Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

The Smile


Par : 5am
Genre : No-Fake, Sentimental
Statut : Terminée



Chapitre 1 : The Smile


Publié le 03/11/2013 à 15:50:15 par 5am

''Tu sais, si on vivait dans une bulle, juste avec les gens qu’on aimait, tout serait plus simple.''

Je ne me souviens plus qui m’avait dit cela, ce que je sais par contre, c’est que toute ma vie durant, cette bribe, ce moment de dix secondes dans une vie, était resté dans un coin de ma tête sans jamais disparaître. Me chuchotant qu’elle était là quand tout allait mal. Comme une amie.

Mais tout ça, je le dois à mon côté utopiste. « L’Utopie ». Avec un grand « U », oui monsieur. C’est un terme bien vague, la société parfaite, l’égalité, le paradis. Je ne saurais jamais d’ou me vient cette fascination presque obsessionnel pour la théorie de l’humaniste Thomas More. Que je n’ai d’ailleurs découvert que des années et des années plus tard.

Tu sais, je crois que c’est parce que ma vie était tout sauve une utopie, que cette philosophie m’intéressait tant.

Alors, comme des enfants, on rêve. Quelque chose que j’ai oublié, je crois, le cauchemar est sûrement plus présent dans ma vie que n’importe qui d’autre. Alors, tu espères que tu vas te réveiller, que ce n’est pas possible, que la vie ne peut pas te punir à ce point, mais jamais, je ne me suis sentis quelqu’un d’autre. Quelqu’un de meilleur.

Et alors, c’est la fatalité, tu arrives au moment ou plus rien ne te soulages, et c’est la qu’une idée naît. Une petite idée, qui est semée dans ton esprit tel une graine dans un verger. Au début, tu n’y crois pas, ou tu ne veux pas y croire, tu ne penses pas pouvoir être tomber si bas. Mais l’idée se propage, tel un poison. Et plus rien ne peut t’en défaire. Tu y penses à chaque heure, chaque minute. C’est là que tu te mets à regarder les médicaments dans ton tiroir. C’est là que tu ne vois plus ton couteau comme un simple outil. C’est là que tu penses au suicide.

Et tu vois, je crois que moi, j’en étais arrivé à là. Si bas, que je ne pensais que rien ne pourrait me soulager, sauf cette connerie. Car oui, tu le sais aussi bien que moi, on ne vis qu’une fois. Et comment ressentir le soulagement une fois que nous ne sommes plus ‘’rien’’ ? Une fois que toute once de vitalité nous a quitté ?

Et alors, je crois que c’était vendredi. Je marchais en fumant ma cigarette. J’avais seize ans. Tu vois, à cet âge, on pense être immortel, on voit les autres mourir et on préfère se dire que ça ne peut pas nous arriver. Et on croit tout savoir, tout avoir vécu, toutes les peines, les souffrances, les tristesses. On imagine que rien ne pourrait nous arriver de plus beaux ou de plus horrible. Nous sommes balancés entre les extrêmes sans réellement réussir à trouver l’équilibre, un juste milieu.

La nicotine ne faisait plus effet depuis longtemps, je ne fumais que pour fumer. Me donnant mon propre cancer. Mais je savais que ne mourrais pas de ça.

Et tu vois, je crois que j’avais tout pour être heureux. Des amis, une famille, de bonnes études. Le problème, dans ces moments, c’est ton niveau de sensibilité, ton niveau de résistance face à l’ennemie, face à la vie. Et moi, on peut dire que mon niveau de sensibilité était bien trop élevé pour réussir à vivre. Les filles, j’en avais eut à ne plus m’en souvenir. Mais jamais je n’étais tombé amoureux. Il fallait quelque chose de spécial pour que moi, j’éprouve ce sentiment bizarre. Et finalement c’était arrivé.

