<h1>Noelfic</h1>

L'achèvement d'une ère.


Par : Spyko

Genre : Action , Science-Fiction

Status : Terminée

Note :


Chapitre 19

Un nouveau départ.

Publié le 03/03/12 à 19:24:05 par Spyko

« Il y a pas grand chose à dire... On l'a vu tourner dans notre direction pendant que je vous parlait, et il allait tellement vite qu'on a filé directement à la porte. Heureusement, quand on est rentré, il n'y avait aucun nécromorph, mais le dragon s'est posé devant et a commencé à attaquer la colline, surement à coups de griffes, parce que tout le tunnel tremblait comme une feuille. On a essayé de vous appeler, mais impossible d'établir une communication correcte... »
« Et ensuite, il est parti d'un seul coup, acheva Carmen. »
« Ca doit être à ce moment qu'il est venu pour nous traquer nous, pendant qu'on fuyait, affirma Max. »

Je me mis à l'écart pendant qu'il faisait à son tour le récit de notre périple. Je laissai mon regard dériver sur les étendues désertes que nous allions devoir parcourir très prochainement, et je m'arrêtai sur la créature ailée, dont la respiration sifflait affreusement. Si sa peau était recouverte d'une solide carapace, ce n'était visiblement pas le cas des cavités internes, ce qui expliquait les dégâts causés par ma grenade, même sur un monstre de cette taille.
L'aile qui paraissait intacte était en vérité coincée sous l'immense carcasse du nécromorph, et ne devait pas être en meilleur état. La queue, elle, formait des angles cassants, ce qui laissait imaginer qu'elle s'était brisée en plusieurs endroits. La créature était donc probablement perdue, et, même en cas de survie, ne serait pas capable de nous suivre.
Mon coéquipier avait fini de raconter les récents évènements, et emmenaient les deux sœurs et Matt, dans le but de leur montrer qu'ils n'étaient pas partis en ville pour rien. Chacun d'entre eux pris un Méga-PK, et de quoi l'alimenter, puis il se servirent dans la masse de chargeurs et d'explosifs.

« Vous avez faits les courses les garçons, non? Je meurs de faim! »

Je jetai un coup d'œil à Carmen, qui sortit d'elle-même le sac de vivres de la cabine.

« Génial, des conserves, des conserves et... Oh, des conserves! »
« Fais pas la difficile, y a que ça, mais si tu veux y retourner... »
« Nan, je vais faire avec... Qui veux des saucisses? »

Nous fîmes un rapide repas froid afin de calmer un peu nos estomacs, puis les trois qui étaient demeurés à la colline récupérèrent leur affaires et les chargèrent à l'arrière du camion. Nous divisâmes également la nourriture afin que chacun en porte un peu dans son sac, puis Mike, Carmen et Maxime montèrent à l'avant, tandis que j'allais à l'arrière avec Matt et Steph'.

« Allez, pousses toi Max, t'as conduit pour venir jusqu'ici, c'est mon tour. »

A l'avant, Carmen venait d'éjecter le conducteur sur le siège d'à côté, et s'affairait à bien prendre en main les commandes. Le moteur démarra, et le camion entama une marche arrière. Je pivotai vers Stephanie.

« Dis, elle est déchaînée ta sœur d'un seul coup... »
« Oui, répondit-elle en soupirant. Je pense que c'est pour oublier l'épisode Benjamin, c'est la première fois qu'elle est comme ça. »
« J'espère que ça va lui passer rapidement... »

Après avoir reculé, notre pilote dirigea le camion plein Sud. Par l'arrière arraché du véhicule, je pus apercevoir le dragon qui dirigeait son long cou vers nous, en nous fixant de deux yeux rageurs. Il poussa un ultime rugissement, puis sa tête s'affala sur le sol, et il resta à nous regarder sans pouvoir bouger. Petit à petit, la colline et la silhouette de la créature se fondirent dans l'horizon, tout comme les remparts déchiquetés de la ville.
Par la petite portière qui séparait la cabine de l'arrière, Carmen se tourna vers nous, en gardant son volant droit.

« Bon Alex, tu restes sur tes positions, on va au Sud pour trouver le site de construction? »
« Exactement. Si jamais on détecte une base ou une autre ville sur le radar du camion, on y va, pour voir si on peut avoir des infos ou un peu plus de nourriture. »
« Ce joujou fonctionne encore? »
« Ouais, il a une portée de quelques kilomètres, ça devrait suffire. »
« Tu sais qu'on est en aveugle... »
« Oui, mais on a plus vraiment le choix si on veut s'en tirer un jour. Si je me souviens bien du message, ils auront terminés dans une à deux semaines. Ça nous laisse assez de marge. »

