Novels Dynamic
Par : MassiveDynamic
Genre : Sentimental , Réaliste
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 4
Pêle-Mêle
Publié le 03/11/10 à 16:45:32 par MassiveDynamic
hs : Les nombreuses répétitions sont généralement volontaires, libre à vous de ne pas aimer. Beaucoup risquent de détester, voilà ce que donne un texte écrit à la cambrousse avec la roue de la fortune en fond sonore
"Tuez-le. Il a échoué. "
Sentence proclamée. A l'heure où des millions de personnes se lèvent pour vivre leur vie, celle de quelques autres personnes, comme la mienne, s'achève ici. Mais tout le monde s'en fout. Avouons-le. Tant que monsieur tout le monde vit sa petite vie tranquille, qu'il croit extraordinaire, alors qu'elle est plus que morose, ouvertement chiante, il n'a pas besoin de se soucier du monde qui l'entoure. Et ce monsieur tout le monde, ça a aussi été moi. Ou peut-être étais-je le seul à avoir vécu de la sorte ? Une vie répétitive, ennuyante, avec des personnes qui n'en valaient pas le prix ? Je ne sais plus vraiment. Les quelques amis que j'ai pris la peine de connaître se complaisaient dans leur petite vie sans histoire, et, pourtant, je ne comprends pas. Je ne comprends plus. Enfant, tout le monde a des rêves. Du moins, la plupart, ceux qui ont la chance de ne pas perdre leur innocence. Car je ne suis pas idiot, malgré mon enfance et adolescente classique, si ce n'est déprimante, j'ai pu ouvrir les yeux sur ma condition. Oui, je vivais modestement, parfois en dessous de mes moyens. Et c'est aussi vrai que même si mes parents étaient absents au point où j'aurais largement pu me faire émancipé, j'avais au moins un toit où dormir chaque soir, j'ai su m'éduquer, j'ai pu apprendre, comprendre, élargir mes horizons, enrichir mes connaissances. J'ai pu vivre, tout simplement, de façon modérée. Et je sais que des millions de personnes, naissant aux mauvais endroits sur cette terre mourrante, viennent au monde avec un couteau sous la gorge, une épée de damocles plantée dans le dos, et les plus chanceux d'entre eux meurent dans le meilleur des cas très jeune pour ne pas vivre le calvaire de leurs ainés.
Nous vivons tous, certes, mais pas de la même façon. Certains ne connaissent que la misère tandis que d'autres cotoient le luxe parfois à outrance, au point de ne plus jouir des plaisirs les plus simples de la vie. D'autres se découvrent des talents inexistants et persistent dans un terrain qui ne leur est pas destiné. Mais il y a aussi ceux qui, parfois, n'ont aucun but. Ceux qui, finalement, n'ont pas goût en l'existance et y préfèrent le repos éternel. Les suicidaires. Mon frère l'était. Il aura réussi à accomplir sa volonté jusqu'au bout, au détriment de la mienne. Je n'ai jamais compris son acte. Même maintenant, un pistolet sur la tempe, je continue de m'interroger. Il était suicidaire, oui, mais de quelle caste était-il ? Un altruiste ? Un philanthrope ? Un misanthrope ? Qui était-il, au fond ? Avouons-le, même au sein d'une famille, les inégalités sont nombreuses. Il y a la famille soudée, où la complicité est prédominante, les relations belles, respirant l'amour, la joie. Il y a la famille normale, où l'amour est tout aussi présent, mais la complicité réduite à l'unique tuteur, souvent le frère ou la soeur. Soyons honnêtes, je pourrais continuer comme ça des années durant, jamais on ne retrouvera une combinaison à l'identique. Chaque individu est unique. Chaque individu représente un grand potentiel, qu'il lui est libre d'exploiter. Mais, bien souvent, ce potentiel est gâché, enfermé et oublié au fin fond du cerveau. Pourquoi ? La peur de se démarquer ? La honte de s'afficher ? La peur de l'échec ? Que se passe-t-il dans leurs têtes ? Que se passe-t-il dans vos têtes ? J'aurais aimé en encourager plus d'un, mais même moi, ayant toute ma vie prôné les valeurs uniques de l'individu, je n'ai, en fin de compte, pas fait grand chose de ma vie. Je prendrais pour excuse que j'avais des projets, mais que, à cause du canon sur ma tête, ce contre temps risque de m'être très problématique. Trop, à dire vrai.
