Le Cycle Des Calepins Oubliés
Par : Tacitus42
Genre : Science-Fiction , Action
Status : Terminée
Note :
Chapitre 19
Coup De Poing Réglementaire
Publié le 22/02/12 à 23:30:51 par Tacitus42
Epilogue :
9. Coup de poing réglementaire.
Une demi-heure s’était écoulée depuis le léger incident dans le blindé de transport de notre section.
Nous sommes toujours au soir de la mort de Magnus De Trente.
Et nous étions à présent en position autours des cordons jaunes et noirs caractéristiques dans ce genre d’affaires…
L’agitation de la foule commençait d’ailleurs à nous donner du fil à retordre à l’extérieur de la boîte.
Personne n’aime les gars du Vatican dans le coin où nous officions alors (et à fortiori encore moins ceux qui les aident : même de manière très indirecte).
Question de principe : le bar s’appelait le Neuvième Cercle après tout (de l’enfer sous-entendu).
Pour ma part, j’étais occupé à m’éloigner le plus possible du sergent Stanton (en charge de l’investigation) de peur qu’il ne me demande mon soutien (ce qu’il faisait trop fréquemment à mon goût).
Sinon, il n’y a pas grand-chose à dire sur la mission en ce qui me concerne : la routine en somme.
Mais ce n’était pas le cas pour tout le monde…
Archibald Samson était aux prises avec deux habitués légèrement bourrés et résolument mécontents d’avoir été chassés de l’établissement.
En général ça se tasse assez facilement : personne ne veut passer une nuit en garde-à-vue (quelque soit la caserne).
Mais ces deux-là étaient plutôt bravaches.
A l’instar des Doomed Lords, l’écusson de la compagnie Epsilon (ou epsi : ça marche aussi) joue contre nous.
Paraît qu’on n’est rien que des planqués et que nous sommes plutôt coulants niveau interpellations : y a bien que mon unité qui pose problème en fait.
Le soldat de seconde classe leur avait pourtant dit plusieurs fois de dégager. Il avait même laissé passer plusieurs insultes…
A la place d’Archy (c’est ainsi que le nommait Dana depuis qu’il n’était plus adjudant), j’aurais peut-être sorti mon arme (en dissuasion bien sûr) ou j’aurais au moins joué de ma matraque énergétique…
Mais Archibald était un de ces braves gars qui se revendiquait des pratiques de Gretchencko.
Il ne voulait pas en arriver à l’interpellation proprement dite : les deux éméchés qui l’invectivaient violemment ne se rendaient simplement pas compte des emmerdes vers lesquelles ils se dirigeaient s’ils l’obligeaient à en venir à cette extrémité…
Moins pour une nuit dans notre caserne que pour un passage d’une durée indéterminée en prison (et la mort qui en découle généralement).
Arch n’était pas méchant du reste, mais il a bien fallu distribuer quelques crochets après qu’on lui ait craché à la figure et fait tomber son gourdin à impulsions.
Trois coups en tout (sur le plus proche des deux) : un à l’aine du poing droit (oui : même si c’est pas fair-play), un dans les côtes, du gauche (à hauteur de la rate : ce qui est assez méchant suivant la puissance du coup), le dernier impact étant porté au niveau du sourcil (près de la tempe)…
Un enchaînement qu’il aurait lui-même baptisé pompeusement le poing impérial du lion (ou the imperial fist of the lion en anglais mais y a moyen de raccourcir)…
Ce n’était jamais qu’une variante de la botte d’un illustre gladiateur qui demeurait son idole (paraît-il).
Pour info, le dernier coup de l’original (qui ne visait pas l’œil mais l’os hyoïde) se voulait létal selon la décharge à l’impact (mais ça ne s’est jamais vu à la télévision : forcément).
Il a mis dans ces trois coups tout ce qu’il avait appris lors de ses classes en matière de close combat (jusqu’à la physique même du dernier coup en lui-même qui était presque parfait).
On nous expliquait gentiment (ou on nous rappelait pour ceux qui ont eu la chance de faire des études comme Dana) qu’un bon coup de poing n’était jamais qu’un bon compromis entre énergie potentielle et énergie cinétique…
A l’exécution, la force physique en elle-même sert moins que la solidité (ou la masse) de l’os du poing impactant.
On apprend pas mal de choses intéressantes à l’armée…
Le problème c’est de les retenir toutes.
