<h1>Noelfic</h1>

L'achèvement d'une ère.


Par : Spyko

Genre : Action , Science-Fiction

Status : Terminée

Note :


Chapitre 33

En fuite.

Publié le 23/03/12 à 19:40:50 par Spyko

Tous ceux qui avaient des armes les avaient braqué sur nous, car ma rage était parfaitement visible, et que nous restions malgré tout armés. Le chef de la colonie se pencha et attrapa le fragment. Il le regarda quelques instants, puis le glissa dans sa poche. L'air de dire ''C'est tout?'', il me fixa, et nous intima de partir. Mes trois coéquipiers franchirent la porte. Je restai quelques instants de plus, fixant l'homme d'un regard glacial, puis tournai les talons.
Je franchis les portes à mon tour en jetant un dernier coup d'œil derrière moi. Les guetteurs abaissaient leurs armes, apparemment soulagés que j'ai accepté de partir. Les trois autres me regardaient tous d'un air triste. Ils savaient, surtout Matt, que ce renvoi était injustifié, mais cela ne changerait rien. J'avais espéré pouvoir profiter du répit de cette colonie pour chercher un véhicule dans la ville, mais visiblement, il faudrait le faire sans espoir de trouver un lieu sûr pour la nuit.
Le Soleil ne s'était d'ailleurs toujours pas levé, et les environs étaient toujours plongés dans une semi-obscurité. Nous gardions en tête que les nécromorphs semi-humains sortaient principalement la nuit, même s'ils attaquaient parfois le jour, et restâmes prudents.
Je choisis de rester dans les environs du supermarché, et nous trouvâmes la ruelle qui longeait notre ancienne chambre. Le cadavre de la créature gisait toujours sur place, pourrissante. Je risquai un œil à travers la vitre maculée de sang séché. Jessica était assise sur le lit de Carmen et fixait ses pieds, quelques larmes coulant sur ses joues.
Soudain, elle leva la tête, s'apercevant qu'elle était épiée, et dirigea son regard vers la fenêtre. Elle ouvrit de grands yeux, se leva et s'engouffra dans le couloir. Nous allumâmes nos torches pour y voir un peu mieux, et continuâmes de progresser, jusqu'à arriver dans un coin de la ruelle.
Au bout de quelques minutes, une porte s'ouvrit un peu plus loin, et nous entendîmes des pas précipités sur le béton. Je n'eus pas un seul doute sur le propriétaire de ces bruits, et mes pensées se confirmèrent en voyant la jeune femme faire irruption devant nous, un sac sur le dos. Elle vint instantanément se loger dans mes bras, manquant de m'écraser contre le mur.

« Je croyais que tu allais rester avec eux... murmurais-je, le souffle légèrement court. »
« Vous m'aviez promis de m'emmener, alors je viens, pas question que je reste ici. »
« Tu nous crois alors? »
« Je ne sais pas... Je pense que oui, je vois pas pourquoi vous auriez faits ça, tous les deux. »

Je risquai un regard gêné vers les trois autres, mais ils s'étaient apparemment faits à ma relation avec notre nouvelle camarade de voyage. Je fis signe aux autres de s'asseoir, et ils comprirent que nous passerions le reste de la nuit là. La jeune femme resta blottie contre moi, et je sentis même qu'elle avait finie par s'endormir. Les autres firent de même peu à peu, sauf Steph', qui me fit un clin d'œil, m'indiquant qu'elle se chargerait de veiller.
Le sommeil vint petit à petit, jusqu'à ce que mes paupières tombent d'elles-même.

Lorsque la lumière du jour apparut entre les bâtiments, nous nous réveillâmes tous un par un. Stéphanie bâilla discrètement, puis sortit quelques barres de chocolat qu'elle avait dérobé à la va-vite avant notre départ. Nous en prîmes chacun une, puis nous levâmes. Je partis en tête pour m'assurer qu'aucun guetteur n'était dans les parages, puis fis signe aux autres de venir.
La porte du magasin s'ouvrit, et deux hommes en sortirent, fusils à la main. Nous fîmes demi-tour en catastrophe pour nous abriter derrière un pan de mur.

« Tu crois qu'ils sont partis? fit le premier. »
« Surement, lui répondit l'autre. On leur a dit qu'on les tuerait s'ils revenaient, je vois pas pourquoi ils s'attarderaient dans le coin. »
« J'sais pas, ptêt pour nous voler quelques munitions ou de la nourriture. Ca m'étonnes même qu'ils soient pas venus tuer Cédric pendant la nuit, surtout l'autre là, Alex... »
« Exagère pas, il était en rogne, mais pas à ce point... »
« Qu'est-ce que t'en sais, hein? Il va peut-être vouloir se venger. »

Une nouvelle fois, la porte s'ouvrit, et je reconnus la voix du dirigeant.

