Nouvelles, chansons et poêmes.
Par : PaulAllender
Genre : Réaliste
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 5
St-Sylvestre
Publié le 08/12/10 à 22:27:29 par PaulAllender
Claude était un de ces nombreux SDF, fouillant les poubelles, que l'on pouvait apercevoir quotidiennement sur le Boulevard des Capucines, le décorant de leur inutilité et leur crasse répulsive ; manifestation infâmes et nauséabonde de la pauvreté, comme une matérialisation de la face cachée de Paris. On pouvait aisément lire une profonde tristesse à travers les "yeux", plus comparables à des boulettes de vase lugubres, de ces rebut de la société,qui semblaient appeler à l'aide lorsqu'ils se mouillaient de sanglots acides prêts à les dissoudre en toutes circonstances.
C'était au milieu de cette décadence, de cette déchetterie humaine, qu'il avait eu le privilège de rencontre la perle rare. Rayonnant de sa richesse, de son savoir vivre et de son élégance, il semblait entouré d'une aura de perfection dissipant l'atmosphère putride des lieux, irradiant de son éclat luminescent tous ces miasmes anthropomorphes prêts à lui embrasser les pieds pour quelques centimes.
Son pas sonnait sur le trottoir goudronneux, presque indigne de sa présence. Couvert de son long caban noir, de son écharpe de soie, et de son chapeau haut-de-forme, il semblait narguer les spectres de la pestilence régissant les lieux. Tel l'astre de la bonté illuminant de ses rayons immaculées les pauvres satellites de la misère qui l'entouraient, les âmes peinées gravitaient autour de lui, attiré par son argent. Les bras chargés de sacs, débordants de diverses nourritures luxueuses que l'on réservait pour les fêtes, il déambulait de nuit, en cette soirée de la Saint-Sylvestre.
Il s'arrêta dans sa course qui paraissait pourtant imperturbable, et s'approcha de Claude. Le regardant de haut en bas, il semblait consterné de voir ce pauvre homme, vêtu de haillons déchirés, au visage morne, abandonné à son funeste sort, fouillant les quelques poubelles qu'il avait gagné en se battant avec un autre de ces congénères. Des larges cernes pareilles à des tranchées soulignaient ses yeux écarlates et globuleux, surplombant un imposant nez rouge et une barbe mal rasée, caractéristiques des SDF. En lui adressant la parole, il fut immédiatement frappé par l'odeur méphitique de son haleine, comme si le Léviathan lui même avait rugi, relâchant un nuage de buée corrosive provoqué par le froid, prêt à dissoudre les plus imposants blindages.
-Et bien dîtes moi brave homme, que faîtes vous un soir de fête dans cette tenue à fouiller les poubelles ?
-Oh bin vous savez, pas que j'y puisse grand chose moi, faut bien s'nourir !
Son interlocuteur paraissait outré qu'un tel discours puisse encore se faire entendre à notre époque.
-C'est plus que je ne peux en entendre.
Venez donc passer la soirée dans ma propriété, vous y serez bien mieux !
Le regard de Claude s'illumina instantanément, comme une étoile en pleine explosion.
Il se résigna cependant bien vite en regardant au sol.
-Oh... C'est que. Je peux pas partir comme ça, j'ai une femme, et des enfants...
Son bienfaiteur, sembla hésiter quelques instants, se demandant probablement ce qui se passerait s'il ramenait une famille entière de ces sauvages puants chez lui. Après une légère réflexion, il y consentit.
-Mais ne vous en faîtes pas, amenez votre famille avec vous, ça n'est pas un problème !
Claude, heureux, n'oublia visiblement pas pour autant l'instinct de primate décérébrés qui l'animait. L'oeil sournois, son sourire carnassier auquel il manquaient plusieurs crocs pour compléter cette légion noire-jaune et fétide semblable à une scie rouillée, reflétait la pourriture de son être.
-Bah... C'est que mes p'tiots, ils sont sept, mariés, et pis...ils ont tous des gosses...
L'homme aux bras chargés de victuailles, sembla tomber des nus en entendant cette annonce. Il réfléchit, se frotta la tête, paraissant hésitant. Un conflit intérieur semblait s'être engagé dans son esprit, devant choisir entre la perspective de rassasier des dizaines de personnes, condamnés à fouille ces poubelles douteuses, en ce soir de fête et l'autre. L'autre, qui verrait un véritable raz-de-marée fétide d'immondices vivantes envahir sa demeure en quête de nourriture, désagrégeant tout sur son passage.
