Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Le sang est écarlate


Par : Scarou
Genre : Polar, Réaliste
Statut : Abandonnée



Chapitre 2 : Ce jour là


Publié le 18/12/2011 à 15:26:04 par Scarou

Début de la journée, veille du meurtre de Matthias.

Réveil agité, mal dormi à cause de ces cauchemars. Et en plus je me suis encore endormi sur mon bras, il est bleu et flasque, comme de la viande...Connerie.
J'aimerais qu'il y ait quelqu'un pour m'aider dans ces moments-là, mais il n'y a plus âme qui vive dans l'appartement.

Ma mère s'est tirée la semaine dernière, elle me fait souvent ça, elle se trouve un connard plein de fric avec qui elle peut baiser et prendre de l'héro, puis elle se casse 6 mois en me laissant à peine assez d'argent pour bouffer.
Mon père s'est barré quand j'étais tout petit, peut-être qu'il était comme moi.
Cela dit, je suis plutôt tranquille, elle paye les charges et les factures par Internet et je peux vivre tout seul sans rien ni personne. Et ça m'aide à me justifier d'être étrange, les profs me laissent tranquille en pensant : Oh le pauvre petit Archie...


Je vais prendre ma douche, mais je me croise dans le miroir : Mes longs cheveux bruns sont en bordel et pendent sur mes épaules, mon vieux T-shirt Devin Townsend sent la sueur, il pend cachant mon sexe, je dors uniquement en T-shirt.
Mes yeux verts sont bordés de rouge, ils sont larmoyant et injectés de sang, les seules fois où je pleure, c'est quand je baille.
Je sis bleu, le sang n'afflue pas vite quand je dors, je me réveille en ressemblant à un cadavre...Douce ironie.

Je me plonge sous cette eau chaude, ma peau retrouve son blanc pâle normal. Enfin, qu'est-ce qui est normal dans ce monde ?

J'enfile un T-shirt propre, ce bon vieux T-shirt Tupac, j'aime bien le Rap Vintage. Mon jean, pas trop serré mais pas trop large.

Je découpe une orange au petit dej', c'est fou comme les couteaux en céramique coupent bien et ne s'émoussent jamais. J'aime le blanc immaculé de la lame...Je l'utiliserais peut-être plus tard celui là.
Le café est chaud, le jus d'orange frais. Je découpe le pain avec cet immense couteau-scie.
Le petit-déjeuner c'est comme un meurtre : On coupe, on tranche, on scie, on assouvie sa faim et on en fout partout, après il ne faut pas laisser une miette..

Bon, je mets mes Vans, vertes pâles et grises, mon manteau noir acheté en solde chez Kiabi.
Je mets ma capuche et je sors.
Je descend mes escaliers, j'habite au 3ème étage d'un immeuble Parisien dont l'ascenseur est plus lent que les escaliers.

Arrivé en bas, je marche cinq minutes avant d'arriver au métro. Personne ne m'approche, ne me parle ou ne me regarde et c'est tant mieux.
Les gens ont l'air mornes et tristes d'aller au boulot et j'aime ça.

Je prends le métro, le trajet dure une dizaine de minutes. J'habite dans le 19ème près de la petite ceinture et mon Lycée est dans le 10ème, près de la Gare de l'Est, je sais même pas pourquoi ma mère a insisté pour que j'aille dans ce lycée...ah si elle y est aussi allée et c'est très bien fréquenté...Et bien visiblement ça a du l'être à une époque.

Je sors du métro. Je mets exactement 7 minutes chrono en main d'ici jusqu'à mon lycée, j'ai 10 minutes d'avance, autant aller un peu flâner.
J'ai calculé l'exacte heure où personne ne peut venir me parler car ils doivent tous monter en cours.

Je marche tout seul dans la ville, il fait encore un peu nuit, on est en hiver. Du givre stagne sur les toits et les pare-brise des voitures garées qui n'ont pas un immonde Pare-givre en carton ou je ne sais quoi.

Soudain une boutique attire mon attention. Déjà parce que je ne l'avais jamais remarquée auparavant mais surtout parce qu'en vitrine, il y a une quantité impressionnante de couteaux, dagues, épées, sabres, armes médiévales en tout genre.

Je rentre dans cette boutique comme un enfant rentrerait dans une boutique de pétards dont il se servirait pour faire exploser les fourmilières et les escargots.

La boutique en elle même est très étroite mais très longue et sur deux étages. Les sabres sont accrochés aux murs et les couteaux derrière des vitrines auxquelles il faut une clé.

Le vendeur est un petit homme dans la soixantaine d'années, une calvitie et des cheveux gris, une chemise de bûcheron et des lunettes avec une monture en écailles ignoble. Il se tient assis sur son tabouret en plastique rouge.

"-Tu cherches quelque chose en particulier jeune homme ?
-Non...Non, je vais me contenter de regarder pour l'instant."

Au Rez-de-chaussé, il y a surtout des couteaux militaires ou des sabres chinois, rien de très attrayant vu que la plupart sont des modèles d'exposition inutilisable contre l'homme. Dommages certains sont vraiment beaux.

Au 1er étage, ça devient intéressant. Déjà parce que personne ne surveille, mais surtout parce qu'il y a des couteaux de défense dans des grands bacs. Des couteau à cran d'arrêt, des couteaux qui tiennent dans la paume de la main, des couteau électrifiés

Je balade mon regard quand je le vois, ce couteau à cran d'arrêt au manche nacré, une lame de 15cm je dirais. La lame qui sort verticalement. Le manche nacré et ses reflets verts. Sans réfléchir je le mets dans la poche droite de mon pantalon.

Je redescend, le vendeur me dit au revoir, je lui répond d'un air pressé. Je regarde l'heure : 7h57
J'ai trois putain de minutes pour arriver au lycée.

Je pique un sprint mais j'arrive trop tard, il n'y a plus personne dans la cour, j'escalade le grillage, je monte en cours, j'arrive essoufflé, j'ouvre la porte de la salle et la 1ère chose que j'entend, c'est la voix de Matthias : "Salut le psychopaaaathe !"

Mes yeux verts le fixent, je sens la faim monter en moi...Cette journée sera ta dernière Matthias.


Commentaires