, la succube se leva sur le rocher. La lune argentée s'était changée en pentacle inverse, rouge et brillant. Ses cheveux, d'un noir d'ébène, s'étaient allongés jusqu'aux anches. Autour d'elle, des flammèches rouges, parfois bleutées, léchaient la roche et le sable. Dans ses yeux noirs, brillait une lueur de gourmandise et d'excitation. Comme un prédateur devant sa proie.
La musique s'arrêta. Un éclat de rire, sadique et enjoué, laissant apparaître deux longues canines blanches.
La flute était tombée en cendres, mais les notes continuaient de jouer dans l'esprit de Tsvao alors que le démon s'avançait vers lui. Sa robe se déchirait de toutes parts, dévoilant peu à peu son corps. Elle était belle, belle et terrifiante. Sa forme démoniaque, tentation infernale. Le jeune homme était pétri d'un désir qu'il ne contrôlait plus, d'une rage primitive qui le prenait aux tripes. Il sentait des forces nouvelles parcourir ses membres, il brûlait de prendre les devants, de fondre lui même sur la succube qui s'avançait vers lui, souriante.
- Comme c'est mignon... Je n'ai plus qu'à te cueillir, maintenant !
D'un simple geste de la main, elle poussa Tsvao sur le sable, qui roula au sol. Alors qu'il tentait de se relever, il sentit les levres de la succube caresser les siennes. Un nouveau rire. Il tenta un moment de soutenir le regard d'Erena, ce regard qui semblait venir des profondeurs de l'enfer.
- Ferme les yeux, méchant garçon...
Une voix chantante, ensorceleuse.
Tsvao ne put qu'obéir, ses lourdes paupières tombaient d'elles mêmes. Au milieu du noir, Erena, souriante et entourée de flammes. Il sentait des milliers de mains parcourir son corps, effleurant et taquinant ses muslces.. La tunique de cuir du jeune homme se déchirait de toutes parts, et un concert de voix suaves emplissait son esprit. Il fut plaqué au sol par une force surhumaine. Il se débattait, utilisant toute sa rage pour tenter de se relever, en vain.
Les lèvres de la succube effleuraient son cou, le mordillait parfois. Tsvao redoubla d'efforts, mais la main qui le plaquait au sol ne donnait aucun signe de faiblesse.
- J'aime qu'on me résiste... Continue...
La langue râpeuse d'Erena parcourait adroitement la gorge de Tsvao, en extase. Il sentit une goutte de sang couler sur son torse. Le jeune homme se sentait dévoré par ces mains, qui massaient et caressaient avidement tous ses membres. Lorsqu'il ouvrit les yeux, ce fut pour voir le visage de la succube devant le sien, ses lèvres entrouvertes. D'un regard dérobé, Il put apercevoir la poitrine nue du démon, à quelques centimètres de son torse. Son désir décuplé, il sentit sa rage et sa force croître plus encore. D'un geste brusque, il parvint à se soulever du sol. Il sentait la sueur couler sur ses joues.
La succube lui lança un regard amusé, un peu étonné, et il fut à nouveau plaqué sur le sable.
- Sois obéissant, maintenant.
Erena rabattit avec douceur les paupières de Tsvao. Il sentait le souffle brulant remonter vers sa pomme d'Adam, puis plus haut, enflammant ses lèvres. Elle s'approchait de plus en plus. La main qui le maintenait au sol palpait son cœur, au travers de la chair.
Le temps sembla s'arrêter lorsqu'elle l'embrassa. Tsvao l'avait déjà experimenté auparavant, mais l'effet était toujours le même. Des vagues de plaisir extatiques, une chaleur étouffante dans sa gorge et son corps. Il sentit la succube peser sur lui, sa poitrine écrasée sur son torse. Des odeurs suaves et bestiales emplissaient ses narines. Entêtantes, enivrantes. La main gauche du démon descendait jusqu'à son bassin, puis plus bas, le taquinant et le massant avec sensualité. Les lèvres d'Erena s'éloignèrent enfin, laissant un filet de salive.
Tsvao vit à nouveau son ardeur remonter, ses muscles se bandèrent. Dans un rugissement, il parvint à se relever, repoussant avec difficultés Erena vers le sol, plaquant ses bras sur le sable. Toujours souriante, elle émit un petit sifflement.
