<h1>Noelfic</h1>

Agents et plus si affinités...


Par : Folle2conneries

Genre : Action

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 22

Oui, c'est moi.

Publié le 19/08/13 à 01:14:54 par Folle2conneries

-Tu sais mon ptit Maxime esqueuh tu veux j'te dise que tu sais pas ?

Il était totalement bourré, baragouinant des conneries toutes plus incompréhensibles les unes que les autres, comme si les idées se bousculaient dans son esprit, lui même noyé par l'alcool. En une cavalcade éperdue de confessions perdues, il semblait perdre tous ses moyens, ayant oublié comment s'exprimer. Il se mit debout couru un peu, puis tomba sans la moindre raison, s'étalant au sol comme une loque ; état auquel réduisait l'alcool, comme une essence satanique, une liqueur démoniaque destinée à révéler le mauvais côté de l'humain et à le pervertir un peu plus à chaque gorgée. Il se releva tant bien que mal, titubant un peu, et se rejeta sur sa chaise.

-Tu sais mon ami qu'avec lequel c'est qu'j'ai voyagé et peint tout ça ?
-Vous êtes pas bien là, faut vous calmer.

Pour tout dire, j'me fichais un peu de ce qu'un bourré pouvait me raconter... Je pensais encore à ma mère. Elle allait bien, oui, et même si je savais pas grand chose de sa jeunesse, je savais juste qu'elle avait pas eu une enfance facile. Elle connaissait juste son père qui l'avait eu très jeune et élevée seul jusqu'à ses 18 ans où elle avait rencontrer mon père, l'épousant l'année d'après, qui lui avait donné un enfant deux ans plus tard ; moi. Son père s'est tué dans un accident de voiture quand j'avais cinq ans. Elle disait par contre n'avoir conservé aucun souvenir de sa mère.

Soudain, le vieux se redressa et tapa violemment du poing sur la table brandissant la bouteille vers ma tête.

-REPONDS !
-Ok, on se calme d'accord... ?

Je sursautai, un peu paniquée, mais je m'efforçais de paraître neutre et de ne rien laisser transparaître.


-Réponds alors !
-Oui, celui qui est resté en Algérie ?
-Lui même !
-Et bah ?
-BAH ! IL EXISTE PAS !
-... Je comprends pas, il est pourtant avec vous sur la photo, avec son bébé sur l'épaule.

Il ria aux éclats en entendant cette phrase, pleurant littéralement de rire

-"Il est pourtant avec vous sur la photo..."

Il répétait sans cesse cette partie de la phrase, riant un peu plus fort à chaque fois, me regardant comme si j'étais la dernière des demeurées ayant balancé une inépsie sans pareil.

-Je...
-Aaaaaaah mon 'tit Maxime, si tu savais les conneries qu'tu m'chantes là...

Il me fixa, le regard plein de compassion et d'empathie, me prenant sans doute pour un gosse ignorant tout de la vie, encore naïf et plein de rêves utopiques, puis soupira.

-Approche, j'vais t'dire un secret.

Méfiante, je fis rouler mon fauteuil jusqu'à lui.

-Tu sais, le type avec moi, sur la photo.
-Oui, votre... "ami" ?
-NON NON NON ! Il existe pas cet ami que j'te dis !
-Mais...
-Silence, écoute moi tu veux ?
Ya jamais eu d'ami qui est resté en Algérie, ou qui a abandonnée sa famille...
-Et bien alors, pourquoi m'avoir raconté ça ?
-Parce qu'en fait, le type qui a tout plaqué en pensant qu'à sa gueule, c'est moi !
-... Vous... ?
-OUI, C'EST MOI !


-


Le malaise censé m'étreindre à cet instant n'eût même pas le temps de se manifester que Marco avait déboulé devant la porte.

-Euh... ?

... ! J'avais complètement zappé de le prévenir pour la soirée, c'était un oubli providentiel, une petite aide du destin qui ne m'avait pas épargné ces derniers temps. Enfin, je dis le destin... Mais au fond, je croyais pas vraiment à toutes ces conneries.

-Ah oui... J'ai oublié de te prévenir...
-Il semblerait.
-Bin.
-Non mais laisse. Laisse ton ami s'expliquer, j'ai bien envie d'entendre sa version plutôt.
-Euh... J'ai invité Alice à venir à une soirée au port, ça se passe chez des amis à moi, à dix minutes d'ici, et voilà, je pensais qu'elle vous en avait parlé, donc je me suis permis de venir ici pour la récupérer avant d'y aller...
-Hum...
-Tu sais Papa, c'est pas grave si tu veux pas, des soirées yen aura d'autres, t'es pas obligé de dire oui...

