Hitman: Dans l'ombre de Code 47
Par : Carlton
Genre : Action
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 2
Introduction (suite)
Publié le 07/08/10 à 22:17:54 par Carlton
L’homme, une corde à piano autour du cou, n’avait même pas vu son agresseur. Juste le temps de sentir le contact froid et brutal de la corde sur sa gorge, il s’est débattu, avant de mourir peu après. Il ne souffrit pas trop. Hitman était un professionnel, ses victimes pouvaient encore s’estimer heureuses de mourir rapidement. Le tueur retira la corde, et le corps du vieil homme tomba sur son fauteuil, inerte, devant une télévision qui diffusait une sitcom. La pièce était plongée dans le noir, et la télévision seule éclairait le visage impassible de Code 47 qui rangea son instrument dans la poche interne de son costume ; et le cadavre assis dans le fauteuil.
Hitman observa les environs: personne ne l’avait vu. D’un pas sec, il tourna les talons et repartit, traversa rapidement l’appartement plongé dans la pénombre et sortit dans le couloir, éclairé faiblement par une ampoule à nu que les moustiques semblaient apprécier. Il n’y avait personne, tant mieux. L’agent emprunta les escaliers de l’immeuble. Les murs étaient sales et humides, le sol craquait et le plafond en mauvais état. La cible s’appelait James Crooney, 52 ans, trafiquant de drogue notoire qui vendait de la cocaïne et de l’ecstasy aux jeunes du quartier. Hitman avait laissé les restes de drogue dans l‘appartement, ce n’était pas son boulot, il n’avait pas été payé pour cela. Le commanditaire, c’était l’association de femmes au foyer du quartier, qui en avaient assez de voir leurs enfants basculer dans la drogue. Des détails sans importance pour l‘assassin, qui pouvait en finir rapidement avec n’importe qui grâce à sa corde à piano ou son Silverballer à silencieux, installé confortablement dans un holster sous l’aisselle, à l’intérieur de son Armani. Il ne savait pas d’ailleurs précisément qui avait ordonné la mort de Crooney, son travail était de tuer, pas de se poser de questions. Il avait fait l’erreur de se faire un ami en Sicile, le père Vittorio, et de tenter de changer et de comprendre le monde qui l‘entourait… et Code 47 ne refaisait pas deux fois les mêmes erreurs. Maintenant qu’il travaillait à nouveau pour Diana et avait réglé le problème des agences rivales, il avait le champ libre pour travailler à son aise.
Il sortit de l’immeuble calmement et jeta un coup d’œil à l’appartement de Crooney situé en hauteur. Quelques lueurs filtraient à travers les fenêtres, mais on ne voyait pas son corps, et d’ailleurs personne n’aurait l’idée de venir l’espionner, sauf peut-être la DEA, mais c’était peu probable. Il n’y avait pas de foule dans la rue, ce n’était que la banlieue de Detroit, et il était dix heures du soir, quiconque sortait dans la rue avait une chance sur deux de tomber sur un gang. Ce n’était pas ce qui faisait peur à Hitman, qui emprunta une ruelle sale et ténébreuse, chemin le plus rapide pour rejoindre le point d‘extraction. Quand un jeune avec chemise et bonnet se posta devant lui l’air menaçant, il ne broncha pas. Il entendit des bruits de pas derrière lui: on l’encerclait. Il est vrai qu’il n’était pas malin de prendre comme chemin une petite ruelle abandonnée, mais 47 aussi préférait la discrétion des pistes sombres.
-Regardez qui voilà, lança le jeune au bonnet. Un raciste à la con, un p’tit néo-nazi qui croit pouvoir passer sur notre territoire sans nous demander la permission !
On rit. Hitman aurait pu rire, mais il ne savait pas rire. Il regarda encore une fois le jeune des pieds à la tête, méticuleusement. Il avait un couteau caché dans sa poche, au vu de la forme de celle-ci, et la crosse d’un pistolet était quelque peu visible dans son dos. Il entendit les autres derrière lui se rapprocher, et un couteau se déployer. A l’évidence, ils le prenaient pour un skinhead, et dans une ville où la moitié des gens sont de couleur, il y avait de fortes chances pour qu’un homme normal se fasse dépecer sur place face à eux. Mais Hitman n’était pas un homme normal. Et bien que le jeune voyou qui lui faisait face était Blanc, ce ne devait pas être le cas des autres dans son dos.
-On va te faire une offre, dit-il. Si tu nous files ton costar qui doit bien coûter un mois… non, un jour de ton salaire et que tu rentres chez toi à poil, on te laisse en vie.
