Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

L'achèvement d'une ère.


Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 60 : Chats et souris.


Publié le 13/04/2012 à 14:13:15 par Spyko

Je fis quelques pas de plus, et ceux-ci furent accueillis par d'autres cliquètements, quelque part sur ma gauche. Le bourdonnement dans mon crâne en profita également pour revenir, même si cette fois, aucun voix n'était là pour l'accompagner et me jeter au sol. Je fermai néanmoins les yeux, soufflai brutalement, et les rouvris. Ce bruit, bien qu'à peine perceptible, était insupportable.
Une tête inhumaine apparut au-dessus d'une des caisses, et un petit cri strident en sortit. Cette apparition aurait été comique dans une autre situation, mais je passai à travers, braquant mon arme vers la créature. Je pressai la détente, mais le nécromorph avait retiré son crâne avant que le tir ne l'atteigne. Je perçus des martèlements de pas dans mon dos, et fit volte-face.
Un autre nécromorph fonçait tête baissée, droit sur moi. Je reculai d'un pas en pointant mon fusil, mais il était déjà trop tard. Le crâne de l'abomination s'enfonça dans mon torse, puis elle releva le cou, me projetant légèrement en l'air. Je m'écrasai durement sur le dos, mais, avant d'avoir puis réagir, les environs étaient déjà vides. Je me relevai avec prudence, guettant le moindre bruit. Un couinement aigu se répercuta dans ce labyrinthe de conteneurs.
Ma vision se brouilla un instant, et je secouai la tête pour essayer de me reprendre. Elle se fit de nouveau plus nette, et une silhouette traversa en trombe l'espace situé à quelques mètres seulement de moi. L'un des projecteurs qui éclairait la zone s'écrasa brutalement à mes pieds, me plongeant dans une semi-obscurité. Je levai les yeux vers le plafond, et constatai sans surprise que certaines piles montaient assez haut.

*Alex...*

Ce n'était qu'un murmure, mais il me sembla infiniment plus bruyant que n'importe quelle créature présente ici. Je reculai et sentis le métal contre mon dos. Des bribes de cette nuit dans la grotte me revinrent, et me rappelèrent qu'à un moment, je m'étais retrouvé acculé de la sorte. Sans grande conviction, je me répétai mentalement que cette fois tout allait changer, puisque j'étais équipé d'un fusil, et non d'un couteau.

*Oui... Mais la dernière fois, il n'y en avait qu'un...*
« Toi, tu la ferme... »

Si les nécromorphs en étaient capables, ils auraient certainement éclatés de rire en m'entendant parler tout seul, mais ces paroles avaient au moins le don de me rassurer, aussi stupides soient-elles. Peut-être l'un d'entre eux capta mes pensées, car je reçus plusieurs couinements stridents en réponse, que j'interprétai comme sa manière de se payer ma poire.
Un grincement métallique stoppa mes pensées sur le champ, et je sentis mon visage se vider de toute expression tandis qu'un frisson me parcourrai, dressant les poils sur mes bras. Le bruit provenait d'au-dessus. Juste au-dessus.
En déglutissant, je levai la tête, et mon regard se riva à celui du nécromorph penché par-dessus le rebord du conteneur. Il plissa légèrement ses yeux jaunâtres en émettant un sifflement des plus désagréables. Sa griffe droite lâcha la caisse et fendit l'air. Je me baissai juste à temps, mais pas assez. Les pointes tranchantes me lacérèrent le dos, formant quatre trainées sanglantes apparaissant au milieu des sillons creusés dans ma combinaison.

*Tu sais que tu n'as pas la moindre chance, pourquoi continuer à te battre?*

Je posai une main au sol, la respiration saccadée. La créature n'était déjà plus là.
Je passai mon bras gauche sur mon dos, et le ramenai devant moi, pour voir qu'il était maculé de sang. Et aucun kit de soin à proximité. Puis l'évidence me sauta aux yeux. Plusieurs de ces conteneurs portaient des étiquettes ''soin'', ce qui me permettrait donc de faire cicatriser cette blessure, mais seulement lorsque je me serais débarrassé de ces créatures. J'ignorais malheureusement leur nombre, et il pourrait tout aussi bien y en avoir deux que cinq.
Je me tournai dans la direction d'un nouveau cri et vit une ombre disparaître. Je perçus un mouvement du coin de l'oeil, et pivotai instantanément. Cette fois ci, la créature n'eut même pas le temps de s'approcher à plus de cinq mètres. Mes tirs la fauchèrent en pleine course, sectionnant l'une de ses jambes fragiles, et elle s'écrasa sur le sol. Je visai un autre bras pendant qu'elle se remettait dans le bon sens, et elle cessa de bouger.
Se congénères poussèrent plusieurs cris de rage, et l'un d'eux sauta sur le conteneur en face de moi, avant de franchir le trou qui séparait deux caisses d'un bond, et de disparaître à nouveau. Je décelai seulement trois autres ''sources'' de rugissements, et en déduisis qu'il restait encore trois de ces monstruosité.
Je fis impasse sur la sensation que procurait le sang coulant le long de ma colonne vertébrale, et décidai de prendre un peu de hauteur afin de les voir venir. J'accrochai mes bras à la caisse la plus proche et m'y hissai, profitant du fait que cette pile était en escalier. Une fois là, je m'apprêtai à monter davantage lorsque mes yeux se posèrent sur l'étiquette mentionnant la présence de minikit. Le couvercle se trouvant tourné vers le haut, je tirai sur le verrou et l'ouvris. J'en retirai plusieurs tubes, et m'en injectai un sans attendre.
Pendant que le soulagement se faisait sentir, j'entrepris de grimper un peu plus. Arrivé sur la deuxième caisse, à environ quatre mètres du sol, ma vision se troubla, et le bourdonnement pris de l'ampleur. Le son augmenta en intensité, et je tombai à genoux, mes mains comprimant mes tempes.