Qu'est-ce qui vous pousse à être là ? Pourquoi ici ? Maintenant ? Dans cette maison ou cet appartement en particulier ? Peut-être que cela découle d'une relation familiale tumultueuse, ou bien de votre propre décision, ou encore d'une suite d'évènements indépendants de votre volonté.
Se réveiller en pleine nuit. Se réjouir du temps qu'il reste à quérir les bras de Morphée. Se réveiller, avec difficulté, déjeuner quand le temps le permet, une douche, bien souvent, sauf si elle est prise avant de dormir, s'habiller, partir pour travailler, que ça soit un lieu d'enseignement comme justement un lieu de travail, passer la journée à vagabonder dans son esprit, manger, recommencer à bosser, rentrer, se défouler la tête sur une quelconque activité pour évacuer le stress, manger, bosser chez soi pour les travaux de la semaine, puis dormir. Et reprendre au début du paragraphe. Encore, et encore, et encore. Alors oui, la manoeuvre est ponctuée de rencontres, sorties, activités diverses, mais le fond reste le même. Il ne change jamais, pour la plupart des gens. C'était le cycle de mon adolescence, mais chaque personne y verra des similitudes, chaque personne normale, du moins.
Je me plaignais souvent étant enfant. Je vivais bien, j'avais une famille, des amis. Aussi ennuyeuse que pouvait être ma vie, au moins, je ne la risquais pas chaque jour. J'avais la chance d'être né dans un pays où régnait l'ordre. Seulement voilà, je rêvais un peu trop. Je me souviens de mon trajet en bus. Les matinés ensoleillées. Le même controleur sympathique qui, à force, ne me demandait plus ma carte. Cette fenêtre au fond du bus, à l'avant dernière rangée, mon siège aux couleurs douteuses m'attendait tous les matins. Je me souviens qu'il était déchiré sur le côté gauche. Mais je me souviens surtout de ces forêts de pins. Ces champs à perte de vue. Et, ça peut sembler cliché dit comme ça, mais ce soleil éblouissant, balayant les champs, l'herbe virevoltant au rythme du vent qui les faisait aller dans un même sens, cette joie qui m'envahissait à chaque fois que ce spectacle se dressait devant moi, quelque soit la saison, le soleil à remplacer par la neige ou la pluie selon le cas. Je me rendais compte de la définition du mot beauté.
Mais finalement, en reculant encore un peu, en plongeant dans mes souvenirs non sans un brin de nostalgie, je me rends compte qu'au fond, ce qui manquait à ma vie, dès mon adolescence, et plus que jamais maintenant, c'est mon insouciance d'autrefois. Vivre le moment de la plus belle des façons sans penser à demain. Sans penser à ces putains de responsabilités qui me pourissent. Juste vivre sans rendre compte à qui que ce soit.
Impossible. Je le sais bien, sinon je ne serai pas là, dans ce putain de hangar, sur le point d'être abattu comme on égorgerait un porc à l'abattoir.
Vous ne serez jamais libre de vos chaînes. Votre liberté est illusoire. N'espérez pas monts et merveilles, car l'espoir ne fait pas vivre, l'espoir détruit, anéantit, il mène le plus ambitieux des hommes aux portes de l'enfer. Non, vous ne serez pas un héros. Vous ne serez d'ailleurs pas grand chose, même si vous en avez conscience. Et c'est ça, le plus triste. En être conscient, mais ne rien pouvoir y faire. Chienne de vie, oui, et pourtant. Vous savez tout cela, et vous avez déjà appris à vivre votre vie. Car mine de rien, elle est belle. Belle, oui, car vous pouvez en faire ce que vous voulez. Vous n'êtes pas libre, mais tout ce qui fait de vous un humain vous donne accès à ce libre arbitre. Libre à vous de devenir. Grandir. Changer. Et, qui sait, changer le monde ?
