Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Le siège d'Ophasia


Par : broly66
Genre : Fantastique
Statut : C'est compliqué



Chapitre 6 : La montagne, ça vous gagne


Publié le 01/05/2010 à 19:34:39 par broly66

Hey ! Heureux de vous revoir
Oui je suis plutôt content de moi cette fois
On peut dire que j’ai bien éclairci les rangs des elfes
En fait, moi et mes mages, on a affaibli le sort de protection entourant la forêt elfe, donc on a pu l’incendier, du moins partiellement
C’est toujours jouissif d’entendre ces lutins géants hurler
Ça me donne faim d’ailleurs
Bien sûr ils ont contre-attaqué mais ils étaient tellement aveuglés par la douleur des arbres qu’ils n’ont même pas réfléchi et ils se sont heurtés à mes troupes démoniaques…
« Petite » erreur stratégique si vous voulez mon avis mais bon, ça fait toujours des sujets d’expérience pour mes nécromanciens
Mais revenons à nos moutons


125 ans plus tôt

Il fait froid, je suis fatigué, j’ai mal au cul
2 semaines qu’on marche vers le front du Sud
Enfin les bidasses marchent. Moi je suis à cheval
Le plus con, c’est que les soldats qui m’entourent ne seront pas ceux que je contrôlerai sur le champ de bataille
Donc je ne peux pas commencer à gagner leur confiance
En attendant je me les gèle

3 heures plus tard

Enfin arrivés au camp, une base gigantesque mais enlisée dans la neige et dont les tentes manquent à tout moment de s’arracher sous les assauts du vent
Super
Les troupes qui m’accompagnent se rendent aux baraquements prévus pour les accueillir
Moi et les 3 autres officiers de remplacement nous dirigeons vers la tente centrale
Ils ont d’ailleurs pris soin de ne pas m’adresser la parole
A croire que les patrouilleurs ont la peste
A l’intérieur, plusieurs capitaines et commandants entourant un colonel au front barré de rides et aux yeux cernés
C’est sûr que diriger 3000 hommes c’est pas mal de boulot
Tous sont penchés sur une carte de la région incomplète, tracée grossièrement par les éclaireurs du camp
Le lieutenant-colonel en personne nous présente
- Les troupes fraîches sont arrivées monsieur, ainsi que les officiers de remplacement
- Hum….amenez-les dans leurs tentes et briffez-les rapidement, vous pensez vraiment que le passage sera assez large pour nous permettre de….
Bon ok, ni bonjour ni au revoir ni veux-tu-baiser-mon-cul ce gars
- Il n’est pas très loquace votre commandant
- Il est très nerveux, ce front est un véritable bourbier, les montagnards ne respectent aucune règle de la guerre, et ils ont déjà tué 6 colonels…
- Putain, 6 !!!!
- Oui, ils ont vite compris notre hiérarchie et à chaque affrontement, ils trouvent un moyen d’atteindre notre chef, ils profitent de la confusion pour localiser le nouveau colonel, dès que celui-ci est mort, les montagnards battent en retraite et retendent des embuscades plus tard. A chaque fois ils nous prennent au dépourvu et mènent des attaques éclairs, ça a un effet désastreux sur le moral de nos hommes…Voici votre tente, demain je vous présenterai à vos sections respectives, bonne nuit. Ho et ne défaites pas vos balluchons, nous partons bientôt
Je m’allonge sur mon lit en essayant d’analyser la situation
Nous n’avons que des hommes et des orcs sous la main, les elfes sont inefficaces en montagne, les argoniens ne sont pas faits pour le combat terrestre, nos troupes magiques sont mobilisées au nord et les nains sont tellement petits qu’ils mourraient étouffés sous la neige
Ces montagnards commencent à me plaire
Ils sont moins nombreux mais parviennent à nous mener la vie dure
Ils ont parfaitement compris nos techniques et cerné nos points faibles
Sheyne avait raison, je sens que ce sont des adversaires parfaits pour moi