- Les humains me surprendront toujours...
Tsvao ne l'écoutait plus, furieux et provoqué, envahi d'une passion avide. Il l'empala d'un seul mouvement de bassin. Le démon poussa un cri rauque de satisfaction, laissant entrevoir à nouveau des dents blanches et acérées. Ses mains se plaquèrent sur le dos nu de Tsvao.
- C'est tout? Je te croyais plus énergique !
Le jeune homme redoubla de vigueur, galvanisé par les piques d'Erena. Les ongles de la succube s'enfonçaient dans sa chair jusqu'à faire couler des filets de sang. A en juger par l'intense jouissance qui se devinait sur le visage du démon, les efforts de Tsvao n'étaient pas vains. Son désir porté à l'apogée, Il accéléra le rythme,. Bientôt, il laissa la sève monter et le plaisir le submerger.
Ses bras s'affaiblirent. Des courants rouges parcouraient les membres de la succube qui frissonnait d'extase, les yeux fermés. Sa langue lécha avec douceur ses lèvres charnues. Un sourire se dessina sur son visage, et elle ouvrit à nouveau les yeux. Ces yeux, dans lesquels brûlait une flamme rouge. Tsvao sentit la force du démon prendre à nouveau le dessus. Se libérant de sa prise, Erena rabattit le jeune homme sur le sol, assise sur son ventre. Toujours ce sourire, mélange de gourmandise et de sadisme...
- J'espère que tu n'es pas fatigué... La nuit est encore jeune !
*Flute de bois à deux embouts, instrument fétiche des satyres grecs
- Père exécuteur. Les prêtres-corbeaux de la déesse ont fait leur office.
L'homme en manteau pourpre, caractéristique de son ordre, répondit sans bouger au messager qui interrompait ses méditations.
- Bien, mon fils. De combien de légions pensent-il pouvoir disposer ?
- Quatre. Les trois Bataillons de Luxure, et la Division du Mensonge.
Un sourire apparut sur le visage du supérieur, toujours à genoux devant un petit autel austère.
- Vous pouvez disposer, mon fils. Laissez moi à mes prières.
Le serviteur s'exécuta avec empressement, sortant en silence de la pièce sombre et vide. L'exécuteur jubilait. Il disposait enfin des armes dont il avait besoin. Enfin, il avait le pouvoir d'accomplir son objectif. Servir la déesse. Apporter Sa justice sur la terre des hommes. Peu importait le moyen. Des légions de démons ou des bataillons d'anges... Quelle différence?
Purifier l'empire. Anéantir ceux qui ne se soumettent pas à la sainteté de Shay'la. Telle était la raison d'être, l'objectif, la substance, de l'ordre. Humbles esclaves de la volonté de la Vie elle même, bras armés des cieux sur terre. Rendre à l'empire sa gloire, sa puissance, sous l'œil bienveillant de la déesse. Serviteurs des cieux, et serviteurs d'Akhyat. Soldats de Shay'la, et chevaliers des hommes.
Joignant les mains en prières, l'exécuteur ferma les yeux. Des lettres lumineuses brillaient dans le noir de son esprit. Alors qu'il s'apprêtait à chanter la prière, la porte de la salle s'ouvrit à nouveau.
- Père Exécuteur. Une missive du seigneur Molas vient d'arriver.
Se levant, l'homme vêtu de rouge s'empara de la lettre que lui tendait le messager. Un sourire léger se dessina à nouveau sur ses lèvres alors que ses yeux la parcourait. Ses yeux gris et éteints s'étaient illuminées, pour un bref moment. D'un geste calme, il posa la missive sur l'autel.
- Alors, Molas résiste à la volonté de la déesse... La purification de l'empire ne s'arrêtera pas aux A'me. Notre bras frappe, par Sa grâce, tous ceux qui s'opposent aux voies des Cieux.
L'exécuteur porta une main à son coeur, les yeux clos. Son pendentif en croissant de lune brillait faiblement dans l'obscurité de la salle.
- Les brebis égarés qui par faiblesse s'éloignent des voies du ciel, seront ramenées au troupeau. Mais les brebis galeuses seront abattues, car tel est le seul moyen de les arracher des mains du Démon. Que le père Wilem soit informé de ma volonté.
