<h1>Noelfic</h1>

La mésaventure d'Aliz


Par : PaulAllender

Genre : Réaliste

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 11

Cartes sous tension

Publié le 23/02/12 à 14:09:20 par PaulAllender

Putain, ouais, elle avait raison cette connasse, on en a eu des emmerdes à cause de ça... Tellement, que je sais même pas par où commencer. Disons que le commencement me semble être un bon début, pour plagier un certain général qui avait la trique en permanence, bien que ça soit de famille, d'après son nom. Mais trêve de conneries inconsidérées, dès le lendemain au soir, le 22 Décembre 2012, ça a été la pure merde, pour ainsi dire. Nous étions tous les deux en terrasse d'un bar, buvant des bières et fumant nos clopes, riant, insouciants, encore inconscients de ce qui allait nous arriver.
Même quand je vous le raconte, ça me parait encore tellement idiot toute cette histoire... On était complètement torchés, mais attention, pas qu'un peu, dans l'genre vraiment bien allumés, encore pire que le cul d'Angelina Jolie, si vous voyez l'genre. Demi-pêche sur teq paf, mojito sur whisky, de quoi retourner les tripes à un Irlandais, c'est dire... Bon, pas besoin de vous faire un dessin, vers minuit, nous sommes rentrés, complètement détruits, chez Aliz. Enfin, presque rentrés, puisque c'était sans compter sur le comité d'accueil qui nous attendait dans le hall.



Deux types cagoulés de deux mètres sur deux mètres, avec des bras comme mes cuisses, en mode rempart à eux seuls. L'un deux avait une batte de baseball et l'autre tenait un coupe coupe derrière sa jambe. La lumière du hall se réfléchissait sur cette lame, qui aurait pu mettre fin à nos jours avec une insistante célérité.

-Putain mais c'est quoi ce délire... murmura Aliz
-Vous pensiez quand même pas que ça allait s'arrêter comme ça ? Si ? ironisa le premier
-Franchement j'vais t'dire; j'aurais rien eu contre ! Aller mec, on peut discuter quoi. répondis-je allègrement
-Désolé poto, c'est vraiment pas ton jour... répondit-il
-Putain, cette tarlouze de Fomalhaut peut pas se déplacer lui même quoi ? dit-elle en souriant
-Il a la flemme, mais t'inquiète, vous allez le voir bientôt... Sortez d'là, et grimpez dans la première caisse sur votre gauche. 307 blanche.

Nous nous exécutâmes sur le champs, sans faire d'histoires. J'm'étais jamais retrouvé dans une telle situation avant ce soir là, et c'etait pas plus mal.. On nous fit nous asseoir à l'arrière, l'un était entre nous deux, et l'autre conduisait. Il nous mit des sacs sur la tête en nous disant de la boucler, et nous commençâmes à rouler, rouler et rouler. Le trajet parut long, très long. Nous arrivâmes finalement dans un hangar désaffecté dans lequel on nous enleva nos sacs, nous fit sortir de la voiture, puis on nous ligota à des chaises - dos à dos - dans un coin en nous bâillonnant.
Je sentais le stress me gagner peu à peu, même si l'alcool et le THC minimisaient énormément cette impression, j'comprenais pas trop ce que je foutais ici sur le coup. À vrai dire, j'me croyais dans une série bidon, ou un mauvais thriller, et ça m'amusait presque. 

-Le patron arrive, vous allez être contents.

Des pas résonnèrent soudain dans tout le hangar, des pas qui sonnaient distinctement en des tintements d'airain monodiques, la traversée macabre de cet hypothétique cercueil de tôles paraissait une marche funèbre, toujours crescendo. La transpiration goutait à mon front - brûlant - à mesure que les pas se rapprochaient, l'expression sueurs froides n'avait jamais autant pris son sens auparavant.

-Bon alors mes cocos, qu'est ce que je vais faire de vous...

Il était là, juste à côté de nous, enfin à priori, puisqu'avec ce mec - comme dans la vie - on pouvait jamais vraiment être sûr de quoi que ce soit. Je pouvais l'obsever du coin de l'oeil, il était habillé exactement comme le type de la veille, à la seule différence que le vert avait été laissé place à un rouge écarlate.