Le lendemain

Je me lève péniblement et me dirige vers la glace
J’ai un peu de mal à me reconnaître, mon corps est devenu aussi musclé que celui d’un soldat tout en conservant la souplesse commune aux patrouilleurs, et ce grâce à l’entraînement intensif de Barzgl
J’en ai mal rien que d’y repenser
En attendant ma musculature est devenue plus sèche, mon visage moins innocent, mes mouvements plus souples, et ma réserve de mana semble avoir considérablement augmenté même si je ne l’ai pas encore poussée à bout
Je savais qu’il existait une relation entre le corps et la magie mais j’ignorais que c’était à ce point
Quoi qu’il en soit je suis plus sûr de moi et grâce aux enseignements de Sheyne, je me sens prêt à commander mes troupes
J’enfile une veste chaude sous ma tenue d’officier-mage d’Ophasia et sors de la tente en suivant les autres officiers
Il faut dire que je ne sais pas trop où aller alors je me laisse guider
Malgré ma veste le vent manque de me congeler sur place
Je m’enveloppe d’une rune de chaleur, je me sens un peu mieux mais rien ne semble pouvoir arrêter le froid qui m’entoure
- T’es nouveau ici ?
-Ouais
C’est un homme aux traits fatigués et à la barbe hirsute
Je remarque son insigne et ajoute
- ...mon capitaine
- Bah, garde ça pour plus tard, on est entre nous et j’ai bien l’impression qu’on se retrouve embourbés dans le même merdier
- Ils sont si terribles que ça ces montagnards ?
- Putain ouais, ces types dessoudent notre état-major à une vitesse incroyable, notre dernier colonel en date a été assigné par défaut et contre son gré, plus personne ne veut tenir ce rôle, les montagnards enchaînent les embuscades et visent en priorité nos gradés
Je vois un type se souffler dans les mains pour les réchauffer
- Ils arrivent à magner leur arc par ce froid ?
- Nos archers non, ils sont incapable de viser correctement, certains se sont même coupé les doigts avec la corde pendant une tempête de neige, les extrémités gèlent comme du verre dans ces cas-là, par contre les montagnards ont des arbalètes, plus lentes mais avec une meilleure portée, plus de précision que nos arcs et surtout, ils peuvent les utiliser avec leurs moufles donc pas de problème
- Donc on est réduit au corps à corps ?
- Ouais et même là ces enfoirés nous dominent, ils utilisent des sortes d’armes miniatures, des épées dont la lame fait la taille de ma cuisse, et des haches du même format, ainsi que des bâtons dont le bout épouse la forme de ton cou pour le briser
- L’armement semble pourtant rudimentaire…
- Ouais mais il est plus léger que le nôtre, c’est un putain d’avantage en montagne, tiens voilà la cantine gamin
Après un repas de gruau immangeable je me redirige vers la tente du colonel à la recherche du lieutenant-colonel
A la place je tombe sur un autre lieutenant
- C’est toi le nouveau lieutenant ?
- Heeeeuuuu, oui
- Suis-moi, on m’a chargé de te présenter à ta section, c’était celle d’un autre lieutenant avant, un orc qui s’est fait démonter par une volée de flèches, les morts et les blessés ont été remplacés tu as donc 40 hommes sous tes ordres mais t’inquiète, ils sont assez disciplinés bien que démoralisés, enfin qui ne l’est pas ici ?
Il parle à toute vitesse en marchant…à toute vitesse aussi
Je me demande s’il ne se drogue pas celui-là
J’arrive devant mes hommes qui sont toujours en train de manger (bande de porcs) d’un air découragé et fatigué