Je n'ai plus rien à dire. D'ailleurs, je ne serai bientôt plus capable de penser. La balle est partie, je perds mon sang. Probablement en état de choc, j'arrive plus à assembler mes mots. Merde. Plus rien à dire. J'ai pas choisi la meilleure des routes. Le suicide de mon frère. Ca m'a profondément changé. Défintivement. Certains diront que j'ai rejoins le camp des "méchants". Mais tout ça, c'est abstrait. Je l'ai déjà dit. Chaque individu est motivé par ses propres volontés. Même s'il est souvent influencé, tout acte a une raison. Ou presque. Je ne sais plus vraiment à quel moment j'ai décidé de faire ça. "Terrorisme industriel" qu'ils appellent ça. On ne tue personne. On ne fait de mal à personne. On détruit juste l'économie. Et, parfois, comme à de grosses opérations comme celle d'aujourd'hui, censée mener à l'anéantissement de l'économie, dilapider les inégalités, provoquer un chaos ultime, on ne tolère pas l'erreur. Mes supérieurs n'ont pas toléré mon cuisant échec. Wall Street ne s'effondrera pas ce soir. Par contre, moi...
Mort. Je vais mourir, et à quel prix ? Cela va-t-il changer quoi que ce soit ? Le monde va-t-il mieux se porter ? Ou plus mal ? Non. A l'échelle mondiale, je n'étais rien. C'est triste à dire, mais on est VRAIMENT rien. Du tout. Putain. Je pars nul part. L'absence de vie. Merde. Mon bourreau y a-t-il pensé, à tout ça, en me tirant dessus ? Non. Ca ne l'a pas titillé une seule seconde. Il en avait rien a foutre, il ne me connaissait pas. Mon passé, mes souvenirs, mon vécu. Il y a une histoire, des gens, derrière moi. Je n'ai pas accompli de grandes choses, mais mon emprunte demeurera quand même plus d'une décennie ici bas. Mais ça, on s'en fout, hein ? Ca compte pas. Ca changerait quoi ? Je n'existe plus.
Et tous ces gens qu'on tue en ce moment même, froidement, sans chercher à les comprendre. A les connaître. Putain. Trop tard. Aimer. J'ai oublié d'aimer. Ca aurait pu me changer. J'aurai pu devenir quelqu'un d'autre. Être... différent. Mais c'est trop tard.
Nous étions des animaux. Nous avons évolué, et voilà que l'on régresse. Le retour à l'ordre naturel des choses.
"Tuez-le. Il a échoué. "
Sentence proclamée. A l'heure où des millions de personnes se lèvent pour vivre leur vie, celle de quelques autres personnes, comme la mienne, s'achève ici. Mais tout le monde s'en fout. Avouons-le. Tant que monsieur tout le monde vit sa petite vie tranquille, qu'il croit extraordinaire, alors qu'elle est plus que morose, ouvertement chiante, il n'a pas besoin de se soucier du monde qui l'entoure. Et ce monsieur tout le monde, ça a aussi été moi. Ou peut-être étais-je le seul à avoir vécu de la sorte ? Une vie répétitive, ennuyante, avec des personnes qui n'en valaient pas le prix ? Je ne sais plus vraiment. Les quelques amis que j'ai pris la peine de connaître se complaisaient dans leur petite vie sans histoire, et, pourtant, je ne comprends pas. Je ne comprends plus. Enfant, tout le monde a des rêves. Du moins, la plupart, ceux qui ont la chance de ne pas perdre leur innocence. Car je ne suis pas idiot, malgré mon enfance et adolescente classique, si ce n'est déprimante, j'ai pu ouvrir les yeux sur ma condition. Oui, je vivais modestement, parfois en dessous de mes moyens. Et c'est aussi vrai que même si mes parents étaient absents au point où j'aurais largement pu me faire émancipé, j'avais au moins un toit où dormir chaque soir, j'ai su m'éduquer, j'ai pu apprendre, comprendre, élargir mes horizons, enrichir mes connaissances. J'ai pu vivre, tout simplement, de façon modérée. Et je sais que des millions de personnes, naissant aux mauvais endroits sur cette terre mourrante, viennent au monde avec un couteau sous la gorge, une épée de damocles plantée dans le dos, et les plus chanceux d'entre eux meurent dans le meilleur des cas très jeune pour ne pas vivre le calvaire de leurs ainés.