-C'est vrai quoi, je sais même pas comment on peut faire ça, je suis dépassé que des abrutis comme vous essayent de me tenir tête, faut l'faire quand même ! J'veux dire, pas besoin d'être un génie pour savoir qu'il faut éviter de chercher les emmerdes avec des gens comme nous ! Mais pardonnez moi cette invitation quelque peu archaïque, j'avais juste besoin de vous voir tout de suite, tous les deux. Inutile de faire les présentations, mais bon, vous connaissez les vissicitudes du protocole hein... Moi c'est Fomalhaut, et toi tu dois être "Ace".

Aliz réussi à enlever son bâillon et lui hurla au visage 

-Va te faire voir, arrête ton char et viens en au fait, espèce de clown menstruel !
-Haha, toujours le sang aussi chaud, pétasse d'hispanique... 

Il s'approcha d'Aliz et la giffla violemment en un éclair auditif qui ricocha sur les murs de l'entrepôt, entretenant la tension électrique de cette situation survoltée.

-Bon, sans plus de salamalecs ni de politesses désœuvrées, on va pouvoir commencer hein.

Il s'approcha de nous, m'enleva également mon bâillon et sorti un jeu de carte de sa poche, qu'il commença à battre frénétiquement.

-Vous aimez les jeux de hasard ?
-Ça dépend... avions-nous répondu en choeur 
-Et bah vous allez aimer, moi j'vous l'dit. Tirez une carte.
-Sans les mains ? objectai-je en riant
-T'as une grande gueule pour parler nan ? Alors sers t'en pour prendre une carte, petit fils de pute.
-... 

Il en choisi quatre et nous en tendit deux chacun. Nous tirâmes elle et moi une carte au hasard, sans qu'aucun de nous n'en aie connaissance. Les idées s'agitaient dans ma tête, aussi rapidement que des électrons, paniqués dans ce château d'aluminium où l'on respirait l'azote plus qu'autre chose.

-Alors... Carte rouge, c'est les gorilles en cagoule qui s'en occupent, carte noir, c'est moi. Crachez vos cartes.

Nous ne pouvions nous regarder Aliz & moi, ce moment était insoutenable, nous étions presque entrain de jouer nos vies sur une simple carte, c'était pire qu'insensé.

-CRACHEZ PUTAIN DE MERDE !

Nous exécutant, les cartes s'envolèrent de nos bouches et retombèrent au sol, faces cachées.

-Vous devez trouver ma façon de faire stupide, voire débile, mais choisir de façon arbitraire ne serait ni juste ni équitable, surtout pour des invités de marque tels que vous n'est ce pas ? Vous voyez, j'ai tellement envie de vous réglez vos comptes, que j'en tremble presque d'excitation. Comme vous, au fur et à mesure que je me baisse pour ramasser ces cartes, je sens le sang battre à mes tempes, mon rythme cardiaque s'accélérer, mes mains se crisper d'impatience et une certaine frénésie récréative courir dans mes artères et envahir la moindre de mes cellules.
Oh ouais, vous sentez ça, cette sensation de perte de contrôle sur vous mêmes ? C'est l'adrénaline qui arrive. Pour moi, ça vient de l'excitation, pour vous, de la peur. Voici la différence entre vous et moi, je suis excité comme rarement, et vous avez peur comme jamais... Aaaah, j'adoooore ce job !
Enfin, n'allez pas me prendre pour un taré, même si j'imagine que c'est déjà fait...
Vous savez, entre gens civilisés, on aurait pu discuter, trouver un terrain d'entente, un arrangement ou un compromis tous les trois ; mais pas de chance vous êtes tombés sur moi. 
-T'es sûr qu'on peut pas discuter, tampax ? Répondis-je à cette interminable tirade.
-Quel sens de l'humour, pour quelqu'un qui s'apprête presque à mourir. Ceci dit, la négociation - dans l'absolu - n'a rien d'idiot. Mais dans la vie comme en politique, il faut marcher sur les autres pour réussir... Vous savez ce que Clemenceau disait ? "Pour prendre une décision, il faut être un nombre impair de personnes ; et trois, c'est déjà trop."
Moi, je pense que certaines décisions sont trop équivoques pour être prises, même tout seul. C'est pour cela que je m'en remet au hasard. Une dernière chose à ce propos. Vous connaissez la différence entre le destin, la chance et le hasard ?
-Et ouais, connard. répondit Aliz
-J't'écoute alors, trainée ! 
-La chance, c'est quand nous influons nous même avec une force supérieure au cours des choses, le destin, c'est une force supérieure à nous même ; le hasard est un mélange des deux.
-Précisément, tu es décidément toujours aussi brillante, malgré un corps de mannequin, ce crâne - qu'on pourrait croire vide - semble abriter un cerveau aussi gros que tes seins ma jolie.
-Ferme ta gueule pervers, j'allais juste en philo en première. Oh mais excuse moi, tu connais l'école, toi ?
-Alala, chassez le naturel... Enfin bref. Alors alors... Nous avons un as de cœur et un as de pique... Donc, Antares, tu vas faire connaissance avec mes amis, et toi p'tit branleur, tu viens avec moi... Non, en fait, on va tous rester ici et faire nos p'tites affaires les uns devant les autres !

