L'Echiquier de Papier
Par : Roi_des_aulnes
Genre : Réaliste
Status : Terminée
Note :
Chapitre 7
Journal Noir ascendant Vert, p 432
Publié le 11/03/12 à 02:06:19 par Roi_des_aulnes
« 30 septembre 2008
Si il y a bien un consensus dans l'ensemble et la totalité de mon ½uvre, quelque chose de défini, de certains, une seule inclinaison et une seule valeur morale, ce serait sans doute que je dorme un peu plus.
Pardon pour ce trait d'humour, mais il m'a fallut plusieurs minutes de recherches quand tout à l'heure j'ai pris le journal brun ascendant clair. J'avais des incertitudes quant à son projet, et il a fallut que je me rafraîchisse la mémoire, ce que je ne fais jamais. Je tiens, d'après les comptes de hier, quarante et un. Heureusement, je n'écris pas dans chacun d'entre eux tout les jours. L'écriture de certains, notamment celui-ci, est limité à l?exécution d'un certain nombre de conditions. Malgré tout, je commence à avoir un certain nombre de difficultés, qui sont assez temporellement circonscrite (il s'agit simplement du moment où je me met à écrire, et donc où je suis encore dans la pensée et pas encore dans le récit), et qui sont du sans doute aux résistances qu'applique un esprit humain à de telles réflexions. Je fais pourtant ce qu'il faut pour limiter l'explosion démographique des journaux, mais je ne peux guère me dérober au logos, ni prendre le risque d'effacer une seule piste qui pourrait être une impasse, mais aussi le moyen ultime et fondateur de retourner à l'unité originelle. Répétons encore une fois la longue histoire de ce qui s'est déroulé depuis un an, pour mieux avoir les éléments en tête.
La riposte du journal blanc aux variations du livre noir à fait répondre aux quatorze variations originelles la composition d'une architecture à douze membres, plus huit journaux pions qui servent de filet de sécurité. C'était dans la logique même du journal blanc de se composer d'une façon purement hiérarchique et autoritaire : dans un sens, le clair se comporte comme si il était, encore aujourd'hui, le point ultime qui dirige et alloue les compétences aux autres journaux. Néanmoins, la prééminence de la lutte contre le journal noir et ses ersatzs a aussi énormément mis en avant Bleu, qui peu à peu a consacré l'unité comme objectif nécessaire et exclusif. Cet univers structuré est encore tenu pas une dyarchie, mais je sais que un jour où l'autre, l'univers blanc sera répliqué en un univers bleu.
Le camp noir est structuré différemment. Ou plutôt, disons qu'il n'existe plus en temps que tel. Parce qu'à cause de la nature profonde et vivace du journal noir, il ne pouvait pas y avoir d'autorité, pas de calcul. Nous sommes fondés non pas sur la croyance d'un idéal et d'un monde clair, mais au contraire sur la célébration profonde de notre identité multiple. Fondée dans le moment initiatique de décembre, quand, dans les larmes et la haine de l'injustice profonde de l'univers, j'ai réalisé ce que j'étais, cette base ne peut se contenter d'une tête, mais doit au contraire se fragmenter dans une multiplicité de grilles de lecture. Quatorze sont nées de ce moment unique. Quatre sont mortes assez vite, parce que leur vie n'était pas assez définie. Pour les autres, leur personnalité s'est peu à peu fondée. Il n'y a pas de résumé à en faire, comme on pourrait en faire pour les personnalités de papiers que Blanc a fait naître dans des objectifs uniques. Les grilles de lectures se sont naturellement développées et ont mimées des changements psychologiques qui se dérouleraient sur quelques mois. Ce n'était pas complexe à mettre en ½uvre, mais les mêmes mouvements ont provoqués des réactions différentes. Certaines personnalités sont devenus des monstres bizarres et complexes, qui n'avait plus rien à voir avec l'homme tel qu'il est défini. Deux se sont rapprochées, au point que les textes de ma vie sont semblables et ne diffèrent que de quelques mots. Surtout, elles ont naturellement, comme les autres, voulues s'étendre. Quand des grilles de lectures deviennent des façons de voir le monde, elles veulent synthétiser d'avantage et créer des solutions, des stratégies, des éléments : elles ne voulaient être simplement des yeux, mais aussi des bras. Et chacun veut bâtir un univers.
Des dix qui ont survécu à cet expérience, cinq sont déjà entrés dans cette phase. Les personnalités jumelles dont j'ai raconté la fusion ci-dessus ont crée un journal pour comprendre leurs différences et analyser leurs vues, pour tenter de former une alliance et agir sur le monde. Un troisième s'est divisé en dix sentiments distincts, la colère l'amour le bonheur l'espoir la tristesse l'orgueil la nostalgie la haine de soi la haine des autres la haine de l'univers entier, et il sépare les événements vécus dans ces cases prédéterminées pour atteindre la sensation pure, la réaction ultime à l'univers. Un quatrième a lui adopté une architecture parfaitement circulaire, en forme de boucle à cinq étapes : le premier journal récupère l'information issue de l'univers, le second analyse la perception du premier, et ainsi du troisième au cinquième, et à l'infini encore quand le premier ajoute aux mouvements du monde des pensées digérées pendant cinq jours.
Le dernier journal est celui-ci : l'amour de la complexité. Au départ, cet écrit était ma perception de la lente fascination de l'écrit. La beauté des pages qui se tournent, et la lente levée du colosse qui dormait dans mon âme. Et puis peu à eu ici aussi l'encre a tissé des bras et des yeux, et j'ai du couper, très vite, les deux stylos qui créaient ma silhouette. Un univers blanc et un univers noir.
