<h1>Noelfic</h1>

La Marque Du Lion Ecarlate


Par : Tacitus42

Genre : Action , Science-Fiction

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 3

Entre-temps...

Publié le 24/02/12 à 21:48:42 par Tacitus42

2. Entre-temps…


Je suis sergent-major dans les brigades d’interventions urbaines.

J’ai donc finalement rendu un rapport sur la mort suspecte d’une fratrie de Lilith (vraisemblablement abattues par le biais d’une arme tranchante à bords chauffés) après avoir été prévenu par un indic (que je ne suis pas obligé de nommer, pour sa propre protection)…

Bien que la note ne tomba que deux jours plus tard (chose que le lieutenant n’était pas obligé de savoir).
La mort remontait donc à trois jours (comme en attesta le médecin légiste).

Concernant le meurtrier présumé, j’ai fait état de mes forts soupçons quant à certains exécuteurs présents en ville (au regard du mode opératoire) : le nombre de suspects se résumait donc à deux…
A savoir : Magnus et la grande exécutrice qui officiait à l’hôpital chrétien aux abords duquel nous avons patrouillé (puisque je ne suis pas forcé de préciser que j’ai rencontré Héraclès).

Mais il est apparu que la dite exécutrice avait un alibi en béton armé : paraît qu’elle était aux prises avec plusieurs de nos concitoyens mal veillant dans une toute autre partie de la ville, au matin même de son arrivée dans le secteur alors même que les frères de Lilith étaient sensés se faire rétamer par un certain autiste doté d’une flamberge énergétique.
Elle aurait ensuite de bon gré suivi les autorités locales pour témoigner de son bon droit : légitime défense à ce qu’il en est ressorti…
La brave dame y aurait passé une bonne partie de la matinée ce qui l’exclue de facto du groupe de suspect (à en croire le médecin légiste qui fixe l’heure approximative des décès peu avant l’arrivée de la bonne femme dans notre belle bourgade : ce que je savais déjà de toute façon).
Et l’affaire qui la concernait, elle, ne me concernait pas moi…
Enfin, c’est ce qu’on m’a fait comprendre (étant donné que les faits se sont déroulé dans un autre canton : hors de notre juridiction).

Hors, grâce aux déboires d’Archibald Samson, je sais qu’elle était à l’hôpital Notre-Dame-De-La-Providence au soir même de la mort de Magnus.

Je n’ai malheureusement pas obtenu le droit d’avoir son nom quand bien même j’ai objecté rapport à la nature évidente d’un lien entre les deux affaires…
Le capitaine en charge de l’affaire nous a gentiment dit d’aller nous faire voir…
Et il ne fallait pas compter sur notre bon vieux pantouflard de Patterson pour pouvoir creuser d’avantage…
Je ne lui jette jamais la première pierre (pas en matière de paresse : jamais).

Et en fin de compte, on a même eu du mal à identifier les victimes de Magnus : les rats (ou toutes autres créatures qui peuplent nos égouts) sont plutôt voraces…
Après trois jours, il ne fallait pas s’attendre à retrouver autre chose que des restes.

Ce qui me fait dire là encore que, j’aurais du prévenir un confrère au moment des faits (tant pis pour moi).

On voyait toutefois encore les plaies causées par les lacérations et en partie cautérisées…
Les traces étaient moins nettes (puisque les décomposeurs attaquaient les corps par l’interstice des blessures) mais suffisamment visibles pour qu’on puisse attester de l’usage d’une arme énergétique (au moins pour certains d’entre eux).
Pour le reste, comme je l’ai dit, le légiste n’a eu aucun mal à fixer une date de décès : des tissus organiques (même rongés), il y en avait en suffisance pour un prélèvement ce qui lui permettait d’être formel au moins sur l’heure pour plusieurs d’entre eux (et à fortiori pour l’ensemble).

Il n’y a que le gourou que je pouvais « officieusement » identifier : rapport à sa tête qui était toujours bien loin de son corps et à sa représentation tridimensionnelle que j’avais conservé (pour moi-même).

Mais comme je l’ai dit, il n’avait pas de casier.

