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L'homme qui valait trois cartouches.


Par : Conan
Genre : Polar, Action
Statut : Terminée



Chapitre 13 : Le Commando


Publié le 16/02/2011 à 19:48:39 par Conan

La Courneuve, 20h30. Nous arrivons devant le bâtiment d'Issamou alors que l'adrénaline n'est toujours pas retombée. Karl a pris soin d'éviter le périphérique et les grands axes pour venir ici, de manière à croiser le moins de monde possible, le squat a déjà été témoin d'une vraie boucherie pour que tous les flics du département y soient.

Karl gare sa camionnette à une centaine de mètres devant la tour de Youssouf, tout au fond d'un grand parking rempli de voitures en plus ou moins bon état.
-C'est plein de guetteurs ce coin. Dit doucement Jack.
En effet, dans le parking patrouillent plusieurs groupes de deux gars, le visage masqué ou portant des capuches. Ils sont très certainement armés et au moins douze rien que dans le parking et devant l'immeuble.
Nous descendons doucement du véhicule et sortons tranquillement nos armes. Il faudra compter sur notre détermination et notre dextérité pour réussir à nous frayer un chemin jusqu'au bâtiment. Il ne me reste que deux chargeurs et demie de 5.56. J'ai encore mon 9mm à la ceinture. Jack et moi prenons la tête du groupe. Nous avançons furtivement sur le coté droit du parking, celui le moins éclairé par les quelques lampadaires disséminés ça et là. Nous nous arrêtons, baissés derrière des voitures. Devant nous, à environ 15 mètres se trouve un groupe de 4 gardes, dont l'un vient juste de montrer son revolver à ses acolytes qui en font de même. Pas de sommation, chacun prend sa cible, on ne pourra pas les manquer.

C'est Karl qui tire le premier, il envoie à terre l'un des gugusses d'un puissant coup de 12. Jack et moi abattons le deuxième juste après de quelques rafales à l'abdomen, puis je dégomme avec Flipo et son 11.43 un autre garde. Speedy descend le dernier encore debout et arrose dans la foulée les guetteurs qui courent vers le parking, en mettant deux à terre.
Une dure fusillade commence. Nous tirons à couvert au dessus des véhicules, nous levant rapidement pour lâcher quelques balles juste avant de nous baisser à nouveau, slalomant entre les véhicules tandis que les balles sifflent et que nos ennemis, plus nombreux, tentent de nous encercler. Les balles ricochent et font des étincelles sur les carrosserie, les vitres s'étoilent, les tirs résonnent dans la cité. Nous faisons une percée en plein milieux du parking, foulant au passage les 7 types que nous avons tués.
La racaille crie à gauche à droite. Visiblement, ils sont mauvais soldats car une paire se met à fuir. Ils sont assez proches de moi pour que je les entende dire qu'ils n'ont plus de munitions.

Nous continuons de nous frayer un chemin à coups d'armes de guerre.
Une pluie de balles tombe soudainement sur nous et nous devons nous mettre à terre. Il s'agit d'un crevard armé d'une carabine qui nous aligne depuis un balcon du troisième étage. Il est mal éclairé et les tirs que nous subissons ne nous aident pas à le neutraliser. Juste derrière moi, Flipo pousse un cri : une balle vient de se loger dans sa cuisse. Je recule pour lui porter assistance et examine rapidement sa jambe :

-Flipo, écoute moi, la balle est ressortie, elle n'a fait que traverser de la chair, tu t'en sortiras. Tiens bon, il faut qu'on aille chercher Ritchie.

Pendant ce temps, mes 3 camarades se démènent bon gré mal gré pour résister aux harcèlements des gardes aux alentours. Il nous aurait fallu des engins explosifs mais la contrebande est pauvre en ce moment.
Jack arrive finalement à placer deux balles dans le ventre du sniper qui tombe de son balcon sur le bitume juste devant trois wesh postés devant la porte. Paniqués, ils prennent à leur tour la fuite. Au final, tous les guetteurs sont soit morts, soit en train de détaler comme des lapins. Nous aidons Flipo à marcher jusqu'en bas du bâtiment.
-Il n'est pas en état de monter trois étages à pieds, et pas question d'utiliser l'ascenseur. Dit Karl.
-Et le temps est contre nous, les flics peuvent arriver d'un moment à l'autre, sans compter que Ritchie risque de se faire descendre. Renchérit Jack.
Il faut prendre une décision. Je prends la parole :
-Speedy, reste en bas avec Flipo. Surveillez l'escalier, et prévenez nous si les enculés reviennent où si la police débarque.

Jack, Karl et moi laissons nos deux amis dans le hall et nous montons quatre par quatre les marches. Les escaliers sont sombres, très sombres. Très étroits aussi. Ils puent un mélange de pourriture et d'urine et les murs sont tagués du sol au plafond.

Alors que nous arrivons au troisième, un lascar passe son bras dans l'escalier et nous arrose à l'aide d'un Uzi. Karl à juste le temps de tirer une cartouche dans sa main qui part en lambeaux. L'homme, avec un fort accent Africain, crie puis court se réfugier près d'une porte :
-Ouvre! Ouvre! Ils sont là!
Jack le finit d'une balle de 9mm dans la tête. Son sang gicle de son crâne et éclabousse la porte de bas en haut. Karl fout un coup de chevrotine dans la serrure et je sors mon 9mm avant de défoncer la porte. La cuisine, dans laquelle est assis un homme, est juxtaposée à la salle à manger. Sur notre droite se trouve un couloir donnant sur les sanitaires et les chambres. Le type assis à table sort une arme. Nous avons vite fait de le dégommer. Alors que Karl fouille la cuisine et la salle à manger, Jack et moi nous aventurons dans le couloir. Une première porte à droite. Je l'ouvre : les chiottes, vides et crasseuses. Nous avançons encore un peu. Deuxième porte sur la droite : la salle de bains. Crasseuse et occupée par un type qui me fonce dessus. Je plaque mon flingue contre son ventre et tire 4 ou 5 balles qui ressortent par son dos et vont tapisser de sang la baignoire dans laquelle le cadavre va s'écrouler.

