Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

L'Homme Du Temps


Par : MassiveDynamic
Genre : Science-Fiction, Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 8 : L'Homme Et Ses Problèmes


Publié le 05/10/2011 à 20:23:57 par MassiveDynamic

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HS : Merci les gars, ça fait plaisir :)

Gros chapitre qui m'a pas mal occupé ce soir pour combler le retard, ça bouge pas mal dans les relations et l'intrigue :)

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L'inexorable temps. Insaisissable, l'ombre fantôme qui plane sur nos vies, toujours à nos côtés, toujours derrière nous, mais qui finira toujours par nous rattraper et nous faire fléchir. D'abord un allié, puis un ennemi. Cette vieille connaissance qui nous berce depuis notre naissance et qui nous accompagne dans la tombe. Cette chose, impossible à quantifier, impossible à décrire, mais qui laisse sa marque sur chaque être peuplant ce monde, cette terre, ce sol. Je le sentais me presser de plus en plus. Je devais agir.

Et les pièces commençaient petit à petit à s'assembler. Une brève recherche sur internet m'a permis de me renseigner sur Dynamic Hermanos, un laboratoire de recherches technologiques et scientifiques privé et par conséquent inaccessible. Aucune information, si ce n'est qu'il fournit l'armée, entre-autre, et collabore avec le CERN de Genève. Cependant, le bâtiment doit bien avoir un service publique, puisqu'Ellen y travaille en tant que standardiste. Et cela m'amenait à faire le rapprochement avec le fameux contrat secret... Je divaguais peut-être complètement, et cette "vision" précédée de la rencontre avec la fameuse rousse était sûrement dû à l'accident mêlé au hasard, mais ça faisait trop de coïncidences dans la même journée. Et puis, je n'ai pas vraiment un esprit cartésien. Je suis du genre à envisager toutes les possibilités, et pour le moment, Dynamic Hermanos et Ellen, ce sont mes seules pistes.

Je pris quelques notes sur une feuille de papier et je plaçai la page accompagnée des informations que je disposais sur un mur vierge de mon appartement. Quelque chose se tramait, et je ne savais pas quoi, mais entre l'argent, le contrat, la vision, et la coïncidence, j'avais mis le nez sur de la matière à exploiter. Alors c'est ici que commençait mon investigation. Une feuille de papier accrochée grâce à une punaise sur le mur central de mon habitat. Tu parles. Je venais de me trouver un prétexte pour continuer d'exister. Cela dit, l'affaire aiguisait suffisamment mon appétit pour que j'y trouve de l'intérêt, donc d'une certaine façon, subconscient ou pas, la manipulation fonctionnait. C'était le début de quelque chose.

Je jetais un oeil à l'horloge. Théo n'allait pas tarder à arriver. Lui, et ses plantes médicinales. Et merde. J'avais bien une trentaine de minutes avant son arrivée. Et Emma n'avait pas pris la peine de me confisquer la carte de crédit, aujourd'hui. Un million, trente minutes, une carte de crédit. J'avais l'impression de détenir le sort de l'homme entre mes mains. J'avais le choix, accès à tout, n'importe quel caprice. Des rayons s'offraient à moi, des idéaux devenaient réalité grâce à une simple fantaisie, une somme imaginée attribuée à mon compte. Je devais matérialiser cette monnaie. Je ressentais ce besoin de concret, de posséder, de m'accaparer des choses. L'oisiveté m'appelait, et je répondais à son appel.

Trente minutes. Et je revenais victorieux de ma conquête avec un immense lot de butins sous les bras. Des habits, un ordinateur portable, quelques bouquins, et surtout, surtout, une bague de fiançailles incrustée de diamants. Je n'étais pas encore prêt pour le mariage, et puis, les étapes se devaient d'être respectées. Mais je pensais quand-même à elle. Emma. Qui était un peu trop absente ces derniers temps. Mais bon sang, ce que je l'aimais. Elle m'attirait en continue, et quand je me détournais d'elle le temps de quelques minutes, déstabilisé par une autre beauté, il me suffisait de m'apercevoir que ça n'était qu'une coquille creuse de plus et que j'avais déjà la perle rare. Capable de me supporter, capable de se rebeller, capable de paraître aussi vivante que moi et de ne pas sembler aussi robotique que les autres gens à qui j'avais l'habitude de parler. C'était une sorte de mère, oui, mais pas seulement. Elle avait su conjuguer toutes ces qualités et les sublimer pour devenir cet être indéfinissable. Presque pur, du moins, avec moi. Elle pouvait bien être la plus horrible des femmes avec les autres, je n'en avais cure, tant qu'elle gardait ce profil qui l'embellissait tellement face à moi. Une si belle âme que j'espérais que les portes du paradis lui soient grandes ouvertes. Si seulement je croyais en dieu.