Il entendit des rires gras dans son dos, et répliqua d’une voix d’un calme glacial:
-Une offre… je ne reçois pas d’offre si je n’ai pas de cible précise, ni d’argent.
-En plus monsieur en profite pour faire de l’humour les gars ! T’es quoi, un killer en herbe? T’as trop maté Pulp Fiction en t’injectant des trucs dans le bras?! Désaque-toi ou crève, connard.
Hitman ne cilla pas. Il devait bien y avoir quatre hommes derrière lui, peut-être plus, dans la pénombre de la ruelle.
-Alors je refuse votre offre.
-Je vois ça… dit-il en empoignant la crosse de son arme.
Il n’eut pas le temps de faire un geste de plus. D’un bref mouvement, saisit son bras tout en pivotant autour de l‘homme. D’un sec et puissant coup de pied derrière la rotule, il le mit à genou tandis qu’il lui tordait le bras et que sa main libre lui prenait le pistolet. Semi-automatique: au vu du poids, une douzaine de balles au moins. Les trois autres agresseurs levèrent leur arme, mais 47 fut plus rapide ; un impact bien visible entre les deux yeux d‘un premier, la douille virevoltant dans les airs. Avant qu’il n’ait pu toucher le sol, Hitman avait déjà abattu le deuxième de trois balles dans la poitrine, et descendait le dernier qui tenait de s‘enfuir en calibrant bien son tir. Celui-ci tomba dans une flaque d’eau sale qui devint rapidement rouge, les membres continuant légèrement de trembler. Spasmes nerveux. Hitman baissa son arme qui fumait encore légèrement. Dans son emprise, le dernier membre du gang tremblait. Il pleurait.
-S’il-te-plait… je savais pas que tu… arrête, tu vas pas… pitié…
La peur l’empêchait de parler. Pas d’empathie dans le vocabulaire du tueur.
-Tu as vu mon visage.
Il le lâcha, le poussa à terre et tira trois fois. Une balle dans la nuque n’eut pas semblé convenir à une bataille de gangs. Il enjamba le corps du malfrat blanc avant de sortir de la ruelle, et jeta l’arme utilisée dans un caniveau. Il avait pris un peu de retard, mais cela ne changeait rien.
Il entra dans la berline noire aux vitres teintées quinze minutes plus tard, et s’assit sur la banquette en cuir du siège arrière. Son chauffeur portait une casquette de base-ball qui lui tombait sur les yeux et était habillé de cuir. Il se tourna vers lui.
-C’est fait ?
-Oui, personne ne m’a vu, mort étranglé.
Le chauffeur hocha la tête, sortit une enveloppe de sous son siège, et la tendit à Code 47.
-Vingt mille dollars, comme prévu.
-Bien, répliqua 47 en empoignant l’enveloppe et vérifiant les liasses de billets. J’ai aussi dû abattre quelques voyous sur mon chemin, au cas où l‘Agence remarque cela dans la presse. Ils se sont interposés.
-Je vois, dit le chauffeur en hochant la tête. Ca fera ça de boulot en moins pour la police de Detroit.
Hitman s’apprêta à ressortir quand le chauffeur lui prit le bras pour l’en empêcher. 47 lui lança son regard habituel, mélange implacable de froideur et de désintérêt mortel quant à l’importance de sa condition humaine, et il fut forcé de retirer sa main.
-Qu’est-ce qu’il y a ?
-Un autre contrat.
47 leva un sourcil, puis referma doucement la portière qu’il avait entrouverte.
-Déjà ?
-Oui, vous devenez de plus en plus sollicité.
-‘Pas bon pour ma sécurité.
-Je sais, mais là c’est du gros. Deux millions de dollars.
-Qui est la cible ? demanda Code 47 sans réagir.
-Un ex-agent du KGB, Ivan Gregorovitch, 40 ans. Il était encore jeune à l’effondrement du bloc communiste et en a profité pour escroquer et racheter toutes les sociétés en désuétude. Maintenant l’une d’elle veut récupérer son fric, qui a, bien sûr, largement augmenté avec le temps avec les intérêts.
-Je vois, on veut que je récupère l’argent ?
-Non, elle dit pouvoir s‘en charger économiquement, mais Grigorovitch a trop d‘influence et de charisme pour les laisser faire. Ils veulent une mort discrète. Pas de balles, pas de traces de lutte, rien que les flics ne pourraient voir au premier coup d’œil. Sinon le contrat se montera seulement à trente mille dollars.
-D’accord… je peux avoir d’autres infos ?