Nous roulâmes sur le sol poussiéreux pendant une heure, puis le Soleil descendit petit à petit. Nous devions être à une soixantaine de kilomètres de la ville, mais il nous fallut déjà nous arrêter pour passer la nuit. Il fut décidé que l'on resterait dans le camion, et que deux veilleurs protègeraient les autres à chaque tour de garde.
Je pris le premier, car il était plus simple de rattraper le sommeil perdu au début qu'à la fin de la nuit, et Mike vint avec moi, malgré un mal de crâne qui le diminuait légèrement. Il se passa trois heures sans que je ne descende du toit du camion, où je m'étais assis pour surveiller les alentours. Il devait être autour de minuit. Sentant que mes paupières tombaient peu à peu après la dure journée que nous avions vécus, je descendis de mon perchoir, et allait réveiller les deux sœurs, qui avaient choisis le deuxième tour. Mike s'allongea à la place de Carmen, et nous nous endormîmes rapidement.

*

« Allez, debout les paresseux, fit la voix enjouée de Carmen, il fait jour. »

J'ouvris lentement les paupières et me redressai. Matt et Max, qui avaient pris le dernier tour, avaient l'air de deux zombies. Nous déjeunâmes rapidement, puis, sans attendre, nous nous remîmes en route. Une nouvelle journée commença, mais le camion roulait affreusement lentement en raison du terrain accidenté. Je finis par me demander si je n'aurais pas été plus vite en marchant à côté.
Le radar restait désespérément inactif. Notre transport s'engagea finalement sur un reste de route encore légèrement goudronnée, ce qui augmenta son allure. Je m'approchai un peu de l'arrière afin de regarder les terres désolées.
Un craquement résonna, et une violente secousse souleva le camion. Un impact se forma dans le plancher, et je fus violemment jeté en arrière

Alors que je me redressai, je vis la créature responsable de cette secousse se hisser à l'intérieur du camion. Une décharge de Méga-PK l'envoya s'écraser sur la route, le crâne brisé. Mais avant que nous n'ayons le temps de souffler, ses compagnons étaient déjà là.
Cette espèce de nécromorph ne nous était pas inconnue. A plusieurs reprises, des convois étaient tombés dans une embuscade de ce genre. A la base des chiens qui ont mutés différemment, ces bestioles s'enterraient dans le sol, et, d'après nos scientifiques, étaient capables de tenir des semaines dans cette position à attendre une proie. Leur corps se régénérait continuellement, et cela leur apportait tout ce dont ils avaient besoin pour subsister. Et lorsque quelqu'un passait à proximité, ils brisaient la couche de terre ou de béton qui les recouvraient, et se jetaient sur leur victime.
Ce fut exactement ce qui se produisit. En tout, six créatures similaires brisèrent la route, tantôt sous nos roues, tantôt à côté, et se jetèrent avec acharnement sur le transport. Le sol du camion était parsemé de petits enfoncements, et deux d'entre elles déchiraient le toit de leur griffes puissantes.

« Bon sang, dégagez-les de là! hurla Carmen à l'avant. »

Un troisième nécromorph s'était arrimé à la cabine, et une patte griffue transperça le métal, manquant de faire de même avec la tête de notre conductrice. Les trois dernières créatures se jetaient sur les flancs du véhicule pour tenter de le faire basculer. Cette espèce de monstre n'avait absolument pas besoin de se nourrir. Ils attaquaient pour tuer.
Je vis Mike et Max vider leur chargeur au-dessus d'eux, et la créature qui s'était nichée sur la cabine s'écrasa lourdement sur le sol. De notre côté, les deux qui lacéraient le toit continuaient leur travail, et leurs griffes faisaient de larges sillons dans la tôle. Matt pointa son Méga-PK sur la trappe qui permettait de monter, et tira. La plaque de métal fut éjectée de ses charnière, et elle emporta l'un des chiens avec elle.
Le second profita de cette nouvelle entrée pour tenter de se glisser à l'intérieur en claquant furieusement des mâchoires. Nous prîmes nos armes basiques et vidâmes les chargeurs dans la gueule de la créature, qui s'affala, le haut du corps pendant à l'intérieur du camion. Les trois dernières continuaient à marteler le flanc du transporteur, qui commençait à s'incliner à chaque coup.
Étant hors d'atteintes, il fallut trouver un moyen de les tuer avant qu'ils ne nous renversent. Je m'accrochai aux pattes avant du nécromorph qui gisait dans la trappe et le tirait à l'intérieur. Après quoi, j'entrepris de me hisser sur le toit du véhicule.

