<h1>Noelfic</h1>

L'achèvement d'une ère.


Par : Spyko

Genre : Action , Science-Fiction

Status : Terminée

Note :


Chapitre 20

Publié le 03/03/12 à 19:36:00 par Spyko

Toutes les indications étaient sous nos yeux. La partie endommagée du bâtiment avait été arrachée pour laisser une place suffisamment volumineuse pour même laisser passer les ailes de notre précédent compagnon de jeux. Pire encore, après avoir mieux observé la structure, je m'aperçus que les déformations du métal s'étendaient vers l'extérieur. Ce qui voulait dire que la créature qui avait fait cela n'avait pas simplement arraché le mur et le toit, mais en était sortie.
Je gardais pour moi ces hypothèses tandis que le camion passait sous l'entrée principale, passant sous quelques débris métalliques. Finalement, le véhicule s'arrêta devant l'un des bâtiments, et nous nous empressâmes de descendre. Cette arrêt n'était pas primordial, mais pouvait s'avérer utile.
Je pris tout mon temps pour ne pas trop forcer sur ma jambe, bien que la douleur eut disparue. Une fois descendu, je passai mon fusil en bandoulière et m'équipai du Méga-PK, plus adapté à des combats dans des lieux fermés, comme justement les bases ou laboratoires. Max m'aida à faire les premiers pas afin de s'assurer que je n'allais pas m'effondrer, puis il me lâcha.

« Pas un chat, fit Matt d'une voix qui laissait passer une pointe de soulagement. Vous êtes sûrs que ça vaut le coup de rester ici? »
« On verra, répondis-je à mi-voix. On va fouiller un peu, peut-être qu'on trouvera des réponses ou des armes... »
« Des réponses? s'étonna Steph'. Pourquoi Alex? »
« Je suis pas sûr, j'ai juste l'impression que le dragon vient d'ici... »
« Si c'est le cas, c'est pas forcément une bonne idée d'y aller, enchaina Carmen avec un regard inquiet vers le bâtiment. »
« Bah, on a vu nous même qu'il n'est plus en état, pas de quoi le craindre. »

Après ce bref débat, nous décidâmes donc d'entrer. Dès que nous franchîmes la porte, nous fûmes choqués par l'état des couloirs. Du sang en recouvrait le sol, et plusieurs empreintes de mains apparaissaient sur les murs ou au niveau de plaque d'aérations retirées. Cependant, aucun cadavre n'était en vue. Bientôt, nous arrivâmes à une impasse. Deux portes s'offraient à nous. Cependant, l'une d'entre elle, équipée d'une vitre, laissait passer une ombre morbide.
La lumière produisait sur le mur opposé l'exacte silhouette d'une personne, ce qui aurait pu être rassurant, si les lampes n'avaient pas également envoyé l'ombre d'une corde qui partait du cou de l'homme. Alors que je m'approchai pour regarder à travers ce hublot, une autre ombre s'ajouta à la première. Elle était en revanche loin d'être humaine. Le trait représentant le corde du pendu fut tranché net, et d'affreux bruits de mastication nous parvinrent à travers le mur.
Mike chuchota tellement bas que je l'entendis à peine par-dessus les déchirements de chair.

« Je propose d'aller à droite... »
« Aucun soucis. Mais ça veut dire qu'il en reste encore dans le coin, prudence... »

Nous empruntâmes donc la porte de droite, qui nous mena dans une sorte de salle d'examens. Un siège trônait au centre de la pièce, une batterie de seringues contenant encore un produit posée sur une table proche. Les sangles censées retenir les bras et jambes du patient avaient été arrachées, et une plaque d'aération manquait au plafond. Sur une autre porte au fond, plusieurs empreintes sanglantes de main avait recouvert le panneau, comme si quelqu'un avait tenté de s'enfuir.
Je m'approchai d'une table, sur laquelle figuraient plusieurs schémas gribouillés à la main. Le premier représentait une sorte de gigantesque masse visqueuse, qui avait été représentée avec un homme à côté en guise d'échelle. Ce petit symbole était d'ailleurs une vingtaine de fois plus petit que le dessin. Le suivant montrait deux de ces tas de chairs géants placés dans une sorte de cage avec un champ de force. Une flèche allait de l'un à l'autre.
Le troisième, lui, avait l'air de montrer la fusion de ces masses, ce qui formait une chose encore plus grosse que les précédentes, au vu de la taille du personnage dessiné à côté. Le dernier était inachevé, mais semblait indiquer la mutation de la masse visqueuse. Je déglutis en prenant conscience que c'était probablement de cette fusion que venait le dragon.