Ouf... Je m'étais jeté sur la première porte de sortie, et celle ci avait toutes ces chances de me sortir de cette situation cocasse.

-Oh aller, c'est les vacances, puis, j'ai été jeune aussi après tout... Et je dois reconnaître que ton ami me plaît bien alors... allez vous amuser !
-Génial, merci m'sieur !

En disant cela, Will serra la main de Marco, échangeant avec lui un de ces regards plein de reconnaissance, de soulagement, et ce sourire audacieux semblant lui transmettre tous les bons sentiments possibles ; comme il l'avait fait avec moi lors de notre première rencontre. Marco répondit à ceci par une poignée de main ferme, un regard de titane. Tel les yeux de Béhémoth, son regard paraissait animé d'une volonté inoxydable de faire comprendre à Will que s'il y avait le moindre problème, il aurait des emmerdes. Un léger sourire, comme celui d’un félin qui montrerait les crocs, comme la mise en garde silencieuse d'un prédateur qui protègerait sa progéniture, acheva cet échange de paroles silencieuses ; les deux semblant parfaitement s'être compris au travers de ce code stoïque.

-Bon bah on va y aller alors, t'es prête Alice ?
-Euh oui oui... Je serai à la maison avant 3H, d'accord.
-Parfait. Bon et bien bonne soirée à vous deux.
-Merci, à vous aussi !
-Bye p'pa...

"Bon, mon petit Maxime, j'te cache pas que là, trouver une échappatoire risque d'être un peu compliqué..."

Le chemin de chez moi au lieu de la soirée fût bref et silencieux. Le vent et les vagues eux-mêmes semblaient concernés parce qui se passait. Le mistral, plus comparable à une bise hurlante, semblait siffler à mes tympans, à l'instar des flots acides qui paraissaient ronger l'espoir et chuchoter à mes oreilles en des supplications affligées pareilles à des murmures hurlants de banshee chagrinée.
Nous arrivâmes finalement sur place après un petit quart d'heure de marche. Planté devant la maison, personne ne l'aurait soupçonnée comme le temple de la dépravation qu'elle était devenue, réel lieu de culte pour les jeunes et moins jeunes en quête de drogues, d'alcool, comme un perpétuel défi de la loi, et de sexe, de manière moins illégale.
Will sonna, on nous ouvrit la porte. En passant la porte, je fus comme happé dans un autre monde. Les odeurs d’alcool et de cannabis emplissaient les poumons et les gorges, violant immédiatement les narines et déposaient leurs fines saveurs sur les lèvres, les rires, les cris, l'extase couraient dans les conduits auditifs, la musique faisaient bourdonner les tympans et trembler chaque muscle, les bouteilles tintaient en des cacophonies de bonheur, les joints formaient une fumée d'allégresse presque opaque, le tout se mutant en une douce symphonie de décadence au parfum d'illégalité ; pas de doutes, c'était bien une fête d'ados.


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"Oui c'est moi."



*Tululululululu*

Je cours dans le salon, en riant, Maman est assise sur le canapé, elle regarde la télé.

-Mamaaaaaan, téléphooooone !
-Merci Alice.

Elle se lève en souriant, elle est grande quand même, je dois lever la tête pour la voir, elle marche dans la cuisine, elle sourit en voyant que je lui cours derrière, elle prend le téléphone et elle répond. J'entends pas très bien tout tout tout mais j'essaie d'écouter.

-*Bonjour, je trava... CHU...parler....Perec-Dimarzo ?*
-Oui, c'est moi.
-*Je ....pelle...dire.... tre père...accident.... zolée........mort sur le coup.*
-....

Maman lâche le téléphone et elle se colle le dos au mur et elle se laisse glisser doucement le long du mur. Elle a les yeux mouillés, elle se met la main devant la bouche. Elle pleure.

*Allo*

-Oh mon Dieu...

Maman pleure vraiment, elle pleure, elle tremble, elle pleure, alors moi aussi je pleure. Je me colle à elle, elle me prend dans ses bras et on pleure ensemble. Je comprends pas pourquoi je pleure, mais Maman pleure alors je pleure quand même avec Maman.


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