La Chimère
Par : Sagedish
Genre : Action , Polar
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 9
Impulsion Enneigé
Publié le 19/01/13 à 00:28:19 par Sagedish
Marie était assise au bar, à attendre. C'était un bar de piliers, comme on aimait à les appeler, qui était donc remplis d'habitués à la descente facile, qui tutoyait le barman et qui aimait changer le monde entre deux paris PMU. C'était une cliente fréquente du « Bar Mitsva », jeu de mots par rapport à la confession juive du propriétaire. C'était Roger, gendre du détenteur des lieux, qui faisait tourner la boutique. Elle s'y rendait aussi souvent que possible, faisant croire à ses amis qu'elle restait avec sa famille, et à sa famille qu'elle partait avec ses amis.
Qu'est-ce qu'une fille de ce genre pouvait trouver à un endroit comme ça ? L'honnêteté. Les gens ici ne se basent pas sur des apparences. Plus que jamais, elle avait besoin de la sincérité que des gens vivant hors de son arrondissement doré pouvait lui apporter.
Pour une femme recherchant l'honnêteté, Marie était prête à beaucoup mentir auprès de ses "proches" pour cacher la sienne. Elle savait que ce monde superficiel n'acceptait pas ceux qui sortait du moule, et elle n'était pas prête à tout plaquait, pas tant que sa cloison nasale serait aussi capricieuse, et ses crises de manque toujours présente.
Elle ne se faisait que très peu draguer, les gens ici étant en effet des pères de familles âgés pour la plupart, malgré leurs airs débonnaires et leurs blagues aux goûts douteux. Bien que cela flatte l'égo en temps normal, ça devient relativement fatiguant lorsque l'intérêt d'hommes ne provenait que de critères superficiels. De plus, il n'y avait aucun moyen de passer outre cette superficialité dictée par le milieu même dans lequel elle vivait.
Elle discutait bruyamment avec ses voisins de comptoir, un verre de diabolo fraise à la main -qui faisait extrêmement tâche au milieu des bières alentours-, elle rigolait. Elle rigolait énormément ; en fait, elle ne riait qu'ici. Son milieu n'aimait pas le rire, sauf celui moqueur.
Évidemment, tout n'était pas aussi manichéen dans les faits, avec de méchants riches et de gentils prolétaires à un comptoir de bar, mais aux yeux de Marie, c'était le cas. Elle n'était pas à sa place dans ce milieu « bobo » parisien.
Et si c'était le moment de partir, fuir dans l'instant ? Au diable l'addiction, on verra plus tard !
Oui...
Était-ce un effet de la cocaïne qu'elle s'était envoyé dans les sinus quelques instants auparavant dans les toilettes ? Sûrement, mais plus que jamais, elle était animée d'une volonté de fer, et d'une assurance dépassant toute attente!
- Roger ?
- Qu'est-ce qu'il y a, ma petite Mimie ? Je te ressers ? ? Il avait toujours cette voix paternelle, presque protectrice, pour celle qu'il voyait passer au moins deux fois par semaine depuis maintenant un peu moins d'un an.
- Non Roger, merci. Est-ce que tu sais où je pourrais trouver un ordinateur ?
Il fit la moue.
- Tu peux trouver un cyber-café à genre 800 mètres, direct à ta gauche à la sortie du bar. Mais j'te laisserais pas traîner toute seule dans ce quartier. T'es déjà trop jolie pour mon bar, mais t'es carrément un appel au viol pour les détraqués du coin !
- Merci Roger, mais je peux me débrouiller. Après tout, j'ai survécu aux bourges, je survivrai aux prolos, hein ?
Elle fit un large sourire que Roger lui rendit immédiatement, sous un air faussement sévère. Le conflit bourgeois-prolétaire est une sorte de blagues continuelles que les habitués du bar et elle ressortait fréquemment. La majorité des clients ici travaillaient en effet en usine.
- Ça marche jeune fille. Le nom du truc, c'est « Cyber-Inn », fous le dans ton GPS au pire, et verrouille ta portière. Déjà, je t'l'ai déjà dit plein de fois, arrête de t'ramener avec une Merco ici ! Mais t'écoute rien !
- Que veux-tu, au pire, s'il lui arrive quelque chose, je prends la Ferrari, ou la Lambo, tout dépend de mon humeur !
Même sourire, même air sévère.
- C'est ça ouais ! Attends, prends ça au cas où.
