"Cette fille là."




Elle. Je l'ai su. Étrange non ? Mais le doute n'était pas permis devant elle, c'était impossible. Je savais. Et pour la première fois alors, je me suis trouvé totalement face à l'univers. Elle était la réponse d'une prière que je n'aurais pas osé formuler et que je n'aurais même pas pu imaginer un instant.

Son humanité touchante faisait vibrer mon coeur. Je vivais pour ressentir ce sentiment, je buvais le bonheur qu'elle émanait et vivait pour voir ses yeux. Elle. Instant magique dans ma vie. Elle m'a sauvé de tout. Tout prenait sens à présent, tout devenait clair à mes yeux et je semblais voir le cours du destin. Tous les chemins me menait à elle, c'était une évidence même.

Je ne lui ai jamais rien dit. Non, je n'ai pas eu peur. On ne pouvait pas avoir peur avec elle. Mais je ne lui ai rien dit. Le Verbe serait devenu mensonge et je me sentais incapable de mentir devant elle. Si pure et si douce. Elle...

Elle est devenue mon étoile dans la nuit. J'étais heureux. Et pourtant je ne restais qu'un visage parmi des centaines d'autres. Assis, je la regardais danser devant le monde dans une grâce infinie. Si j'avais osé tendre la main : j'aurai alors pu effleurer son visage angélique et mourir dans un râle de plaisir. Je l'aimais.

Et puis un matin, elle est partie comme elle était apparue. Il ne me resta rien d'autre que le néant et mon coeur béant. Rien d'autres que de la poussière dans mes mains. De la poussière et des larmes.