-Bien sûr.
Le chauffeur sortit encore une enveloppe de sous le siège et la présenta à l’agent. Il l’ouvrit et observa les photos, il lirait le reste plus tard.
-Je vous amène directement à l’aéroport, un jet de l’Agence vous attend. Vous allez à Moscou !
Hitman soupira et rangea les enveloppes dans sa veste. La voiture démarra et partit en trombe vers l’aéroport de Detroit.
Hitman observa les environs: personne ne l’avait vu. D’un pas sec, il tourna les talons et repartit, traversa rapidement l’appartement plongé dans la pénombre et sortit dans le couloir, éclairé faiblement par une ampoule à nu que les moustiques semblaient apprécier. Il n’y avait personne, tant mieux. L’agent emprunta les escaliers de l’immeuble. Les murs étaient sales et humides, le sol craquait et le plafond en mauvais état. La cible s’appelait James Crooney, 52 ans, trafiquant de drogue notoire qui vendait de la cocaïne et de l’ecstasy aux jeunes du quartier. Hitman avait laissé les restes de drogue dans l‘appartement, ce n’était pas son boulot, il n’avait pas été payé pour cela. Le commanditaire, c’était l’association de femmes au foyer du quartier, qui en avaient assez de voir leurs enfants basculer dans la drogue. Des détails sans importance pour l‘assassin, qui pouvait en finir rapidement avec n’importe qui grâce à sa corde à piano ou son Silverballer à silencieux, installé confortablement dans un holster sous l’aisselle, à l’intérieur de son Armani. Il ne savait pas d’ailleurs précisément qui avait ordonné la mort de Crooney, son travail était de tuer, pas de se poser de questions. Il avait fait l’erreur de se faire un ami en Sicile, le père Vittorio, et de tenter de changer et de comprendre le monde qui l‘entourait… et Code 47 ne refaisait pas deux fois les mêmes erreurs. Maintenant qu’il travaillait à nouveau pour Diana et avait réglé le problème des agences rivales, il avait le champ libre pour travailler à son aise.
Il sortit de l’immeuble calmement et jeta un coup d’œil à l’appartement de Crooney situé en hauteur. Quelques lueurs filtraient à travers les fenêtres, mais on ne voyait pas son corps, et d’ailleurs personne n’aurait l’idée de venir l’espionner, sauf peut-être la DEA, mais c’était peu probable. Il n’y avait pas de foule dans la rue, ce n’était que la banlieue de Detroit, et il était dix heures du soir, quiconque sortait dans la rue avait une chance sur deux de tomber sur un gang. Ce n’était pas ce qui faisait peur à Hitman, qui emprunta une ruelle sale et ténébreuse, chemin le plus rapide pour rejoindre le point d‘extraction. Quand un jeune avec chemise et bonnet se posta devant lui l’air menaçant, il ne broncha pas. Il entendit des bruits de pas derrière lui: on l’encerclait. Il est vrai qu’il n’était pas malin de prendre comme chemin une petite ruelle abandonnée, mais 47 aussi préférait la discrétion des pistes sombres.
-Regardez qui voilà, lança le jeune au bonnet. Un raciste à la con, un p’tit néo-nazi qui croit pouvoir passer sur notre territoire sans nous demander la permission !
On rit. Hitman aurait pu rire, mais il ne savait pas rire. Il regarda encore une fois le jeune des pieds à la tête, méticuleusement. Il avait un couteau caché dans sa poche, au vu de la forme de celle-ci, et la crosse d’un pistolet était quelque peu visible dans son dos. Il entendit les autres derrière lui se rapprocher, et un couteau se déployer. A l’évidence, ils le prenaient pour un skinhead, et dans une ville où la moitié des gens sont de couleur, il y avait de fortes chances pour qu’un homme normal se fasse dépecer sur place face à eux. Mais Hitman n’était pas un homme normal. Et bien que le jeune voyou qui lui faisait face était Blanc, ce ne devait pas être le cas des autres dans son dos.
-On va te faire une offre, dit-il. Si tu nous files ton costar qui doit bien coûter un mois… non, un jour de ton salaire et que tu rentres chez toi à poil, on te laisse en vie.
Il entendit des rires gras dans son dos, et répliqua d’une voix d’un calme glacial:
-Une offre… je ne reçois pas d’offre si je n’ai pas de cible précise, ni d’argent.
-En plus monsieur en profite pour faire de l’humour les gars ! T’es quoi, un killer en herbe? T’as trop maté Pulp Fiction en t’injectant des trucs dans le bras?! Désaque-toi ou crève, connard.