Et j’avoue que je n’ai pas entièrement saisi le concept énergie cinétique/potentielle (ou la mécanique en générale) ni même les éléments du tableau périodique si vous voulez.
Des trucs comme le carbone par exemple…
Si on m’avait dit d’entrée de jeu que ce genre de chose renforçait le fer en acier, j’aurais tout de suite compris de quoi il retournait (vu que je tiens ça du ferronnier qui officiait en bas de chez-moi durant ma prime jeunesse).
On nous inculquait des choses trop techniques à mon goût à l’académie (puisque je suis passé par le concours des sous-officiers) : comme je l’ai déjà dit, il n’y a que la pratique qui ait jamais fonctionnée avec moi.
Mais des types comme Archibald (qui a du passer le concours aussi) savaient tirer toutes les leçons de ce genre d’enseignement…
De la main gauche, il avait ramené l’adversaire par le col pour augmenter la vitesse relative du coup au moment de l’impact (bien qu’il se fût privé de tout élan après l’entame)…
Le bras gauche faisait aussi office de contrepoids tandis que le bras droit (partant le plus loin possible de sa cible) touchait l’opposant bien avant un but imaginaire (situé derrière lui : parce que le coup ralenti avant le choc dans le cas contraire).
L’arcade sourcilière gauche de son vis-à-vis s’est ouverte sans autre effort.
Archibald aurait pu se contenter de la prise birmane du sommeil mais il y avait risque de comas (voir même de mort) : et il n’avait pas besoin de ça en ce moment.
Mais plus certainement, ce n’était pas son genre de risquer de supprimer une vie pour une simple insulte (quelque fut sa gravité).
Il a donc laissé le deuxième aider son pote blessé et chancelant (les deux se barrant sans autre formalité).
Le soldat savait pertinemment ce qui se serait passé s’ils avaient fini en prison ne fusse que pour des insultes à un seconde classe en faction.
(Un brave type j’vous dis).
Dieu merci, il n’y eut pas d’esclandre (parce que nous étions clairement en sous nombre par rapport à l’attroupement de badauds : on aurait eu du mal sinon)…
Les gens étaient encore trop dispersés pour cela.
Et puis, il y avait les médias aussi (même s’ils sont plutôt pour le pouvoir en place : tant qu’il les paye).
=> Ouaip : la situation est merdique depuis le départ inopiné de ce bon vieux Victor.
Mais manque de bol pour Archy, son caporal – Dana en l’occurrence – était toujours sous le coup de ma réplique désobligeante dans le blindé. Elle n’attendait que ce genre de prétexte pour se défouler sur quelqu’un (d’autant qu’elle essayait perpétuellement d’arrêter de fumer).
Et vu qu’elle avait assisté à toute la scène…
Je tiens quand même à préciser que Dana était un bon sous-officier (comme j’ai déjà du le dire du reste) : elle savait qu’Archibald avait plus ou moins bien réagi. Mais elle devait penser aussi que son altercation pouvait encore créer une émeute (si les deux revenaient jamais avec des amis par exemple).
Il fallait bien qu’elle rectifie le tir (histoire qu’il n’y ait aucun risque que la situation ne dégénère malgré tout)…
Enfin : quand on a une conscience morale (ce qui était bien son cas à elle).
Il fallait se montrer impartial et je pense qu’elle y croyait quand elle a rappelé son subalterne à l’ordre.
« Comme si t’aurais pas fait pareil ?! » A-t-il cru bon de répondre…
(Son orgueil d’ancien chef de section qui ressurgissait toujours de temps à autre je suppose).
Elle, a tiqué (cligné de l’œil droit pour tout vous dire) : évidemment qu’elle aurait fait pareil.
Mais d’une, elle ne pouvait rester sans réponse devant une remarque déplacée d’un subalterne et de deux, elle ne pouvait tolérer cette forme de tutoiement par trop familier en public.
J’étais encore à quinze mètres de l’épicentre de ce qui aurait pu se commuer en violents combats de rue (étant donné que passants ou soldats semblaient s’amasser autours). Dana me faisait face bien que le corps de son subalterne la cachait maintenant en partie.
L’ex-adjudant Samson s’est juste mangé un pain en pleine poire pour la peine : un truc presque aussi impeccable que celui qu’il avait exécuté lui-même quelques instants auparavant. Ca l’a fait presque chuter.
