Arnaud
Par : Lucille
Genre : Réaliste
Status : Terminée
Note :
Chapitre 1
Publié le 29/08/10 à 22:40:32 par Lucille
* RU = Restaurant Universitaire *
Anne et moi avons pour habitude de manger ensemble au RU les lundis et jeudis. La plupart du temps je prends le bus pour y aller mais quelquefois, comme aujourd’hui, Anne passe me chercher à la sortie des cours. C’est dans ces moments-là que je me dis parfois que nous devions passer pour un couple aux yeux des autres. Après tout, pourquoi pas ? « Un couple d’amies, ça se dit ? Dis-je en ouvrant la portière.
- Pas vraiment Luce, mais au pire tu t’en fous » Ouais, au pire.
La conduite d’Anne m’a toujours impressionnée : à peine le temps de mettre en ordre le foutoir perpétuel de mon sac à main qu’on est déjà arrivées. A cette heure-là y’a plus grand monde au RU, tant mieux. J’aime le calme.
Après être passées par la caisse, on se pose près d’une fenêtre. Anne me raconte quelques anecdotes sur des gens de sa fac. Ça fait bizarre de connaitre, par exemple, toute la vie sexuelle d’une personne sans jamais l’avoir vue. Enfin, il y a quelques trucs drôles. Je fais de même avec mes camarades de sciences, puis le silence retombe.
Ça va faire bientôt trois ans qu’on se connait. En milieu de seconde, à un repas de classes, elle a failli gerber sur moi. Ce soir-là, je l’ai ramenée à l’internat et nous avons passées une nuit blanche à discuter. Depuis, notre relation au lycée était très fusionnelle : c’est simple, on se quittait quasiment plus. L’université a largement modifié cet aspect de notre amitié : pour la première fois, nous étions séparées. Maintenant, il fallait réfléchir à quand nous pourrions nous voir, combien de temps on pourrait rester, si nous n’avions rien de prévu à la place… Tout un programme.
Mais en deux ans, on avait déjà plus grand-chose à se dire. Cela dit, ce n’était pas plus mal : j’aime nos longs silences. Ce ne sont pas des silences lourds, pesants, avec des regards en biais ou autre, non. Un silence calme, savoureux, remplit du plaisir d’être là, avec son amie. Rien de plus agréable.
J’étais justement en train de profiter de ce silence lorsqu’Anne lança une phrase. Une bombe. C’est aussi ça, son moyen de communication, à Anne : faire des petits attentats au moment où l’on s’y attend le moins. « Tu sais en fait, Arnaud c’est un sacré bon coup ! »
Euh, pardon ?
« J’le classerais même dans le top 5 ! Ajouta-t-elle »
Je lève les yeux de mon assiette de nouilles froides, la bouche entrouverte. On doit facilement pouvoir y lire la surprise puisqu’elle sourit, fière d’elle. J’hallucine. « Entre Romain et Nico sûrement. » Est-ce qu’elle sait ? « Il m'a fait des trucs extra. » Haha, la bonne blague. « Vachement endurant en plus ! » Putain à quoi elle joue merde ?
Voilà, Anne est contente d'elle, pensant qu’elle m’a impressionnée (c’est plus ou moins le cas). Pendant qu'elle attend une réponse, je mets tout en œuvre pour que mon visage ne se décompose pas. Dur. J'arrive quand même à lui adresser un petit sourire crispé. « Je n'en reviens pas », je murmure, pour pas que ma voix déraille. C'est on ne peut plus vrai. J'ai plus faim. La nourriture que j'essaye d'avaler soudain me dégoute. Boule dans l'estomac. Mes mains tremblent. Mes jambes aussi. Mon corps est entièrement crispé, je ne contrôle plus mes muscles. La bombe vient d’exploser.
Je crois que je suis livide. Les yeux d'Anne s'ouvrent en grand, elle comprend que je vais vomir. « Ça va ? » s’inquiète-elle. Partir d'ici. Je me lève péniblement et quitte la salle, la démarche mal assurée. Pendant que je dégueule dans la poubelle des chiottes, Anne me frotte le dos. Vachement utile. Je fous de la flotte au large en voulant me rincer la bouche, les mains toujours tremblantes. 15 minutes plus tard je me retrouve couchée sur mon lit, le corps encore secoué de spasmes.
Anne et moi avons pour habitude de manger ensemble au RU les lundis et jeudis. La plupart du temps je prends le bus pour y aller mais quelquefois, comme aujourd’hui, Anne passe me chercher à la sortie des cours. C’est dans ces moments-là que je me dis parfois que nous devions passer pour un couple aux yeux des autres. Après tout, pourquoi pas ? « Un couple d’amies, ça se dit ? Dis-je en ouvrant la portière.
