Chapitre 2
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Jour 2
Aujourd’hui, j’ai inspecté ma nouvelle propriété. Le territoire est vaste et la végétation, variée. Il y a plusieurs conifères de belle taille que je bûchai durant la matinée. Durant l’après-midi, je me suis consacré au paufinement de mon nouveau domicile. J’encercle également ma cabane avec un mince fil de nylon sur lequel pendent des cloches, au cas où un animal indésirable ne s’approche trop près de ma modeste demeure…

Jour 3
Ouf! Le gros du travail est désormais accompli. J’ai plus de temps pour m’émerveiller devant les splendeurs de la nature et des arbres. Je les admire et leur parle toujours avant de les couper. Parfois, je me demande ma position en tant que misérable être humain face à la nature. Elle me remplit de bonheur, elle illumine mes dures journées de labeur, mais je suis condamné à la détruire. Ah quel bon moment pour réfléchir sur ce sujet. L’air est doux, pas un brin de vent, les moustiques ne se montrent pas… Quelle belle soirée d’été!!
Jour 4
Cette nuit, j’ai entendu un bruit étrange, comme si un arbre éloigné tombait pendant mon sommeil. Au matin, je sortis vérifier mon hypothèse : le phénomène que j’aperçus est étrange, voire même dérangeant. La grande épinette noire, qui défiait ma scie à chaîne, avec ses dimensions imposantes, gît sur le sol parsemé d’aiguilles, coupée en trois troncs égaux. Chaque coupe est incroyablement droite, précise et sans échardes. Il n’y a aucun écot. Après quelques heures, je sors de mon état de stupeur et je débite le géant affaissé. Tout en remplissant l’appentis, je me demande sans cesse comment cette épinette massive avait pu être abattue, alors qu’il n’y avait aucun vent, que je n’ai pas entendu de pas et que les cloches n’ont pas sonné. En plus, j’ai le sommeil léger…