Chapitre 9

J’étais presque angoissé, mais aussi excité, impatient de voir de nouveaux visages ! Je reste cependant allongé sur mon lit, ça ferait trop « sans amis » si je sortais dans le couloir, surtout que je suis un inconnu . Bref, j’entends alors plusieurs portes s’ouvrir, se fermer, des voix adolescentes, même des filles, au même étage que le mien, ça pour une surprise, je pensais qu’on serait séparés. 5 minutes plus tard, toujours personne dans ma chambre, je décide alors de prendre mon iPod et de m’écouter un peu de Kery James. « Pleure en Silence », sans doute un de ses plus beaux morceaux avec L’impasse feat. Bene. Après ce ¼ d’heure supplémentaire, je suis toujours seul dans ma chambre, je sens si mauvais que ça ? . Tiens j’ai peut-être parlé trop vite …

??? : Y paraît qu’il y a un nouveau dans la chambre !
??? : Ah ouais ? C’est qui ?
??? : T’es con ou quoi ? S’il est nouveau on le connaît pas.
??? : Exact …
???: « Mdr »

Et là, la porte s’ouvre. Première tête que j’aperçois, un blond avec les cheveux mi-longs, plutôt grand, taillé assez fin, il a l’air plutôt décontracté.

??? : Salut moi c’est Maxime !
Moi : Salut …
Maxime : Tu t’appelles ?
Moi : Euh David

Je vois alors derrière un des autres gars, à peu près ma taille, les cheveux foncés, coiffé avec la crête, une boucle d’oreille (toc, diamant ? ), avec une veste Armani, un jean Japan Rags, assez classe on va dire, à classer parmi les « BG ».

??? : Moi c’est Marco.
Moi : Ok ok …

Je leur serre la main … Et là, le troisième arrive ! C’était … un roux ! Mais sans tâche de rousseur par contre. Ce n’était pas un « thon » pour autant, il était plutôt baraqué, portait le maillot du Stade-Français, et un appareil dentaire.

??? : Bien ou quoi ?
Moi : T’inquiète Albert.
??? : Euh moi c’est Antoine.
Maxime : Alors tu viens d’où ?
Moi : Vers Toulouse
Antoine : T’aimes le rugby ?
Moi : Pas spécialement mais j’aime bien regarder de temps en temps.
Maxime : Putain ça te fait un sacré déménagement, pourquoi t’es là ?
Moi : Mes parents et mon lycée voulaient plus de moi ;( .
Marco : Ah ok t’es un délinquant alors.
Moi : Euh, t’as vu ça où toi ?
Marco : Bah t’as fait trop de conneries et puis voilà.
Maxime : C’est aussi mon cas t’inquiète !
Moi : Non mais je vous jure que non les gars. J’suis un déconneur mais c’est tout …
Marco : Ouais ok, tu vas au Lycée ******-***** ?
Moi : Celui qui est à 200m …
Antoine : Ouais tu seras avec nous quoi !
Moi : Dans la même classe ?
Maxime : On est séparé tous les 3, t’es en quoi toi ?
Moi : Normalement 1ère S …
Marco : Normalement ?
Moi : Si on m’envoie pas faire un CAP oui
Marco : Ok ben on est tous les 3 en S aussi.
Maxime : On verra bien demain de toute façon. Bon j’ai du taf moi … Non je déconne ! Viens on va voir les autres pour que tu fasses connaissance.
Antoine : Moi je vais bosser les gars.
Marco : C’est ta vie, on s’en fout Antoine !

Antoine c’est le genre un peu con-con, c’est notamment celui qui avait dit demandé « c’est qui » dans le couloir j’ai reconnu sa voix bizarre (grave et enrayée). Bref, Marco et Maxime avaient été très cools avec moi. Je me sens mieux, ça y est, c’est officiel ! Ils m’emmènent dans la chambre d’à côté, j’y rencontre quatre autres gars, dont un qui m’a plu, il avait l’air d’être un sacré déconneur, on l’appelait kéké, mais j’ai cru comprendre qu’il s’appelait Quentin, c’était un petit, les cheveux longs, une voix assez aigue, un peu l’attraction du groupe quoi. J’ai croisé d’autres personnes mais les énumérer une par une serait fastidieux et lassant. Mais pas moins d’une dizaine de filles . A noter, aucun wesh, peut-être quelques tecktoniks, la plupart avait mon âge, en fait on était tous lycéens, pas tous au même lycée mais ce n’est pas trop grave.

Je n’ai pas été mis de côté pour une fois, je me sentais plutôt à l’aise. Si bien que je demande aux mecs de ma chambre pourquoi ils étaient ici.

Marco : Ben moi en fait mes parents ont divorcé, et comme ils n’avaient pas assez de moyens pour s’occuper de moi et qu’ils ne sont pas tombé d’accord, ils m’ont envoyé ici.
Moi : Mais tu les vois même plus ?
Marco : De temps en temps le week-end. Mais le mercredi aprem je sors, je préfère dormir ici et être avec mes amis la journée, si je fais la fête ma mère me fait une autorisation pour pas dormir à l’internat le week-end.

Et toi Maxime ?