Nous vivons tous, certes, mais pas de la même façon. Certains ne connaissent que la misère tandis que d'autres cotoient le luxe parfois à outrance, au point de ne plus jouir des plaisirs les plus simples de la vie. D'autres se découvrent des talents inexistants et persistent dans un terrain qui ne leur est pas destiné. Mais il y a aussi ceux qui, parfois, n'ont aucun but. Ceux qui, finalement, n'ont pas goût en l'existance et y préfèrent le repos éternel. Les suicidaires. Mon frère l'était. Il aura réussi à accomplir sa volonté jusqu'au bout, au détriment de la mienne. Je n'ai jamais compris son acte. Même maintenant, un pistolet sur la tempe, je continue de m'interroger. Il était suicidaire, oui, mais de quelle caste était-il ? Un altruiste ? Un philanthrope ? Un misanthrope ? Qui était-il, au fond ? Avouons-le, même au sein d'une famille, les inégalités sont nombreuses. Il y a la famille soudée, où la complicité est prédominante, les relations belles, respirant l'amour, la joie. Il y a la famille normale, où l'amour est tout aussi présent, mais la complicité réduite à l'unique tuteur, souvent le frère ou la soeur. Soyons honnêtes, je pourrais continuer comme ça des années durant, jamais on ne retrouvera une combinaison à l'identique. Chaque individu est unique. Chaque individu représente un grand potentiel, qu'il lui est libre d'exploiter. Mais, bien souvent, ce potentiel est gâché, enfermé et oublié au fin fond du cerveau. Pourquoi ? La peur de se démarquer ? La honte de s'afficher ? La peur de l'échec ? Que se passe-t-il dans leurs têtes ? Que se passe-t-il dans vos têtes ? J'aurais aimé en encourager plus d'un, mais même moi, ayant toute ma vie prôné les valeurs uniques de l'individu, je n'ai, en fin de compte, pas fait grand chose de ma vie. Je prendrais pour excuse que j'avais des projets, mais que, à cause du canon sur ma tête, ce contre temps risque de m'être très problématique. Trop, à dire vrai.
Qu'est-ce qui vous pousse à être là ? Pourquoi ici ? Maintenant ? Dans cette maison ou cet appartement en particulier ? Peut-être que cela découle d'une relation familiale tumultueuse, ou bien de votre propre décision, ou encore d'une suite d'évènements indépendants de votre volonté.
Se réveiller en pleine nuit. Se réjouir du temps qu'il reste à quérir les bras de Morphée. Se réveiller, avec difficulté, déjeuner quand le temps le permet, une douche, bien souvent, sauf si elle est prise avant de dormir, s'habiller, partir pour travailler, que ça soit un lieu d'enseignement comme justement un lieu de travail, passer la journée à vagabonder dans son esprit, manger, recommencer à bosser, rentrer, se défouler la tête sur une quelconque activité pour évacuer le stress, manger, bosser chez soi pour les travaux de la semaine, puis dormir. Et reprendre au début du paragraphe. Encore, et encore, et encore. Alors oui, la manoeuvre est ponctuée de rencontres, sorties, activités diverses, mais le fond reste le même. Il ne change jamais, pour la plupart des gens. C'était le cycle de mon adolescence, mais chaque personne y verra des similitudes, chaque personne normale, du moins.
Je me plaignais souvent étant enfant. Je vivais bien, j'avais une famille, des amis. Aussi ennuyeuse que pouvait être ma vie, au moins, je ne la risquais pas chaque jour. J'avais la chance d'être né dans un pays où régnait l'ordre. Seulement voilà, je rêvais un peu trop. Je me souviens de mon trajet en bus. Les matinés ensoleillées. Le même controleur sympathique qui, à force, ne me demandait plus ma carte. Cette fenêtre au fond du bus, à l'avant dernière rangée, mon siège aux couleurs douteuses m'attendait tous les matins. Je me souviens qu'il était déchiré sur le côté gauche. Mais je me souviens surtout de ces forêts de pins. Ces champs à perte de vue. Et, ça peut sembler cliché dit comme ça, mais ce soleil éblouissant, balayant les champs, l'herbe virevoltant au rythme du vent qui les faisait aller dans un même sens, cette joie qui m'envahissait à chaque fois que ce spectacle se dressait devant moi, quelque soit la saison, le soleil à remplacer par la neige ou la pluie selon le cas. Je me rendais compte de la définition du mot beauté.
