Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

The Smile


Par : 5am
Genre : No-Fake, Sentimental
Statut : Terminée



Chapitre 2


Publié le 19/07/2015 à 04:09:55 par 5am

‘’So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past.’’

Ah. Nous revoilà. Je crois que les soirs d’été me ramèneront indéfiniment vers toi. Cette phrase, par contre, je sais très bien qui l’a écrite. Et je sais aussi qu’il devait se sentir comme moi je me sens. Dans une prison dont nos souvenirs sont des barreaux indestructibles.

Mais toi, tu sais que les hommes comme moi sont perdus. Et nous revoilà, nous revoilà après autant de temps. Je pense souvent à venir te voir, car je sais que tu m’apaises. Je sais que je saurai trouver les mots. Je ne fume plus, tu vois. Il paraît qu’on peut en mourir. Alors quand je me suis senti peiner dans les escaliers j’ai décidé d’arrêter. Et bon, je suis encore jeune. Je me dis que mourir vieux me convient bien. J’aurai tout le temps de pleurer le passer. C’est mieux ainsi.

Alors je rentre chez moi tous les jours. Tu te souviens de mes lampadaires ? Ils sont toujours là. J’ai même réussi à les intégrer dans un de mes projets d’arts. Me crois-tu, maintenant, quand je te disais qu’ils avaient une certaine beauté ?

Je me souviens de chaque mot qui est sorti de ma bouche quand nous parlions, il y a trois ans de cela. Je parlais beaucoup du suicide. Je parlais beaucoup d’elle, de moi. De ce que je ressentais. Aujourd’hui encore, je crois que je l’aime. Et je me suis fait à l’idée que je l’aimerai pour toujours. ‘’Always, Forever.’’ Qu’on disait. Qu’ils chantaient.

Et, tu sais, ce qui fait bizarre, c’est de comprendre que tu n’auras plus jamais aussi mal. Que tu ne ressentiras jamais plus avec autant d’émotions que tu as un jour pu le faire. C’est de comprendre que tu n’as plus 15 ans. Que tu connais les gens, que tu connais les choses. Que tu n’es plus une boule de sentiments. Car tu sais, je ne me suis jamais senti aussi vivant que le jour où j’ai failli y passer. Je sais que tu comprends.

Aujourd’hui, les nuits d’été ne sont plus aussi belles qu’elles ont pu un jour l’être. La musique ne m’enchante plus autant qu’elle a su un jour le faire. Je ne pleure plus. Je ne veux plus en finir. Mais pourtant je n’ai jamais été aussi malheureux. Il y a un vide au fond de moi. Je sais que les autres ne le voient pas. Je sais qu’ils pensent que je vais mieux. Mais pourtant, vois-tu, je ne suis plus.

J’aimerais pouvoir avoir 15 ans à nouveau. Car quand tu tombes amoureux de la vie, de moi à toi, il vaut mieux qu’elle t’aime aussi.

Je me souviens que quand nous parlions, je pleurais. Ce que je t’ai dit, c’était mon cœur qui implorait, qui criait sa douleur, certes, affreuse, mais pourtant magnifique.

‘’Je quitte désormais peu à peu cette jeunesse que j’ai tant aimée, mais la transition me semble morne. J’aimerais pouvoir revenir à ce jour, ce jour où tout a commencé. Ce jour qui aurait pu être ma date de naissance tellement tout ce qui s’est passé avant n’as pas d’importance. C’est pour ça que je redoute le jour où tout ce qui se passera n’en aura plus aucune.’’

Je t’ai dit ça quand j’avais 18 ans. Alors, me savais-je déjà perdu ? Me savais-tu déjà perdu ? J’avais 18 ans. 18 ans. Je crois que c’est une larme qui vient de couler. Tu l’as vue, hein ?

Je crois que demain plus rien n’aura d’importance. J’aimerais tellement pouvoir sourire à nouveau, j'aimerais tellement qu’elle me sourie à nouveau.


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