« Les gars, vous auriez pas vus Jessie? Ses amies l'ont pas trouvées, et personne ne l'a vu depuis cette nuit. »
« Elle a du partir pour les retrouver marmonna l'un des gardes. Me semble qu'elle était pas insensible à l'autre assassin... »
« Possible, concéda Cedric. Si on ne la retrouve pas, alors je pense qu'il faudra annoncer aux autres qu'elle est partie. D'ailleurs, on va emmener le corps de Seb' et le faire brûler, je pense que garder un cadavre ici ne va pas plaire aux autres... »
« Ok, préviens nous quand vous l'emmènerez. »
« Pas de problèmes, restez prudents, on sait pas ce qui peut vous tomber dessus. »

Les deux guetteurs continuèrent leur route, et le chef retourna à l'intérieur. Nous avançâmes prudemment, puis traversâmes la route aussi vite que possible pour rejoindre une autre ruelle. En pivotant pour regarder la porte vitrée du magasin, je vis à travers un jeune garçon qui criait en nous pointant du doigt. Mon sang ne fit qu'un tour, et je pressai les autres de courir.
Quelques appels retentirent dans notre dos, et j'accélérai le pas. Devoir tuer nos poursuivants n'arrangeraient pas nos affaires.

« Essayez de choper un bâtiment ouvert, on va attendre qu'ils passent! »

Je vis Matt, qui était en tête, tourner la tête en tous sens, puis s'arrêter devant une porte. Il força un peu, et la serrure céda. Il rentra, et nous suivîmes tous. Le hall était plongé dans l'obscurité, et nous nous abritâmes dans des coins.

« Baissez vous. Je pense qu'ils vont remarquer que la serrure a été forcée, donc y a des chances qu'ils viennent. »
« Et qu'est-ce qu'on fera? »

La question émanait de Jessica. Je ne pouvais pas risquer une tentative pour assommer le guetteur qui rentrerait, surtout s'ils étaient plusieurs. Je détournai le regard et glissai la main vers mon arme de poing. De tout mon arsenal, c'était elle qui faisait le moins de bruit.

« S'ils rentrent, alors on aura pas vraiment le choix... »
« Alex, réfléchis bien, s'il te plait... »
« J'ai réfléchis Jessie, ils sont là pour nous tuer. On ne peut pas simplement les convaincre de partir... »
« Alex... »
« Chut, ils arrivent. »

En effet, des bruits de pas retentissaient dans la ruelle. Comme je le craignait, certains d'entre eux s'arrêtèrent devant la porte à la serrure forcée, pendant que les autres continuaient. La porte s'ouvrit doucement, et deux fusils apparurent dans l'embrasement. Je laissai le battant s'ouvrir jusqu'à me bloquer entre lui et le mur. Les deux hommes entrèrent prudemment à l'intérieur.
Je pris ma torche dans une main, mon arme dans l'autre, et refermai la porte d'un coup de pied. Les deux guetteurs sursautèrent, et j'allumai le faisceau lumineux. Dès l'instant où je pus voir mes deux cibles, je tirai deux balles pour chacun, et ils s'écroulèrent sur le sol. Je m'immobilisai, attendant de voir si des pas allaient revenir, mais rien.
Je fis signe aux autres, et ils sortirent de leur cachette, pour me suivre à l'extérieur. Jessica était encore sous le choc de ce qui venait de se passer, mais elle comprendrait que je n'avais pas le choix. Nous parcourûmes ainsi plusieurs ruelles, en tentant de rester discrets. Finalement, je décidai de nous arrêter pour nous reposer, à l'abri au milieu de carcasse de véhicules.
Une heure après, un groupe d'homme apparut sur la route. Nous nous baissâmes tous pour rester hors de vue. Ils étaient sept, et je reconnus Cédric parmi eux. Les six autres étaient répartis en binôme de deux, qui portaient chacun l'extrémité d'une sorte de cercueil. J'en déduis que ces boites contenaient Sébastien et les deux guetteurs que j'avais abattu plus tôt.
Ils déposèrent leur fardeau sur la route, et s'accroupirent autour. Chaque cercueil s'embrasa, et les six porteurs formèrent une ligne respectueuse. Le dirigeant, lui était quelques mètres derrière eux. Je vis que son bras glissait dans l'une de ses poches. Sa main en ressortit, puis saisit un pistolet qui pendait à sa ceinture.
L'homme leva l'arme, puis son deuxième bras. Un jet bleu en jaillit, et les six hommes se retrouvèrent aussitôt entourés d'une aura de la même couleur. Il tentèrent de pivoter, mais leurs mouvements étaient considérablement ralentis.
Alors, balle par balle, le chef les tua tous, et les six cadavre s'écrasèrent au sol, devant les cercueils qui continuaient de se consumer. Jessica plaqua une main devant sa bouche et glissa au sol.

« Pourquoi il a fait ça! murmura t-elle, sous le choc. Pourquoi? »
« C'est le fragment..., répondis-je d'une voix faible. J'aurais pas du leur jeter... »
« Remet pas la faute sur toi Alex, tu les avais prévenu du danger que représentait cette pierre, tenta Matt. »
« Peut-être, mais maintenant, il va revenir au supermarché en disant qu'on a abattus les porteurs, et ils vont finir par nous donner la chasse... »
« Raison de plus pour trouver un transport et se tirer d'ici en vitesse, raisonna Carmen. »
« Je les ai tous condamnés... »

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