Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

La pomme d'Adam


Par : Javier
Genre : Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1 : Season Premiere


Publié le 26/07/2012 à 00:57:37 par Javier

Season Premiere : Pilote


Je me complais dans ma médiocrité. Voila 8 mois que ma dernière année de collège a commencé, la dernière ligne droite se profilant enfin. 21 avril. 4h AM. Les cours reprennent dans quelques heures. Et au lieu de profiter de quelques heures de sommeil afin d'être plus alerte pour éviter les sarcasmes de ma classe de rustre, je préférai rester prostré dans mon lit, en position foetal avec mon smartphone. Je déambulai sur des forums de discussions, et mes glandes sudoripares produisaient un taux de sueur important, attestant de mon étouffement actuel, mais pas moyen de l'éviter. Partageant une chambre exiguë avec mes deux soeurs et ma mère, sortir de ma couette alerterait instantanément ma génitrice au sommeil bien leger de part la lumière produite par mon engin, puis par le son strident que produirait mon vieux sommier.

Moi c'est Adam. Et je suis un perdant. Je vis dans un quartier minable ou l'indigence est de mise pour la majorité des habitants. J'évite de sortir un maximum pour éviter d'être victime de la hausse du taux de criminalité de la région, à part lorsque je suis contraint d'aller acheter de quoi assurer notre survie à la seul ligne de grande distribution du coin qui se trouve à vingt minutes de marche à pied de chez moi. Malgré mon apparence juvénile et ma modeste carrure, jamais un seul délinquant n'a tenté de me prouver sa virilité tant ma tenue vestimentaire lui paraissait à lui-même modeste.

Mais je n'ai pas besoin de cela pour briller, je ne suis pas fait de la même matière que tout les déchets de mon lieu de naissance. Les faibles revenus de ma mère ne m'ont permis que de m'habiller très sobrement, mais j'ai toujours eu de bons échos auprès de la gente féminine. Car si je devais creuser pour me trouver un détail avantageux, ce serait mon physique, malgré ma carrure lâche, mes habits mal taillés et mon teint blafard. Un atout dont je n'ai jamais pris conscience et qui m'a toujours attiré des ennuis. C'est ce seul maigre atout qui aura suffit à mes camarades de classe pour trouver prétexte à m'humilier tout au long de ma scolarité. En primaire, l'enfant moyen restait plutôt simple dans sa démarche, de simples critiques - acerbes néanmoins - sur ma marginalité. Mais avec ma progressive métamorphose pubertaire, et malgré mon lynchage quotidien, j'ai tout de même attiré malgré moi quelques filles somme toute très matérialiste. C'en fut trop pour mes "amis", qui ont jugé que je méritais une bonne correction et une vie des plus dures. La jalousie engendre le mal comme on dit...

En bref, je ne suis qu'un pauvre adolescent se morfondant et restant seul, encaissant coups et railleries à son collège ZEP le jour, et l'insalubrité d'un logis exécrable la nuit. Mais je ne m'en plains pas : Ce n'est pas de la faute de ma mère qui fait ce qu'elle peut. Malgré ses diplômes de medecin, le fait qu'il soit obtenu en dehors de la france les a néanmoins rendu caduque, ce qui fait qu'elle doit subvenir aux besoins de trois enfants avec comme seule aide un salaire d'infirmière et quelques maigres aides sociales.
Le seul espoir comme le dit ma chère mère, est d'effectuer de brillantes études afin de sortir de notre trou et faire notre place au soleil. Mes soeurs, encore en primaires, s'en sortent bien. Moi, malgré des débuts prometteurs, j'ai totalement lâché prise tant ma vision de la vie est devenu péssimiste. A quoi bon s'y mettre ? me disais-je, pourquoi me donner tant de mal avec ce que je subis au quotidien ? Ne suis-je pas bien ici, avec mes amis virtuels, en faisant la satire des gens normés ? Mais je n'avais pas le choix. Pour et seulement pour ma mère, je m'étais reveillé de ma turpitude habituelle, et avait fait une dernière année de collège correcte, malgré un fort absentéisme et un travail personnel approchant le néant. Je ne me fais pas d'illusion sur le niveau de l'enseignement national. Mais je ne suis pas comme les autres. J'ai une ambition hors du commun. Et j'étais prêt à tirer le meilleur de moi-même pour m'en sortir.

Les études était le seul espoir pour s'en sortir ? Un autre espoir vint éclairer ma morne vie quelques temps après cela.


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