- Bon les mecs voici votre nouveau lieutenant, je vous laisse, j’ai des trucs à faire
Les soldats me dévisagent, simplement pour ne pas me confondre avec un autre gradé sur le champ de bataille
Savoir à qui obéir, le reste ils s’en balancent
- Ok, salut à tous, je suis votre nouveau lieutenant, je vais mettre les choses au clair, je me fous de ce que pourront vous crier les autres officiers, sur le champ de bataille vous ne recevez vos ordres QUE de moi, envoyez chier les autres même si c’est un général, rien à foutre, ils ne seront pas là quand vous serez au casse-pipe, moi si
J’ai droit à des hochements de tête et à des « oui chef » pas vraiment enthousiastes mais je crois avoir réussi à les booster un peu
Conseil de Sheyne : « les soldats dont tu as la charge placent leur vie entre tes mains, si tu es soumis à un autre ou si tu te montres indécis, tu n’auras pas leur confiance »
Merci Sheyne
- On lève le camp dans 2 heures, finissez de vous préparer et démontez vos tentes, dans 1h15 je repasse, et je veux que vous soyez prêts à partir, qui sont les sous-officiers ici ?
Je suis un peu méchant au niveau du timing, d’ailleurs j’entends pas mal de soupirs, mais il faut que j’assoie mon autorité dès le départ
Deux sous-lieutenants sortent du rang
- Oui lieutenant ?
Bon ils sont disciplinés mais un peu plus vieux que moi
C’est le problème quand on fait une école prestigieuse d’officiers, ce n’est pas toujours facile de diriger les soldats plus expérimentés mais moins diplômés
- Je veux que tout soit prêt à mon arrivée, sur le champ de bataille vous colporterez mes ordres, rompez
Ils obéissent immédiatement et commencent à gueuler des instructions pour motiver les troupes
Tain j’aime ça être le chef moi
Je retourne à la tente du colonel et vois le capitaine que j’ai croisé ce matin
- Alors gamin, j’ai appris que tu étais sous mes ordres, bon, mes gars, suivez-moi
Deux autres lieutenants s’engagent avec moi sur ses pas
Chacun dirige une section de 40 hommes
120 gus sous la responsabilité de ce capitaine
Je suis plutôt content de tomber sur un des rares capitaines aux allures de clochard dans ce camp
Il s’arrête et pose une petite carte sur un rocher
- Dès que nos hommes seront prêts on lèvera le camp pour s’installer dans cette clairière-là, le seul problème c’est qu’il faudra passer par l’extérieur de cette montagne, sur ce chemin on longera un gouffre pendant une bonne demi-heure, on pense que si une embuscade doit avoir lieu ce sera là donc faites bien attention, des questions ?
Un des deux autres lieutenants prend la parole
- Quelle est la largeur du chemin ?
- Suffisamment grande pour nous laisser passer avec notre équipement et nos montures, et ce sans avoir besoin de trop rallonger la file, ça ne devrait pas poser trop de problèmes
- Pourquoi ne pas passer par un chemin plus sûr ?
Le capitaine désigne un carré sur la carte
- Cette ville est une grande source de ravitaillement en armes et en bouffe pour les guerriers montagnards, on doit s’y rendre au plus vite
Je prends à mon tour la parole
- Pourquoi ne pas s’installer DANS la ville ? Surtout que les habitants des montagnes sont eux aussi des victimes des montagnards non ?
Un des lieutenants renifle d’un air de dégoût
- On ne vas pas se mêler à ces péquenauds, c’est une consigne venant du haut commandement ainsi qu’une question d’honneur
Ha ok
- Ha ok