Ficher un individu à sa naissance est une mesure devenue obligatoire.
Cet enfoiré avait nécessairement plus de vingt-trois ans et comme ses comparses, il se gardait bien de s’inscrire à l’état-civil.
On n’a en tout cas pas retrouvé d’ID card.

J’avais pris au préalable le capteur du gourou qui, s’il avait certes enregistré la scène de combat (et permettait donc de confondre Magnus), avait aussi gardé mon passage dans sa mémoire, près de deux jours avant mon rapport : ce qui m’aurait valu un blâme (qui se concrétise par un prélèvement sur la paye).

Quoiqu’il en soit, le mode opératoire était suffisamment évident pour imputer au moins la suspicion de meurtre à Magnus, ce qui rattachait potentiellement l’affaire de Stanton à la mienne…
Etant le plus gradé des deux, j’écopais donc des deux enquêtes à mon grand dam (puisque c’était précisément ce que je voulais éviter à la base).

La seule chose que j’y avais gagnée était l’enregistrement de la mort de Magnus.

On voyait clairement l’effet de la drogue : un opiacé de base à ce qu’à déterminé le toubib à la morgue.

Le truc l’aurait fait crever d’asphyxie de toute manière (à cause de l’arrêt prolongé du mouvement de respiration imprimé par les muscles intercostaux rendus inertes par ce biais).

Paraît que c’était inévitable : il avait de la chance d’avoir survécu si longtemps.
La mort aurait du survenir dans les dix minutes qui avaient suivi l’ingestion de la substance.
Et sans le sérum approprié (à supposé qu’on ait eu le temps de déterminer avec certitude la nature exacte de la drogue employée), il n’aurait pu que mourir.

Mais les exécuteurs sont bons à retarder leur mort…
Il marchait donc encore (bien que difficilement) quand il est entré dans le Neuvième Cercle.

La vraie question étant : pourquoi ne s’est-il pas rendu dans l’hôpital le plus proche ?

Les visages de ses assassins je ne les ai jamais vu : mais il étaient tous d’apparence humaine pour le coup…
(Quoiqu’on en dise, les cornus adeptes du satanisme direct sont les moins dangereux en définitive).

Et le problème était le même que pour les victimes de Magnus : impossible d’identifier qui que ce soit.

Aux jours d’aujourd’hui, les moyens qu’octroie la médecine légale sont contrebalancés par ce genre de détail futile qu’est l’absence d’état-civil.
En conséquence, la plupart des affaires restent insolvables…
Pour cette décennie tout du moins et en attendant la prochaine génération de psychopathes endurcis qui, elle, serait vraisemblablement fichée (étant donné qu’on passe généralement par une structure hospitalière dans le cadre des naissances).

Fort heureusement pour moi, et en piochant en douce du côté des disparitions, la petite amie du gourou des frères de Lilith assassinés, avait eu la bonne idée de donner un signalement lequel ne m’interpella que parce qu’il était agrémenté d’une photo…
L’image affichée sur l’écran de l’ordinateur de mon bureau ne laissait pas de place au doute.

Je devais malgré tout la jouer discrètement étant donné que je n’étais pas sensé être en possession de sa représentation tridimensionnelle qui me permit de faire le rapprochement.

Mais je ne pouvais pas aller directement la trouver : elle aurait exigé de voir le corps, corps que les autorités compétentes n’avaient pas su identifier.
Il était pratiquement inutile de lui rendre visite. Elle n’aurait jamais donné le signalement si elle avait été au courant des agissements de son compagnon (elle aurait été au moins complice sinon)…
Même s’il devait nécessairement y avoir un lien entre les assassins de Magnus et les frères de Lilith qu’il a buté (sans quoi je ne m’explique pas la présence du novice lors de la sauterie qu’avait prévu la fratrie).

Mais j’avais aussi d’autres dossiers en cours : des trucs plus concrets en l’occurrence que soit durant mes heures légales ou dans le privé.

Il m’a fallu une bonne semaine pour pouvoir trouver du temps à consacrer à cette piste moi-même : le temps de régler ces quelques menues affaires.

Pandora était elle aussi sur le coup.

