La tour d'isthanil
Par : GriganDerkel68
Genre : Fantastique
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 2
Publié le 19/08/13 à 01:16:08 par GriganDerkel68
Le soleil avait depuis longtemps atteint son apogée lorsque Kanath ouvrit enfin les yeux. Le jeune homme se leva avec difficulté en étirant ses muscles crispés par la douleur, et commença à masser sa nuque raide en dardant un regard inquisiteur autour de lui. Une petite fenêtre illuminait d'un éclat presque inexistant une étroite cellule aux relents malodorants. Les yeux de Kanath s'arrondirent à la vue de divers outils de torture, manifestement fréquemment utilisés, accrochés au mur de droite. Il se jeta sur les grilles d'aciers qui le séparait de sa liberté, frontière physique, mais aussi frontière morale. Une frontière crainte par des générations d'hommes avant lui. Celle de la folie, de la solitude. A ce moment précis, Kanath aurait de bon coeur marcher à l'échafaud, tant la peur faisait pulser son sang dans ses veines. Mieux valait la mort qu'un oubli total, un long abandon dans un cachot sordide. Il hurla sa peur au monde, oubliant toute dignité. Un vertige le saisit et il ferma douloureusement les paupières le temps de se laisser tomber sur un mur, avant de passer une main tremblante sur ses yeux pleins de larmes. Il replia les genoux autour de sa tête, dans une attitude de prostration totale.
Jamais il ne sût combien de temps s'était ainsi écoulé. Tout ce qu'il savait, c'était qu'à un moment, il avait cessé. Tout simplement. Il avait relevé la tête, desserré les dents et s'était relevé. La lumière, bien que plus abondante qu'à son réveil, restait faible, et c'est en tendant ses bras en quasi aveugle qu'il progressa vers l'étroite fente. Il s'arrêta toutefois très vite.
Un homme, étendu de tout son long sous la fenêtre, releva légèrement la tête en voyant Kanath se lever. Il arborait un crane rasé, ainsi que les tatouages faciaux d'un bannis des tribus de Rank. Ses vêtements troués, l'air hagard peint sur son visage las et prématurément ridé. Il se leva avant d'avancer vers le guerrier immobile, qui eut le temps de remarquer que la démarche souple et assurée de l'individu dénotait radicalement avec ces signes d'age.
- Alors, comme ça il paraît que tu me cherches ?
Kanath observa avec plus d'attention le visage de l'homme. En effet, les similitudes avec le portrait de Daltaan exhibé par Galbono apparaissaient clairement. Le visage du jeune guerrier s'assombrit tandis que l'intrus partait d'un grand rire.
- Il faut avouer que tu as fait une sacré impression dans Narahj. Une impressionnante foule se masse au moment où nous parlons en réclamant ta tête, te taxant de sorcellerie. Ils exigent de te voir pendu avant la fin du jour. Je pense que tu peux te préparer à très vite recevoir de la visite.
Kanath ne répondit pas. Son poing se détendit à une vitesse ahurissante en direction de son opposant qui esquiva toutefois sans la moindre difficulté. Kanath bondit immédiatement en arrière.
- On ne fait pas dans la finesse, à ce que je vois, dit Daltaan, sans se départir de son insuportable sourire.
Humain. Et pourtant si monstrueux.
Kanath était troublé, les réflexes du fermier étaient bien trop huilés pour qu'il ne soit qu'un simple fermier. De plus, Daltaan était parvenu à entrer dans cette cellule supposément surveillée. Quelque chose ne collait pas. Il leva la gaine d'argent lui servant de bras droit, qui se mit instantanément à luire, éclairant la scène de ses subtiles arabesques de lumière. Aussitôt, le fermier rompit le combat et fixa d'un regard fasciné le symbole du rameau et de la lame gravés sur le métal.
- Jamais Galbano n'avait engagé un guerrier aussi puissant pour tenter de récupérer son bien, dit l'intrus en se déplaçant dans la cellule. Je devrais certainement m'en sentir flatté, mais là je n'éprouve qu'un vague sentiment de lassitude.
Il lui décocha un sourire, et Kanath ne put retenir un cri d'horreur en voyant le visage du fermier se décomposer soudain en un masque horrible, cornu et aux crocs démesurés. Une seconde plus tard, le visage fatigué du fermier était revenu.