Ça avait vraiment très mal tourné pour nous, on nous mit nos chaises face à face, éloignés elle et moi de sept mètres environ. 

-Commencez, je veux que ce p'tit con voit ça.
-Mais c'est ta mère le p'tit con enculé ! Occupe toi plutôt de moi !
-... Quel con, est ce du courage réfléchi, ou de la témérité inconsidérée ? Peu importe, si tu insistes on va commencer par toi.

Il sortit un taser de sa poche et l'alluma, le plaçant juste sous ma gorge. J'entendais les crépitements de la décharge, et ça donnait vraiment pas envie.

-Alors, tu as peur, maintenant ?
-C'est pas bien d'écouter aux portes, je dis la même chose à ta mère après avoir baissé mon caleçon.

Une décharge dans la jambe, puis une deuxième me firent réfléchir à mes paroles, qui me poussaient toujours plus dans la merde. C'était comme si un coup d'tonnerre m'avait traversé le bas du corps, une douleur telle que j'en avais l'impression d'être torturé par la Gestapo, une sorte de Blitzkrieg dans le mollets, si vous voyez c'que j'veux dire.

-Quelle éloquence, tout de même... Tu m'impressionnes je dois dire, pour un type au bord du gouffre.
-....
-Tu sais, moi j'ai pas demandé tout ça, fallait juste pas m'chercher... Quel besoin avais-tu de t'en mêler hier soir, hein ?
-Tu laisseras ta copine se faire taser devant toi sans rien faire peut-être enfoiré ?
-Tais toi Ace, arrête d'en rajouter !
-Nan nan laisse le, il parle, c'est bien. Mais ceci dit, il a pas tort le p'tit, vous en pensez quoi vous hein ?
-Ça s'défend. répondirent les deux gorilles
-Ouais, j'pense aussi... poursuivit Fomalhaut. J'pense aussi...
-T'es content, t'as eu ta réponse ?
-Ne sois pas si désagréable voyons, j'allais justement te proposer un truc...
-...
-J'comprends que t'aies l'seum de t'être foutu dans cette galère pour Antarès, t'as rien d'mandé à personne, à la base, tu m'connais même pas. En plus, elle et moi, ça fait longtemps qu'on peut pas s'blairer tu vois, mais toi, t'y es pour rien quand j'y réfléchis !
-Vas y, j't'écoute.
-T'sais, ça fait longtemps que je fais ce job, et j'commence à en avoir marre. J'vous dirai pas mon âge, mais j'me fais vieux pour tout ça moi en s'crète. J'ai bien envie d'arrêter tout ça et d'sortir du milieu, me barrer loin d'ci. J'me suis déjà fait beaucoup de blé, mais pas encore assez pour arrêter totalement, alors, ça m'fait chier de devoir emmerder des jeunes comme vous, mais moi j'veux ma thune !
-...
-Tu serais pas chaud de vendre pour moi p'tit ?
-Plutôt crever...
-Je crois bien que ça va bloquer là... Au boulot. dit-il en claquant des doigts

Les deux gorilles s'approchèrent d'Aliz, l'un resta derrière, et celui avec le coupe coupe dans la main se mit devant elle. Il l'approcha de son torse et commença à trancher un par un tous les boutons de son chemisier, avant de descendre et de commencer à déchirer sa jupe.

-Putain allez vous faire foutre bande de fils de pute, lâchez la bordel de merde, lâchez la putain  !
-Tu veux pas qui lui arrive de la merde hein ? Alors, ya bien un truc que tu peux faire pour moi...
-Tout ce que tu veux, mais pas de bicrave.
-Hum... J'ai besoin d'un gars sur un coup, tu feras parfaitement l'affaire je pense.
-Balance !
-Dis moi, tu t'es déjà retrouvé dans une prise d'otage ?

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