Tempus Fugit
Par : Atavisme
Genre : Fantastique
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 1
Publié le 22/02/10 à 01:25:54 par Atavisme
Je devais avoir 18 ans quand je suis mort. Ou 17. A vrai dire, je ne sais plus trop. Le temps à tendance à se mélanger facilement lorsque l'on voyage un peu trop souvent. Cette sensation de décalage total, comme un déphasement par rapport à la réalité. Au début on la vit assez mal cette transparence. Puis on s'y habitue. Rapidement. C'est si aberrant que ça ?
- La mort te va si bien.
- J'ai le teint frais.
Ce que je détestais le plus, c'était pas tant ma vie que mon inaction sur celle-ci. J'avais rien fait de mon vivant et lorsque j'ai fait mes comptes : j'étais pas bien fier. Je pesais pas lourd dans la balance et personne ne serait venu lâcher une véritable larme pour moi. Juste un cortège d'hypocrisie sous les murmures religieux d'un prêtre fatigué. Enfin, ça je l'imagine sans problème.
- C'est le commencement.
- J'ai pas terminé mon livre.
Mourir, c'est plus facile qu'on le croit. Et puis c'est dans l'ordre naturel des choses. Quand j'ai raté ma vie, je me suis dit que je devais faire un effort sur ma mort. Je voulais du spectacle. Un dernier éclat de rire à la face du monde avant le rideau rouge. J'avais tout prévu. On en aurait parlé pendant des mois et je serais entré dans la légende. J'avais le suicide parfait ! Tout était planifié à la seconde près pour que le monde entier puisse en avoir connaissance de cause. La seule chose que j'avais pas prévue, c'est que je glisserais dans une flaque au moment où un bus grillait le feu rouge pour s'extraire de quelques retards.
- On peut jamais tricher totalement.
- J'aimais le goût du bain chaud.
Me prenez surtout pas pour un de ces maniaco-dépressif qui se plaignent à longueur de temps. Moi, je voulais du sensationnel rien qu'une fois dans ma vie. Après une vie dans l'ombre, je méritais une immortalité dans l'inconscient collectif. Une douce revanche. C'était plus pour faire parler de moi. Mourir était l'un des moyens. C'est à la portée de tous.
- Cette satanée inconscience.
- Plutôt un savant détachement.
Vous trouverez peut-être ma démarche nihiliste, un rien pathétique. Mais que voulez-vous ? Je n'étais pas un génie de mon vivant. Et puis tous ces voyages m'avaient embrouillé le cerveau à chercher ce que j'avais vraiment vécu et ce qui était de l'ordre du fantasme. Je suis donc mort sans histoire. Ce qui en soi était celle de ma vie. D'histoire hein ? La mort m'allait si bien mais la vie se fit farceuse. Ironie du sort. Le sang s'écoula dans l'autre sens sous la course folle d'aiguilles en désordre.
- Tu pensais vraiment que j'allais te laisser faire ?
- Je n'avais rien fait encore.
- Tu allais le faire.
- Il se passe quoi maintenant.
Vous n'imaginez pas à quel point c'est troublant de se retrouver face à soi même à l'orée de la mort. Ca accentue l'idée de jugement. C'en était presque effrayant si le cocasse de la situation n'était pas si présent.
- J'sais pas. J'ai encore brisé la linéarité.
- Je dois faire quoi ?
- Tu dois sauver le monde.
- C'est pour ça que t'es là ?
- Si j'avais pas sauvé mon moi du passé, j'aurais généré un paradoxe temporel. Mon existence même m'obligeait à venir te sauver afin qu'un jour toi aussi tu puisses réaliser cette même action pour ne pas créer un joli chaos dans l'espace-temps. Enfin, je crois... Un truc dans le genre. Tu saisis le concept ? Fallait donc que je vienne te sauver pour que je puisse par la suite sauver le monde ! Enfin, que tu puisses le sauver. Que nous le sauvions quoi.
- Comment ?
- Ah ça... J'sais pas. C'est mon futur à moi. Pas encore vécu pour le moment.
Merde. Je suis encore vivant.
- La mort te va si bien.
- J'ai le teint frais.
Ce que je détestais le plus, c'était pas tant ma vie que mon inaction sur celle-ci. J'avais rien fait de mon vivant et lorsque j'ai fait mes comptes : j'étais pas bien fier. Je pesais pas lourd dans la balance et personne ne serait venu lâcher une véritable larme pour moi. Juste un cortège d'hypocrisie sous les murmures religieux d'un prêtre fatigué. Enfin, ça je l'imagine sans problème.