Et étant donné que j’avais tout appris à la belle au niveau corps à corps, il a bien fallu que j’intervienne pour éviter des effusions de sang inutiles (ou on aurait quand même eu droit au soulèvement populaire en fin de compte).
Il avait un genou à terre et était en train de se relever en vue de lui en coller une dans un accès de rage irrépressible quand j’ai tiré en l’air.
Dana a juste eu le temps de se placer de manière à esquiver le coup avant l’interruption nette des hostilités tandis que la dernière passe du poing impérial du lion perdait en vitesse à l’audition de la détonation.
La foule, elle, s’est immédiatement dispersée dans les ruelles les plus proches comme un banc de sardines paniquées alors que les gardes (par réflexe et entraînement) épaulaient de leur fusil mitrailleur ou s’occupaient à trouver un couvert (avant même de savoir d’où venait le tir) : tout le monde faisait comme il pouvait en somme (militaire ou pas).
Mais au bout d’un petit temps, tous les regards se sont naturellement tournés vers moi - chose que je déteste - alors même que je rengainais mon semi-automatique dans son holster.
Je n’ai rien dit (de toute façon, je ne trouve jamais rien à dire d’intéressant en pareille circonstance : certains ont pu me qualifier d’amorphe ou d’indolent).
Et puis, j’avais autre chose à foutre que de m’occuper des querelles perpétuelles de deux cons.
Cette seule mesure a pourtant suffi à ramener un semblant d’ordre (tant dans nos rangs que dans la populace).
En temps normal la balle aurait sans doute ricoché sur un panneau du dôme et peut-être même tué quelqu’un, mais le calme était revenu : c’était le principal.
(Enfin, les panneaux étaient encore baissés : alors à part les pigeons…)
Nota Bene : la plupart des flingues sont vachement puissants à notre époque (y a même des méthodes pour percer certains blindages avec un calibre moyen comme je l’ai déjà dit : c’est dans le manuel qui plus est).
Quoiqu’il en soit, les experts en avaient presque fini à l’intérieur.
Ce qui me faisait penser que j’allais pouvoir rentrer chez-moi en enterrant cette histoire (et sans avoir à préciser que j’avais vu le mort quelques heures avant son décès).
Mais ce foutu destin en a voulu autrement…
…
9. Coup de poing réglementaire.
Une demi-heure s’était écoulée depuis le léger incident dans le blindé de transport de notre section.
Nous sommes toujours au soir de la mort de Magnus De Trente.
Et nous étions à présent en position autours des cordons jaunes et noirs caractéristiques dans ce genre d’affaires…
L’agitation de la foule commençait d’ailleurs à nous donner du fil à retordre à l’extérieur de la boîte.
Personne n’aime les gars du Vatican dans le coin où nous officions alors (et à fortiori encore moins ceux qui les aident : même de manière très indirecte).
Question de principe : le bar s’appelait le Neuvième Cercle après tout (de l’enfer sous-entendu).
Pour ma part, j’étais occupé à m’éloigner le plus possible du sergent Stanton (en charge de l’investigation) de peur qu’il ne me demande mon soutien (ce qu’il faisait trop fréquemment à mon goût).
Sinon, il n’y a pas grand-chose à dire sur la mission en ce qui me concerne : la routine en somme.
Mais ce n’était pas le cas pour tout le monde…
Archibald Samson était aux prises avec deux habitués légèrement bourrés et résolument mécontents d’avoir été chassés de l’établissement.
En général ça se tasse assez facilement : personne ne veut passer une nuit en garde-à-vue (quelque soit la caserne).
Mais ces deux-là étaient plutôt bravaches.
A l’instar des Doomed Lords, l’écusson de la compagnie Epsilon (ou epsi : ça marche aussi) joue contre nous.
Paraît qu’on n’est rien que des planqués et que nous sommes plutôt coulants niveau interpellations : y a bien que mon unité qui pose problème en fait.
Le soldat de seconde classe leur avait pourtant dit plusieurs fois de dégager. Il avait même laissé passer plusieurs insultes…
A la place d’Archy (c’est ainsi que le nommait Dana depuis qu’il n’était plus adjudant), j’aurais peut-être sorti mon arme (en dissuasion bien sûr) ou j’aurais au moins joué de ma matraque énergétique…
Mais Archibald était un de ces braves gars qui se revendiquait des pratiques de Gretchencko.