Hitman ne cilla pas. Il devait bien y avoir quatre hommes derrière lui, peut-être plus, dans la pénombre de la ruelle.
-Alors je refuse votre offre.
-Je vois ça… dit-il en empoignant la crosse de son arme.
Il n’eut pas le temps de faire un geste de plus. D’un bref mouvement, saisit son bras tout en pivotant autour de l‘homme. D’un sec et puissant coup de pied derrière la rotule, il le mit à genou tandis qu’il lui tordait le bras et que sa main libre lui prenait le pistolet. Semi-automatique: au vu du poids, une douzaine de balles au moins. Les trois autres agresseurs levèrent leur arme, mais 47 fut plus rapide ; un impact bien visible entre les deux yeux d‘un premier, la douille virevoltant dans les airs. Avant qu’il n’ait pu toucher le sol, Hitman avait déjà abattu le deuxième de trois balles dans la poitrine, et descendait le dernier qui tenait de s‘enfuir en calibrant bien son tir. Celui-ci tomba dans une flaque d’eau sale qui devint rapidement rouge, les membres continuant légèrement de trembler. Spasmes nerveux. Hitman baissa son arme qui fumait encore légèrement. Dans son emprise, le dernier membre du gang tremblait. Il pleurait.
-S’il-te-plait… je savais pas que tu… arrête, tu vas pas… pitié…
La peur l’empêchait de parler. Pas d’empathie dans le vocabulaire du tueur.
-Tu as vu mon visage.
Il le lâcha, le poussa à terre et tira trois fois. Une balle dans la nuque n’eut pas semblé convenir à une bataille de gangs. Il enjamba le corps du malfrat blanc avant de sortir de la ruelle, et jeta l’arme utilisée dans un caniveau. Il avait pris un peu de retard, mais cela ne changeait rien.
Il entra dans la berline noire aux vitres teintées quinze minutes plus tard, et s’assit sur la banquette en cuir du siège arrière. Son chauffeur portait une casquette de base-ball qui lui tombait sur les yeux et était habillé de cuir. Il se tourna vers lui.
-C’est fait ?
-Oui, personne ne m’a vu, mort étranglé.
Le chauffeur hocha la tête, sortit une enveloppe de sous son siège, et la tendit à Code 47.
-Vingt mille dollars, comme prévu.
-Bien, répliqua 47 en empoignant l’enveloppe et vérifiant les liasses de billets. J’ai aussi dû abattre quelques voyous sur mon chemin, au cas où l‘Agence remarque cela dans la presse. Ils se sont interposés.
-Je vois, dit le chauffeur en hochant la tête. Ca fera ça de boulot en moins pour la police de Detroit.
Hitman s’apprêta à ressortir quand le chauffeur lui prit le bras pour l’en empêcher. 47 lui lança son regard habituel, mélange implacable de froideur et de désintérêt mortel quant à l’importance de sa condition humaine, et il fut forcé de retirer sa main.
-Qu’est-ce qu’il y a ?
-Un autre contrat.
47 leva un sourcil, puis referma doucement la portière qu’il avait entrouverte.
-Déjà ?
-Oui, vous devenez de plus en plus sollicité.
-‘Pas bon pour ma sécurité.
-Je sais, mais là c’est du gros. Deux millions de dollars.
-Qui est la cible ? demanda Code 47 sans réagir.
-Un ex-agent du KGB, Ivan Gregorovitch, 40 ans. Il était encore jeune à l’effondrement du bloc communiste et en a profité pour escroquer et racheter toutes les sociétés en désuétude. Maintenant l’une d’elle veut récupérer son fric, qui a, bien sûr, largement augmenté avec le temps avec les intérêts.
-Je vois, on veut que je récupère l’argent ?
-Non, elle dit pouvoir s‘en charger économiquement, mais Grigorovitch a trop d‘influence et de charisme pour les laisser faire. Ils veulent une mort discrète. Pas de balles, pas de traces de lutte, rien que les flics ne pourraient voir au premier coup d’œil. Sinon le contrat se montera seulement à trente mille dollars.
-D’accord… je peux avoir d’autres infos ?
-Bien sûr.
Le chauffeur sortit encore une enveloppe de sous le siège et la présenta à l’agent. Il l’ouvrit et observa les photos, il lirait le reste plus tard.
-Je vous amène directement à l’aéroport, un jet de l’Agence vous attend. Vous allez à Moscou !
Hitman soupira et rangea les enveloppes dans sa veste. La voiture démarra et partit en trombe vers l’aéroport de Detroit.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire