J'étais heureux. Je me demandais si ce qui m'arrivait été réel. Ça faisait tellement longtemps que j'avais pas ressenti les choses ainsi. Je ne voulais pas lui dire, et je ne voulais surtout pas lui faire peur, mais je sens que ce que j'éprouvais pour elle etait plus qu'une simple attirance, plus qu'un simple flirt ... Je m'étais juré de ne rien lui dire sans qu'elle puisse me dire quoi que ce soit en retour.

Après la séance, Cassandra me tenais la main constamment, nous nous arrêtions en pleine rue et nous nous embrassions. Elle était comme ça, pleine de vie, malicieuse, elle savait profiter des bonnes choses. Après avoir marché, nous décidâmes de nous asseoir sur un banc dans un parc, il devait être 23h.

- Je ne veux pas te faire peur, mais je ne m’accroche jamais au gens.
- Pourquoi tu me dis ça Cassandra ?
- Ben je veux pas que tu espères quoi que ce soit de moi, ce qu'on vit là, c'est juste bien, c'est simple tu vois ?
-Oui oui, je vois parfaitement, t'en fais pas, et puis dans 1 mois tu retournes à Marseille.

Putain mais comment j'osais enchainer tant de choses auxquels je ne pensais pas, non je veux pas que tu retournes à Marseille, non je vois pas ce que tu veux dire, t'as eu des problèmes avant c'est ça ? Parle-moi de tes problèmes, tu sais que je serais à l'écoute ... Mais je ne dis rien, parce que j'étais trop lâche et que je vivais un moment de pur bonheur. Je la comprenais pas là-dessus, mais fallait pas que je la fasse fuir non plus en lui disant tout ce qu'elle ne voulait pas entendre.

- Tu vas bientôt rentrer ?
-Oui Adrien, le bus est à 23h45, je t'envoie un message quand je suis arrivée.
- Merci ça va me rassurer.
-Ne t'en fais pas.

J’ai voulu donc être à l'écoute, ne pas m'en faire essayer de ne plus planifier les choses, laisser faire le hasard en somme. C'était contraire à tout ce que je faisais, mais bon, un peu de changement ça peut pas faire de mal, puis si c'est pour elle ...
Il était l'heure pour elle de rentrer, je lui ai proposé de la raccompagner directement chez elle, ce qu'elle accepta avec un grand sourire, nous nous posâmes là où il y avait de la place, le bus était vraiment bondé, surtout à cette période de l'année avec tous ces touristes. Au fond du bus il y avait deux places, nous nous sommes installé, elle sorti son téléphone dont je me suis moqué au passage (une vieille antiquité) mais c'était l'un des tout premiers téléphones ou on pouvait stocker de la musique, elle sortit une paire d'écouteur, me tendit une oreillette :

- Tiens écoute c'est ma chanson préféré





Elle adore The Cure, c'est son groupe favori, cette musique symbolisait elle quelque chose ? Voulait-elle me faire passer un message ? En tout cas elle arrêtait pas de me le répéter qu'elle était belle quand nous écoutions cette chanson, SA chanson.

- C'est quoi ta musique préféré à toi ?
- Je sais pas si tu vas apprécier, et puis tu n'apprécies pas les Beatles plus que ça alors ...
- Mais fait moi juste écouter.

Je sorti mon Ipod touch de ma poche, c'était le tout premier modèle sorti, juste avant la furie des Smartphones et de l'iPhone surtout, il avait la moitié de l'écran avec une tache noir, car je l'avais fait trop tomber. J'ai donc cherché la chanson, jusqu'au moment où je la mit sur « play »





C'est tout pour moi cette chanson, c'est celle qui symbolise le mieux mon adolescence, et puis pendant le lycée tout le monde était choqué par ma ressemblance physique avec Georges Harrison, l'un des membres des Beatles. Puis le sens de la musique, les paroles, l'arpège, la qualité du titre ... Y a tant de choses à dire dessus, que je pourrais souler toute une audience avec.

Cassandra ne disait rien, elle se contentait d'écouter calmement la tête posée contre mon épaule. Lorsque la musique se termina, elle me dit que c'était une belle chanson.

- Je sais que la chanson qu'on aime le plus disent souvent beaucoup de nous, merci de t'être dévoilé à moi Adrien.
- Je t'en prie, tu l'as fait d'abord je te signale.
- Oui, je sens qu'avec toi je peux tout te dire, c'est peut être bête non ?
- Pas du tout pourquoi tu penses ça ?
- Je sais pas ... Je me suis fait avoir tu sais ...
- Vraiment, avec moi tu as aucuns soucis à avoir. Je te le promets.
- Petit doigt ?

Et là elle me tendit son petit doigt dans ma direction, avec son petit regard malicieux elle me faisait vraiment trop craquer ... Alors j'ai tendu mon petit doigt face à elle en lui rétorquant ces paroles et accrocher nos petits doigts. C'était notre code, je savais pertinemment une chose c'est que cette fille allait tout changer dans ma vie jusque dans mes habitudes.

Arrivé au terminus, nous descendîmes du bus, et nous marchâmes en direction de la maison ou elle était hébergée. Toujours main dans la main, tout sourire, en train de se chamailler, je sais qu'elle aimait mon petit côté chieur. Lorsque fut le moment de lui dire au revoir, elle se jeta dans mes bras.

- Passe une bonne fin de soirée Adrien, soit prudent en rentrant.
- Oui, d'ailleurs, c'était le dernier bus, je vais devoir rentrer à pied.
- Oh non t'habite vraiment loin d'ici ?
- 2, 3 kilomètres environ.
- Nan mais il faut que tu rentres avec quelqu'un c'est pas vrai ...
- Je voulais juste m'assurer que tu arrives chez toi sans embrouille Cassandra, t'en fais pas pour moi.
- Je dors pas tant que tu es pas rentré de toute manière.
-D'accord ... Bon je vais y aller, bisous passe une bonne nuit.

Nous nous mîmes dans la ruelle qui longeait la maison et elle m'embrassa passionnément, moi j'aimais beaucoup la regarder, ça la gênait quelque peu, après ces longs moments de plaisirs partagé, elle décida de rentrer, et moi de faire de même. J'habitais à l'autre bout de la ville, ça faisait 3 bons kilomètres en tous, mais en 45 minutes je suis rentré sans encombres, les rues étaient désertes, et Cassandra m'envoyais sans cesse des sms pour être rassuré.

« Je suis arrivé chez moi, merci pour cette soirée, passe une bonne nuit Cassandra »

Elle m'envoya dans les secondes qui suivirent

« C'est moi qui te remercie, c'est une des plus belles soirée que j'ai passé et de loin ...A bientôt Adrien »

Quel plaisir que de s'endormir sur ces mots, ce soir-là j'ai dormi en paix.