Il ne voulait pas en arriver à l’interpellation proprement dite : les deux éméchés qui l’invectivaient violemment ne se rendaient simplement pas compte des emmerdes vers lesquelles ils se dirigeaient s’ils l’obligeaient à en venir à cette extrémité…
Moins pour une nuit dans notre caserne que pour un passage d’une durée indéterminée en prison (et la mort qui en découle généralement).
Arch n’était pas méchant du reste, mais il a bien fallu distribuer quelques crochets après qu’on lui ait craché à la figure et fait tomber son gourdin à impulsions.
Trois coups en tout (sur le plus proche des deux) : un à l’aine du poing droit (oui : même si c’est pas fair-play), un dans les côtes, du gauche (à hauteur de la rate : ce qui est assez méchant suivant la puissance du coup), le dernier impact étant porté au niveau du sourcil (près de la tempe)…
Un enchaînement qu’il aurait lui-même baptisé pompeusement le poing impérial du lion (ou the imperial fist of the lion en anglais mais y a moyen de raccourcir)…
Ce n’était jamais qu’une variante de la botte d’un illustre gladiateur qui demeurait son idole (paraît-il).
Pour info, le dernier coup de l’original (qui ne visait pas l’œil mais l’os hyoïde) se voulait létal selon la décharge à l’impact (mais ça ne s’est jamais vu à la télévision : forcément).
Il a mis dans ces trois coups tout ce qu’il avait appris lors de ses classes en matière de close combat (jusqu’à la physique même du dernier coup en lui-même qui était presque parfait).
On nous expliquait gentiment (ou on nous rappelait pour ceux qui ont eu la chance de faire des études comme Dana) qu’un bon coup de poing n’était jamais qu’un bon compromis entre énergie potentielle et énergie cinétique…
A l’exécution, la force physique en elle-même sert moins que la solidité (ou la masse) de l’os du poing impactant.
On apprend pas mal de choses intéressantes à l’armée…
Le problème c’est de les retenir toutes.
Et j’avoue que je n’ai pas entièrement saisi le concept énergie cinétique/potentielle (ou la mécanique en générale) ni même les éléments du tableau périodique si vous voulez.
Des trucs comme le carbone par exemple…
Si on m’avait dit d’entrée de jeu que ce genre de chose renforçait le fer en acier, j’aurais tout de suite compris de quoi il retournait (vu que je tiens ça du ferronnier qui officiait en bas de chez-moi durant ma prime jeunesse).
On nous inculquait des choses trop techniques à mon goût à l’académie (puisque je suis passé par le concours des sous-officiers) : comme je l’ai déjà dit, il n’y a que la pratique qui ait jamais fonctionnée avec moi.
Mais des types comme Archibald (qui a du passer le concours aussi) savaient tirer toutes les leçons de ce genre d’enseignement…
De la main gauche, il avait ramené l’adversaire par le col pour augmenter la vitesse relative du coup au moment de l’impact (bien qu’il se fût privé de tout élan après l’entame)…
Le bras gauche faisait aussi office de contrepoids tandis que le bras droit (partant le plus loin possible de sa cible) touchait l’opposant bien avant un but imaginaire (situé derrière lui : parce que le coup ralenti avant le choc dans le cas contraire).
L’arcade sourcilière gauche de son vis-à-vis s’est ouverte sans autre effort.
Archibald aurait pu se contenter de la prise birmane du sommeil mais il y avait risque de comas (voir même de mort) : et il n’avait pas besoin de ça en ce moment.
Mais plus certainement, ce n’était pas son genre de risquer de supprimer une vie pour une simple insulte (quelque fut sa gravité).
Il a donc laissé le deuxième aider son pote blessé et chancelant (les deux se barrant sans autre formalité).
Le soldat savait pertinemment ce qui se serait passé s’ils avaient fini en prison ne fusse que pour des insultes à un seconde classe en faction.
(Un brave type j’vous dis).
Dieu merci, il n’y eut pas d’esclandre (parce que nous étions clairement en sous nombre par rapport à l’attroupement de badauds : on aurait eu du mal sinon)…
Les gens étaient encore trop dispersés pour cela.
Et puis, il y avait les médias aussi (même s’ils sont plutôt pour le pouvoir en place : tant qu’il les paye).