Le messager vêtu de noir, son visage caché par le capuchon des Wei, s'inclina profondément, et quitta à nouveau la pièce.
Quatres divisions démoniaques à ses ordres. L'exécuteur, toujours calme et souriant, se tenait debout, tête baissée. La troisième Légion Sacrée commencerait son œuvre sainte en Eisral, remportant une victoire symbolique sur les derniers cultes rivaux. L'ordre Wei retrouverait enfin sa gloire passée, sa légitimité, le respect des seigneurs. L'empire, quant à lui, connaîtrait son age d'or dans la pureté, la foi, et le respect de la Vie.
***
La nuit était tombée sur Yona. Les quatre voyageurs arrivaient à l'orée d'un bois sombre, impénétrable, bordé de petits buissons de genévrier en fleurs.
- La forêt des pleurs émeraude... nous la traverserons au matin.
Eagal descendit de son cheval et claqua des doigts. Sortant de derrière un rocher, une longue silhouette noire se dessina peu à peu dans la nuit.
- Monsieur ?
- Tu monteras la garde cette nuit, Gwaar.
Le majordome exécuta une rapide courbette.
- Vous désirez quelque chose d'autre, monsieur ?
D'un signe de main, Eagal renvoya son serviteur, qui s'inclina à nouveau. Tsvao, qui avait mis pied à terre, descellait son cheval.
- Gwaar était avec nous ?
- Gwaar est toujours là quand j'ai besoin de lui, éluda Eagal.
Le mage retira son manteau avec un soupir de soulagement. Il n'était à présent vêtu que d'une légère robe grisâtre, une sorte de bure qui lui arrivait aux talons. Tsvao remarqua d'un coup d'œil que la jeune fille s'était déjà allongée sur le sol, la tête reposée sur une sacoche de cuir. Ses yeux, toujours ouverts, semblaient se perdre dans les étoiles qui scintillaient dans une nuit sans nuages.
- Belle nuit, lança Tsvao en s'asseyant auprès de son ami.
Eagal, qui s'était également affalé sur le sol dur, acquiesça en silence.
- J'aimerais te parler de quelque chose, Eagal.
Avec un effort non dissimulé, le mage releva la tête.
- Tu sais, poursuivit Tsvao, tu m'avais vaguement parlé du pouvoir du sanctuaire. Tu m'avais dit qu'il privait un homme de sa volonté. Et ... Si on essaie de le combattre ?
La tête du mage retomba sur le sol avec un bruit sourd, et un soupir s'échappa de ses lèvres.
- Je crains, Tsvao, que cela ne dépasse de beaucoup mon savoir. Erena m'a parlé de cet... Incident.
Le mage poursuivit d'une voix ensommeillée.
- Cela ne ressemble à rien que je connaisse. Tu explores des domaines dans lesquels je n'ai jamais posé le pied. Et honnêtement, j'aimerais pas, ajouta-t-il avec une pointe d'enjouement. Maintenant, laisse moi dormir.
Tsvao, acquiesça, alors que son ami fermait les yeux. Il regardait la lune. Palais de Shay'la, d'après les textes. A la fois demeure de la déesse et symbole de sa puissance. Elle était pleine, et brillait de tout son éclat dans un ciel sans nuages. Les étoiles qui l'entouraient, telles de petites lucioles dans la nuit, semblaient toutes se soumettre à sa beauté, la vénérant, lui faisant la cour. Ou la protégeant, tels les anges gardiens des cieux protégeaient la Reine de Vie.
Le jeune homme remarqua que la jeune fille s'était endormie, repliée sur elle même, se retournant parfois nerveusement dans son sommeil. Cauchemar, supposa Tsvao. Ou remontée soudaine et malvenue de souvenirs sombres. Parfois, l'amnésie pouvait devenir une bénédiction. Comme Tsvao aurait aimé ne plus avoir à supporter le poids de sa mémoire... Redevenir léger, se libérer de sa conscience torturée. Repartir de zéro. Une nouvelle vie. Il en aurait peut être l'occasion, un jour.
Comme autant de représailles de son inconscient, les souvenirs envahissaient son esprit. Son père maintenu à terre par une lourde botte de cuir, contraint d'implorer un homme vêtu d'une cape pourpre. un pourpre mêlé de vermillon, un pourpre de sang. Au sol, un pendentif d'or fendu en deux, sa chaine brisée.