Et comme je m’y attendais, le filon supposé menait à que dalle.
L’ensemble de ses messageries ne montraient rien de suspect : on pouvait facilement remonter jusqu’à ses proches (familles, amis) et attester du fait qu’ils fussent toujours vivants (ce qu’on ne pouvait savoir qu’en piratant les capteurs des rues à hauteurs de leurs domiciles des quels ont les a tous vu soit entrer, soit sortir au moins une fois)

Je me dis avec le recul que la compagne du gourou serait déjà morte si elle avait su ou détenu des informations importantes.

Il y avait juste un truc à faire en définitive : contrôler les allées et venues du type entre le moment ou il rentrait de son travail et celui ou il arrivait à son domicile (voir le trajet inverse).

Ce qui techniquement n’était possible qu’en piratant la banque de données centrale là encore (un jour Pandora et moi, on se fera salement griller).

Et il lui ait bien arrivé de descendre dans les égouts bien avant sa mort : au même endroit, toujours…
Vraisemblablement pour se rendre dans le même local.

La question étant où et comment a-t-il constitué son cheptel de fidèles.

D’autant qu’à en croire ses diverses boîtes de messageries, tout a du se faire vocalement.
Ailleurs : dans une autre citée évidemment.

Et étant cadre d’une petite entreprise, il est parti plusieurs fois à l’étranger dans le cadre de formations diverses ou pour des congrès dans trop de ville pour que la piste aboutisse un jour.

Magnus, lui savait. Il avait eu le temps et disposait d’un passeport diplomatique qui lui permettait de partir en quête dans les quatre coins du globe.
Moi, je n’aurais pas été bien loin avec mon grade de sergent-major (même avec le concours de Pandora).

Rien non plus du côté du complexe qui a vu grandir Gretchencko : comme je le pensais, les contrebandiers (des outsiders : non fichés donc) ont du donner l’alerte.

Nous en sommes à ce stade à ce jour : dans une sorte d’impasse.
C’aurait été plus facile si nous avions pu identifier un des acolytes du défunt gourou.
Mais pour eux, pas de signalement : j’aurais pu les reconnaître aussi (puisque j’ai conservé le capteur du pseudo pasteur).
Ce qui signifie qu’ils venaient directement de dehors : aucune trace au niveau des aéroports…
Ce qui me laisse perplexe.
Ils ne sont pas venus à pied pour sûr.

Et je ne peux pas demander à Pandora de retrouver leur trace dans la banque de données centrale : on risque vraiment gros si on se fait repérer.

Je ne peux même pas me permettre d’interroger la bourgeoise du prêtre de Lilith…

A moins d’y mêler quelqu’un d’autre…
Genre Dana Marlo (pour se faire l’amie de la veuve éplorée notamment).

Mais l’idée ne m’enchante pas vraiment étant donné qu’il faudrait pour se faire que j’entretienne le caporal de l’entièreté de l’histoire…
Et qu’elle va encore me saouler pensant vraisemblablement que c’est une marque de confiance de ma part qui sous-entend forcément quelque chose d’autre (toujours selon elle).

Il vaut mieux que je me débrouille seul. Il va donc falloir attendre Héraclès (et les mauvaises nouvelles qui vont nécessairement tomber avec lui : vu qu’un malheur n’arrive jamais seul).

Je ne peux que m’en tenir aux faits : à supposer qu’Héraclès soit toujours là, il y a trois exécuteurs dans la ville (morts ou vifs), trois émissaires du Vatican donc.

L’un d’eux est mort après avoir tué quelqu’un qui a vraisemblablement accumulé une petite troupe de fidèles lors de ses pèlerinages à l’extérieur.
Hors, il s’avère que leur mentor est aussi passé (entre autre) par la citée 42.
Rome qui si elle n’est plus divisée en deux et reste à majorité chrétienne peut avoir recelé quelques adeptes potentiels.

Magnus avait-il déjà des soupçons à l’époque ?

Les exécuteurs partent en quête dès leurs majorité : à dix-huit ans donc (et Magnus en avait vingt-trois lors de sa mort).
Pour info, c’est à âge adulte qu’ils ont le droit de laisser pousser leur chevelure (ils se rasent systématiquement tous les mois jusqu’à maturité sinon).
Le gourou a fait un crochet au Vatican alors que le novice n’en avait que dix-neuf.

Ca ne veut donc strictement rien dire : rien de concret en tous les cas.

Et qui plus est, j’ai du boulot…

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