« C'est pas très rassurant dans le coin, vous venez? »

Je tournai la tête vers Carmen, qui avait avancé vers la porte. Mon regard se porta alors sur une sorte de mini-caméra qui volait discrètement dans un coin de la salle. L'objectif se tourna vers moi, puis l'objet parti à toute allure dans le conduit d'aération le plus proche.

« Vous avez vu ça? m'exclamais-je. »
« Vu quoi? »
« Un genre de caméra... On est pas les seuls encore en vie ici... »

Tout en fixant le trou par lequel s'était engouffré l'engin, je suivit les autres dans la salle suivante. Mis à part une rangée de cutter plasma qui semblaient légèrement amplifiés au vu de la lumière rougeâtre qui s'échappait du «canon», cette-dernière était vide. Une nouvelle fois, elle était recouverte de sang, mais aucun corps n'était en vue. Chacun d'entre nous pris une arme, et nous avançâmes vers la prochaine porte.
Le bureau sur lequel nous avions pris les cutters se renversa brusquement sur Matt, qui tomba à la renverse et se retrouva écrasé dessous. Un nécromorph légèrement plus épais que ses semblables se rua sur nous. Il me percuta de plein fouet, et ma jambe à peine guérie ne supporta pas le choc, car je me retrouvai bientôt sur le dos.
Les deux lames qui lui faisaient office de bras fendaient l'air avec une vélocité effarante pour faucher mes quatre coéquipiers encore debout. L'une des filles envoya une décharge de Méga-PK sur la créature, qui fut brutalement repoussée contre le mur. A peine s'était-elle écrasé contre le métal qu'elle s'en servit d'appui pour lancer une nouvelle charge, malgré la partie de crâne qu'elle avait en moins.
Maxime fut plaqué contre le mur, et je vis le bras de la créature prendre de l'élan, avant de plonger vers mon camarade. Une rafale de tir accueillit le mouvement. Le hurlement du nécromorph fut noyé sous celui de notre ami. Le cadavre du monstre tomba en arrière, mais son bras, lui, resta planté dans la main gauche du malheureux. La lame s'était profondément enfoncée dans le mur.
Le jeune homme fit autant d'efforts que possible pour rester debout malgré la douleur fulgurante qu'il devait ressentir, mais des larmes de souffrances lui recouvraient les joues. Mike aida Matt à se dégager du bureau, tandis que les deux s½urs tentaient de retirer l'os tranchant. Chacune de leur tentative était ponctuée d'un gémissement lorsque la lame bougeait dans la plaie, sans en sortir.
Stephanie tentait de le calmer et lui donna un morceau de cuir arraché à sa tenue, afin que le soldat ne se tranche pas la langue d'un coup de dent. Puis Carmen tira avec force sur le pieu, sous les gémissements de souffrance de Maxime, qui se recroquevilla sous la douleur. Mais malgré leur efforts combinés, la lame était si profondément enfoncée dans le mur qu'il était impossible de la retirer.
Il était inutile de se voiler la face. Je ne voyais plus qu'une seule solution.

« Carmen, prépare un kit de soin, l'un des plus puissants. Steph', retient-le. Max... Prépares-toi. »
« Attends, qu'est-ce que tu va faire? »
« Ce qu'il reste à faire... »

Les deux jeunes femmes s'affairèrent aux tâches que je leur avaient assignées. Je me plaçai devant mon coéquipier, dégouté d'avance par ce que j'allais faire.

« Désolé mon vieux, y a plus vraiment de solutions... »

Il me jeta un regard larmoyant, comme s'il devinait mon geste à l'avance. Je pris le cutter plasma que j'avais récupéré, et, d'un geste tremblant, le plaquai sur le poignet de mon ami. Il se débattit furieusement, pendant que les quatre autres arboraient une expression abasourdie. Il n'y avait qu'une seule solution.
Du tir et du hurlement qui suivit, le deuxième fut le plus puissant.

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