Il s'accroupit et fouilla quelques instants sous son comptoir, pour en ressortir au bout d'une dizaine de secondes un tube long et fin, avec un vaporisateur ; comme un déodorant.
- C'est une lacrymo, un pshit dans les yeux, et le mec pleure sa maman !
Marie l'accepta et la rangea dans son sac à main. Elle aurait bien voulue protester, mais avec Roger, c'était voué à l'échec.
- A la semaine prochaine ! Lança-t-elle, avec un sourire d'une franchise qui l'étonnait elle-même
.
Marie sortit du bar, et courut à sa voiture. La pluie tombait à grosses gouttes, ainsi que la nuit. On devait être à la mi-octobre -Plus précisément le Samedi 20 octobre, comme le lui précisa son tableau de bord- et les nuits tombaient de plus en plus vite.
Elle mit le contact, et démarra sa voiture, une Mercedes CLS 350 CDI emprunté à son père en attendant l'arrivée de sa Smart du garage.
Elle roula donc 800 mètres, sans croiser âme qui vive sur la longue rue. Mais en effet, le quartier n'inspirait pas la confiance, qui plus est dans une voiture au luxe si ostentatoire, conduit par une frêle femme habillée en vêtements de couturier... Un appel à l'agression, voir au viol, en effet.
Marie se gara en face du Cyber-Inn, ferma les portières et paya au gars de l'accueil -Un monsieur assez âgé, mate de peau et à la barbe de trois jours- les cinq euros que coûtait l'heure de connexion. Il ne semblait pas plus étonné de voir une femme à l'air si riche venir dans son petit cyber-café. Il pris l'argent et retourna à la lecture de son magasine.
Elle s'asseyait face à l'ordinateur le plus proche d'elle, et démarra une session.
La page d'accueil d'Internet Explorer s'ouvrit. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle cherchait. Mais il fallait un point de départ.
Elle lue distraitement les informations affichés par le site « Msn.fr », et son attention fut retenu par une chose :
« Les premières neiges sont tombés dans l'Alsace et les Vosges »
Quoi de plus ironique pour une accro à la poudreuse synthétique que d'aller dévaler les pentes ?
Et puis après tout, pourquoi pas ?
*clic* *Clic* *Clic*
En quelques clics, elle loua un chalet. Un bout de paradis au nom de « Refuge ». À 500 € la semaine, elle le loua pour trois mois. Soit environ trois quart de son compte en banque : Une broutille.
Comment se justifiera-t-elle auprès de ses parents ? Peu importait à cet instant, elle verrait plus tard.
En fait, s'échapper du quotidien semblait d'une facilité déconcertante lorsqu'on n'avait aucune contrainte financière
Qu'est-ce qu'une fille de ce genre pouvait trouver à un endroit comme ça ? L'honnêteté. Les gens ici ne se basent pas sur des apparences. Plus que jamais, elle avait besoin de la sincérité que des gens vivant hors de son arrondissement doré pouvait lui apporter.
Pour une femme recherchant l'honnêteté, Marie était prête à beaucoup mentir auprès de ses "proches" pour cacher la sienne. Elle savait que ce monde superficiel n'acceptait pas ceux qui sortait du moule, et elle n'était pas prête à tout plaquait, pas tant que sa cloison nasale serait aussi capricieuse, et ses crises de manque toujours présente.
Elle ne se faisait que très peu draguer, les gens ici étant en effet des pères de familles âgés pour la plupart, malgré leurs airs débonnaires et leurs blagues aux goûts douteux. Bien que cela flatte l'égo en temps normal, ça devient relativement fatiguant lorsque l'intérêt d'hommes ne provenait que de critères superficiels. De plus, il n'y avait aucun moyen de passer outre cette superficialité dictée par le milieu même dans lequel elle vivait.
Elle discutait bruyamment avec ses voisins de comptoir, un verre de diabolo fraise à la main -qui faisait extrêmement tâche au milieu des bières alentours-, elle rigolait. Elle rigolait énormément ; en fait, elle ne riait qu'ici. Son milieu n'aimait pas le rire, sauf celui moqueur.
Évidemment, tout n'était pas aussi manichéen dans les faits, avec de méchants riches et de gentils prolétaires à un comptoir de bar, mais aux yeux de Marie, c'était le cas. Elle n'était pas à sa place dans ce milieu « bobo » parisien.
Et si c'était le moment de partir, fuir dans l'instant ? Au diable l'addiction, on verra plus tard !
Oui...