Avec un léger soupir, le jeune homme se releva. Il n'avait pas sommeil. Et puis, s'il s'endormait maintenant, ses rêves seraient hantés par le passé.
Longeant la falaise, Tsvao marcha un moment. Il profitait de l'air nocturne, agréablement rafraîchissant. La lancinante musique des vagues, le bruissement de l'écume... Une douce musique aux oreilles de Tsvao, douce musique qui le berçait depuis sa plus tendre enfance. Ses chaussures écrasaient l'herbe sèche et un peu jaunie avec de légers crissements. Alors qu'il s'apprêtait à revenir au campement improvisé, Tsvao aperçut devant lui un petit ravin de rochers couverts de mousse littorale. Une sorte de chemin de pierre, qui descendait vers le bas de la falaise.
Tsvao le jaugea du regard. . Cela menait sans doute à une petite crique, et ça le tiendrait occupé. Avec précaution et légèreté, le jeune homme emprunta le sentier naturel, sans doute résultat de l'érosion. Il s'habituait rapidement au contact des rochers glissants. Quelques minutes plus tard, il se trouvait sur un bloc de pierre proéminent, à quelques mètres du sol. Ramassé sur lui même, il se laissa tomber et atterit souplement sur le sable.
Il était aux pieds de Yona, derrière un amas de rocher. Ses chaussures s'enfonçaient légèrement alors qu'il s'avançait vers les pierres délavées, blanchies par le vent et le sel. Après quelques efforts d'escalade, Tsvao découvrit une modeste plage de graviers, protégée des vagues les moins puissantes par des rochers dispersés ça et là. Assise sur l'un d'entre eux, une silhouette féminine, en robe blanche.
Tsvao reconnut la couronnes de roses nivéennes, toujours belles et fraîches malgré une journée sous la chaleur étouffante du sud d'Isgaar.
- Tiens, tu as eu la même idée que moi? lança la succube sans se retourner.
Une douce mélodie, un peu triste, parvenait aux oreilles de Tsvao. Il s'approcha silencieusement d'Erena, et vit qu'elle caressait de ses long doigts fins une lyre à trois cordes. L'instrument d'ivoire blanc était orné de dorures à ses embouts.
- C'est pas un instrument des cieux, ça?
La succube lui adresse un faible sourire, dans lequel on pouvait lire une tristesse inhabituelle.
- Si. C'est même un attribut des protecteurs du palais lunaire. Ils portent l'épée de feu... Et la lyre.
Tsvao s'était assis auprès d'Erena. Dans sa robe légère, ses doigts parcourant avec douceur les fils d'or de sa lyre, un pendentif lunaire reposant négligemment sur le haut de sa poitrine, elle semblait l'incarnation d'une créature angélique plutôt que d'un démon.
- Ça fait bizarre, une succube qui joue de la lyre.
- On a tous nos secrets, Tsvao, répondit Erena avec un clin d'œil.
Tsvao se laissa porter un moment par la musique, dont la lenteur et la tristesse s'accordait parfaitement avec l'harmonieuse mélodie des flots.
- Pourquoi t'es descendue ici ?
Erena interrompit son morceau, et la lyre s'évapora lentement. Bientôt, il ne restait plus qu'un nuage de poussière argentée, qui tomba paresseusement au sol.
- J'avais besoin de fraîcheur. Et puis de solitude, un peu, ajouta-t-elle en lançant à Tsvao un regard de reproche.
- Si je te dérange...
La succube éclata de rire.
- Je te charrie ! Tu peux rester, bien sûr. Tiens, tu veux écouter autre chose?
Joignant le geste à la parole, elle claqua des doigts. Une flamme rouge crépita un moment dans sa main, laissant apparaître une courte diaule*
- C'est plus du genre de la maison, commenta-t-elle en portant l'instrument à sa bouche.
les premières notes doubles, aiguës et étrangement dissonantes juraient avec l'harmonie de la lyre, mais les oreilles de Tsvao s'habituèrent très vite à ces intonations nouvelles, vibrantes, plus sauvages et agressives. Des notes brutes et primitives qui le surprenaient, le provoquaient. Il sentit le battement de son cœur s'accélérer, emporté par le rythme diabolique.
