Quand je me suis réveillée... Il n'était plus là... Je ressentis comme un vide au fond de mon ventre. Est-ce que je m'étais trompée...?
Je m'habillais, las. Je me posais plein de questions. Je regardais alentour s'il n'avait pas laissé de mot... rien. J'étais désemparée. Qu'est-ce qu'il s'était passé? Etait-il comme les autres après tout? Il avait eu ma virginité, et maintenant il pouvait partir... J'étais déçu. Triste. Révoltée! Je décidais de descendre dans ma cuisine pour prendre quelque chose à boire. Je sortis de ma chambre, me dirigea vers les escaliers. J'entendais des bruits dans la cuisine. Ça sentait bon. Est-ce que mes parents étaient déjà rentrés? 15h35. Vu l'heure c'était probable, même si je ne les attendais qu'en fin d'aprèm. J'étais vraiment sur les nerfs. Je doutais de tout. Avais-je bien fait? J'allais directement dans la cuisine pour saluer mes parents, d'un pas lourd.
Il était là. Torse nu, dans son jean. Je jubilais!! Il n'était pas partit !!
"- Tu es réveillé mon ange?
Je lui sautais au cou!!
"- Salaud! J'ai eu peur que tu sois parti !!!
- Partit? sans te dire au revoir? Tu me prends pour qui...?
Je rougis un peu d'avoir eu des pensées si basses de lui. Puis je l'embrassais!
"- Bon je sais que c'est plus l'heure, mais je me suis dit qu'on pourrait manger un bout. Alors j'ai préparé quelques trucs avec ce que j'ai trouvé. C'est pas gênant?
- Oh non! C'est une super idée, je meurs de faim!
Je le serrais fort dans mes bras, il me donna un baiser dans les cheveux, sa main autour de ma taille.
Il avait préparé un bon petit plat de pâte en sauce. Simple, mais super bon! Il avait fait confire des oignons, puis avait mis les champignons et les lardons. Tout ça avec une bonne crème, c'était un délice!! En plus qu'il me faisait trop bien l'amour, il savait cuisiner !!! C'était un talent que j'ignorais complètement!
"- Ça te plais mon ange, dit-il vraiment inquiet d'avoir réussi.
- Oishii !! répondis-je avec un soupçon de taquinerie.
- Hein? Ça veut dire quoi?
- Ça veut dire "délicieux" en japonnais.
Il m'avait montré un de ses talents, je devais lui rentre la pareil! Ça me faisait réaliser à quel point nous ignorions plein de choses l'un de l'autre, et qu'il serait vraiment plaisant d'apprendre à nous connaitre vraiment.
Il rigolait de bon cœur.
"- C'est vrai, Julie m'avait parlé de ta passion pour le Japon!
Je lui sourit, puis mangea de bon appétit.
C'était un bon moment, l'air était doux, le soleil entrait depuis la fenêtre arrière dans la cuisine pour éclairer nos assiette. J'étais bien.

Il a sourit longtemps. Nous mangions avec appétit. Puis soudain pris un air grave.
"- Mon ange, il faut qu'on discute de ce qui s'est passé.
- Moui.... c'est à dire?
- Je ... je ... enfin, voila... comment on va faire pour Julie?
Mon ventre se crispa. Je l'avais complètement oubliée. J'étais si bien avec Ben, que j'avais oublié ma Julie. Mais quels étaient mes sentiments pour elle? Comment j'allais gérer mon amour partagé pour Ben? Est-ce que j'allais mener une double relation? Allait-il l'accepter, au moins pour un temps? Est-ce que j'allais devoir rompre? Comment? Est-ce que j'allais lui dire ce qui s'était passé? Avec qui? J'allais lui briser le cœur... Et ensuite, une fois séparer... Est-ce qu'il faudrait quand même cacher ma relation avec Ben?....
L'été était bientôt fini, mon anniversaire approchait et la rentrée des fac serait en Octobre. Heureusement, Julie et moi ne devions pas faire les même cours, mais nous étions toutes les deux à la Fac de Lettres. Comment j'allais gérer tout ça? Toutes ces questions me coupèrent l'appétit, et j'allais me blottir dans les bras de mon amour, lui aussi, embarrassé et triste des choix qui allaient se présenter à nous. Le silence nous entourait. Mais il dit quelque chose qui allait faire pencher la balance de mon cœur.
"- Je veux pas te perdre, Sophie. Je me battrais et j'accepterais tout si c'est pour te garder. J'aime ma sœur, je ne veut pas qu'elle souffre.... Mais toi tu es mon étoile. Je t'aime tellement.
Il avait des sanglot dans la voix. Tiraillé entre sa sœur et moi. Je comprenais que l'enjeu impliquait qu'un d'eux deux, ou que nous trois allions devoir souffrir de ma décision...