<h1>Noelfic</h1>

Discordance


Par : Fukaï

Genre : Fantastique

Status : Abandonnée

Note :


Chapitre 10

Publié le 04/03/12 à 22:38:03 par Fukaï



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-AUTOMNE-




Voilà deux mois que je suis sur le front. J'ai été appelé peu de temps après la réunion. J'ai eu beau usé de pot-de-vins et de relations avec de plus haut placés, cela n'a fait que retarder l'échéance. Il a donc fallu que je me présente avant l’équinoxe au responsable de la magie. Je me suis retrouvé enrôlé dans cette guerre qui me répugnait un peu plus chaque jour. Mon départ à été précipité, j'ai à peine eu le temps de mettre mes affaires en ordre pour la saison des moissons, de confier Lena à Lucie avec une pension pour subvenir à ses besoins que j'étais déjà en train de rompre les liens entre le mortier et les pierres de toutes les murailles républicaines. La République qui avait fait preuve d'une grande et inattendue résistance, sûrement due aux nombreux soutiens de diverses nations voisines craignant l'installation du Consulat à leur frontière. Le conflit qui ne devait pas durer plus de six semaines voyait maintenant se terminer son quatrième mois de durs combats.

Le Rire, un des six plus grands zeppelins de la nouvelle flotte aérienne de guerre du roi, lâcha un mur de feu sur la ville. J'entendais les hurlements des habitants depuis les collines avoisinantes. Les murs gris de la capitale républicaine ne tenaient plus que par la volonté de ses mages. Ils contraient toutes nos attaques pour faire s'écrouler leur remparts. Mais la fatigue se sentait, ils ne nous tiendront plus très longtemps tête. Le bateau volant lâcha une dernière fois du naphte et des torches, incendiant les airs, carbonisant tout ce qui entrait en contact avec le liquide enflammé. Je me senti nauséeux à l'idée de tous ces corps calcinés. Mais mon rôle ne consistait à faire tomber les défenses et les mages ennemis. Le groupe auquel j'étais affilié avait principalement pour tâche de percer une brèche dans les murs adverses, pour cela rien de plus simple : couper tout les liens joignant mortier, pierres, gonds, et autres. Cela provoquait un affaiblissement qui couplé à une forte explosion, faisait tomber les remparts en poussières. Ainsi, les hommes pouvaient pénétrer dans la ville ennemie sans avoir à escalader de murs, minimisant ainsi le taux de perte humaine lors d'un assaut. Mais bien souvent les mages d'en face nous empêchaient de faire correctement notre boulot. Nous devions alors nous en débarrasser. Et les méthodes pour tuer quelqu'un par magie ne sont pas douces. On peut couper des liens autour de lui pour provoquer des implosions, le couper en deux directement, ou encore pour les plus sournois, agir sur le corps de la cible : étouffement, arrêts cardiaques, explosions de divers organes, … Seule l'imagination déterminait le nombre de façons de procéder. Rien de facile non plus, car il faut détecter sa victime avant de pouvoir agir sur elle. Remonter à la source d'un sort restait la méthode la plus simple, mais elle n'offrait pas toujours de bons résultats. Encore une chance, sinon la mortalité chez les mages serait beaucoup plus élevée. Quoi qu'il en soit les pierres grises composant les murs ennemis ne seraient bientôt plus là pour nous narguer, il ne restait plus qu'une demi-douzaine de mages en l'état de l'autre coté pour les protéger. Nous redoublâmes d’ardeur, tout en restant à l’affût du moindre pistage, pas question de mourir si près du but. Consciencieusement, comme si je rédigeais un écrit, que je dessinais ou travaillais, je coupais un à un les liens, descellant une pierre de temps à autre. Le chef du groupe nous fit mentalement signe que cela suffisait et projeta un point depuis le vide. Tous nous concentrâmes nos forces dessus. C'était la seconde partie du plan. Tout faire sauter. Et tout sauta. Je sentis la terre trembler sous mes pieds avant de tomber à genoux épuisé. Les autres n'étaient pas mieux, certains été tombés dans les pommes, d'autres prévoyants, mâchonnaient déjà des morceaux de sucres pour se redonner des forces. Je regardais notre œuvre, si l'on pouvait la qualifier ainsi. Un immense nuage de poussière grise tranchant avec le noir gras de la fumée des incendies.

