Cet été.
Par : Deck
Genre : Sentimental , Réaliste
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 2
- Intro part. 2 -
Publié le 24/04/13 à 23:33:17 par Deck
Trois heures et demi de route, des bouchons monstres, ma petite-soeur en train de faire péter les plombs à toute la famille en répétant 75 fois ses putains de "Assis" et "Couché" à ses clébards cons comme des moules dans Nintendogs, le soleil qui m'arrive en pleine gueule à chaque ralentissement, mais quel début de vacances de merde. Et ça fait seulement 20 minutes qu'on est parti...
Je pense à mes potes et à leur trajet en Thalys, avec la clim, le service de boissons, le confort, le calme. Rien que pour être avec eux, je donnerais tout... le trajet continue pour moi et les autres ploucs, notre superbe camping se rapproche de plus en plus. Mon père n'arrête pas de nous parler de la prochaine course en sac de l'été, à croire qu'il se branle sur l'évènement toute l'année. De mon côté, j'ai arrêté d'y prêter attention et mes écouteurs dans les oreilles, j'écoute de la musique, le seul truc encore valable qui m'empêche de foutre un Falcon Punch à la chieuse à ma droite en balancant sa DS de merde sur l'autoroute.
Finalement, on arrive dans la bourgade perdue où se situe le camping. L'atmosphère général se beaufitise de plus en plus, mon père pète presque son câble et fait coucou aux 3/4 du village, ma soeur est excitée comme une puce, y'a Jean-Mi, Roger et Hervé, 50 ans, bedonnants et beaufs à en chier des baleinaux qui nous regardent passer, assis à leur table du PMU. La seule consolation, c'est l'air marin, et le fait de me dire que je vais pouvoir me baigner ces vacs...
On entre dans le camping, Gégé, en chemise hawaienne ouverte, accueille mes parents en fanfard, eux sont aux anges, ça sent le camping: sur le chemin de notre emplacement, on voit des familles et des couples de vieux monter leurs tentes, bronzer au soleil juste en face de l'allée, nous dire bonjour tout sourire. Putain, mais c'est exactement la même merde depuis mes 5 ans. Mon père crie "salut le camping !" tous les 10 mètres, la voiture au ralenti, une ribambelle de p'tits vieux lui répondent en riant. Je vais me tirer une balle.
Arrivé à notre emplacement, on commence à déballer. Cette année, j'ai au moins pu convaincre mes parents d'avoir ma tente à moi, au lieu de dormir dans leur taudis collectif, entre les casseroles et le réchaud. Je monte ma tente dans mon coin, en silence. Plus que 30 jours, Alex, 30 jours... Vers 15h, tout est prêt, mes parents sont allés prendre l'apéro dans le mobilum de Gégé, ma petite-soeur avec eux. C'est parti pour la visite annuelle du camping, un des seuls moments de grâce où je peux être seul. Entre les vieux, les familles nombreuses aux enfants de 6 ans, entre les cris, les rires au loin, l'odeur de crème soleil et d'herbe mouillée, rien n'a changé. La moitié des résidents sont les mêmes que depuis toujours.
Enfin bref, un peu dépité, je me dirige vers les toilettes pour me rafraichir aux lavabos et pisser un coup. Et ces connes de toilettes sont fermées, ouais... Je vais au local des douches juste en face, au moins pour me rafraichir. Je commence à ouvrir l'eau, je m'asperge le visage, les cheveux, y'a un péquenot en train de se doucher dans une cabine. Soudain, j'entends un " s'il te plaît ! Tu es là ?"
Étonné, je me retourne, ça vient de la cabine. Et c'est une voix de nana.
Je pense à mes potes et à leur trajet en Thalys, avec la clim, le service de boissons, le confort, le calme. Rien que pour être avec eux, je donnerais tout... le trajet continue pour moi et les autres ploucs, notre superbe camping se rapproche de plus en plus. Mon père n'arrête pas de nous parler de la prochaine course en sac de l'été, à croire qu'il se branle sur l'évènement toute l'année. De mon côté, j'ai arrêté d'y prêter attention et mes écouteurs dans les oreilles, j'écoute de la musique, le seul truc encore valable qui m'empêche de foutre un Falcon Punch à la chieuse à ma droite en balancant sa DS de merde sur l'autoroute.
Finalement, on arrive dans la bourgade perdue où se situe le camping. L'atmosphère général se beaufitise de plus en plus, mon père pète presque son câble et fait coucou aux 3/4 du village, ma soeur est excitée comme une puce, y'a Jean-Mi, Roger et Hervé, 50 ans, bedonnants et beaufs à en chier des baleinaux qui nous regardent passer, assis à leur table du PMU. La seule consolation, c'est l'air marin, et le fait de me dire que je vais pouvoir me baigner ces vacs...
On entre dans le camping, Gégé, en chemise hawaienne ouverte, accueille mes parents en fanfard, eux sont aux anges, ça sent le camping: sur le chemin de notre emplacement, on voit des familles et des couples de vieux monter leurs tentes, bronzer au soleil juste en face de l'allée, nous dire bonjour tout sourire. Putain, mais c'est exactement la même merde depuis mes 5 ans. Mon père crie "salut le camping !" tous les 10 mètres, la voiture au ralenti, une ribambelle de p'tits vieux lui répondent en riant. Je vais me tirer une balle.
Arrivé à notre emplacement, on commence à déballer. Cette année, j'ai au moins pu convaincre mes parents d'avoir ma tente à moi, au lieu de dormir dans leur taudis collectif, entre les casseroles et le réchaud. Je monte ma tente dans mon coin, en silence. Plus que 30 jours, Alex, 30 jours... Vers 15h, tout est prêt, mes parents sont allés prendre l'apéro dans le mobilum de Gégé, ma petite-soeur avec eux. C'est parti pour la visite annuelle du camping, un des seuls moments de grâce où je peux être seul. Entre les vieux, les familles nombreuses aux enfants de 6 ans, entre les cris, les rires au loin, l'odeur de crème soleil et d'herbe mouillée, rien n'a changé. La moitié des résidents sont les mêmes que depuis toujours.
Enfin bref, un peu dépité, je me dirige vers les toilettes pour me rafraichir aux lavabos et pisser un coup. Et ces connes de toilettes sont fermées, ouais... Je vais au local des douches juste en face, au moins pour me rafraichir. Je commence à ouvrir l'eau, je m'asperge le visage, les cheveux, y'a un péquenot en train de se doucher dans une cabine. Soudain, j'entends un " s'il te plaît ! Tu es là ?"
Étonné, je me retourne, ça vient de la cabine. Et c'est une voix de nana.
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