<h1>Noelfic</h1>

Mes copines étrangères


Par : lls

Genre : Sayks

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 27

Colère

Publié le 05/01/13 à 15:53:21 par lls

On est le 7 novembre, et il pleut. Je suis au chaud devant NCIS, allongé sur un canapé. Ma tête repose sur les genoux d’Ana, et elle caresse mes cheveux. De temps en temps, je tourne la tête, et on s’embrasse. On est bien. Je crois que Yun est partie étendre ses vêtements fraîchement lavés dans notre chambre.

Vers 17h, la porte d’entrée s’ouvre, et quand je lève la tête, j’ai juste le temps de voir la chevelure de Cécilia s’engouffrer à toute vitesse dans le couloir. Je suis un peu intrigué, mais je me recouche tranquillement. Yun nous rejoint, et je m’assieds pour lui laisser la place. Elle se met contre moi, mais reste toute raide. Puis elle prend ma main entre les siennes. Elle tremble.
-Qu’est-ce qu’il y a ma puce ? je lui demande, inquiet.
-Deviens pas en colère, me dit-elle prudemment en caressant mes doigts.
Là je suis vraiment perplexe.
-Dis-moi, je déclare d’une voix douce.
-Cécilia elle saigne.

Mon cœur loupe un bond dans ma poitrine, et je me lève en vitesse, mes compagnes sur mes talons. J’entre dans la chambre de mon amie italienne sans frapper, et je la découvre dans sa salle de bains, face au miroir. Elle tremble et sanglote. Elle se tourne vers moi, et je vois les traces que ses larmes ont laissées sur ses joues. Je m’approche d’elle et prends son menton en douceur entre mes doigts. Sa lèvre est salement entaillée.

-Qui ? je demande d’une voix blanche.
-Steph, c’est rien, j’ai pas mal… elle répond.
-Qui, Cécilia ? je répète, sans hausser le ton.
-Le même que la dernière fois…
Elle a vraiment l’air terrifiée.
-Où est-ce qu’il est ? j’interroge, sans laisser transparaître ma colère.
-Devant le lycée. Il est pas tout seul. Il m’a vue quand je suis sortie, et ils m’ont pas laissée passer. Et il me frappe. Et il dit des choses horribles.

Et elle fond en larmes dans mes bras. Sur le pas de la porte, Yun a les yeux brillants, et je vois qu’elle veut pleurer. Ana caresse ses bras pour la rassurer, et son regard de battante croise le mien. J’y lis de la colère. Je fais asseoir Cécilia sur son lit, et la quitte doucement. J’embrasse Yun et essuie ses yeux, puis j’embrasse ma belle blonde. Et je luis chuchote à l’oreille :
-Je ne serai pas long.

Je n’enfile même pas de pull. Je ne prends pas le bus. Je marche sous la pluie qui s’est un peu calmée. Je suis en colère, mais je n’ai pas du tout envie de faire ça. J’ai vraiment horreur de me battre. Je ne parle pas des entraînements et des compétitions, où chaque coup est porté avec un profond respect pour l’autre. C’est du sport, pas de la violence. Mais là, je vais être violent. Car je dois faire comprendre à ce mec qu’il ne doit plus approcher Cécilia, ni même oser la regarder. Je marche à grands pas, et j’arrive rapidement. Il y a encore du monde aux abords du lycée, des gens qui traînent malgré la pluie. Je repère vite le type.
Il est appuyé sur une voiture, probablement la sienne. Il fume une cigarette et rigole avec deux potes à lui qui ont l’air assez louches. Je suis un peu anxieux. Je n’ai jamais fait ça. Mais je sais que je ne ferai pas d’erreur. Que n’importe quel combat loyal en un contre un à l’entraînement de Kung Fu est mille fois plus dur que celui que je vais mener. Même quand j’affronte Didier, un trentenaire handicapé super sympa.

À dix mètres d’eux, je pousse un cri bref. Certaines personnes se retournent, et j’attire son attention. Il parait surpris de me voir, mais bouge presque immédiatement.
-Putain c’est lui, choppez-le ! lance-t-il d’une voix rauque.
Ses deux potes courent vers moi, il les suit de près. Je vois déjà le poing du premier venir. Je ne pare pas, je n’esquive pas. Je plante juste un pied devant moi, et balance ma tête pour recevoir l’impact. Je grogne sous le choc et j’entends un craquement. Le type s’écroule au sol en tenant son poignet, et à l’air de souffrir le martyr. Je contracte les abdominaux et laisse le deuxième me toucher au ventre. Je le frappe à la poitrine avec la paume de ma main, juste sous la gorge. Il titube, se tient le cou, cherche sa respiration et devient rouge comme une tomate. Il tombe à genoux, tentant d’avaler quelques précieuses goulées d’air.