Était-ce un effet de la cocaïne qu'elle s'était envoyé dans les sinus quelques instants auparavant dans les toilettes ? Sûrement, mais plus que jamais, elle était animée d'une volonté de fer, et d'une assurance dépassant toute attente!
- Roger ?
- Qu'est-ce qu'il y a, ma petite Mimie ? Je te ressers ? ? Il avait toujours cette voix paternelle, presque protectrice, pour celle qu'il voyait passer au moins deux fois par semaine depuis maintenant un peu moins d'un an.
- Non Roger, merci. Est-ce que tu sais où je pourrais trouver un ordinateur ?
Il fit la moue.
- Tu peux trouver un cyber-café à genre 800 mètres, direct à ta gauche à la sortie du bar. Mais j'te laisserais pas traîner toute seule dans ce quartier. T'es déjà trop jolie pour mon bar, mais t'es carrément un appel au viol pour les détraqués du coin !
- Merci Roger, mais je peux me débrouiller. Après tout, j'ai survécu aux bourges, je survivrai aux prolos, hein ?
Elle fit un large sourire que Roger lui rendit immédiatement, sous un air faussement sévère. Le conflit bourgeois-prolétaire est une sorte de blagues continuelles que les habitués du bar et elle ressortait fréquemment. La majorité des clients ici travaillaient en effet en usine.
- Ça marche jeune fille. Le nom du truc, c'est « Cyber-Inn », fous le dans ton GPS au pire, et verrouille ta portière. Déjà, je t'l'ai déjà dit plein de fois, arrête de t'ramener avec une Merco ici ! Mais t'écoute rien !
- Que veux-tu, au pire, s'il lui arrive quelque chose, je prends la Ferrari, ou la Lambo, tout dépend de mon humeur !
Même sourire, même air sévère.
- C'est ça ouais ! Attends, prends ça au cas où.
Il s'accroupit et fouilla quelques instants sous son comptoir, pour en ressortir au bout d'une dizaine de secondes un tube long et fin, avec un vaporisateur ; comme un déodorant.
- C'est une lacrymo, un pshit dans les yeux, et le mec pleure sa maman !
Marie l'accepta et la rangea dans son sac à main. Elle aurait bien voulue protester, mais avec Roger, c'était voué à l'échec.
- A la semaine prochaine ! Lança-t-elle, avec un sourire d'une franchise qui l'étonnait elle-même
.
Marie sortit du bar, et courut à sa voiture. La pluie tombait à grosses gouttes, ainsi que la nuit. On devait être à la mi-octobre -Plus précisément le Samedi 20 octobre, comme le lui précisa son tableau de bord- et les nuits tombaient de plus en plus vite.
Elle mit le contact, et démarra sa voiture, une Mercedes CLS 350 CDI emprunté à son père en attendant l'arrivée de sa Smart du garage.
Elle roula donc 800 mètres, sans croiser âme qui vive sur la longue rue. Mais en effet, le quartier n'inspirait pas la confiance, qui plus est dans une voiture au luxe si ostentatoire, conduit par une frêle femme habillée en vêtements de couturier... Un appel à l'agression, voir au viol, en effet.
Marie se gara en face du Cyber-Inn, ferma les portières et paya au gars de l'accueil -Un monsieur assez âgé, mate de peau et à la barbe de trois jours- les cinq euros que coûtait l'heure de connexion. Il ne semblait pas plus étonné de voir une femme à l'air si riche venir dans son petit cyber-café. Il pris l'argent et retourna à la lecture de son magasine.
Elle s'asseyait face à l'ordinateur le plus proche d'elle, et démarra une session.
La page d'accueil d'Internet Explorer s'ouvrit. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle cherchait. Mais il fallait un point de départ.
Elle lue distraitement les informations affichés par le site « Msn.fr », et son attention fut retenu par une chose :
« Les premières neiges sont tombés dans l'Alsace et les Vosges »
Quoi de plus ironique pour une accro à la poudreuse synthétique que d'aller dévaler les pentes ?
Et puis après tout, pourquoi pas ?
*clic* *Clic* *Clic*
En quelques clics, elle loua un chalet. Un bout de paradis au nom de « Refuge ». À 500 € la semaine, elle le loua pour trois mois. Soit environ trois quart de son compte en banque : Une broutille.
Comment se justifiera-t-elle auprès de ses parents ? Peu importait à cet instant, elle verrait plus tard.
En fait, s'échapper du quotidien semblait d'une facilité déconcertante lorsqu'on n'avait aucune contrainte financière
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