Marc se retourna vers ses hommes :

-Ok les gars, tout le monde se lève et me suit.

Tout le long du couloir, Marc s'inquiétait pour son avenir. Il réfléchissait a comment se racheter auprès du monde entier, des familles meurtries qu'il avait laissé.
Les dires perdus des hommes dans son dos lui effleuraient les oreilles :

-Qu'est ce que c'est que cette mission a la mord moi le n½ud ?

-J'en sais rien, je fais cette connerie deux jours et je rentre enfin chez moi ! Je vais pouvoir retourner au Stade ! Ca va être énorme !

-Je le sens pas ce truc, ca sent la merde à plein nez.

-Quand je vous disais que l'état nous cachait des trucs ! Si on a ca en France qu'est ce qu'ont les américains ? Hein ? Ils travaillent en cachette avec des extraterrestres moi je vous le dis !

Marc se retourna enfin pour faire taire ces belles paroles :

-Ouais et Michael Jackson vient de former un groupe avec Elvis en Alabama ! Cesser vos conneries on arrive a l'armurerie.

Un homme se tenait derrière un comptoir grillagé, celui ci mâchouillait sont chewing gum tout en fixant le lieutenant.

-C'est pour quoi ?

Marc fronça des sourcils

-C'est pour la mission spéciale, vous avez nos armes soldat ?

-Quelle mission spéciale ?

Marc lui remit silencieusement une autorisation spéciale, permettant le port d'armes de niveau maximal.

-Ah oui je vois que vous n'êtes pas la pour la mission de sauvetage...je vais vous donner le même matériel qu'aux autres ?

-Les autres...?

Le soldat ouvrit la porte blindée a tout le groupe, qui s'engouffra dans une vaste pièce remplie de munition en tout genre, avec les armes correspondantes accrochées aux murs.
Marc reprit la parole, bien qu'intrigué par la tournure des événements. Il avait compris qu'on lui cachait encore beaucoup de choses, sans doute lui avait on dit le minimum. :

-Bien, je veux pour tout le monde ait des armes conventionnelles, donc chacun prend le même FAMAS, le gouvernement nous permet de prendre des lunettes thermiques alors on ne va pas se priver ! Prenez aussi un maximum de grenades, on ne sait jamais. Je veux que vous ayez chacun une arme de poing.

Une fois que tous les hommes furent équipés, tout le groupe se mit en marche vers la salle 0. La salle 0 était la salle la plus gardée de France. Uniquement les hauts fonctionnaires avaient le droit d'y pénétrer.

"Nous savons aujourd'hui qu'elle contenait cette foutue Dalle." Pensa Marc.

-Ok les mecs, avant de rentrer la dedans, faites les fiers, vous êtes attendus. Ayez au moins l'air de vrais soldats histoire de faire illusion...

La porte blindée s'ouvrit de l'intérieur pour les laisser passer. La pièce était plongée dans le noir. Le noir était chassé par une lumière verte fluorescente qui fendait les airs. Elle émanait bien d'une Dalle posée au sol. Des chercheurs avec masques et combinaison anti radioactive prenaient des notes.
L'un d'eux s'approcha.

-ha vous voila enfin !

Il toisa du regard tout le monde.

-Vous êtes l'équipe Bravo ? Etrange...

-Vous avez quelque chose d'important a nous dire, peut être ?

La réponse du lieutenant ne s'était pas faite attendre. Le caporal Sherbatsky renchérit :

-Ouais crétin ! De quel genre d'équipe il s'agit ? On est la pour quoi réellement espèce de débile en combi ?!

Mais le groupe était déjà assez soudé pour répondre unanimement :

-"Ta gueule Judi..."

Le scientifique n'était pas impressionné :

-Euh...il faut vous équiper des caméras. On vous en avait parlé non ?

Marc approuva d'un hochement de tête.

-Bien, dans ce cas suivez-moi.

Chaque soldat se vit fixer sur son casque un petit boitier équipé d'un mini objectif.

-Voila, veuillez y prendre soin, si ceci venait a casser, vous en avez un de secours dans votre barda. Prenez en soin, sans ça, la mission n'a plus d'intérêt !

