Je suis au sol, je ne contrôle plus mes mouvements. Ma respiration est saccadée. Mon ouïe est affaiblie. Je suis pris de convulsions. J’entends malgré tout une voix familière : Pauline.
-William qu’est ce qui t’arrives ? Ou étais tu ?
Je ne peux pas répondre, ma gorge se noue et se serre comme un étau. Ma vision s’alourdit et je sens que je perds connaissance. Avant de m’évanouir, je comprends tout de même que Pauline appelle de l’aide. Puis, je sens que l’on me déplace.

Ma pensée est alors isolée à l’intérieur de mon cerveau. Je suis de nouveau calme, serein. Je ne sens plus mon corps, je ne sais plus qui je suis.
La conscience me revient peu à peu, ça doit bien faire des heures que je dors.

Je me prépare à la lumière du jour, j’ouvre mes yeux doucement, mais rien, il fait noir. Je me repère alors dans la pièce, et à mon grand effarement, comprends que je me trouve dans la pièce médiévale de tout à l’heure. Ce n’est pas vraiment la même en fait, sur ma gauche se tient une commode style renaissance, et, en face, sous la meurtrière se trouve un buffet.
Je m’avance alors et observe à travers la source de lumière. Dehors, je distingue une sorte de jardin à la française et une multitude de voitures garées dans un parking.

Soudain, je sens une présence dans mon dos. Je prends mon courage à deux mains et me tourne. Quelques centimètres à peine me séparent d’un homme, vêtu d’une toge de lin, sa capuche rabattu sur sa tête. Son visage est peu visible.
-Bonjour William me dit-il d’une voix emprunte d’assurance, mais dont l’expression ne me permet pas de déterminer ses intentions.

Bien qu’il soit plus petit que moi, le personnage m’intimide, je n’ose pas répondre.
-Je suis là pour t’aider William.
-Euh…bonjour. …Monsieur ?
-Je suis Miguel.
-Que fais je ici ? Quelle est cette pièce ? Où est Pauline ? Mes parents sont au courant ? Que m’est-il arrivé ? Je craque, trop de choses sont arrivées.
-Suis moi.
Il se tourne et avance vers un côté de la pièce.
-Mais attendez ! Vous devez me répondre ! Pourquoi ne suis-je pas à l’hôpital ? Qu’est ce qu’il se passe ici ? C’est un enlèvement ?
-Suis moi ! dit-il, sans crier mais avec une voix très autoritaire.

Je me décide à le suivre. Nous sortons de la pièce. Nous marchons dans un dédale de couloirs et d’escaliers pendant plusieurs minutes. C’est un vrai labyrinthe ici. L’atmosphère est oppressante, et la lumière rare. Cet endroit dégage une odeur de moisie fort désagréable, qui ne tardera pas j’en doute à raviver mes allergies. J’essaie de penser à autre chose pour évacuer la peur.

Brutalement, l’homme s’arrête. Il me faut bien 10 secondes pour comprendre que nous sommes devant une porte. Il me regarde et m’avertit :
-Derrière cette porte se trouve une dizaine de personnes qui seront heureuse de t’écouter.
-Mais qui..
-Shhh.
« William Shepard » entends-je. Cette voix vient de l’autre côté.
-entre me dit le petit homme.


Il m’ouvre la porte et je m’avance, la respiration bloquée.
A ma grande surprise, la pièce est lumineuse. Dans un premier temps il m’est impossible de distinguer quoi que ce soit. Après un temps d’adaptation, je vois 12 personnes assissent en face de moi. Un massif bureau en bois nous sépare.

Ils sont tous des hommes, vêtus à la manière de mon guide.
-Qui êtes vous ?
L’homme du centre se décide à répondre et me dit :
-Nous sommes le conseil du Temps William, et nous t’attendions depuis l’Aurore.