1h plus tard

Comme promis je vais voir si ma section a fait ce que je lui ai demandé
Remarquez que s’ils ne l’ont pas fait je suis pas mal dans la merde parce que je ne saurais pas trop quoi faire
Mais on dirait qu’ils se sont montrés efficaces
Ils m’attendent en ligne, les sous-lieutenants devant, tous prêts à recevoir des ordres
- Bravo à tous, mais il semblerait que l’on soit obligé d’attendre que les autres touristes finissent leur petite valise, en attendant, je vais vous expliquer le plan après je vais essayer de retenir vos nom…

3 h plus tard


Voilà plus de 2 heures que nous marchons
Et on arrive au niveau du gouffre
A notre gauche…le vide, à notre droite une pente rocheuse
Je n’aime pas ça
En plus je suis à pied, les chevaux sont réservés aux gradés supérieurs
Nos hommes galèrent il n’y a pas à dire

20 minutes plus tard

Nous marchons en silence depuis un moment, l’absence de montagnard nous laisse espérer que tout se passera bien
Et puis il y a ce sifflement
Du genre qui vous vrille les oreilles
J’ai à peine le temps de voir un cavalier de l’état-major tomber dans un fracas de métal que d’autres sifflements se font entendre
Puis c’est une explosion de bruits
Les ordres hurlés par les autres officiers, les milliers de soldats sortant leur bouclier et leurs armes, les cris des chevaux, le tout mêlé aux hurlements des montagnards et au bruit des carreaux d’arbalète dont le son strident semble déchirer le ciel
Je me ressaisis aussitôt en hurlant à mes soldats de se mettre en formation
Chose doublement inutile car ils ne m’entendent pas et en plus ils ont déjà commencé à agir
C’est un massacre
Les montagnards nous surplombent depuis la pente sur notre droite et nous criblent de carreaux
Nous nous mettons en formation défensive, les boucliers formant un rempart bien mince entre nous et cette pluie de mort
Dès que le bruit des armes de jet est remplacé par celui des manivelles servant à retendre les arbalètes, nous défaisons la formation et nous passons à l’attaque dans un hurlement sauvage poussé d’une seule voix par ceux qui furent autrefois de fiers soldats mais qui se transforment en animaux poussés au désespoir
Bon il faut que j’arrête ça
- N’y allez pas !!!
Bien évidemment, aucun ne m’écoute, ils ne sont plus des militaires, ils sont une conscience collective, plus aucun ne réfléchit par lui-même, aucun d’entre eux n’est prêt psychologiquement à ce genre de combat d’usure
La seule chose que je peux faire c’est essayer de ramener chacun de mes hommes à sa propre conscience pour les préserver
J’enrobe ma voix dans un sort d’altération, me permettant ainsi de me faire entendre de tous les soldats autour de moi
- Compagnie 4 section 3, revenez immédiatement !!!!
Le fait d’appeler ainsi mes hommes leur permet de se distinguer du lot à leurs propres yeux et de briser l’hypnose engendrée par les hurlements, la fatigue et la peur
Ma section se regroupe autour de moi, je lance quelques ordres brefs et nous commençons à gravir péniblement la pente, mais en restant en formation, en nous couvrant les uns les autres
J’essaye de projeter une rune de chaleur couplée à un sort visant à assurer l’agilité des membres de ma section, améliorant ainsi leur efficacité dans cette ascension, peu propice au combat avec notre équipement
C’est d’ailleurs notre principale faiblesse, nos armures sont lourdes nos épées sont longues
Le capitaine n’a pas menti pour ce qui est des armes des montagnards, leurs courtes épées et haches sont un véritable avantage, ils ne sont pas déséquilibrés et nous pourrissent au corps à corps
Leur seul problème est qu’ils ne semblent pas adopter de formation particulière durant le combat, si on arrive à les entraîner sur un terrain plat et en restant groupés on peut les vaincre
J’esquive sur la droite et crame mon adversaire
Ma section s’avère très efficace et éclaircit les rangs des montagnards
D’autres lieutenants et capitaines commencent également à reformer leur troupe
Soudain un cor retentit et les montagnards s’enfuient en courant
J’aimerais les rattraper mais ce serait trop risqué
A peine ai-je formulé cette pensée que j’entends un énorme craquement et vois, plus loin, sur ma droite une immense coulée de neige fonçant vers l’arrière-garde de notre armée
C’est impuissants silencieux et hébétés, que nous assistons à la mort de plusieurs centaines voire de milliers d’hommes

3 heures plus tard

Nous avançons tête basse, sans rien dire
Les fières troupes d’Ophasia, transformées en spectres sans but, perdues dans des montagnes hostiles, traînant péniblement leurs blessés
Le premier à mourir, celui qui est tombé de son cheval au début de l’assaut, est le colonel
Un carreau dans l’œil, une mort rapide
En fait les gradés ont beaucoup morflé
Surtout les capitaines
J’en sais quelque chose, le mien, celui qui était si sympathique, a succombé sous les carreaux avant d’avoir pu se réfugier sous son bouclier
Même ma section qui a su se protéger et rester groupée ne compte plus que 26 hommes
Pourtant ils m’ont l’air reconnaissants de les avoir forcés à se calmer, à leurs yeux, c’est comme si je les avais sauvés
Aux miens, perdre 14 soldats en une embuscade, c’est une véritable gifle
Notre triste cortège finit par s’arrêter dans une clairière, nous sommes toujours nombreux mais comparé à avant….
- Hey, tous les officiers doivent se rendre au milieu de la clairière
Je sais déjà ce qui nous attend
Le colonel est mort, le vice-colonel est mort, les commandants sont morts
Il va falloir reformer un Etat-major pour éviter l’anarchie au sein de notre « armée » si on peut encore appeler ça comme ça
Un capitaine prend la parole
- Les mecs, il va nous falloir un nouveau colonel si on veut avoir une chance de survie…qui est volontaire ?
Gros silence
Personne ne veut du rôle de « cible d’entraînement pour arbalétrier montagnard »
Et personne ne veut diriger une armée à ce point ravagée
- On va devoir tirer au sort ?
Un frisson parcourt l’assistance
Je n’avais jamais vu des hommes aussi humiliés auparavant
Je regarde autour de moi, ce que je vois fait naître un sentiment de colère en moi
Il est temps de faire payer aux montagnards
Je sors du rang, rentrant dans le cercle dans lequel se trouve le capitaine ayant pris la parole et dis d’une voix forte et posée mais chargée de plus d’autorité que je ne m’en serais cru capable :
- Moi, je vais le faire.


Présent

Les montagnards
Rien que d’y penser j’en ai des frissons dans le dos
Vous voulez savoir comment je m’en suis sorti ?
Et bien il faudra repasser plus tard
Ben quoi il faut bien que je dorme non ?
En attendant, amusez-vous bien



:mac:


Commentaires