« Alex, qu'est-ce que tu fout!? cria Max au milieu des rugissements. »
« C'est pas comme si j'avais le choix, faut bien les tuer non? »
« T'as vu comment ce truc tangue? Ils vont t'envoyer sur la route au moindre choc! »
« Fais moi confiance! »

A peine arrivé, je me mis à quatre patte, et m'accrochai aux fissures tracées par les griffes tranchantes de nos agresseurs précédents. Chaque contact entre un ennemi et notre véhicule manquait de me projeter sur le côté, et je sentis les bords de mes prises m'entamer les phalanges. Je lâchai une main, et me mis à chercher à tâtons une grenade adhésive. Je refermai mes doigts dessus, et enclenchai le petit commutateur. D'un bref geste, je la jetai sur un chien qui percutait le camion, et l'explosif s'accrocha à la peau percée d'os de la bête.
Il commença à reprendre de l'élan, mais la détonation l'emporta avant qu'il ne puise recommencer. Son partenaire le plus proche fut lui aussi touché par la déflagration, et ses deux pattes gauches volèrent en éclats, entrainant une chute et une mort immédiate. Le dernier continua à courir à notre allure, ses crocs sanglants apparaissant à chaque inspiration.
Voyant qu'il ne cherchait plus à heurter le transport, j'entrepris de me redresser prudemment, afin de pouvoir ouvrir le feu. Alors que j'étais dans une position qui oscillait entre accroupi et à quatre pattes, la route goudronnée pris brutalement fin, entrainant un vol plané aussi bref que brutal. Lorsque les quatre roues touchèrent à nouveau la terre, je glissai lamentablement sur le côté du véhicule, et restai accroché aussi fort que possible.

« Alex! s'exclama quelqu'un. Merde, qu'est-ce qui se passe? »

Le dernier chien prit cette glissade comme un appel à une nouvelle attaque, et je sentis ses crocs frôler l'une de mes jambes. Il poussa un grognement et retourna à l'assaut. Cette fois, les dents se plantèrent de chaque côté de mon tibia, et la douleur fut si vive que mes mains lâchèrent leur prise sans que je m'en rende compte. J'entendis le camion freiner brutalement au moment où j'entrais en contact avec le sol.
Surpris par ma réaction, le nécromorph desserra la mâchoire, et je partis dans une roulé-boulé affreusement douloureux. Je finis ma roulade dans une glissade sur le sol caillouteux, et je sentis ma combinaison se déchirer au niveau de mon abdomen. La véhicule s'arrêta plusieurs mètres plus loin, mais le choc avait été tellement douloureux, que je n'eus qu'à peine la force de me soulever sur mes deux bras.
La créature, la gueule dégoulinante de mon propre sang, s'approcha doucement de moi à travers le brouillard flou de ma vision. La seule chose que je percevait nettement était les deux lueurs rouges de ses yeux. Puis son crâne explosa, m'aspergeant de liquides vitaux et de cervelle. Son cadavre s'effondra en même temps que moi.

*

« Y a quelque chose sur le radar... »

Ce fut le petit «bip» de l'écran radar qui me tira de mon évanouissement. J'avais été allongé sur une banquette, et ma jambe gauche était enroulée dans un bandage. J'étais torse-nu, et je vis d'innombrables petites éraflures et ecchymoses, probablement dues à ma chute. Elle avaient commencées à cicatriser, surement grâce à un médikit, et ma jambe ne me faisait pas souffrir. Je me redressai afin de voir par la porte reliant l'avant à l'arrière.
Je clignai des yeux pour essayer de voir plus nettement l'icône apparu sur l'écran. Ce fut Stephanie qui se rendit compte la première que j'étais réveillé.

« Eh ben, de retour parmi nous? Si tu continues comme ça, on va devoir s'arrêter à chaque ville pour dévaliser leurs infirmeries. »
« Ca fait combien de temps? demandais-je, encore hébété. »
« Quatre ou cinq heures. On s'est arrêté pour s'occuper de toi, on a du parcourir moins d'une cinquantaine de kilomètres depuis l'attaque, et pas en ligne droite en plus. »

Pendant que je tâtonnai pour trouver le haut de ma tenue, Carmen exécuta un virage afin de se diriger vers la zone qui apparaissait sur le radar. En une dizaine de minutes, notre destination nous apparut clairement. Il s'agissait d'une sorte de petite base militaire, ou de laboratoire. Je me remis lentement debout, m'assurant que ma jambe ne cèderai pas sous mon poids, mais les kit de soin avaient fait leur travail.
Mes coéquipiers m'accordèrent un bref regard avant de se concentrer à nouveau sur l'édifice en face de nous. La base ne semblait pas dans le meilleur des états. Une bonne partie des bâtiments était encore debout, mais le plus grand d'entre eux était complètement détruit au niveau du toit et d'un des murs. La manière dont le métal avait été arraché me fit parcourir un frisson dans tout le corps, et mes poils se dressèrent sur mes bras.
Ma main posée sur le siège de Maxime trembla violemment, puis la sensation passa. Ce dernier me regarda bizarrement.

« Quelque chose ne vas pas? »
« C'est ce bâtiment... La façon dont il a été détruit... »
« J'avoue que c'est pas très rassurant, ça devait être une sacrée bestiole pour faire ce genre de dégâts. »
« Il est là le problème. On ne connait qu'une seule bestiole assez grande pour faire ça... »

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