Mais finalement, en reculant encore un peu, en plongeant dans mes souvenirs non sans un brin de nostalgie, je me rends compte qu'au fond, ce qui manquait à ma vie, dès mon adolescence, et plus que jamais maintenant, c'est mon insouciance d'autrefois. Vivre le moment de la plus belle des façons sans penser à demain. Sans penser à ces putains de responsabilités qui me pourissent. Juste vivre sans rendre compte à qui que ce soit.
Impossible. Je le sais bien, sinon je ne serai pas là, dans ce putain de hangar, sur le point d'être abattu comme on égorgerait un porc à l'abattoir.
Vous ne serez jamais libre de vos chaînes. Votre liberté est illusoire. N'espérez pas monts et merveilles, car l'espoir ne fait pas vivre, l'espoir détruit, anéantit, il mène le plus ambitieux des hommes aux portes de l'enfer. Non, vous ne serez pas un héros. Vous ne serez d'ailleurs pas grand chose, même si vous en avez conscience. Et c'est ça, le plus triste. En être conscient, mais ne rien pouvoir y faire. Chienne de vie, oui, et pourtant. Vous savez tout cela, et vous avez déjà appris à vivre votre vie. Car mine de rien, elle est belle. Belle, oui, car vous pouvez en faire ce que vous voulez. Vous n'êtes pas libre, mais tout ce qui fait de vous un humain vous donne accès à ce libre arbitre. Libre à vous de devenir. Grandir. Changer. Et, qui sait, changer le monde ?
Je n'ai plus rien à dire. D'ailleurs, je ne serai bientôt plus capable de penser. La balle est partie, je perds mon sang. Probablement en état de choc, j'arrive plus à assembler mes mots. Merde. Plus rien à dire. J'ai pas choisi la meilleure des routes. Le suicide de mon frère. Ca m'a profondément changé. Défintivement. Certains diront que j'ai rejoins le camp des "méchants". Mais tout ça, c'est abstrait. Je l'ai déjà dit. Chaque individu est motivé par ses propres volontés. Même s'il est souvent influencé, tout acte a une raison. Ou presque. Je ne sais plus vraiment à quel moment j'ai décidé de faire ça. "Terrorisme industriel" qu'ils appellent ça. On ne tue personne. On ne fait de mal à personne. On détruit juste l'économie. Et, parfois, comme à de grosses opérations comme celle d'aujourd'hui, censée mener à l'anéantissement de l'économie, dilapider les inégalités, provoquer un chaos ultime, on ne tolère pas l'erreur. Mes supérieurs n'ont pas toléré mon cuisant échec. Wall Street ne s'effondrera pas ce soir. Par contre, moi...
Mort. Je vais mourir, et à quel prix ? Cela va-t-il changer quoi que ce soit ? Le monde va-t-il mieux se porter ? Ou plus mal ? Non. A l'échelle mondiale, je n'étais rien. C'est triste à dire, mais on est VRAIMENT rien. Du tout. Putain. Je pars nul part. L'absence de vie. Merde. Mon bourreau y a-t-il pensé, à tout ça, en me tirant dessus ? Non. Ca ne l'a pas titillé une seule seconde. Il en avait rien a foutre, il ne me connaissait pas. Mon passé, mes souvenirs, mon vécu. Il y a une histoire, des gens, derrière moi. Je n'ai pas accompli de grandes choses, mais mon emprunte demeurera quand même plus d'une décennie ici bas. Mais ça, on s'en fout, hein ? Ca compte pas. Ca changerait quoi ? Je n'existe plus.
Et tous ces gens qu'on tue en ce moment même, froidement, sans chercher à les comprendre. A les connaître. Putain. Trop tard. Aimer. J'ai oublié d'aimer. Ca aurait pu me changer. J'aurai pu devenir quelqu'un d'autre. Être... différent. Mais c'est trop tard.
Nous étions des animaux. Nous avons évolué, et voilà que l'on régresse. Le retour à l'ordre naturel des choses.
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