Dés la première semaine, je commençais donc a déchanter. Les gens avaient de moi, l'imagine d'un connard qui avait autant de sentiment qu'une pierre, et je tenais pas mal a cette image, en tous cas dans ce bahut, vu que les connards, ça plait aux filles en général. C'est pour cela que je souffrais de ma relation avec cette fille. Si je me soumettais devant tout le monde, je perdais l'image que les gens avaient de moi, et ça il en était pas question. Si je ne me soumettais pas, le moindre faux pas, et elle me faisait la gueule. C'est simple, elle avait le droit de tout, et moi je n'avais le droit que de me taire et d'accepter.

J'ai pensé qu'au fur et a mesure, elle commencerait a me montrer qu'elle m'aimait, et donc j'ai subis. J'ai subis pendant trois semaines, j'ai subis trois fois pendant ces trois semaines, des déclarations ressemblant a " Je suis pas sure des sentiments que j'ai pour toi, mais en même temps, si je te quitte, je serais jalouse de voir d'autres filles avec toi ". Je vous laisse imaginer a quel point ce genre de déclaration fait mal. J'ai compris alors qu'elle n'était pas spécialement bien avec moi, mais qu'elle ne serait pas bien sans moi. Cette fille était vraiment compliquée a comprendre, mais je l'aimais et je n'avais pas le choix, quand elle revenait, je fermais ma gueule, je lui prenais la main et j'essayais de recommencer a avancer avec elle.

Et a chaque fois après ces déclarations, des promesses, notamment la promesse qu'elle ne recommencerait plus, qu'elle m'avait fait souffrir, mais qu'elle arrêterait, qu'elle tenait vraiment a moi et qu'elle ne voulait pas me perdre. Au final, ça n'aura même pas duré un mois et pourtant, j'ai rarement autant souffert. M'attacher a une fille de quatorze ans a était la plus mauvaise idée que j'ai eu depuis que je suis né. La manière dont ça c'est finit est quelque peu originale, digne d'une histoire enfantine entre deux élèves de primaire. Elle m'a ignoré après le repas, et au moment de rentrer dans l'internat, un ami en commun m'a dit " Écoute, je veux pas passer pour un connard man, et je sais pas comment te dire ça.. Mais elle veut que ça se finisse ". Et pour la première fois depuis un moment, j'ai pleuré. Le week end, chez moi, tout seul, j'ai pleuré, toutes les larmes de mon corps. J'ai pleuré pour une gamine de quatorze ans, qui ne savait pas ce qu'elle voulait. Pour une fille qui me parlait mal, et qui me faisait souffrir. J'ai pleuré, parce que j'étais amoureux et que pour une fois, j'étais la victime de ces souffrances.