Scene I: The Genesis of a new World.

Le glas avait sonné, et me voila gisant funèbrement sur ce sol ; simple spectateur de ma destinée à prier pour mon salut.
Tournant mon visage vers celui de mes compagnons, tout ce que je put y déceler fut de la commisération pour l'inéluctabilité de mon avenir éphémère .
Scrutant maintenant avec dépit ma plaie, je perçut des cris qui résonnèrent comme des murmures à mes oreilles.
Quelques secondes plus tard, le temps sembla s'être figé, et je m'interrogeait sur le pourquoi de ma présence en ce lieu, " comment en suis-je arrivé là ? "
Pour connaître la réponse à cette question, il me fallut revenir quelques mois plus tôt.

...That's great with an earthquake, birds and snakes, an aeroplane ...

_Adam ! Ton réveil ! Essaye de ne pas être en retard pour ton premier jour de cours!
_Ouais...

C'est de cette manière anodine que que débuta pour moi le premier des treize jours chaotiques qui changèrent la face du monde.
Le 7 Septembre 2011 marqua une nouvelle période, celle de "l'ère désolée".
J'ai été témoin de la genèse de cette catastrophe , mais je ne pourrais pas constater de son inexorable fatalité.

Le premier des treize jours était en cette matinée - et pour la race humaine - l'événement déclencheur d'une suite d'actions conduisant toute trace de vie au néant.

Cependant, pour moi , cette journée n'avait rien de particulière, mis à part le fait que j'y effectuais ma rentrée des classes .
ALors après m'être préparé, je pris mes affaires et partit en saluant - et ce pour la dernière fois - mes parents.

J'habitais dans un petit appartement Parisien du Xeme arrondissement situé à moins de cent mètres de gare du Nord.
Cette nouvelle école était assez éloignée de chez moi pourtant mon trajet ne me sembla pas si long.
Avant même de m'en rendre compte, j'étais arrivé ; le lycée " St Thomas d'Aquin " dans le VIIeme arrondissement , il ne fallait pas être grandement perspicace pour cerner quel genre d'élèves fréquentaient cette école.

Il n'était pas huit heure pourtant la plupart des élèves avaient une cigarette dans la bouche.
Je ne me sentais pas à ma place ici, à ma gauche se trouvaient des élèves avec casquette,baggy,capuche parlant comme les habitants des zones les plus mal famées alors que leur parents appartenaient pour la plupart à l'élite parisienne.

A ma droite se trouvaient des groupes plus variés, skateurs , geeks , otakus, gothiques...
Et alors que je tentais de déterminer dans quel groupe je serais le plus apte à passer l'année, un bruit m'interpella et je me rendit compte que qu'un cercle s'était formé autour du coins des " racailles ".

Je réussit à m'approcher et vit au milieu du cercle trois personnes habillées d'une manière ridicule - une espèce de sweat rose avec un singe imprimé - encerclant un type habillé comme un serveur d'une chemise blanche,d'un gilet et d'une cravate noirs.

L'une des trois personnes semblait énervée contre ce dernier:

_D'où tu me bouscule !? Tu veux des problèmes !?

Le serveur aux cheveux blonds soupira , sortit un paquet de cigarettes, en mis une dans sa bouche, l'alluma et tendit son paquet à la personne lui faisant face visiblement agacée:

_Tu devrais te calmer... Une clope ?

Ce à quoi son assaillant répondit par une frappe sur sa main faisant tomber les cigarettes au sol.
Alors que je regardais silencieusement la scène, des cris fusèrent encourageant les trois personnes à aller plus loin.
Le garçon ayant fait tombé le paquet s'approcha avec fierté et lâcha avec dédain :

_Maintenant tu vas me donner ton ...

En un instant, les cris s'arrêtèrent laissant place à la stupeur; le garçon n'avait pas encore finit sa phrase qu'il se trouvait au sol après que le serveur lui ait collé son poing en plein nez.
Alors que le silence s'était installé, le type au gilet s'en alla sans rien dire et après quelques secondes tout redevint comme s'il ne s'était rien passé.

Moi, je restais à ma place, je trouvais fascinant la réaction de tous ces individus face à ce genre de scène mais je fut tiré de mes réflexions par la sonnerie annonçant qu'il était l'heure de rentrer dans l'école.

Mais alors que la centaine d'élèves entrait dans l'établissement, je remarquais la personne devant moi, un garçon de mon âge titubant et ayant l'air d'avoir du mal à respirer.
Il semblait chuter à chaque pas et se rattraper juste avant de tomber, je perdit ce garçon de vue dans la foule et rejoignit la cours où se déroulerait la formation des classes.