Les dirigeables propulsés par les moteurs à vapeur firent de leur possible pour s'en éloigner. Certains revenaient au camps, prêt à se charger d'hommes à déposer plus loin. Le spectacle avait quelque chose de beau et d'irréel. Les immense plaines jaunes entourant la cité déchue servant il y a peu à l'agriculture n'étaient plus que terres battues où paraissait de temps à autres des tâches de vert et d'or. Au sommet d'une basse colline, un grand mur droit parsemé de noir était ouvert sur une vingtaines de mètres, le résultat des dizaines d’heures de travail en commun de dizaines de magiciens, sûrement l'un des plus grand exploits jamais réalisés. S'en élevait un immense panache de poussière gris-brune, qui commençait à retomber lentement, se dissipant peu à peu et laissant entrevoir l’intérieur de la cité. Cité pulsant d'une lueur rouge, brûlée de toutes parts, elle produisait autant de lumière que le soleil. Soleil obstrué par l'épais nuage gras et huileux s'échappant de la cité en flammes, il couvrait le ciel sur des kilomètres à la ronde, je n'aurais pu dire s'il faisait jour ou nuit. Et enfin, tâchant le paysage de leurs couleurs bariolées, cinq des six zeppelins long de trente mètres, survolaient les ruines. Planant haut dans le ciel, hors de portée des balistes meurtrières du palais.

Nous allions devoir grimper à bords d'un de ces engins pour la bataille finale. Depuis les cieux, nous serions à la fois hors de danger et disposerions de la meilleure visibilité à condition de ne pas croiser un nuage noir. Ces panaches épais de fumée étaient autant alliés qu'ennemis. Ils pouvaient nous masquer comme masquer le scorpion ennemi se braquant sur nous. C'est à ce moment que profita un petit dirigeable pour s'écraser, percé d'un carreau ennemi. Il s'écrasa dans un grand fracas, libérant toute l'huile et la poix dans les rues. Une gerbe de flammes se dressa un court instant au-dessus des toits. La perte du petit aéroporté ne fut pas inutile. Je sorti de mes songes pour grignoter un petit bout avant de devoir me préparer. Nous allions passer beaucoup de temps à bord du bateau volant. Le Loyal serait notre base d'opération pour les prochaines heures. Ou journées si la résistance républicaine se montrait plus farouche que prévue. Mais monter à bord d'un tel engin n'étais pas tâche aisée. Sans quais pour que bateau s'amarre correctement il nous fallait prendre un zeppelin plus petit qui nous servirai de navette entre le sol et le pont du bateau.

L'ascension m'avait paru interminable. La pression exercée sur mon estomac au moment du décollage me laisser encore livide. Mais nous avions fini par poser pied sur le pont de l'immense dirigeable. La partie où l'on pouvait circuler faisait plus de trente mètre de long pour presque dix de large. Et le ballon plein d'air chaud qui maintenait la coque en l'air devait faire le double. Le sol vibrait doucement, probablement à cause de la machine à vapeur. Et peine eu-je le temps de faire ces constats que le zeppelin se remit en marche, en direction de la cité en ruine. Je m'accrochais au bastingage et remarquais de petites hélices le long de la coque, à la limite du visible dans la position où j'étais, la tête penchée par dessus bord. Un soldat qui était monté avec nous me conseilla de ne pas faire ça, car au moindre mouvement, je risquais de passer entièrement par dessus la rambarde et de faire une chute très longue. Je frissonnais à cette idée et repassais la tête du bon coté. Le trajet jusqu'à la cité ne serait pas bien long, pour l'instant nous survolions le no man's land autrefois vert.

