<h1>Noelfic</h1>

Mighty Kate


Par : Magnificent

Genre : Réaliste

Status : Terminée

Note :


Chapitre 1

Publié le 13/06/12 à 23:36:54 par Magnificent

Mon amour,

A la lecture de cette lettre, tu ne devras te dire qu'une seule chose. Je suis mort. Ce que tu lis en ce moment, je l'ai écrit, le 18 Décembre 1944 lors d'une belle matinée de printemps. Je ne sais pas quand elle arrivera à Los Angeles, j'espère qu'elle arrivera plus tard que la lettre posthume de l'armée. Ne pense pas que j'ai écrit cette lettre dans l'intention de me suicider, non c'est juste le ressentiment d'un pilote de chasse. Ici en Angleterre il pleut beaucoup, et je n’ai jamais senti la mort arriver, jusqu'à aujourd'hui, une belle journée surveillé par un magnifique soleil me rappelant ton éclatant visage, qui m'avait tellement plu lors de notre première rencontre.

Te souviens-tu du 18 Décembre 1943 ? Notre dernier diner, notre dernière valse, notre dernier regard, notre dernier baiser, et surtout ton dernier anniversaire passé auprès de moi, avant d'être arraché par mon ordre de mobilisation ? Je me souviens d'ailleurs, c'était vers 16 heures 30. Mon heure et venue Kate. Les boches auront ma peau. Les équipages de bombardiers nous le disaient souvent : "Y a un jour, ou vous n’aurez pas envie de vous assurer que le soleil brille la haut, et si ce jour arrive, alors vous allez mourir." Ce que j'essaie de te dire Kate, c'est que j'ai vu plusieurs de ces jeunes gars mourir et exploser dans de terrifiantes boules de flammes. Certains étaient mes amis, d'autres étaient des rivaux, mais au final, voir un avion ami percuter la planète c'étaient tous les jours un choc que nous devions surmonter. Dans quatre heures, je décollerais pour ma dix-neuvième mission de combat au-dessus de la France. Pour le moment, c'est la guerre, et j'essaie d'oublier que j'ai brisés une vingtaine de familles allemandes depuis que je suis ici. C'est une satisfaction pour le moment, mais lorsque la guerre se terminera, je ne serais peut-être pas si joyeux d'avoir commis ces meurtres.

Pourtant la guerre n'a pas que ces désavantages, elle m'a forgée un caractère impassible dans les airs, et fêtard une fois au sol. Pourquoi fêtard ? Ah ! Tous ces gens de près ou de loin, ce n'est même plus des amis, ce sont des frères. Tout le monde a envie d'en découdre pour affronter l'ennemi, tout le monde drague les infirmières, et inversement. Ne crois pas que je t'ai trompée ! Je sais que tu es en train de sourire à ce moment-là, et j'aimerais que tu souries toujours ! Disons que l'esprit de camaraderie qui règne ici est comparable à un lycée. Y a les gentils, et y a les sales gosses. Moi je suis un sale gosse… Enfin d'après le colonel. Il a dit que c'était une attitude inadmissible pour un Capitaine, parce qu'avec deux autres lascars, on a mis des pétards d'exercices sous sa chaise ! Tu l'aurais vu tomber, tu serais pliée en deux. J'ai pourtant trente ans, et je m'amuse comme un gamin. J'essaie de te faire garder le sourire même si la lecture de cette lettre est surement pénible.

Une chose que tu dois savoir, je ne t'oublierais jamais, même dans l'au-delà, j'ai baptisé mon avion, le "Mighty Kate", en ton honneur. Puissante comme ton charme, mais aussi comme le moteur de l'avion, peut-être même plus ! Ah, je t'ai encore fais sourire je crois ! Toujours est-il que je t'aime, tu es la personne la plus importante à mes yeux, j'aurai aimé qu'on ait des enfants ensemble, j'aurai aimé te regarder une dernière fois, j'aurai aimé t'embrasser, danser, te prendre dans mes bras et sentir ton doux parfum, j'aurai aimé t'emmener dans les plus beaux pays du monde, mais ce foutu monde est ravagé par la guerre. Katherine Miller, j'aurais aimé que tu deviennes Miss Katherine Woods et vivre dans un monde ou la guerre n'existerait pas.

Je t'aime plus que tout au monde.
Charlie Woods, ton défunt petit ami.

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