Maxime : Moi j’ai fait le con dans mon ancien bahut. J’étais un petit joueur. J’ai accumulé les conneries et on m’a viré, mes parents m’ont mis ici pensant que ça me calmerait.
Moi : Et tu faisais quoi comme conneries ?
Maxime : On pensait plus à faire les cons qu’autre chose en cours, genre bataille de cartouche d’encre, foutage de gueule de certains profs, je bossais presque pas, j’ai taggé les murs de ma chambre à l’internat… Et le pire, on est sorti en boîte une nuit en s’évadant par la fenêtre, on s’est fait ramasser sur le trottoir par les flics et on nous a ramené au bahut. J’avais déjà été exclu 3 jours, alors ils m’ont viré définitivement.
Moi : C’est bien !
Maxime : -Il s’esclaffe de rire – Oue surtout qu’ici c’est plutôt sympa tu verras je regrette pas

Antoine lui m’a raconté qu’il venait d’un petit village du Sud-Est et qu’il avait été sélectionné pour jouer en -18 au Stade Français ! C’est vrai qu’il est bien taillé, j’aurais deviné qu’il jouait au rugby mais pas à ce niveau là !

Moi : Et t’as pas entraînement tous les soirs ?
Antoine : J’ai pas cours le mardi aprem, donc je bosse et je vais à la muscu !
Moi : Ah ok …

L’heure du dîner arrive bien vite. A 19h50, le pion, Christian, rentre dans la chambre avec deux autres. Une jeune étudiante qui s’appelait Catherine et un maghrébin qu’on appelait Fafa, (Farid) il avait l’air plutôt cool d’ailleurs. Les présentations faites, on me donne une carte pour le self, la charte de vie promise , on me demande si tout se passe bien et après vient l’heure de se restaurer !

Et quelle faim ! Mon dernier repas date du train ce matin, ce sandwich qui est maintenant bien loin dans mes intestins. Je suis mes trois acolytes qui, au passage, se mêlent dans un autre groupe de garçons et de filles, bien sûr je les suis je ne vais pas rester à l’écart ! J’ai cru comprendre que c’était un groupe d’amis au lycée notamment, qui trainaient ensemble, mangeaient ensemble … Il sera mien aussi peut-être ! J’aurais peut-être dû préciser qu’il y avait 6 filles, et maintenant 6 garçons, avec moi. Et un couple dans le lot, Marco et Héléna, une charmante créature, cheveux mi-longs, lissés, blonds foncés, de très beaux yeux marrons clairs, du fond de teint à gogo, bien maquillée, bien golée aussi, il avait du goût le Marco ! Elle portait un collier à son nom, je suppose qu’ils sont ensemble depuis un moment les 2 tourtereaux.

Arrivés au self, ceux qui ne me connaissent pas insistent pour que je mange avec eux !

Maxime : On va se prendre une table à 12 vous en faites pas !

Je me retrouve effectivement assis entre … deux filles . J’ai plutôt intérêt à bien me tenir. Mais je dois avouer que je ne suis pas un porc à table . Au menu : Pâtes à la carbonara, pas de quoi se plaindre. J’ai commencé à faire connaissance avec plusieurs personnes. A ma gauche, Elodie, inutile de vous dire que c’est la plus mignonne des six, et que je me retenais de ne pas rougir quand elle me parlait ou me regardait. Elle était bronzée, les cheveux dorés, bouclés, des boucles d’oreilles qui m’éblouissaient, un visage d’ange, de beaux yeux marrons (décidément ), un petit nez discret, des lèvres rosées délicates. De très bonnes manières à table, elle avait un rire agréable à entendre. Celui d’une fille, mais pas débile comme on peut parfois en entendre (y en a qui sont assez indescriptibles ). Elle aimait la danse moderne (Hip-hop), sortir avec ses amis (apparemment ceux avec qui je me trouvais), la musique qui bouge comme elle dit, elle lit parfois, et elle est née le 1er avril . L’autre fille, à ma droite, s’appelait Marine. Elle aussi était loin d’être repoussante. J’ai tout de suite compris pourquoi elle était interne, elle a perdu ses parents. Je l’ai vu à son médaillon où sont gravés les mots suivants : « A ceux qui m’ont donné la vie ». Mon cousin avait perdu ses parents et avait le même alors ça a fait tilt. Des cheveux longs, châtains, les yeux bleus, des joues roses, de petites lèvres, une peau qui m’avait l’air très douce, je donnais des coups d’œil de temps à autre, j’ai d’ailleurs remarqué un patch sur son bras gauche, contraception ou elle fume Qu’importe, les deux étaient très sympas. Le 5ème gars de la bande c’était kéké, vraiment un numéro lui, et l’autre c’était un pote de Maxime.

Le repas terminé, tout le monde dans sa chambre. J’ai fait la bise aux 6 filles comme les autres, j’ai salué kéké et Valentin (le pote de Max, c’est son surnom, classique je sais). Douche, brossage de dents, puis discussion avec mes 3 nouveaux potes. Jusqu’à ce que Maxime me demande :

Maxime : Pourquoi tes parents t’ont viré de chez toi, et ton bahut ?
Moi : Euh, je vous raconterai une autre fois les gars, c’est assez long, je suis crevé désolé !
Maxime : Pas grave t’en fais pas, bonne nuit, prépare toi psychologiquement pour demain.
Moi : Ouais, bonne nuit les gars.

J’avais presque oublié, demain, je vais découvrir mon nouveau lycée …