La fumée s'était complètement dissipée laissant voir des carcasses noircies de bâtiments, des rues bloquées par des tas de gravas, des cadavres des deux camps, et des hommes se livrant au pillage. Le ciel était toujours noir bien que la majorité des incendies se soit éteints. Nous continuâmes notre route, plusieurs centaines de mètres au-dessus de ce théâtre sanglant. La ville en elle-même était complètement prise par nos forces mais le palais tenait malgré tout. Mais ici, pas question de détruire les murs, plusieurs de nos hommes étaient infiltrés, et la réduction en poussière du siège du pouvoir emmènerait avec elle toute forme de vie dans un rayon de cent mètre. Nous n'allions donc juste faire sauter les gonds des portes principales. Le Loyal se mis en position pour pouvoir en rond au dessus du palais, puisque il lui était impossible de rester complètement fixe sans être ancré. C'est à ce moment que le chef de groupe nous fit signe de nous rassembler.

« Il y a quelque chose qui cloche. La porte n'est pas barricadée, ni rien, juste fermée. Les battants ont seulement été poussés. »

Effectivement. C'était illogique. Encore plus que le fait que nos soldat ne l'ai pas remarqué. La guerre est une chose trop importante pour être confiée à des militaires. D'un commun accord, nous décidâmes d'user de nos pouvoirs pour l'ouvrir. Je me mis en tailleur, le dos contre le bastingage pour éviter toute chute durant la manipulation. Une fois dans le vide, je repérais bien vite mes semblables déjà au travail. Ils avaient opté pour éloigner les deux « nœuds » des battants. Je me joignis donc à eux. L'entreprise fut abrégée quand l'un d'entre eux, probablement agacé par la lenteur de la tâche, décida de couper le lien entre les deux portes pour les éloignées. Il réussit mais en périt. Maintenant les soldats avaient un total accès au palais ennemi. Ils s'y engouffraient déjà, si bien que certains avaient été projetés lorsque il y avait eu la rupture entre les deux portes. Mais autre chose les projeta à terre. Probablement la même raison qui avait poussés nos adversaires à laisser les portes ouvertes.

D'un d'un rouge rubis, il dégageait une odeur reptilienne, la même que celle que laisse un serpent. Mais aussi une odeur de souffre. Ses yeux bleu clairs contrastaient énormément avec le reste de son corps. Ses plus petites écailles étaient aussi grandes que des assiettes, ses griffes étaient autant épées que ses crocs poignards. Il eu un petit rire devant la face déconfite des hommes devant lui. Il avança lentement, sortit complètement du palais. Personne n'osait l'attaquer, tous étaient terrifiés. Pourtant c'était le moment où jamais. Mais même moi j'avais les jambes bloquées par la peur. Il déplia pleinement ses ailes. Elles étaient immenses. Le reflet des dernières flammes dansait sur les écailles, les rendant vivantes. Il dressa une crête d'écailles d'un plus claires qui parcourait son dos, partant du sommet de crâne jusqu'au bout de sa queue où elles devenait de trachantes armes. Son crâne ressemblait fortement à celui d'un alligator mais en moins large et plus haut. Ses pattes avants disposaient d'un pouce opposable. Et ses ailes percluses de petits trous, témoins d'anciens combats, lui donnait une envergure égale à la longueur de la coque de notre bateau volant. Oui, nous faisions face à un dragon. Un puissant dragon. Une de ces antiques créatures qui se nommer elles-mêmes rois et reines du monde. Il se dressa sur ses pattes arrières, prenant une grande goulée d'air et au moment où ses pattes retouchèrent le sol, il déversa sur nos troupes une gerbe de flammes, engloutissant tout les hommes présents vingt mètres devant lui dans un brasier sans nom. C'est à ce moment que les soldats reprirent leur esprits, paniquant, fuyant les lieux du carnage. Certains archers plus courageux que leurs camarades épéistes, tentèrent de le tuer d'une flèche. Mais ses écailles lui fournissaient une armure imperméable.