*Ce vaisseau est déjà perdu Alex...*
« Non, il reste... On peut encore les repousser... »
*Ils vont se répandre... Tu n'as qu'à les rejoindre...*

Je tournai la tête, et vis qu'une des créatures sautai dans ma direction. Elle fondit sur moi comme un boulet de canon, et ses griffes plongèrent vers mon torse.
Elle se volatilisa aussi brusquement qu'elle était apparue, et le bourdonnement s'atténua. Je me relevait, exécutai quelques pas vacillants, et commençai à marcher sur une caisse située à la même hauteur que celle où je me trouvais. Quelque chose m'enserra la cheville, et je tombai à plat ventre, la crosse de mon fusil manquant de m'échapper des doigts. Je m'agrippai autant que possible à l'écartement entre deux caisses, et la seule chose qui en résulta fut que j'eus l'impression que la créature m'arrachai la jambe.
Gardant une main fermement accrochée, je pivotai sur le côté et dirigeai mon fusil vers la main griffue qui me tirait. La rafale arracha le membre, et son propriétaire se hissa davantage en criant, avant d'abattre sa deuxième main. Elle fut elle aussi brutalement séparée du reste du corps, une fontaine de sang rouge sombre arrosant les alentours.
Je me relevai doucement, éjectai le chargeur presque vide et le remplaçai. Je repris mon arme en main et m'approchai doucement du bord pour voir le cadavre. Le nécromorph était affalé sur le métal, gisant dans une mare de fluide. Le corps était parcouru de spasmes, mais la bestiole était bel et bien morte. Je me redressai pour recommencer à grimper.
En pivotant, je me retrouvai nez à nez avec l'un d'entre eux. A peine eus-je le temps de prendre conscience qu'il était là, que le nécromorph projeta sa tête en avant en poussant un rugissement, non pas aigu, mais beaucoup plus grave que d'habitude. Mon cœur sembla s'arrêter de battre pendant une seconde, et le monde s'inversa.
Je m'écrasai durement quatre mètre plus bas, et je sentis les plaies sur mon dos se rouvrir. Je venais en plus d'atterrir dans la mare de sang laissée par la créature que je venais d'abattre. Encore sous le choc, je décidai de ne pas rester ici une minute de plus. Je me relevai aussi vite que possible et, ignorant les élancements qui me parcouraient le dos, me mis à courir au milieu des conteneurs.
Les deux bestioles restantes ne perdirent pas de temps pour se lancer à ma poursuite. Je vis que l'une d'elle restait à ma hauteur en sautant de caisses en caisses, et un rugissement prolongé qui s'accentuait m'indiquait que la seconde préférait me talonner sur le sol. Celle qui était derrière moi s'approchait de plus en plus, l'augmentation du bruit atroce qu'elle produisait le montrait.
Je pris un virage, et entendis que les griffes de ses pieds crissaient sur le métal. La porte qui sortait de l'entrepôt n'était plus qu'à quelque mètres. Je m'y précipitai et martelai le panneau de commande. Elle glissa silencieusement et je m'y faufilai, alors que les deux nécromorphs étaient plus proches que jamais. Je n'attendis pas qu'elle soit complètement ouverte pour la refermer.
Dès que l'ouverture fut à nouveau close, je verrouillai le panneau d'un geste sec. Plusieurs chocs métalliques me parvinrent, mais je ne risquais plus rien désormais. Pour le moment. L'ascenseur était juste là, me tendant les bras. Je me laissai glisser le long de la paroi, encore parcouru de tremblements.
C'est à ce moment que le bourdonnement revint. Petit à petit d'abord, puis il se fit plus insistant. Mes pensées se réduisirent à un grand vide, alors que ma vision, elle, se troublait de plus en plus. Je tentai de lutter un instant, puis abandonnai. La présence du fragment était devenue forte, beaucoup plus forte que ces derniers temps. Plus forte encore que dans la salle de bain, plusieurs jours avant.
Trop forte...


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