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L'homme qui valait trois cartouches.


Par : Conan
Genre : Polar, Action
Statut : Terminée



Chapitre 2 : Chapitre 2


Publié le 10/02/2011 à 23:16:54 par Conan

Six heures du soir. Denis et moi fermons la grille métallique du bar. Une sorte de mixture un tiers neige, un tiers flotte, un tiers boue s'est formée sur les trottoirs. Nous nous dirigeons vers ma BMW e30 noire. J'ouvre la postière grinçante et démarre la bête. Je me dirige vers le périph', direction Ozoir la Férrière, un petit patelin de la zone rurale d'Ile de France, la Seine-et-Marne. Après une bonne heure et demie de trajet, nous arrivons devant le petit pavillon des parents de Denis. Ce dernier sonne et un vieil homme barbu et mince nous ouvre. Denis lui fait la bise :
-Salut p'pa. J'ai amené un ami qui est seul pour le réveillon, j'espère que ça dérange pas?
L'homme sourit.
-Non, bien sur que non, tu connais ta mère, elle a fait à manger pour un régiment. Entrez, entrez!
Je serre la main aux parents de Denis et fait une bise à ses deux gosses. Nous nous dirigeons vers la chambre dans laquelle je pose mon imperméable.


Dans le salon, nous mangeons un repas royal. Le grand jeu amuses gueule, huitres, foie gras, dinde aux marrons, bûche. Vers minuit la grand mère va coucher les enfants de Denis après qu'ils aient ouverts leurs cadeaux. Je m'excuse encore de n'avoir rien ramené.
Nous nous retrouvons seuls dans la salle à manger, Denis, son père et moi.


-Dis moi p'pa, tu as toujours les armes dans le placard?
-Hmmm? Pourquoi tu me demandes ça? Questionne le père en s'allumant une pipe.
-Mon ami Conan voudrait voir un peu ce que tu as.
Le père me regarde :
-C'est pour acheter? Pour quelle raison?
-Hé bien disons que j'habite dans un coin assez pourri et que mes poings ne seront pas suffisants dans certaines situations.
-Disons ça en effet... Et la vraie raison?
-Un ami taxi se fait emmerder assez souvent et il voudrait se défendre.
-Hmmm, suis moi.


Nous marchons vers la chambre ou j'ai posé mon imper et le père ouvre un placard truffé d'armes de poing et de munitions.
-Vas y, regarde je t'en prie.
Je prends un flingue au hasard. Un P38.
-Celui la je le fais à 250 euros avec une boite de cartouches.
Je sors un Colt 45 :
-Et lui?
-200.
Je sors un revolver.
-Et ça?
-Smith et Wesson model 10 en 357. Une pièce rare. Il appartenait à un para Américain.
-C'est une pièce de famille?
-Du tout. Après la guerre mon oncle a récupéré tout un tas de flingue dont j'ai hérité d'une partie, mais la pension que je touche ne me permet pas de mener la grande vie, alors je revends parfois à des gens que je connais.
-Il est à combien celui là?
-350 euros.
-Je vais prendre le Walther et le Smith et Wesson.
Je paye tout en liquide puis repart vers une heure du matin avec mes deux revolvers enveloppés dans des torchons et deux boites de munitions.


J'arrive à la Courneuve, gare ma voiture dans le parking de la cité et monte dans ma tour. Sixième étage, sans ascenseur. Je rentre vite dans mon appartement que je ferme aussitôt à double tour et débarrasse les boites de pizzas posées sur la petite table de ma cuisine vétuste pour admirer mes acquisitions. Je passe mon doigt sur le canon noir mat de mon revolver en jouant niaisement avec le mécanisme. Je m'amuse à charger l'arme et faire tourner le barillet. La nuit se finit avec une boutanche de whisky derrière la cravate et une unique bastos dans le pétard. Je joue comme un con à la roulette Russe. Au moment ou je mets pour la quatrième fois le bout du canon sur ma tempe, mon réveil me tire de mon état somnambulique. Merde, déjà 5 heures du mat', faut que je me prépare à aller au boulot. Je pointe l'arme vers la porte de la cuisine et appuie sur la détende. La détonation me fait sursauter. Il faut 10 bonnes secondes à mon cerveau imbibé d'alcool pour réaliser que je viens de faire un trou de la taille d'un pouce dans la porte et que la balle qui s'est logée dans le mur derrière aurait bien pu éclater ma cervelle comme une tomate. J'ouvre les fenêtres pour chasser l'odeur de poudre et appelle mon pote Taxi avant la fin de son service.


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