- Je suppose que Galbano ne t'avais pas prévenu que ta cible était d'un tout autre acabit que celui d'un simple paysan ? demanda la créature avec une lueur amusée au fond du regard. Bien que je comprenne ses raisons, il est triste que je doive à chaque fois lui donner la même leçon.
Tout à coup, une fumée grise envahit la pièce, irritant les yeux et la gorge du jeune guerrier. La douleur était atroce, lancinante. Il tomba à genoux, tentant vainement d'empêcher l'air vicié de pénétrer ses voies respiratoires. Il ne vit pas, derrière lui, la fumée former un dernière nuage plus sombre, avant de disparaitre dans un bruit étouffé.
Une faible voix retentit alors dans le lointain :
- Peut être la mort t'enseignera t'elle la subtilité......
Jamais il ne sût combien de temps s'était ainsi écoulé. Tout ce qu'il savait, c'était qu'à un moment, il avait cessé. Tout simplement. Il avait relevé la tête, desserré les dents et s'était relevé. La lumière, bien que plus abondante qu'à son réveil, restait faible, et c'est en tendant ses bras en quasi aveugle qu'il progressa vers l'étroite fente. Il s'arrêta toutefois très vite.
Un homme, étendu de tout son long sous la fenêtre, releva légèrement la tête en voyant Kanath se lever. Il arborait un crane rasé, ainsi que les tatouages faciaux d'un bannis des tribus de Rank. Ses vêtements troués, l'air hagard peint sur son visage las et prématurément ridé. Il se leva avant d'avancer vers le guerrier immobile, qui eut le temps de remarquer que la démarche souple et assurée de l'individu dénotait radicalement avec ces signes d'age.
- Alors, comme ça il paraît que tu me cherches ?
Kanath observa avec plus d'attention le visage de l'homme. En effet, les similitudes avec le portrait de Daltaan exhibé par Galbono apparaissaient clairement. Le visage du jeune guerrier s'assombrit tandis que l'intrus partait d'un grand rire.
- Il faut avouer que tu as fait une sacré impression dans Narahj. Une impressionnante foule se masse au moment où nous parlons en réclamant ta tête, te taxant de sorcellerie. Ils exigent de te voir pendu avant la fin du jour. Je pense que tu peux te préparer à très vite recevoir de la visite.
Kanath ne répondit pas. Son poing se détendit à une vitesse ahurissante en direction de son opposant qui esquiva toutefois sans la moindre difficulté. Kanath bondit immédiatement en arrière.
- On ne fait pas dans la finesse, à ce que je vois, dit Daltaan, sans se départir de son insuportable sourire.
Humain. Et pourtant si monstrueux.
Kanath était troublé, les réflexes du fermier étaient bien trop huilés pour qu'il ne soit qu'un simple fermier. De plus, Daltaan était parvenu à entrer dans cette cellule supposément surveillée. Quelque chose ne collait pas. Il leva la gaine d'argent lui servant de bras droit, qui se mit instantanément à luire, éclairant la scène de ses subtiles arabesques de lumière. Aussitôt, le fermier rompit le combat et fixa d'un regard fasciné le symbole du rameau et de la lame gravés sur le métal.
- Jamais Galbano n'avait engagé un guerrier aussi puissant pour tenter de récupérer son bien, dit l'intrus en se déplaçant dans la cellule. Je devrais certainement m'en sentir flatté, mais là je n'éprouve qu'un vague sentiment de lassitude.
Il lui décocha un sourire, et Kanath ne put retenir un cri d'horreur en voyant le visage du fermier se décomposer soudain en un masque horrible, cornu et aux crocs démesurés. Une seconde plus tard, le visage fatigué du fermier était revenu.
- Je suppose que Galbano ne t'avais pas prévenu que ta cible était d'un tout autre acabit que celui d'un simple paysan ? demanda la créature avec une lueur amusée au fond du regard. Bien que je comprenne ses raisons, il est triste que je doive à chaque fois lui donner la même leçon.
Tout à coup, une fumée grise envahit la pièce, irritant les yeux et la gorge du jeune guerrier. La douleur était atroce, lancinante. Il tomba à genoux, tentant vainement d'empêcher l'air vicié de pénétrer ses voies respiratoires. Il ne vit pas, derrière lui, la fumée former un dernière nuage plus sombre, avant de disparaitre dans un bruit étouffé.
Une faible voix retentit alors dans le lointain :
- Peut être la mort t'enseignera t'elle la subtilité......
Vous devez être connecté pour poster un commentaire