-Pas de problèmes je vous dis ! Amenez tous vos amis si vous le désirez, les poubelles s'entassent comme des montagnes chez moi !
C'était au milieu de cette décadence, de cette déchetterie humaine, qu'il avait eu le privilège de rencontre la perle rare. Rayonnant de sa richesse, de son savoir vivre et de son élégance, il semblait entouré d'une aura de perfection dissipant l'atmosphère putride des lieux, irradiant de son éclat luminescent tous ces miasmes anthropomorphes prêts à lui embrasser les pieds pour quelques centimes.
Son pas sonnait sur le trottoir goudronneux, presque indigne de sa présence. Couvert de son long caban noir, de son écharpe de soie, et de son chapeau haut-de-forme, il semblait narguer les spectres de la pestilence régissant les lieux. Tel l'astre de la bonté illuminant de ses rayons immaculées les pauvres satellites de la misère qui l'entouraient, les âmes peinées gravitaient autour de lui, attiré par son argent. Les bras chargés de sacs, débordants de diverses nourritures luxueuses que l'on réservait pour les fêtes, il déambulait de nuit, en cette soirée de la Saint-Sylvestre.
Il s'arrêta dans sa course qui paraissait pourtant imperturbable, et s'approcha de Claude. Le regardant de haut en bas, il semblait consterné de voir ce pauvre homme, vêtu de haillons déchirés, au visage morne, abandonné à son funeste sort, fouillant les quelques poubelles qu'il avait gagné en se battant avec un autre de ces congénères. Des larges cernes pareilles à des tranchées soulignaient ses yeux écarlates et globuleux, surplombant un imposant nez rouge et une barbe mal rasée, caractéristiques des SDF. En lui adressant la parole, il fut immédiatement frappé par l'odeur méphitique de son haleine, comme si le Léviathan lui même avait rugi, relâchant un nuage de buée corrosive provoqué par le froid, prêt à dissoudre les plus imposants blindages.
-Et bien dîtes moi brave homme, que faîtes vous un soir de fête dans cette tenue à fouiller les poubelles ?
-Oh bin vous savez, pas que j'y puisse grand chose moi, faut bien s'nourir !
Son interlocuteur paraissait outré qu'un tel discours puisse encore se faire entendre à notre époque.
-C'est plus que je ne peux en entendre.
Venez donc passer la soirée dans ma propriété, vous y serez bien mieux !
Le regard de Claude s'illumina instantanément, comme une étoile en pleine explosion.
Il se résigna cependant bien vite en regardant au sol.
-Oh... C'est que. Je peux pas partir comme ça, j'ai une femme, et des enfants...
Son bienfaiteur, sembla hésiter quelques instants, se demandant probablement ce qui se passerait s'il ramenait une famille entière de ces sauvages puants chez lui. Après une légère réflexion, il y consentit.
-Mais ne vous en faîtes pas, amenez votre famille avec vous, ça n'est pas un problème !
Claude, heureux, n'oublia visiblement pas pour autant l'instinct de primate décérébrés qui l'animait. L'oeil sournois, son sourire carnassier auquel il manquaient plusieurs crocs pour compléter cette légion noire-jaune et fétide semblable à une scie rouillée, reflétait la pourriture de son être.
-Bah... C'est que mes p'tiots, ils sont sept, mariés, et pis...ils ont tous des gosses...
L'homme aux bras chargés de victuailles, sembla tomber des nus en entendant cette annonce. Il réfléchit, se frotta la tête, paraissant hésitant. Un conflit intérieur semblait s'être engagé dans son esprit, devant choisir entre la perspective de rassasier des dizaines de personnes, condamnés à fouille ces poubelles douteuses, en ce soir de fête et l'autre. L'autre, qui verrait un véritable raz-de-marée fétide d'immondices vivantes envahir sa demeure en quête de nourriture, désagrégeant tout sur son passage.
-Pas de problèmes je vous dis ! Amenez tous vos amis si vous le désirez, les poubelles s'entassent comme des montagnes chez moi !
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