-Faites nous confiance.

Le premier ministre se trouvait parmi la foule de scientifiques. Tout le monde s'était arrêté pour voir le spectacle qui allait se dérouler. Le haut fonctionnaire serra la main de chacun des soldats, leur dit de belles paroles puis les convia a se positionner en rang sur la Dalle. Le regard de l'officier de quitta pas celui du ministre, cherchant en vain d'autres explications. Mais le silence crispé derrière un sourire de l'homme en costume en disait bien peu.

-Allez les gars ! En route !

Personne ne se pressa pour poser le pied sur l'artefact. Marc fut le premier a le faire, en tant qu'officier.

-N'ayez crainte, c'est de la pierre fluorescente, c'est étrange, mais ca reste de la pierre !

Tout le monde s'exécuta. L'équipe était au grand complet, cote a cote. Leur ombre était projetée au plafond. 7 taches noires allaient faire un voyage hors du commun.
Deux secondes plus tard, Judi brisa la silence solennel :

-Ca marche pas cette m....

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase que la lumière se fit plus intense. Ils se sentaient tous voler, devenir léger. Très légers. Marc compris que tout ceci dépassait tout ce qu'il avait pu imaginer. Il était en sueur. Il avait peur. Il ne savait pas ou il allait. Il avait la charge de ses hommes, et ne pouvait pas garantir leur sécurité. D'après ce qu'il avait compris de son court entretien, de sa mission dépendait la maitrise de l'espace-temps, la France risquait de redevenir en un rien de temps la première puissance mondiale grâce a la maitrise de plusieurs dimensions à la fois. Dans un dernier élan, il porta sèchement sa main à son front et, d'un air plus déterminé que jamais, d'un air de défis auprès du mystérieux ministre, prononça ces quelques paroles, simples mais frôlant la menace :

-"Nous reviendrons..."

A présent, tous flottaient dans l'espace. Tout semblait paisible. Ils étaient comme dans un rêve. Ils voyaient la Terre de loin. De très loin. Elle vieillissait sans eux. Des villes s'élevèrent, et s'écroulèrent, puis de nouvelles villes prirent la place des détruites. Puis tout s'accéléra. Tout devint blanc. Les étoiles fusaient autour d'eux. Ou peut être était ce eux qui se déplaçait. Tout le groupe commença a paniquer. Marc cria de se calmer mais sa voix ne portait pas, elle semblait se perdre dans le vide intersidéral. Soudain, tout s'arrêta. Tout redevint normal. Tous les soldats retombèrent sur leurs jambes. Le silence se fit. La lumière s'éteignit. Tout était inerte. Tout semblait...mort.

Marc tapa du pied sur le sol, il n'y voyait rien. IL se taisait car il croyait que sa voix ne portait toujours pas. De toute évidence, ils étaient toujours sur la Dalle. C'est alors que l'un des soldats pris la parole :

-Bon Dieu y'a une panne de courant !

Mais Marc n'était pas dupe :

-Non, les pannes de courant n'existent pas dans le bunker ou on se trouvait...

-Comment ca ou on se "trouvait" ?

-Vous aurez bientôt plein de réponses, activez vos lunettes thermiques !

Chacun regarda dans son viseur. Ils étaient dans le noir, mais voyaient. Ils étaient a présent terrorisés. Ils voyaient plusieurs hommes, en face. Ils se cachaient derrière les meubles qui semblaient remplir la pièce. Ils les fixaient de leurs yeux noirs. La lunette thermique permettait de les voir en rouge se terrant du mieux qu'ils le pouvaient.

"On dirait une embuscade" pensa Marc. Il donna ses ordres.

-CHACUN CHOISIE SA CIBLE ! EN JOUE ! PRÊT A TIRER !

Tout le monde enleva sa sécurité, mit l'arme a l'épaule.

Marc était déterminé, en tant qu'officier sur le front, il avait fait son choix et ne pouvait plus faire marche arrière. Il ne devait jamais hésiter.

-A mon commandement !