" Rode ! Les champignons magiques sont arrivés ! "

Une grosse voix provenait du dos de ma porte. Voilà mon visiteur qui arrivait, et bien accompagné. Il transportait un sachet rempli de substances illicites en tout genre. J'avais la tête pleine de choses, si bien que mes phrases se mélangeaient et ne formaient presque plus le moindre sens, j'appréhendais donc la prise de drogue aujourd'hui. Surtout si Emma venait à débarquer. Bien que théoriquement, elle ne devrait pas arriver avant très tard ce soir, puisqu'elle est en compagnie de Sonia, sa meilleure amie actuelle sur Paris. Il me salua et constata rapidement mes achats accélérés qui trainaient sur mon canapé.

"- Bah dis donc... t'as pas perdu de temps, mon salaud ! Me lança-t-il en examinant mon ordinateur portable.

- Ouais... non. Un million, je devais voir si ils étaient encore là, et s'ils étaient bien réels. Et bah ouais. Mais j'arrête les achats, c'était un appel impulsif, quand t'as autant d'argent d'un coup, crois-moi, ça te démange. Mais là j'y touche plus, déjà parce qu'Emma va gueuler sinon, mais en plus, y'a Joe qui enquête sur l'histoire du contrat donc vaut mieux pas que je me mette à trop déconner.

- Joe, ton beau-frère ? M'interrogea-t-il en déballant minutieusement les produits hors de son sachet.

- Le détective, ouais. Mais c'est pas tout, ça a pas mal bougé depuis... "

Et je lui ai raconté tout ce qu'il y avait à savoir. Le futur au blanc albâtre, la rousse mystérieuse, le laboratoire suspect.. Bien évidemment, il me cru sur parole. Théo était quelqu'un de très superstitieux depuis la mort de sa grand-mère. Il s'était déjà essayé au spiritisme, et d'une certaine façon, s'était convaincu d'avoir dialogué avec la défunte. Le pauvre était énormément proche d'elle, et sa mort n'a fait qu’accélérer le développement de son business illicite et de sa consommation de drogues.
Il réagit en arrêtant sa préparation et me fixa droit dans les yeux.

" - Je te crois. Parce que tu m'as cru quand je t'ai raconté mes expériences paranormales, et parce que j'espère sincèrement que le futur ne sera pas aussi noir que ce que prédisent nos politiciens et nos sociologues. Ta vision, tu veux bien me la décrire avec encore plus de détails ? "

Il me dévisageait avec un regard pétillant. J'avais vu l'Eden, et Théo voulait également le contempler. Comme je le comprenais. J'aurais bien voulu lui faire partager ma vision, qu'il voit ce que j'ai pu voir, mais, malheureusement, il devait se contenter de mon récit qui était bien trop court. Néanmoins, quand j'eus fini ma description, je recentrais la conversation sur ce qui m'intéressait dans l'immédiat. Son opinion. Et passé les songes d'un futur moins obscur pour lui, il se mit à me poser des questions. Mais pas celles que j'attendais.

" - Et j'étais avec toi ? T'avais des nouvelles de moi ? Me demanda-t-il soucieux, s'appuyant sur ses genoux pour être mieux à l'écoute.

- Non, désolé. Et je n'ai rien d'autre à t'offrir. Je t'ai tout dit, et puis, j'étais déjà très vieux et mourant lors de mon déplacement de conscience, donc si t'enlèves le paysage magnifique, le contexte était assez horrible. "

Mon déplacement de conscience. Je n'aimais pas vision, ça évoquait le rêve. Ce que j'ai vécu était bien réel et devait être défini comme tel. J'ai subi un déplacement temporel, à mon humble avis. Théo se tut quelques dizaines de secondes et songea à ce que nous venions d'échanger, puis il s'alluma une simple cigarette en observant mon appartement. Je vis ses yeux se poser sur ma feuille au milieu du mur, alors je pris l'initiative de me lever et d'aller vers celle-ci.

"- Ca répertorie ce qui m'est arrivé depuis la lettre anonyme et les hypothèses que j'émets. Je compte faire ma propre investigation pour essayer de rapidement comprendre ce qu'il se passe. "

Je montrais les différentes parties de mon argumentation du doigt pendant que Théo m'écoutait en rangeant ses champignons. Il posa sa cigarette sur le rebord de la table et repris la parole, se jetant les deux pieds dans le sujet, cette fois.

"- Alors, et cette fille là, Ellen, tu crois qu'elle joue un rôle là-dedans ? Dit-il en laissant échapper un halo de fumée de sa bouche.

- Honnêtement, j'en sais rien. Vu que j'ai tendance à être parano, je dirais qu'elle m'espionne, ou compte me manipuler. Mais même là, la question reste la même. Pourquoi ? Pourquoi l'argent, pourquoi ce rapprochement soudain ? Je ne sais pas ce qu'on cherche à me faire, et c'est pour ça que je ne vais pas aller droit vers eux tout de suite avant d'avoir du concret. Je dois enquêter.

