Le soleil commençait à se coucher sur Los Angeles. Du rose, du orange et du jaune se mélangèrent au ciel bleu, formant un crépuscule étonnant et radieux. Les lampadaires illuminaient les rues de la cité des Anges. La décapotable s'arrêta devant une demeure blanche. Elisabeth se délogea de son siège puis prit le sac de courses qu'elle avait déposé à l'arrière. Elle verrouilla sa voiture puis se tourna en direction de son portillon. La jeune femme le poussa et s'aventura sur le chemin rocailleux. Elle monta les quelques marches, sortit ses clés pour ouvrir la porte mais stoppa net quand elle entendit :

- Bonsoir Beth.

Elisabeth lâcha le sachet. Les produits s'éparpillèrent sur le sol.

-Tu m'as fait peur, lâcha-t-elle en se baissant pour ramasser.

- Pardonne moi.

- Alexis que fais-tu là ? Demanda-t-elle durement.



Le jeune homme sortit de l'ombre. Il avait les traits tirés par la fatigue et de gros cernes violets sous ses yeux d'une teinte bleue pâle. Ses cheveux blonds, habituellement implacablement bien coiffés et soigneux, étaient en bataille et sale. Il voulut aider la jeune femme mais cette dernière refusa d'un geste brusque.



- Que fais-tu là ? Répéta-t-elle sur la défensive.

- J'avais besoin de te parler, répondit Alexis d'une voix calme.

- Il me semble qu'on a plus rien à se dire, balbutia Elisabeth en entrant la clé dans la serrure.

Elle ouvrit la porte et alla pénétrer dans le couloir quand une main froide se posa sur son bras.

- S'il te plaît écoutes moi, supplia le jeune homme en se rapprochant de la jeune femme.

- Je n'ai pas très envie d'écouter tes excuses bidons ou tes mensonges, expliqua-t-elle en essayant de retirer son bras... Alexis tu me fais mal, se plaignit Elisabeth en le poussant de sa main libre.

Pour simple réponse, l'ex petit ami l'approcha de son torse. Elisabeth le gifla violemment. Il se passa la main sur la joue qui devenait rouge petit à petit et resserra encore plus férocement le bras de la jeune femme.

Sous la douleur, Elisabeth émit un gémissement. Mais cette fois-ci elle ne s'entêta pas à vouloir enlever son membre, car elle savait qu'il agripperait davantage.

- Écoute, si tu veux on peut parler demain, tenta la jeune femme avec douceur.

- Je...

Alexis fut subitement coupé par un poing qui percuta brutalement son arcade sourcilière. Sous le choc, il recula de quelques pas et lâcha enfin le bras de la jeune femme.

- Bars toi, lui ordonna son assaillant.

Malgré l'agressivité de l'agresseur, il s'avança vers celui-ci mais Elisabeth se plaça entre les deux hommes, face à son ex.

-Alexis, tu devrais partir avant d'envenimer la situation. Toi et moi s'est terminé, on a strictement plus rien à se dire, expliqua-t-elle sur un ton haineux.

Sur ces derniers mots, elle poussa son frère à l'intérieur, pénétra dans le hall et referma la porte sur un jeune homme désespéré et mal dans sa peau.