La pluie redouble d’intensité alors que je rattrape le blond, qui s’est mis à courir sur la route. Une vraie tapette. Je fauche ses jambes et il s’écrase au sol. Il se retourne et se relève, et je vois la peur dans ses yeux. Mais ça ne suffit pas, et je le frappe violemment au ventre. Le souffle coupé, il se penche en avant, et mon genou ravage son visage. Il retombe sur la route dure. Les gens sont pétrifiés sur le trottoir. J’entends quelques « Oh ! ». Je me laisse tomber sur sa poitrine, j’arme le poing. Et je frappe. Je frappe encore. Personne ne bouge, personne ne m’arrête. Une voiture se stoppe devant moi, mais personne n’en sort pour que je dégage le passage. J’imagine leurs mines surprises et apeurées derrière les essuies glace qui lèchent la flotte du pare-brise. Mais je continue de frapper. Sa face est complètement démolie maintenant. J’ai dû lui péter le nez et plusieurs dents, lorsque j’arrête, le poing en l’air. Je l’attrape par le col de son t-shirt tâché par son propre sang, et le secoue comme un prunier. Je lui hurle dessus. Je lui dis que s’il la retouche, s’il repose les mains sur elle, je le tuerai. Je le répète, et je le secoue toujours. Il tousse, se crache dessus, à moitié dans les vapes. La pluie est drue maintenant, et mes cheveux trempés ruissellent sur lui, évacue son sang sur le pavé. Puis je le lâche, et il retombe lourdement au sol. Je shoote dans ses côtes deux fois, et il se tortille en hurlant. Je regarde autour de moi. Des gens se cachent les yeux. D’autres sont bouche bée. Dans les yeux de certains, je vois la peur. Je ne m’attarde pas. Je repars en courant, je sprint jusqu’à en perdre haleine. Et je me remets à marcher. J’ai envie de pleurer putain. Pourquoi ce pauvre mec s’en est pris à elle ? Je déteste ce que j’ai fait. Mais je n’ai pas le choix. J’essuie le sang qui coule de mon arcade, et constate que je n’ai pas besoin de sutures. Ce type est vraiment un manche pour me taper dessus et se péter le poignet sans m’ouvrir.

J’entre chez moi, et file directement dans ma salle de bains. Je nettoie abondamment mon visage à l’eau fraîche pour m’éclaircir les idées. Je me mate dans le miroir. Je conclus finalement que je ne m’en veux pas. J’ai fait ce qu’il fallait, j’assumerai. Yun me rejoint timidement. Ses yeux s’emplissent d’effroi et elle plaque une main devant sa bouche en voyant mes phalanges éclatées. Elle se jette dans mes bras et pose sa tête sur mon torse. Je ramène ses mèches derrière ses oreilles et lui chuchote des mots doux pour la rassurer.

Ana a dû consentir à laisser Cécilia seule, car elle arrive aussi et m’embrasse. Je vois qu’elle est profondément soulagée de me voir en un seul morceau. Je l’enlace avec mon autre bras et on regagne le salon tous les trois. La belle italienne est assise sur un canapé et tremble encore. Elle regarde d’un air interloqué le bandage qui vire au rouge autour de ma main. Je vois de l’affection et de la reconnaissance dans ses beaux yeux bleus. J’ai horreur quand elle pleure…

Je me réveille vers 23h sur le canapé. Yun et Ana ont dû aller se coucher, car je suis seul. Je crois que je ne saigne plus, et retire mon bandage en grimaçant. Ça va, c’est plutôt propre. Quand le vieux Farö va voir ça, il va m’arracher les yeux et mes les faire bouffer.

Je regarde le film cinq minutes, et finalement je reste pour voir la fin. Il est minuit passé quand quelqu’un me rejoint. Je lève les yeux et je suis surpris de voir Cécilia. Je suis encore plus étonné de la voir en boxer et chemisier de nuit très serré. Je n’ai jamais vu sa poitrine mise en valeur comme ça. Elle se frotte les yeux et s’assied près de moi. Ses jambes sont vraiment super belles, et je pense que c’est la première fois qu’elle dévoile ses cuisses.

-Qu’est-ce qu’il t’arrive, je demande. Tu n’arrives pas à dormir ?
-Non. J’ai fait un cauchemar. Ça fait une heure je peux pas dormir.
Je ne sais pas quoi dire. Je regarde un moment la télé, mais je vois du coin de l’œil qu’elle hésite à faire quelque chose.
-Steph… elle dit finalement.
-Oui ?
-Tu veux dormir avec moi ? Je me sens pas bien.
Je réfléchis à toute vitesse.
-Euh, oui d’accord.

Elle m’adresse un sourire, et je vois la fatigue dans ses yeux. Elle est vraiment sensible et fragile, Cécilia.
Ça me fait bizarre. On marche dans le couloir sans faire de bruit, et je n’entends rien dans ma chambre. Peut-être que les filles dorment.
On éteint la lumière, et j’enlève mon t-shirt avant de me glisser sous les couvertures. Sans un mot, Cécilia se joint à moi, mais reste à distance. Au bout d’un moment, je chuchote :
-Bonne nuit.
-Bonne nuit Steph.

Et elle se rapproche de moi. Sa main rencontre mon torse, et une de ses jambes recouvrent la mienne. Sa peau est incroyablement douce. Plus même que celles de Yun et Ana. Elle se colle à moi, et je sens ses lèvres qui entrent en contact avec mon cou. Je frissonne, et je ne sais pas quoi faire. Je me suis dit que les filles allaient faire la gueule que je dorme avec Cécilia, mais je ne pouvais pas la laisser tomber. Mais là… Sa main me caresse de façon hésitante, et je crois qu’elle tremble.

-Qu’est-ce qu’il y a, Cécilia ? je demande.
Elle marque un temps d’arrêt avant de répondre. Et elle se lance d’une voix timide :

-Steph… Je suis vierge.

FIN DE LA PARTIE II : TATOUAGES

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