Partie 1 :


Paris, Ruines de l'hôtel Pullman, 07h41 :

Les dernières images avant que je m'évanouisse me hanteraient toute ma vie, je pouvais en être sur. Je venais de voir des humains se faire déchiqueter par un Béhémoth ... Je croyais que ces saloperies étaient cantonnées aux U.S.A., apparemment pas. Ce monde est encore plein de surprises, toutes plus ignobles les unes que les autres.
Enfin, je reprenais mes esprits petit à petit jusqu'à ce que je me rappelle la cause de mon étourdissement. Je retrouvais à quelques mètres de moi un gros rocher tapissé de sang ...
Après avoir passé une bonne dizaine de minutes à chercher un corps, ou du moins, les restes d'un corps, je ne pouvais que me rendre à l'évidence. C'est ce rocher qui m'a frappé, et il aurait du me tuer. Au lieu de ça, j'étais en pleine forme et toutes mes blessures s'étaient refermées.


Paris, Parking de la cathédrale Notre-Dame, 08h56 :

Ça faisait un petit bout de temps que je me promenais dans ce parking à la recherche de munitions, de nourriture ou quoi que ce soit qui aurait pu me servir. Au bout d'une dizaine de portes de voitures fracturées, je décidât que j'avais perdu assez de temps. Je m'apprêtais à prendre l'escalier pour remonter à la surface quand j'entendis un long couinement.
Ma première réaction fut de braquer fusil sur ce petit clébard. Il était maigre, mais sa présence me mettait du baume au cœur. Je me rapprochais de lui pour voir si c'était pas mon imagination qui me jouait des tours. Il était là, haletant en plain milieu de l'allée, des étoiles dans les yeux. J'allais enfin pouvoir toucher son museau, j'avais rangé mon arme, quand un bruit sourd se fit entendre.. Et à nouveau du sang et des tripes venait éclabousser mon visage..
Cette fois, le sang avait pénétré dans ma bouche. D'ailleurs, mon sang ne fit qu'un tour, et je dégainais mon arme pour pouvoir abattre cette abomination qui avait étripé la seule présence accueillante que j'avais rencontré depuis longtemps ... Je commençais à trouer cette saloperie quand je réalisais que c'était un ours qui se tenait devant moi ...
Ça signifiait beaucoup pour moi. Ça signifiait qu'il ne restait plus personne dans Paris. La nature avait repris ses droits.

Paris, Portes de la Ville, 10h10 :

Après être passé par des dizaines de magasins, après avoir grimpé la dame de Fer et être resté une semaine dessus, après m'être fait péter sur une mine et capturé par des raiders cannibales, après avoir vu pour la première fois de ma vie un béhémoth, et après avoir buté et dépecé un ours, j'allais enfin pouvoir quitter la ville lumière.
J'avais aucune idée d'un endroit ou me réfugier, mais l'important, c'est que je puisse enfin foutre de le camp d'une ville aussi fréquentée et enfin, poursuivre mon but : Retrouver les salauds qui avaient plongé le monde dans cet enfer.


Partie 2 :


Montage de Ecke, 10h12 :


Ça faisait environ deux semaines que je marchais. Jusque là, mes seuls soucis avaient été une dizaine de chiens errants que j'ai du refroidir par la chaleur d'une balle dans le museau. Cela faisait bien deux heures que je m'étais levé, et par conséquent, deux heures que je marchais sur des rochers irréguliers, je commençais à avoir mal aux pieds.
De plus mes réserves de vivres commençaient à s'épuiser, et je ne pouvais pas compter sur la chasse, sachant que n'importe quelle parcelle de terre est irradiée .. Je décidai de me reposer quelques minutes à cause de mes pieds.

Montagne de Ecke, Scheinwerfer, 11h19 :


Une heure plus tard, je me remis en route. Le trajet me semblait long, mais indispensable. Afin de trouver des survivants, je ne pouvais continuer seul, c'était tout bonnement impossible. Au bout d'un moment, j'aperçus un petit village, bien sûr, complètement désert. C'était surement une petite ville minière étant donné qu'elle était isolée dans la montagne et qu'elle n'était mentionnée sur aucune carte ... Je commençai à traverser la grande allée de cette ville jusqu'à ce que je trouve un petit commerce, c'était une épicerie.
Elle était pleine, comme si jamais personne n'était venu ici depuis la S.A - Supernova Atomique comme ont aimé l'appeler les journalistes. Je faisais les allées de cette Épicerie et je trouvais tout ce dont j'avais besoin, à part bien sur que la bouffe était périmée depuis belle lurette. Enfin, de la bouffe, c'est de la bouffe, j'allais pas faire la fine bouche.
Je sortis du magasin quand j'aperçus des énormes griffes qui me raflaient de quelques centimètres. Je choisis de ne pas m'attarder sur le sujet et de retourner dans l'Épicerie. Le Griffemort n'avait pas tardé à défoncer l'entrée que je fuyais déjà par la porte de derrière. Mon sang ne fit qu'un tour et je commençais à courir; je voyais à peine les autres maisons tellement je courrais vite, mon cœur battait la chamade quand tout à coup, j'aperçus un camion citerne portant le logo Total.

Montagne de Ecke, Scheinwerfer, 11h59 :


C'est bon, j'avais un plan. Je m'arrachais ma veste, et je badigeonnais du sang d'une de mes provisions dessus. Ensuite, je balançai le tout sous le camion en question. Bien entendu, le Griffemort n'a pas compris quand le camion à explosé. Par contre, ça faisait la 3ème fois que je me retrouvais éclaboussé de sang, ça commençait à faire trop ... De plus, une odeur de de nitroglycérine se dégageait dans l'air. Je me demandais bien ce qui avait poussé les gens à transformer cette citerne en bombe à moteur ...