<h1>Noelfic</h1>

La mésaventure d'Aliz


Par : PaulAllender

Genre : Réaliste

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 6

Vents & tempêtes

Publié le 23/01/12 à 01:00:13 par PaulAllender

6

-Ce collier que t'as autour du cou... C'est son père qui le lui a offert le jour de sa naissance. Tu meurs sûrement d'envie de savoir ce que signifient les initiales au dos, alors je vais te le dire ; Aliz Cristina Elizabeth Guardiola Bright.
Elle habite à Place d'Italie et va au lycée Lavoisier. Ça devrait t'suffire.
-Je sais pas quoi dire...
-Dis rien, dis rien.
-Ton pote le rasta, il m'a dit de te dire que sa bécane serait prête dans 5 jours...
-Ah, du lourd. Allez mon pote, casse toi maintenant.

Je ne sais pas si vous pouvez imaginer la douleur procurée par un genou pété, mais j'espère pour vous que vous n'aurez jamais à la connaitre. Voyant que je trainais la patte, Aldébaran m'ouvrit la porte du hall, et Nicolas m'aida à avancer, tandis que j'avais l'impression que l'on m'arrachait la jambe.

-T'as branlé quoi putain ?
-J'ai fait c'qu'il fallait, t'inquiète pas mec.

Alors que nous nous éloignions, Nicolas lança un regard noir à Aldébaran qui le remarqua et lui répliqua aussi sec en allumant un joint qu'il avait derrière l'oreille.

-Emmène ton pote à l'hôpital. Son genou n'était qu'un gage de sa bonne foi. Ce mec est vraiment digne de confiance.
-...


Après près d'un mois et demi de convalescence, j'étais de nouveau sur pied, par chance, la fracture n'était que minime. J'avais passé mon temps à bosser, dormir, et fumer, rater un mois et demi de cours, fallait bien compenser. Je n'étais pas sorti de chez moi pendant tout ce temps, ni même n'avait allumé mon pc ou répondu aux SMS, à part ceux de ma copine du moment, avec qui j'étais toujours, et qui venait chez moi deux à trois fois par semaine, représentant mon seul contact avec l'extérieur. Le seul, à part une visite d'Alexandre deux jours après mon retour sur Paris. De mémoire, ça donnait à peu près ça.

-Mec ! Ça va ta jambe ? Ca s'est bien passé à Marseille ? Et pourquoi tu répondais pas aux SMS ?
-... Dis moi. T'aurais pas oublié de me raconter un truc, tu crois pas ?
-... Genre ?
-Tes bails avec Aldébaran. 
-Que...
-Je suis pas con mec. Quand je lui ai dit qu'on était pote, j'ai cru qu'il allait me flinguer sur place. Tu sais, j'ai eu une énorme galère là bas. Une galère qui a fait que j'ai du me faire casser mon putain de genou pour ne pas avoir à lui balancer où il pourrait te trouver. Alors, je crois que t'aurais peut-être pu penser à me dire ce que je ne sais que trop à l'heure actuelle.
-Et qu'est ce que tu crois savoir ?
-Pas besoin d'être un génie pour comprendre que c'est d'ta faute s'il était en taule.
-...
-Rien à dire ?
-Nan... Nan. C'est vrai, j'aurais pu, du, même, te l'dire, ça t'aurais évité ça. Je sais même pas quoi te dire maintenant.
-Ya plus rien à dire je crois. Ya plus rien à dire.

Notre conversation s'était arrêté là, et Alexandre était rentré chez lui, sans un mot. Nous ne sommes même pas reparlé durant le mois qui suivit, j'étais vraiment écœuré de ce coup de Trafalgar.

Nous étions à la date du 13 Novembre 2012, il était 7h du matin, je pouvais enfin marcher correctement, et aujourd'hui était un jour très spécial ; c'était l'anniversaire d'Aliz, le jour que j'attendais enfin pour la revoir. Je savais que sa classe de terminale L terminait à 14h15 le mardi, j'avais fait ma petite enquête auprès d'un ami dont le petit frère était en seconde dans le même lycée, et j'étais au rendez-vous à l'heure, non, un peu en avance. 14:13. J'attendais  devant l'entrée de son lycée qu'elle sorte, j'attendais qu'elle franchisse enfin la porte et que je puisse la revoir, je l'avais tellement attendu, ce jour, que je ne pouvais contenir mon impatience, car à chaque instant à patienter pour elle, le suivant me paraissait d'une éternité abyssale toujours plus grandissante, comme une perpétuelle mise en abîme de mon calvaire.

-Joyeux anniversaire ma belle.
-Oh, merci, Émeline. Bah tu sais quoi viens chez moi ce soir, ça va être un putain de truc tu verras. D'ailleurs je...

Spontanément, nous tournâmes la tête au même moment, nos regards se croisèrent immédiatement, au milieu de la foule compacte d'élèves qui se déversait du lycée, comme attirés tels des aimants. Elle cessa sa conversation avec son amie, me fixa, me pointa du doigt et avança vers moi, marchant droit devant elle.