Alors que les doigts habiles d'Erena se mouvaient avec une grâce surprenante sur l'instrument de bois, son apparence changeait. La lune argentée fondait peu à peu, prenant une vague forme d'étoile rouge. Les roses tombaient de sa tête une à une, réduites en cendres.
La musique se ralentit d'un coup. D'une étrange douceur, suave et inquiétante. Tsvao sentit une agréable chaleur l'envahir. Alors qu'il tentait de résister, par fierté, la succube lui lança un regard appuyé, et les notes redoublèrent d'intensité. Le cœur de Tsvao s'emballait, ses mains tremblaient. Au lieu de la douce ardeur qu'il avait ressenti, ce fût une fièvre torride, violente, qui le gagna et le consuma de l'intérieur. Baissant les armes, il laissa son être s'embraser.
La robe d'Erena était devenue rouge, fendue à la poitrine. Le blanc immaculé de son teint se colorait de vermeil.
La succube poursuivait impitoyablement son oeuvre, alternant dans ses notes la fougue et la douceur, la brutalité et la caresse. Des vagues d'émotions submergeaient le jeune homme, mélange de subjugation surnaturelle et d'instincts animaux.
Tsvao savoura le désir qui montait en lui. Un incontrôlable désir, d'une intensité renforcée par les accents sauvages de la musique. Sa lucidité s'effaçait lentement, remplacée par une envie insatisfaite, de plus en plus criante, intransigeante, envahissant son corps tout entier. Les yeux fixés sur la robe ouverte d'Erena, il la dévorait du regard.
Sans s'arrêter de jouer, la succube se leva sur le rocher. La lune argentée s'était changée en pentacle inverse, rouge et brillant. Ses cheveux, d'un noir d'ébène, s'étaient allongés jusqu'aux anches. Autour d'elle, des flammèches rouges, parfois bleutées, léchaient la roche et le sable. Dans ses yeux noirs, brillait une lueur de gourmandise et d'excitation. Comme un prédateur devant sa proie.
La musique s'arrêta. Un éclat de rire, sadique et enjoué, laissant apparaître deux longues canines blanches.
La flute était tombée en cendres, mais les notes continuaient de jouer dans l'esprit de Tsvao alors que le démon s'avançait vers lui. Sa robe se déchirait de toutes parts, dévoilant peu à peu son corps. Elle était belle, belle et terrifiante. Sa forme démoniaque, tentation infernale. Le jeune homme était pétri d'un désir qu'il ne contrôlait plus, d'une rage primitive qui le prenait aux tripes. Il sentait des forces nouvelles parcourir ses membres, il brûlait de prendre les devants, de fondre lui même sur la succube qui s'avançait vers lui, souriante.
- Comme c'est mignon... Je n'ai plus qu'à te cueillir, maintenant !
D'un simple geste de la main, elle poussa Tsvao sur le sable, qui roula au sol. Alors qu'il tentait de se relever, il sentit les levres de la succube caresser les siennes. Un nouveau rire. Il tenta un moment de soutenir le regard d'Erena, ce regard qui semblait venir des profondeurs de l'enfer.
- Ferme les yeux, méchant garçon...
Une voix chantante, ensorceleuse.
Tsvao ne put qu'obéir, ses lourdes paupières tombaient d'elles mêmes. Au milieu du noir, Erena, souriante et entourée de flammes. Il sentait des milliers de mains parcourir son corps, effleurant et taquinant ses muslces.. La tunique de cuir du jeune homme se déchirait de toutes parts, et un concert de voix suaves emplissait son esprit. Il fut plaqué au sol par une force surhumaine. Il se débattait, utilisant toute sa rage pour tenter de se relever, en vain.
Les lèvres de la succube effleuraient son cou, le mordillait parfois. Tsvao redoubla d'efforts, mais la main qui le plaquait au sol ne donnait aucun signe de faiblesse.
- J'aime qu'on me résiste... Continue...