Et tu vois, je pense que comme moi tu sais, à quel point ça peut faire mal. Alors tu fumes, tu bois, tu te drogues. Pour oublier ? Non, pour retrouver le bonheur que tu as perdu. I’m on the pursuit of happiness and I know everything that shines aint always gonna be gold
I’ll be fine once I get it; I’ll be good.

Et tu ne fais qu’y penser, tu ne fais que te détruire, car oui, ce n’est pas tes problèmes qui t’achèvent dans l’histoire, mais toi-même.

Et donc, ce jour là, je rentrais chez moi. Avec cette expression sur le visage, comme si je prenais les gens de haut, comme si je savais que je leur était supérieur. Juste pour paraître comme je ne l’étais pas. Il faisait nuit. Je marchais sur cette longue allée que je connaissais bien, que chaque jour, j’empruntais au moins deux fois. Et ces lampadaires, il m’éclairaient. Et tu vois, je me suis toujours demandé comment, mais je les trouvais beaux. Cette lumière donnait de la vie, donnait quelque chose de magique quand tu marchais, dans la nuit, sans savoir pourquoi tu t’étais levé ce matin, ni pourquoi tu le feras demain.

Et alors, je souriais à leur beauté que seul moi pouvait percevoir.

Quand j’arrivais finalement chez moi, je pleurais. Tu vois, je crois que je n’avais pas peur de la mort, mais alors pourquoi pleurais-je ? A ce moment là, cette question resta sans réponse. Alors, je pris les médicaments. Je ne comptais plus. Je les prenais c’est tout. Je voulais partir.

Je montai dans ma chambre. Me couchai, et me mis à lui écrire. Une dernière fois, à elle, la cause de tout. La cause d’un malaise inconnu. Je me trouve stupide avec le recul, vouloir partir juste pour une fille, vouloir disparaître pour une seule raison. Mais tu vois, à cet âge, on est pas forcément conscient, la vie nous ouvre ses portes et nous sommes perdus, on ne comprend pas tout. On se rend aussi compte de son importance et on se responsabilise, en général. Car, tu vois, moi, pas trop.

Et ce fus la plus belle chose que je n’avais jamais écrite. Je lui disais tout, et je me sentis soulagé. Je laissais quelque chose pour mes parents aussi. Car tu vois, ceux qui m’avaient donné la vie comptaient moins. J’étais vraiment tombé bas, vraiment tombé amoureux.

Je reçus des appelles, je ne répondis pas. Et entre nous, si je n’avais pas envoyé de messages ce jour là, j’y serais resté. Mais au fond de moi, je ne le voulais pas vraiment, car si je pleurais plus tôt, c’est parce que j’étais triste de tout quitté. Je n’en suis pas convaincu mais je le pense.

Alors je m’endormis, le sourire au lèvres

Je me réveillais. Je souriais toujours je crois. En tout cas je n’étais pas chez moi. Ce qui se tenait devant moi était blanc. Etais-je mort ? Ou suis-je ? Autant de question auxquels je ne pouvais répondre. Je fis un effort plus que titanesque pour réussir à tourner la tête.

Un hôpital.

J’avais donc foiré. Tout ça pour ça. Et je pleurais. Mais je souriais, toujours.

Ils vinrent tous, mes amis, mes parents, ma sœur, et elle.

Je m’en souviens encore. On m’avait expliqué que sans elle je serais mort, c’est elle qui avait appelé. C’était donc la raison de ma tentative qui me sauvait. Je ne savais que dire. Elle s’assit et me parla, de nous, d’elle, de mon message, je ne pouvais répondre tellement les émotions me prenaient, un torrent de sentiments se déchainait dans les cinquante centimètres cubes que faisait ma tête.

Et elle vint, tout les jours.

Et depuis, je crois que tout va mieux.

Et depuis, nous nous aimons.

Et, tu vois, venant de quelqu’un comme moi, ça doit te paraître bizarre, mais depuis, je souris.


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