Il se propulsa en l'air, laissant les rares survivants sur place désorientés par l'impulsion. Il fonça à toute vitesse sur l'Honnête, un autre vaisseau géant de la flotte aérienne. Mais celui-ci ne disposant que de peu de temps et d'aucune baliste, ne pu riposter et se fit entraîner en direction du sol quand l'immense reptile s'accrocha à lui. Le lézard ailé remonta le long de coque du navire qui avait maintenant la proue pointée sur le sol, et détruisit l'hélice principale du bâtiment. Profitant du l'effarement général, il se jeta un bond loin du navire, finissant de propulser l'Honnête au sol où il s'écrasa dans le plus grand fracas avant de s'enflammer et de répandre son huile et ses mort sur la place devant le palais. Le roi des airs s’attaqua à un second navire avant que celui-ci n'est pu réagir. Le Généreux connu tout aussi rapidement le même sort que son prédécesseur. Fort heureusement, les autres zeppelins étaient trop éloignés pour que le dragon ne puisse les atteindre d'un saut. Mais cela l'empêcha pas de se jeter dans la direction du suivant, le plus grand de tous, ironiquement nommé la Gentillesse, cette fois ci, des tirs de balistes fusèrent des quatre bâtiments restants. Deux d'entre eux le touchèrent aux ailes, ouvrant des trous béants. L'écailleux hurla de douleur mais ne s’arrêta pas pour autant. Il se réceptionna de plein fouet sur le ballon et s'agrippa tant bien que mal. Je regardais autour de moi et vis certains magiciens en transe, je ne les rejoignis pas. Je ne pouvais décoller mon regard plus longtemps du spectacle macabre que ce dragon offrait. Ses griffes percèrent le ballon, le zeppelin commença donc à chuter lentement mais sûrement. Remarquant cela, le géant rouge s'écarta du bateau et l'arrosa entièrement de flammes. D'autres carreaux le poussèrent à prendre de l'altitude, il rit d'une voix grave et puissante qui faisait vibrer mes entrailles. Une fois hors de portée des tirs, il se laissa choir, plongeant vers une quatrième victime les ailes collée au corps pour offrir le minimum de prise à l'air. Les hommes de bords s'affairaient, courant dans tout les sens. Quand je compris que la quatrième victime était notre bateau je fus pris de panique, le sang avait quitté mon visage, je me sentais faible et nauséeux. Il chutait interminablement tel un éclair rouge rouge s'apprêtant à donner la mort. Une pluie de carreaux s'éleva à sa rencontre. Plusieurs d'entre eux firent mouche. Il hurla une nouvelle fois de douleur, mais cette fois il dévia de sa trajectoire. Il passa au milieu des trois navires restants et je pu voir des carreaux fichés aléatoirement sur son visage et ses épaules. Il continua sa course jusqu'au sol. L’atterrissage fut horrible. Il frappa le sol pavé à pleine vitesse. Une gerbe de sang aussi écarlate que ses écailles éclaboussa les alentours. Il n'était plus qu'un tas difforme de différentes teintes de rouge. Des os ressortaient à certaines articulations, le reste était un bouillie informe d'organes.

Une clameur de joie prit les survivants. De nouveaux hommes qui avaient du se cacher pendant le combat aérien arrivèrent en masse, s'engouffrant dans le palais à présent complètement vulnérable. Je ne sentais plus aucun mage présent dans le bâtiment. La ville était complètement tombée. La tension s'envola d'un coup, me laissant à bout de force alors que je n'avais fourni quasiment aucun effort. Je m’endormis dès que je fus assis


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Petit extra fait par un ami:

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