La langue râpeuse d'Erena parcourait adroitement la gorge de Tsvao, en extase. Il sentit une goutte de sang couler sur son torse. Le jeune homme se sentait dévoré par ces mains, qui massaient et caressaient avidement tous ses membres. Lorsqu'il ouvrit les yeux, ce fut pour voir le visage de la succube devant le sien, ses lèvres entrouvertes. D'un regard dérobé, Il put apercevoir la poitrine nue du démon, à quelques centimètres de son torse. Son désir décuplé, il sentit sa rage et sa force croître plus encore. D'un geste brusque, il parvint à se soulever du sol. Il sentait la sueur couler sur ses joues.
La succube lui lança un regard amusé, un peu étonné, et il fut à nouveau plaqué sur le sable.
- Sois obéissant, maintenant.
Erena rabattit avec douceur les paupières de Tsvao. Il sentait le souffle brulant remonter vers sa pomme d'Adam, puis plus haut, enflammant ses lèvres. Elle s'approchait de plus en plus. La main qui le maintenait au sol palpait son cœur, au travers de la chair.
Le temps sembla s'arrêter lorsqu'elle l'embrassa. Tsvao l'avait déjà experimenté auparavant, mais l'effet était toujours le même. Des vagues de plaisir extatiques, une chaleur étouffante dans sa gorge et son corps. Il sentit la succube peser sur lui, sa poitrine écrasée sur son torse. Des odeurs suaves et bestiales emplissaient ses narines. Entêtantes, enivrantes. La main gauche du démon descendait jusqu'à son bassin, puis plus bas, le taquinant et le massant avec sensualité. Les lèvres d'Erena s'éloignèrent enfin, laissant un filet de salive.
Tsvao vit à nouveau son ardeur remonter, ses muscles se bandèrent. Dans un rugissement, il parvint à se relever, repoussant avec difficultés Erena vers le sol, plaquant ses bras sur le sable. Toujours souriante, elle émit un petit sifflement.
- Les humains me surprendront toujours...
Tsvao ne l'écoutait plus, furieux et provoqué, envahi d'une passion avide. Il l'empala d'un seul mouvement de bassin. Le démon poussa un cri rauque de satisfaction, laissant entrevoir à nouveau des dents blanches et acérées. Ses mains se plaquèrent sur le dos nu de Tsvao.
- C'est tout? Je te croyais plus énergique !
Le jeune homme redoubla de vigueur, galvanisé par les piques d'Erena. Les ongles de la succube s'enfonçaient dans sa chair jusqu'à faire couler des filets de sang. A en juger par l'intense jouissance qui se devinait sur le visage du démon, les efforts de Tsvao n'étaient pas vains. Son désir porté à l'apogée, Il accéléra le rythme,. Bientôt, il laissa la sève monter et le plaisir le submerger.
Ses bras s'affaiblirent. Des courants rouges parcouraient les membres de la succube qui frissonnait d'extase, les yeux fermés. Sa langue lécha avec douceur ses lèvres charnues. Un sourire se dessina sur son visage, et elle ouvrit à nouveau les yeux. Ces yeux, dans lesquels brûlait une flamme rouge. Tsvao sentit la force du démon prendre à nouveau le dessus. Se libérant de sa prise, Erena rabattit le jeune homme sur le sol, assise sur son ventre. Toujours ce sourire, mélange de gourmandise et de sadisme...
- J'espère que tu n'es pas fatigué... La nuit est encore jeune !
*Flute de bois à deux embouts, instrument fétiche des satyres grecs
02/08/12 à 23:00:56
Ah, et tant que j'y pense : Attention aux noms longs et complexes qui embrouillent le lecture : c'est mélodieux, mais peu lisible ...
02/08/12 à 22:55:41
Sooooo, je suis quand même arrivé jusque là ... je ne vais pas changer d'un iota sur ce que je t'ai dit en privé :
- Une lecture agréable, avec un style plaisant MAIS qui souffre parfois de quelques approximations un peu étonnantes (une relecture et une reprise de quelques défauts mineurs dans la syntaxe ou le vocabulaire corrigerait néanmoins ça).
- Les personnages, qui apparaissent archétypique au départ se dévoilent de plus en plus complexe et de plus en plus attachants.
- L'intrigue, qui bien qu'elle avance, reste nimbé d'une certaine aura de mystère.
Le style en lui-même est parfois alourdi par une surenchère d'adverbe. défaut mineur là aussi, qui avec un peu d'attention se corrigera.
Un bon ressenti au final. Et une grande envie de lire la suite ...
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