Notre pire ennemi, c'est nous-même. J'en suis arrivé à cette conclusion bien rapidement. Je m'efforce à garder un équilibre mental stable alors que je pourrais péter les plombs à tout moment, une véritable bombe à retardement. Je ne suis même pas en mesure de dire si les doppels sont bien là... ou si je suis juste taré.

Pourtant, je dois vivre avec, maintenant plus que jamais. Alors, oui, à l'échelle planétaire mes problèmes sont moindres, mais je ne peux pas les taire. Ces... choses, réelles ou pas, sont une partie de moi. Ma part d'ombre assumée. Que je mets pour l'instant de côté, m'efforçant de l'ignorer. De façon permanente.

Aujourd'hui, cela fait trois jours que j'ai quitté mon enfer. Je ne suis plus retourné au café depuis que j'ai appris pour Gwen. Après tout, je ne continuais à y aller que pour elle. Pour ses yeux, d'un vert éclatant, et son regard si attendrissant. A présent, ce café est aussi vide que mon cœur. La joie qui me transcendait à ma sortie s'était bien diminuée. Alors, oui, je suis content de pouvoir revivre. Mais je suis un éternel défaitiste, et je ne peux m'empêcher de me dire que de toute façon ma vie est déjà foutue. Et j'en viens à me dire que si Tom ne m'avait pas tendu la main, avant hier... je me serais probablement suicidé. Pourquoi ? Alors que je semblais si heureux de sortir ? Simplement parce qu'ici, je ne suis rien. S'il n'avait pas été là, personne ne m'aurait accueilli, et j'aurai été complètement seul, inexistant, et pas important du tout. Sans aucun but à accomplir. Car, c'est ce but, ce besoin de toujours s'améliorer, d'accomplir des actes, de réussir, ce besoin qui nous suit tout le long de notre vie, telle est la chose qui nous maintient en vie. Et actuellement, je n'ai pas de but. Ou, du moins, une multitude, mes ceux-ci sont bien flous désormais. Et c'est là toute la beauté et le challenge que j'ai décidé de relever. Je vais remonter la pente à partir de rien.

Et si jamais tout foire, si je ne fais que chuter vers le bas... alors mon côté sombre prendra le contrôle.