Au bout du couloir, deux portes fermées. Certainement deux chambres. Nous ouvrons celle face à nous. Derrière un grand lit est accroupi Ritchie. Du sang coule de son arcade sourcilière et il est pris en bouclier humain par un surexcité qui menace de le décapiter d'un coup de machette. Nous ordonnons à l'enfoiré de relâcher notre ami, mais il ne veut rien entendre. Soudain, Ritchie met un coup de boule en arrière, se retourne et farci le preneur d'otage de coups de pieds et de genoux avant de se jeter à terre afin que Jack et moi puissions farcir de plomb le crevard à loisir. Il s'écroule sur le lit plein de sang. Tandis que Jack va détacher Ritchie, je vais devant la porte de l'autre chambre. Je recharge mon pistolet et ouvre. A l'intérieur ne se trouve que ce gros lard de Youssouf Issamou en personne. Il est vêtu d'un maillot de corps blanc visiblement trop petit pour lui. Ses grosses mains sont posées sur sa tête.
-Fais pas le con mec, fais pas le con. Je suis pas armé, tu vas pas tirer sur un type pas armé non?
-Ferme la, grosse merde gluante, tu vas payer pour ce que tu as fait à mon ami!
-Mais quoi! Faire payer quoi?! T'as buté mes hommes de main, t'as détruit mon appart! Tu braques mes business! Qu'est ce qu'il te faut de plus! Allez, bosse pour moi, je te payerais beaucoup, très beaucoup!
-Non... Non c'est trop facile...
-Tant pis...
Il met sa main derrière sa ceinture et en sort un 38. Je tire deux balles dans son ventre. Il lâche son arme et tombe, dos au mur.
-Tu m'as eu mec... Tu m'as eu...
-Non, je t'ai presque.

Je tire. Une balle. Deux balles. Trois balles. Quatre balles... Son sang gicle de son gros bide et de ses nichons, dégouline sur le sol, tâche son maillot de corps qui vire peu à peu au rouge pourpre. Son visage grossier et sa tête tressée ont le droit de goûter aux trois dernières balles de mon chargeur.
Jack débarque dans la pièce avec Ritchie à coté de lui.
-Alors, c'est bon, tu l'a eu? On se casse!

Nous redescendons les escaliers aussi vite que nous les avons montés.
-Magnez vous l'cul! On a vu une bagnole bizarre passer y'a pas trente secondes! Nous prévient Speedy en bas de la cage d'escalier.
J'aide Flipo à se relever et nous fonçons jusqu'à la camionnette de Karl qui reprend le volant. Une voiture noire nous colle aux basques :
-C'est cette caisse là! Dit Speedy.
-Il va falloir arroser je crois. Dis-je en changeant de chargeur.
Soudain, des lumières bleues clignotent. C'est une voiture banalisée de la BAC.
-Merde, des flics! On peut pas leur tirer dessus! Crie Ritchie.
-Fonce Karl, fonce! S'énerve Jack.
-Je fais ce que je peux bordel!

Une caisse nous barre la route. C'est une voiture de police. Karl l'évite de justesse et la bagnole de la BAC se la prend de plein fouet. Les gyrophares et les sirènes se rapprochent tout autours de nous. Karl fonce vers le périph' et le prend à vive allure. Nous passons sous un tunnel dont la lumière blanche est aveuglante. Au bout de quelques minutes de course, Karl prend une sortie au hasard et nous nous retrouvons à nouveau en pleine banlieue Parisienne.
-Faut qu'on se débarrasse de cette foutue camionnette! Dit Flipo.

Après une dizaine de minutes de course poursuite dans la ville, nous arrivons à semer les quatre voitures de police qui nous collaient au cul.
-Les poulets vont avoir des renforts! Débarrassons nous de ce tas de feraille! Dis-je.

Karl se gare sur un petit parking tranquille, à l'abri de la lumière. Pendant que je crochette la serrure d'une voiture qui ne paye pas de mine, mes camarades récupèrent tout ce qu'ils peuvent dans la camionnette avant d'ouvrir le réservoir d'essence. Je me mets au volant du véhicule. Après quelque secondes à bidouiller les fils j'arrive à démarrer la caisse. Jack vole une autre voiture plus loin qu'il conduira et dans laquelle se trouveront lui, Flipo et les armes. Mieux vaut se séparer et si Ritchie, Karl, Speedy et moi sommes contrôlés par la police, nous serons au pire accusés d'un banal vol de voiture. Le plan est que nous ouvrions la route à nos amis derrière pour les prévenir par téléphone de la présence ou non de la police dans le coin. Et ce jusqu'à Paris. Après avoir mis le feu à la camionnette nous partons.

Après un trajet sous très haute tension pendant lequel nous n'avons vu que quelques voitures de patrouille, nous regagnons finalement Paris. Karl tient un bar dans le 15ème arrondissement, un coin tranquille. Nous nous y rassemblons pour effectuer le débriefing.


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