- Pas vraiment Luce, mais au pire tu t’en fous » Ouais, au pire.
La conduite d’Anne m’a toujours impressionnée : à peine le temps de mettre en ordre le foutoir perpétuel de mon sac à main qu’on est déjà arrivées. A cette heure-là y’a plus grand monde au RU, tant mieux. J’aime le calme.
Après être passées par la caisse, on se pose près d’une fenêtre. Anne me raconte quelques anecdotes sur des gens de sa fac. Ça fait bizarre de connaitre, par exemple, toute la vie sexuelle d’une personne sans jamais l’avoir vue. Enfin, il y a quelques trucs drôles. Je fais de même avec mes camarades de sciences, puis le silence retombe.
Ça va faire bientôt trois ans qu’on se connait. En milieu de seconde, à un repas de classes, elle a failli gerber sur moi. Ce soir-là, je l’ai ramenée à l’internat et nous avons passées une nuit blanche à discuter. Depuis, notre relation au lycée était très fusionnelle : c’est simple, on se quittait quasiment plus. L’université a largement modifié cet aspect de notre amitié : pour la première fois, nous étions séparées. Maintenant, il fallait réfléchir à quand nous pourrions nous voir, combien de temps on pourrait rester, si nous n’avions rien de prévu à la place… Tout un programme.
Mais en deux ans, on avait déjà plus grand-chose à se dire. Cela dit, ce n’était pas plus mal : j’aime nos longs silences. Ce ne sont pas des silences lourds, pesants, avec des regards en biais ou autre, non. Un silence calme, savoureux, remplit du plaisir d’être là, avec son amie. Rien de plus agréable.
J’étais justement en train de profiter de ce silence lorsqu’Anne lança une phrase. Une bombe. C’est aussi ça, son moyen de communication, à Anne : faire des petits attentats au moment où l’on s’y attend le moins. « Tu sais en fait, Arnaud c’est un sacré bon coup ! »
Euh, pardon ?
« J’le classerais même dans le top 5 ! Ajouta-t-elle »
Je lève les yeux de mon assiette de nouilles froides, la bouche entrouverte. On doit facilement pouvoir y lire la surprise puisqu’elle sourit, fière d’elle. J’hallucine. « Entre Romain et Nico sûrement. » Est-ce qu’elle sait ? « Il m'a fait des trucs extra. » Haha, la bonne blague. « Vachement endurant en plus ! » Putain à quoi elle joue merde ?
Voilà, Anne est contente d'elle, pensant qu’elle m’a impressionnée (c’est plus ou moins le cas). Pendant qu'elle attend une réponse, je mets tout en œuvre pour que mon visage ne se décompose pas. Dur. J'arrive quand même à lui adresser un petit sourire crispé. « Je n'en reviens pas », je murmure, pour pas que ma voix déraille. C'est on ne peut plus vrai. J'ai plus faim. La nourriture que j'essaye d'avaler soudain me dégoute. Boule dans l'estomac. Mes mains tremblent. Mes jambes aussi. Mon corps est entièrement crispé, je ne contrôle plus mes muscles. La bombe vient d’exploser.
Je crois que je suis livide. Les yeux d'Anne s'ouvrent en grand, elle comprend que je vais vomir. « Ça va ? » s’inquiète-elle. Partir d'ici. Je me lève péniblement et quitte la salle, la démarche mal assurée. Pendant que je dégueule dans la poubelle des chiottes, Anne me frotte le dos. Vachement utile. Je fous de la flotte au large en voulant me rincer la bouche, les mains toujours tremblantes. 15 minutes plus tard je me retrouve couchée sur mon lit, le corps encore secoué de spasmes.
09/06/11 à 19:21:55
"Statut : terminée" ??
Dommage, ça commençait bien en tout cas ...
Malgré qu'il n'y ai pas de sweet et que comme beaucoup je n'ai pas compris la "chute", j'ai mis un p'tit 4, j'aime ton style d'écriture (je mets jamais de 5, la perfection n'est pas de ce monde )
30/08/10 à 16:53:51
Lucille, tu as vraiment un V ?
30/08/10 à 00:22:53
Moi aussi j'ai cette inspiration, des idées coulent à flots mais ne collent pas forcement mais vu que j'ai une idée de fic et une bonne mémoirepour ces idées, je ne ferais pas derecueil, comme je l'avais prévu
ps : J'mef
29/08/10 à 23:19:04
Lucille omg
Depuis Illusion j'attends ce moment.
29/08/10 à 22:43:19
Ça a le mérite d'être franc M'enfin, c'est le propre des auteurs à caractère, donc on va suivre ça.
29/08/10 à 22:37:20
Ouais donc, si je dis que j'm'en branle, s'pas grave
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