Voici la situation. Rien de nouveau aujourd'hui, mais il me fallait tout représenter avant de raconter l'avenir. Continuons tout de suite.
[..] "
Si il y a bien un consensus dans l'ensemble et la totalité de mon ½uvre, quelque chose de défini, de certains, une seule inclinaison et une seule valeur morale, ce serait sans doute que je dorme un peu plus.
Pardon pour ce trait d'humour, mais il m'a fallut plusieurs minutes de recherches quand tout à l'heure j'ai pris le journal brun ascendant clair. J'avais des incertitudes quant à son projet, et il a fallut que je me rafraîchisse la mémoire, ce que je ne fais jamais. Je tiens, d'après les comptes de hier, quarante et un. Heureusement, je n'écris pas dans chacun d'entre eux tout les jours. L'écriture de certains, notamment celui-ci, est limité à l?exécution d'un certain nombre de conditions. Malgré tout, je commence à avoir un certain nombre de difficultés, qui sont assez temporellement circonscrite (il s'agit simplement du moment où je me met à écrire, et donc où je suis encore dans la pensée et pas encore dans le récit), et qui sont du sans doute aux résistances qu'applique un esprit humain à de telles réflexions. Je fais pourtant ce qu'il faut pour limiter l'explosion démographique des journaux, mais je ne peux guère me dérober au logos, ni prendre le risque d'effacer une seule piste qui pourrait être une impasse, mais aussi le moyen ultime et fondateur de retourner à l'unité originelle. Répétons encore une fois la longue histoire de ce qui s'est déroulé depuis un an, pour mieux avoir les éléments en tête.
La riposte du journal blanc aux variations du livre noir à fait répondre aux quatorze variations originelles la composition d'une architecture à douze membres, plus huit journaux pions qui servent de filet de sécurité. C'était dans la logique même du journal blanc de se composer d'une façon purement hiérarchique et autoritaire : dans un sens, le clair se comporte comme si il était, encore aujourd'hui, le point ultime qui dirige et alloue les compétences aux autres journaux. Néanmoins, la prééminence de la lutte contre le journal noir et ses ersatzs a aussi énormément mis en avant Bleu, qui peu à peu a consacré l'unité comme objectif nécessaire et exclusif. Cet univers structuré est encore tenu pas une dyarchie, mais je sais que un jour où l'autre, l'univers blanc sera répliqué en un univers bleu.
Le camp noir est structuré différemment. Ou plutôt, disons qu'il n'existe plus en temps que tel. Parce qu'à cause de la nature profonde et vivace du journal noir, il ne pouvait pas y avoir d'autorité, pas de calcul. Nous sommes fondés non pas sur la croyance d'un idéal et d'un monde clair, mais au contraire sur la célébration profonde de notre identité multiple. Fondée dans le moment initiatique de décembre, quand, dans les larmes et la haine de l'injustice profonde de l'univers, j'ai réalisé ce que j'étais, cette base ne peut se contenter d'une tête, mais doit au contraire se fragmenter dans une multiplicité de grilles de lecture. Quatorze sont nées de ce moment unique. Quatre sont mortes assez vite, parce que leur vie n'était pas assez définie. Pour les autres, leur personnalité s'est peu à peu fondée. Il n'y a pas de résumé à en faire, comme on pourrait en faire pour les personnalités de papiers que Blanc a fait naître dans des objectifs uniques. Les grilles de lectures se sont naturellement développées et ont mimées des changements psychologiques qui se dérouleraient sur quelques mois. Ce n'était pas complexe à mettre en ½uvre, mais les mêmes mouvements ont provoqués des réactions différentes. Certaines personnalités sont devenus des monstres bizarres et complexes, qui n'avait plus rien à voir avec l'homme tel qu'il est défini. Deux se sont rapprochées, au point que les textes de ma vie sont semblables et ne diffèrent que de quelques mots. Surtout, elles ont naturellement, comme les autres, voulues s'étendre. Quand des grilles de lectures deviennent des façons de voir le monde, elles veulent synthétiser d'avantage et créer des solutions, des stratégies, des éléments : elles ne voulaient être simplement des yeux, mais aussi des bras. Et chacun veut bâtir un univers.
Des dix qui ont survécu à cet expérience, cinq sont déjà entrés dans cette phase. Les personnalités jumelles dont j'ai raconté la fusion ci-dessus ont crée un journal pour comprendre leurs différences et analyser leurs vues, pour tenter de former une alliance et agir sur le monde. Un troisième s'est divisé en dix sentiments distincts, la colère l'amour le bonheur l'espoir la tristesse l'orgueil la nostalgie la haine de soi la haine des autres la haine de l'univers entier, et il sépare les événements vécus dans ces cases prédéterminées pour atteindre la sensation pure, la réaction ultime à l'univers. Un quatrième a lui adopté une architecture parfaitement circulaire, en forme de boucle à cinq étapes : le premier journal récupère l'information issue de l'univers, le second analyse la perception du premier, et ainsi du troisième au cinquième, et à l'infini encore quand le premier ajoute aux mouvements du monde des pensées digérées pendant cinq jours.
Le dernier journal est celui-ci : l'amour de la complexité. Au départ, cet écrit était ma perception de la lente fascination de l'écrit. La beauté des pages qui se tournent, et la lente levée du colosse qui dormait dans mon âme. Et puis peu à eu ici aussi l'encre a tissé des bras et des yeux, et j'ai du couper, très vite, les deux stylos qui créaient ma silhouette. Un univers blanc et un univers noir.
Voici la situation. Rien de nouveau aujourd'hui, mais il me fallait tout représenter avant de raconter l'avenir. Continuons tout de suite.
[..] "
Vous devez être connecté pour poster un commentaire