=> Ouaip : la situation est merdique depuis le départ inopiné de ce bon vieux Victor.
Mais manque de bol pour Archy, son caporal – Dana en l’occurrence – était toujours sous le coup de ma réplique désobligeante dans le blindé. Elle n’attendait que ce genre de prétexte pour se défouler sur quelqu’un (d’autant qu’elle essayait perpétuellement d’arrêter de fumer).
Et vu qu’elle avait assisté à toute la scène…
Je tiens quand même à préciser que Dana était un bon sous-officier (comme j’ai déjà du le dire du reste) : elle savait qu’Archibald avait plus ou moins bien réagi. Mais elle devait penser aussi que son altercation pouvait encore créer une émeute (si les deux revenaient jamais avec des amis par exemple).
Il fallait bien qu’elle rectifie le tir (histoire qu’il n’y ait aucun risque que la situation ne dégénère malgré tout)…
Enfin : quand on a une conscience morale (ce qui était bien son cas à elle).
Il fallait se montrer impartial et je pense qu’elle y croyait quand elle a rappelé son subalterne à l’ordre.
« Comme si t’aurais pas fait pareil ?! » A-t-il cru bon de répondre…
(Son orgueil d’ancien chef de section qui ressurgissait toujours de temps à autre je suppose).
Elle, a tiqué (cligné de l’œil droit pour tout vous dire) : évidemment qu’elle aurait fait pareil.
Mais d’une, elle ne pouvait rester sans réponse devant une remarque déplacée d’un subalterne et de deux, elle ne pouvait tolérer cette forme de tutoiement par trop familier en public.
J’étais encore à quinze mètres de l’épicentre de ce qui aurait pu se commuer en violents combats de rue (étant donné que passants ou soldats semblaient s’amasser autours). Dana me faisait face bien que le corps de son subalterne la cachait maintenant en partie.
L’ex-adjudant Samson s’est juste mangé un pain en pleine poire pour la peine : un truc presque aussi impeccable que celui qu’il avait exécuté lui-même quelques instants auparavant. Ca l’a fait presque chuter.
Et étant donné que j’avais tout appris à la belle au niveau corps à corps, il a bien fallu que j’intervienne pour éviter des effusions de sang inutiles (ou on aurait quand même eu droit au soulèvement populaire en fin de compte).
Il avait un genou à terre et était en train de se relever en vue de lui en coller une dans un accès de rage irrépressible quand j’ai tiré en l’air.
Dana a juste eu le temps de se placer de manière à esquiver le coup avant l’interruption nette des hostilités tandis que la dernière passe du poing impérial du lion perdait en vitesse à l’audition de la détonation.
La foule, elle, s’est immédiatement dispersée dans les ruelles les plus proches comme un banc de sardines paniquées alors que les gardes (par réflexe et entraînement) épaulaient de leur fusil mitrailleur ou s’occupaient à trouver un couvert (avant même de savoir d’où venait le tir) : tout le monde faisait comme il pouvait en somme (militaire ou pas).
Mais au bout d’un petit temps, tous les regards se sont naturellement tournés vers moi - chose que je déteste - alors même que je rengainais mon semi-automatique dans son holster.
Je n’ai rien dit (de toute façon, je ne trouve jamais rien à dire d’intéressant en pareille circonstance : certains ont pu me qualifier d’amorphe ou d’indolent).
Et puis, j’avais autre chose à foutre que de m’occuper des querelles perpétuelles de deux cons.
Cette seule mesure a pourtant suffi à ramener un semblant d’ordre (tant dans nos rangs que dans la populace).
En temps normal la balle aurait sans doute ricoché sur un panneau du dôme et peut-être même tué quelqu’un, mais le calme était revenu : c’était le principal.
(Enfin, les panneaux étaient encore baissés : alors à part les pigeons…)
Nota Bene : la plupart des flingues sont vachement puissants à notre époque (y a même des méthodes pour percer certains blindages avec un calibre moyen comme je l’ai déjà dit : c’est dans le manuel qui plus est).
Quoiqu’il en soit, les experts en avaient presque fini à l’intérieur.
Ce qui me faisait penser que j’allais pouvoir rentrer chez-moi en enterrant cette histoire (et sans avoir à préciser que j’avais vu le mort quelques heures avant son décès).
Mais ce foutu destin en a voulu autrement…
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