- Tu m'as dis qu'elle était standardiste, pas vrai ? Une standardiste qui bosse pour un laboratoire... ça veut dire qu'ils traitent toutes sortes de commandes, avec des tas de clients. Maintenant y'a bien une idée qui me vient, ça serait de regarder la liste des fournisseurs ou des gens que Dynamic Hermanos fourni. Puis se renseigner sur les différentes compagnies, et essayer de dégager des pistes... Enfin, j'dis ça... "

Il reprit sa cigarette et tira une latte, un sourire satisfait en coin. Et il pouvait l'être le bougre. C'était pas bête du tout comme idée.

" - Bon, après, ça va pas être simple de chopper la liste. Le plus simple serait de faire ami-ami avec Ellen pour qu'elle te la donne et on en parle plus ! "

Bip ! Mauvaise idée.

"- Non, Théo, je suis d'accord avec toi sur l'idée de chopper le cahier des charges, par contre demander directement à Ellen, c'est une idée à la con. Non, je pense que je vais m'entretenir avec Joe pour essayer d'en savoir plus. "

Il approuva ma suggestion, et je sortais quelques bières pour nous détendre un peu après cette rude réflexion. Je reçus un sms d'Emma dans dans la fin d'après-midi. Elle partait pour le week-end avec Sonia à Metz pour les vingt ans d'une de ses amies. Tout cela garni de multiples démonstrations affectives. Je lui répondis immédiatement. Tant mieux, ça allait me laisser du temps pour penser à la manière de lui faire ma demande !

Théo devint rapidement éméché, et, alors qu'il faisait déjà bien nuit, il se mit à divaguer, à me dire à quel point il était désolé de n'être qu'une épave et de m'avoir transformé en fange accro à la drogue, puis il faillit fondre en larmes mais il détourna de lui-même la conversation et me narra sa percée dans ses diverses magouilles crapuleuses et les sommes d'argent qu'il engrangeait. Enfin, il finit par s'avachir sur moi comme un pantin. Problème, il m'écrasait. Second problème, il puait l'alcool. Je le fis donc dormir sur mon canapé et le recouvris d'un drap. J'en profitais pour passer un rapide coup de fil à Joe. Il décrocha, et je lui exposai rapidement la situation. Il m'avoua qu'à vrai dire il n'avait aucune piste viable pour commencer son enquête, et que l'aiguiller sur Dynamic Hermanos était un véritable coup de pouce pour lui. Je raccrochais. Puis j'allais contempler la ville, à ma fenêtre. Elle dormait déjà. Une faible lueur éclairait les rues pavées, et je préférais lever les yeux pour admirer la vraie beauté. Le ciel noir, le scintillement des étoiles, cette étrange aura qui envahit mes sens. Ce ciel inchangé, que je revois de mes yeux d'adolescents, dix ans en arrière, dans ce champ, aux côtés d'Emma, quand tout semblait être fait pour nous séparer. Et je les regarde aujourd'hui de ces mêmes yeux, et ce soir, elle est loin de moi.

" - Emma ? "

Répondeur. Je n'entendrais pas sa voix ce soir. Théo dort. Joe planche sur mon cas. Emma s'amuse. Et moi, je me tiens ici, debout, en cherchant un sens à tout ça. Y'en a-t-il seulement un ?




Les premières lueurs du jour réchauffaient mon visage humidifié par les quelques larmes de la veille, et je m'étirais en remarquant Théo à pied d'oeuvre sur ma table qui préparait sa livraison de came. Je le saluai hâtivement. Ma douche me permit de rapidement prendre des couleurs et d'en sortir frais et avec un peu d'énergie à revendre. Je consultais rapidement mon téléphone. Six messages, deux appels manqués.

" Rode, c'est Joe, rappelle-moi, c'est très urgent. "

" Rode, dépêche-toi, c'est grave. "

" Ecoute, pour quand tu liras ça, j'ai enquêté, j'ai pas eu besoin d'aller bien loin pour trouver leurs collaborateurs, ils étaient tous dans une rubrique de leur site, mais il y a un problème de vraiment inquiétant, rappelle-moi vite ! "

" Rode, je préviens Emma de rentrer te rejoindre, t'es peut-être en danger, je te préviens. "

"Putain, tu fous quoi ? Décroche, merde ! J'hésite vraiment à prévenir la police là ! "

" Bon, Rode, on n'a plus le temps. Je résume. Je suis tombé sur l'un de leurs partenaires, une station de nombres scientifique française, qui émet en continue sur une onde privée précise. J'ai eu accès à cette onde, et depuis presque une semaine, elle diffuse un message chiffré très long en continu prononcé par une voix robotique, et dans la séquence de chiffre, les lettres de ton nom et prénom sont agencées dans l'ordre. Rode Sersy. Tu figures sur une séquence chiffrée énoncée par les voix programmées, Rode. Quelqu'un nous envoi un message. Et il en a après toi. "


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