- C'est le commencement.
- J'ai pas terminé mon livre.
Mourir, c'est plus facile qu'on le croit. Et puis c'est dans l'ordre naturel des choses. Quand j'ai raté ma vie, je me suis dit que je devais faire un effort sur ma mort. Je voulais du spectacle. Un dernier éclat de rire à la face du monde avant le rideau rouge. J'avais tout prévu. On en aurait parlé pendant des mois et je serais entré dans la légende. J'avais le suicide parfait ! Tout était planifié à la seconde près pour que le monde entier puisse en avoir connaissance de cause. La seule chose que j'avais pas prévue, c'est que je glisserais dans une flaque au moment où un bus grillait le feu rouge pour s'extraire de quelques retards.
- On peut jamais tricher totalement.
- J'aimais le goût du bain chaud.
Me prenez surtout pas pour un de ces maniaco-dépressif qui se plaignent à longueur de temps. Moi, je voulais du sensationnel rien qu'une fois dans ma vie. Après une vie dans l'ombre, je méritais une immortalité dans l'inconscient collectif. Une douce revanche. C'était plus pour faire parler de moi. Mourir était l'un des moyens. C'est à la portée de tous.
- Cette satanée inconscience.
- Plutôt un savant détachement.
Vous trouverez peut-être ma démarche nihiliste, un rien pathétique. Mais que voulez-vous ? Je n'étais pas un génie de mon vivant. Et puis tous ces voyages m'avaient embrouillé le cerveau à chercher ce que j'avais vraiment vécu et ce qui était de l'ordre du fantasme. Je suis donc mort sans histoire. Ce qui en soi était celle de ma vie. D'histoire hein ? La mort m'allait si bien mais la vie se fit farceuse. Ironie du sort. Le sang s'écoula dans l'autre sens sous la course folle d'aiguilles en désordre.
- Tu pensais vraiment que j'allais te laisser faire ?
- Je n'avais rien fait encore.
- Tu allais le faire.
- Il se passe quoi maintenant.
Vous n'imaginez pas à quel point c'est troublant de se retrouver face à soi même à l'orée de la mort. Ca accentue l'idée de jugement. C'en était presque effrayant si le cocasse de la situation n'était pas si présent.
- J'sais pas. J'ai encore brisé la linéarité.
- Je dois faire quoi ?
- Tu dois sauver le monde.
- C'est pour ça que t'es là ?
- Si j'avais pas sauvé mon moi du passé, j'aurais généré un paradoxe temporel. Mon existence même m'obligeait à venir te sauver afin qu'un jour toi aussi tu puisses réaliser cette même action pour ne pas créer un joli chaos dans l'espace-temps. Enfin, je crois... Un truc dans le genre. Tu saisis le concept ? Fallait donc que je vienne te sauver pour que je puisse par la suite sauver le monde ! Enfin, que tu puisses le sauver. Que nous le sauvions quoi.
- Comment ?
- Ah ça... J'sais pas. C'est mon futur à moi. Pas encore vécu pour le moment.
Merde. Je suis encore vivant.
22/02/10 à 14:29:10
Une bonne fic en vue ça promet d'être cool
sweet garçon
22/02/10 à 12:48:41
Texte peu ordinaire sur ce site, je dis sweet
22/02/10 à 09:42:08
Wouah! Rien qu'à voir ce chapitre, on voit que t'as pas mal de vocabulaire et que tu sais t'en servir.
Il ne me semble pas avoir vu de faute, donc c'est très bien!
Au début je suis venu parce que j'ai reconnu du latin dans le titre, mais je pense que je vais suivre ta fiction.
J'attends la suite avec impatience!
22/02/10 à 05:02:21
Désolé pour les fautes apparentes : Je suis complètement bourré... Vraiment...
22/02/10 à 05:01:11
Juste un cortège d'hypocrisie sous les murmures religieux d'un prêtre fatigué
GG !!!!!!!
Bon, alors de début de fic, bien qu'un tant tin dépassé en terme d'originalité, est d'une qualité indéniable ! J'apprécie rarement les textes de ce site mais là je fois avouer que ça fait vraiment plaisir à lire. C'est très sérieux, bien écrit, doté d'une ambiance un temps soit peu peaufinée... On regrette juste cette linéarité du dialogue pendant lequelle entre chaque phase narrative, deux répliques viennent s'immiscer vaguement, de manière plutôt répétitive... Seul défaut. Si je devais rédiger une critique de ce Pilot, je le comblerais d'éloges !
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