-Toi... Toi... Toi... !
-Moi, moi, moi.
-Je peux savoir ce que tu fous ici ? Et... comment tu m'as retrouvée d'abord !
-C'est une longue histoire... Pas intéressante.
-Je rêve...
-Rien d'autre à dire ?
-Tu t'attendais à quoi ?
-Bonjour Ace, ça va Ace, ça fait longtemps Ace ! l'imitai-je d'une voix aigue. Nan tu crois ? Ouais, un sacré moment même. repris-je d'une voix rauque.
-Pfffff, fidèle à toi même et à ton humour de merde. fit elle en détournant le regard et croisant les bras.
-Ton compliment me va droit au cœur...
-Fous le toi plutôt dans l'cul..
-Joyeux anniversaire, déjà.
-Tu m'as acheté un truc au moins ?
-Tu rigoles... ?
-Tu sers vraiment à rien...
-J'ai mieux que n'importe quel cadeau que j'aurais pu t'acheter.
-Arrête de déconner, j'ai pas le temps pour jouer avec toi, d'ailleurs je crois que j'vais m'barrer, j'ai une soirée à organiser tu vois...
-J'ai ton collier. Celui que ton père t'a offert à ta naissance.
-... Qui t'a dit ça ?
-Aldébaran.
-Putain, t'es pas croyable, t'es carrément parti voir Karim pour me retrouver, putain mais j'y crois pas... Tu as pris le TGV pour Marseille, t'es vraiment pas normal, personne de normal ou d'un temps sois peu censé ne ferait un truc pareil. T'as un sérieux problème, je persiste à le dire.
-Je crois aussi.
-Si t'en es conscient c'est déjà bien.

Nous avions l'un et l'autre haussé le ton sans nous en rendre compte, si bien que plusieurs personnes nous regardaient en passer, mais nous nous en foutions.

-Écoute. Tu veux vraiment savoir ce qu'il m'en a coûté de te retrouver ?
-Aller, étonne moi avec tes aventures ô combien palpitantes... dit-elle en levant les yeux au ciel.
-Tu vois. De base, je suis un très bon pote à Régulus, il m'a aiguillé jusqu'à Marseille pour voir Aldébaran. J'ai marchandé avec un gardien de prison pour savoir où il était, je suis allé le voir, pour qu'il me dise où te trouver, il m'a fait aller chercher une plaquette dans une putain de cave d'une putain de cité, je me suis fait courser par une équipe de wesh avec mon pote, il s'est pris un coup de couteau dans le bras, on s'est retrouvés au poste, un clochard a voulu m'égorger, on a du taffer comme des niaks pour payer la plaquette qu'on a perdu, et encore on a réuni que la moitié de la thune, et au final, je me suis fait péter le genou pour qu'on s'acquitte et que j'aie pas à lui balancer Régulus. Je me suis tapé un mois et demi d'immobilisation à cause de ça, et j'ai fait le trajet jusqu'ici juste pour te voir, alors tu pourrais au moins faire un petit effort !
-Mais va t'faire foutre ! J't'ai pas demandé d'me pister comme un clébard, t'as pas d'vie à part moi putain ?
-Si, j'ai une copine, si tu veux savoir.
-Alors qu'est ce que tu fous là ?
-J'm'en fous d'elle. C'est toi que j'veux.
-Vraiment ?
-Oui.
-Prouve le.
-Comment ?
-J'sais pas. Étonne moi.
-Ok.

Je pris mon téléphone et appelai Nina, mon flirt du moment.

-Allo Nina ?
-Allo bébé ? Tu vas bien.
-C'est fini entre nous.
-Hein ?
-T'as très bien compris. Adios.

7 secondes. Je raccrochai directement, regardant Aliz dans les yeux.

-Alors ?
-J'te crois. C'est vraiment moi que tu veux...
-Enfin, tu t'en rends compte.
-C'est mignon.
-Pas autant que toi...
-Oh, Ace. Tu es quelqu'un de très singulier.
-Comme nous tous.
-Tsss.. Et comique, avec ça... Mais tu vois, ça suffit pas d'me vouloir.
-....
-C'est drôle hein, on se croirait dans un mauvais drame pourri du XVIIeme siècle... Quoique tout ça constitue un énorme pléonasme.
-Tu trouves ça pourri ?
-Vraiment rasoir même.
-T'aimes pas la poésie ?
-Pas toujours.
-Tu as du te mettre bien trop de chose en tête,
Mais ne t'y trompes pas, mon dessein est honnête.
Plus je te regarde et je te vois terre à terre ;
Manque de finesse, pour une littéraire.
-Tu pourrais m'épargner tous tes vers inutiles,
Tes rimes éperdues, ta poésie futile,
Ce miroir inconscient de ta raison partie,
Ces motifs expliquent ta piètre repartie.
-Loin de moi l'idée de ne pas te respecter,
Et malgré les "honneurs" dus à cette beauté,
Je reste prisonnier d'une magie ancienne,
Car tu te comportes en péripatéticienne.
-On va s'arrêter là, si tu aimes les putes,
Je n'en suis pas une, désolée pour ta chute,
Chacun vois en toi à quel point tu es grisé,
Reste pas près de moi, tu auras le coeur brisé.
-Tu peux détruire mon cœur encore et toujours,
Sache que la flamme s'allume chaque jour,
A chaque fois plus vorace elle mange mon âme ;
Elle brûle pour celle qui sera ma femme.
-Au diable tes mauvaises idées de mariage,
Ça ne me tente que peu, peu importe l'âge.
Si par dessus tout c'est mon amour que tu souhaites,
Soit, ensemble nous braverons vents et tempêtes. 

Commentaires

Droran

23/01/12 à 13:17:28

Ton récit (enfin surtout les dialogues) a justement -parfois- ce coté too much qu'a souvent la réalité. Les personnages ne cherchent pas à être originaux (sauf là le poême), c'est dans leur personnalité ; et cela rend le tout plus vrai.

PaulAllender

23/01/12 à 08:11:56

Merci, j'avais peur que ça fasse too much justement... ^^
La sweet ce soir ou plus tard :noel:

Droran

23/01/12 à 02:08:14

:ouch:
Le dialogue final m'a etonné. Joli.
Suite !

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